LumendeLumine a écrit :l'essence est une capacité à exister; nous n'existons que selon notre essence; notre essence déterminée limite notre capacité à exister.
Falenn a raison quand il dit qu'il est impossible de "plus ou moins" exister. Évidemment, soit on est, soit on n'est pas, il n'y a pas vraiment de milieu. Quantitativement, l'existence, c'est 1 ou 0. Cependant, ce que j'explique ici à propos de l'essence s'entend plutôt qualitativement, d'après la perfection de l'être et son principe d'unité. Il n'y a pas grande existence, qualitativement, dans une masse d'eau indifférenciée: qu'on la sépare en deux, qu'on l'évapore, toute cette eau existe encore. Mais nous existons plus pleinement que l'eau, comme être: qu'on coupe un être humain en quatre, on ne pourrait plus vraiment dire qu'il existe encore. Par notre perfection et principe d'unité plus grands, nous existons davantage que l'inerte.
Salut Lumen,
C'est profond ce que tu dis. Au sujet de la réflexion sur la notion de limite, je pense que c'est un point essentiel du paradoxe de l'être.
Falenn et toi avez entièrement raison de dire qu'il est impossible de "plus ou moins" exister. Mais, les êtres étant différents, existants à des degrés divers comme tu le dis si justement, limités dans leur acte d'exister, ils n'ont pourtant pas toute l'existence. D'où un réel paradoxe chez les êtres limités. Ils sont et ils ne sont pas...
Ce paradoxe est difficile à voir car on est tellement habitué à vivre au milieu d'êtres limités, étant soi-même en tant qu'humain un être limité dans notre corps et notre intelligence. On finit par penser que c'est normal. La multiplicité pour une existence qui n'admet que le 1 ou le 0 pose un réel problème de logique existentielle. Au XXès, ce sont les existentialistes qui ont le mieux exposé ce paradoxe.
Pourquoi a-t-on tant de mal à réfléchir sur cette question, finalement la plus concrète qui soit
Certains penseurs ont vu trois degrés d'abstraction :
- le premier de degré qui s'applique aux sciences expérimentales en scrutant les structures du monde physique
- le second qui s'applique aux sciences mathématiques en scrutant la quantité en elle-même en dehors du monde physique
- le troisième qui s'applique à la métaphysique en scrutant l'être en tant qu'être. C'est ce qu'il y a de plus difficile.
C'est un autre paradoxe d'avoir une intelligence faite pour l'être et incapable de penser le néant, et d'avoir tant de mal à se pencher sereinement sur le fondement de son existence et du monde qui l'entoure.
"O puissantes limites qui m'empêchez d'exister pleinement et qui pourtant me permettez d'être ce que je suis."
Grand merci pour m'aider à poursuivre mon enquête sur ce paradoxe qui je pense, a une et une seule solution possible.
A plus de te lire avec toujours autant d'intérêt.
amicalement
tom