Commençons pas plusieurs éléments fondamentaux bibliques.
Le judaïsme, depuis ses origines, est une religion de l'attente. Ses écrits sacrés sont composés en grande partie de prophètes qui ont tous, pratiquement, annoncé des jours meilleurs pour le peuple de Dieu en y incluant deux éléments fondamentaux : la venue d'un messie promis depuis Moise, et l'action d'un royaume confié au peuple de Dieu, sous l'autorité du Messie promis.
Cette action aura deux aspects complémentaires : ce Messie assurera la bénédiction d'humains sur terre, humains définis comme étant les nations dans la promesse faite à Abraham, et ce Messie s'imposera par la force si nécessaire à ceux des humains, tous confondus, qui refuseront de se soumettre à lui.
Telle est l'espérance des juifs de tous les temps.
Cependant, une omission a été faite par les juifs à la lecture des prophéties messianiques: il y était clairement annoncé que le Messie devait venir pour d'abord mourir, soit mordu par le serpent, soit sacrifié comme Isaac, soit mis à mort très peu de temps après son onction comme chez Daniel, la description, notamment en Esaïe 53 d'un messie acceptant volontiers d'offrir sa vie comme rançon ne faisant aucun doute.
Le Christianisme, de son côté, comprendra cette dimension sacrificielle et expliquera les raisons de cette mort du Messie en ajoutant cette étape dans le plan divin.
Là où les juifs attendaient immédiatement un messie qui s'imposerait par la force au monde, les chrétiens intégreront dans leur chronologie l'étape réalisant sa mort, étape qui précèderait de beaucoup celle de sa prise en main des nations avec force pour ses opposants et douceur pour ses disciples.
Voici expliqué, de façon très grossière, ce qui a séparé les chrétiens, tous juifs au départ, de leurs frères judaïsant le jour où Jésus est mort.
Les chrétiens avaient compris, à leur corps défendant, que le Messie qu'ils avaient trouvé, et qui était le bon, à n'en pas douter, n'allait pas agir et réaliser seulement les parties glorieuses et gratifiantes que les prophéties annonçaient sur lui, mais aussi ces petites lignes, sur les mêmes prophéties, qui annonçaient d'abord sa mort, avant sa glorification.
Si vous êtes croyants et si pour vous les prophéties messianiques ne doivent rien au hasard vous allez comprendre l'élément suivant.
Il existe un vecteur commun au Judaïsme et au Christianisme, en plus de la notion de Messie. Il s'agit de la notion de peuple élu, les juifs y voyant la nation née d'Abraham avec un critère pratiquement génétique, et les chrétiens considérant Abraham comme étant leur père spirituel sur le sujet de la foi.
Les chrétiens en sont venus à penser que le peuple de Dieu venait de changer, passant d'un peuple constitué à un peuple se constituant sur la base de ce qui caractérisait Abraham : la profondeur de sa foi.
La filiation que la promesse faite à Abraham indiquait n'était donc pas génétique, mais spirituelle.
L'histoire du peuple juif et la façon dont Dieu a agi envers ce peuple, militent pour la solution chrétienne car, de toute évidence, Dieu ne pourrait pas accorder les privilèges décrits par les prophètes à un peuple qui le décevait en permanence.
Le choix de Dieu allait passer d'une approche collective, espérée par le Judaïsme, à un choix individuel sur la base d'une foi dont la référence, le père, restait Abraham. L'apôtre Paul expliquera plusieurs fois cette notion capitale.
Les chrétiens documenteront cette idée de nombreuses fois en faisant référence à des textes de l'AT qui prophétisaient sur ce changement.
Ainsi les chrétiens comprendront que le fils d'homme qui reçoit le royaume en Daniel 7:13 est Jésus au retour de sa vie sur terre, d'où son nom de fils d'homme, et que le peuple des saints du verset 27 est chrétien, c'est l'Israel de Dieu ainsi nommé en Galates 6:16.
L'approche chrétienne est donc plus individuelle dans la partie du projet qui explique le rassemblement des membres du nouveau peuple de Dieu, tout en redevenant collective une fois ce peuple constitué.
Ajouté 18 minutes 36 secondes après :
Pour ceux qui ont lu la bible, il existe un fil conducteur, un thème très particulier qui se traduit en une phrase :
Dieu a pour projet de diriger le monde par les moyens d'un messie et d'un peuple qui lui sera attaché. Toutes les actions de Dieu, sans exception, et depuis l'origine, concourent à ce projet.
Le choix d'Abraham, de sa famille qui deviendra un peuple à qui Dieu offrira une terre promise, la volonté que ce peuple soit saint, ce qu'il ne sera jamais; son histoire, bonne ou mauvaise, sa Loi, ses victoires, ces défaites, tout cela constitue un modèle prophétique annonçant l'avenir prévu par Dieu.
Chacun de ces évènements, et ils sont nombreux, est prophétique et annonçait, en petit, le projet de Dieu.
C'est comme la maquette d'un bateau qui n'est pas le bateau réel, mais qui en donne tous les contours et spécificités sans aller dans les détails inutiles.
Un exemple : le fait qu'Abraham accepte de sacrifier son fils sur le mont Morija, qu'Isaac ne se débatte pas et accepte son sort alors que son père est déjà très vieux, tout cela ne doit rien au hasard, c'est un drame prophétique.
Et il y en aura beaucoup d'autres, je vais essayer de vous les lister dans un ordre logique.
Paul a compris très vite que beaucoup d'éléments de l'AT étaient des prophéties visant l'avenir.
1) Par exemple, ce qui s'est passé lors de la sortie d'Egypte lorsqu'un agneau a été sacrifié pour sauver les 1ers nés israélites de la dernière plaie d'Egypte.
Et le fait que Jésus sera appelé l'agneau de Dieu dont la chair est symboliquement consommée et donc le sang sauve des vies.
Et surtout, ce qui n'est pas un hasard, le sacrifice de l'Agneau de Dieu, Jésus, le jour même de la pâque juive qui symbolisait le sacrifice des agneaux à l'époque de Moise.
2) Autre détail apparemment insignifiant : le sacrifice de l'agneau, à l'époque de Moise, sauve de deux façons possibles.
La première est qu'il sauve tous les premiers nés des Israelites, de façon concrète. Et ensuite tout le reste du peuple, mais différemment.
Les 1er chrétiens se considèreront aussi comme les premiers nés ou premiers fruits d'une récolte bien plus large. Les expressions "congrégation des premiers nés", ou "premiers fruits" se retrouvent chez Paul ou chez Jean.
3) Nous savons que l'agneau, en -1513, a permis de sauver les premiers nés Israelites dans un premier temps. Pour le peuple, ce serait plus tard.
Dieu a considéré que ces premiers nés lui appartenaient et il en a fait des prêtres. Révélation 5:9-10 nous apprend qu'avec son sang l'agneau Jésus a acheté pour Dieu des humains qui seront eux aussi des prêtres.
Si les premiers nés chrétiens sont des prêtres, où trouvons nous dans le christianisme ceux que les israélites non prêtres préfiguraient.
Car une chose est certaine, Israel a été bâtie sur un modèle simple : un groupe de prêtres et Lévites d'un côté, et 12 tribus indépendantes des prêtres de l'autre.
Comme ce modèle antique préfigurait l'avenir chrétien, et si nous savons qui sont les chrétiens qui deviennent prêtres, il nous faut trouver qui sont ceux qui seront chrétiens tout en n'étant pas prêtres.
Nous retrouvons les traces de cette organisation dans l'Eglise catholique qui depuis pratiquement ses débuts, a divisé les croyants en deux groupes bien distincts, le clergé et les laïcs. Cette trace démontre l'existence d'un doctrine originale qui distinguait 2 groupes.
4)La façon dont la nation d'Israel s'implantera en terre promise, est également une décision prophétique qui concerne le doctrine chrétienne du 1er siècle.
En effet, "la terre promise" a été divisée en 12 parties attribuées aux 12 tribus non Lévites, alors que les Lévites n'obtiendront aucune de ces régions, mais seulement quelques villes réparties dans les territoires attribués aux 12 autres tribus.
Ainsi les prêtres seront proches des membres des 12 tribus, lesquelles administreront chacune 1/12ème de la terre promise, sans pour autant que les prêtres possède une seule de ces régions.
Imaginez la symbolique : Dieu a promis la terre promise aux descendants d'Abraham, et parmi ceux, une tribu ne se voit pas attribuer une partie de cette terre, mais seulement quelques villes réparties parmi les territoires des 12 autres tribus.
La tribu des prêtres et des Lévites n'est donc pas traitée de la même façon que les 12 tribus ordinaires.
A noter la volonté qu'il y ait toujours 12 tribus en terre promise alors que dans les faits il y en aura 13.
5)Pour les chrétiens, nous retrouvons ce même schéma: un ensemble de prêtres, au nombre de 144000 qui suivent l''agneau au ciel, offert à Dieu comme premiers fruits et qui gouverneront la terre. Rév 5 et 14.
Quand à l'autre groupe, le plus nombreux, correspondant aux 12 tribus de l'époque de Moise, il se retrouve dans l'idée que les 144000 gouverneront la terre comme annoncé en Rév 5:9-10 et dans la logique qui impose que pour gouverner la terre en étant au ciel, il faut des habitants sur terre.
A l'époque de Moise comme dans l'enseignement chrétien nous retrouvons une constante : un groupe limité (postérité d'Abraham, prêtres, etc) aura un rôle pour rapprocher les autres humains de Dieu, (Lévites, 144000) et seront pour cela mis à part (achetés, envoyé au ciel, prêtrise spéciale).
6)Le rapport des 12 tribus avec le culte rendu au temple participe aussi à la différenciation entre deux groupes dans l'Israel antique et son aspect prophétique pour le futur.
Aucun membre des 12 tribus qui se sont partagées la terre promise, ne pouvait cultuellement et même physiquement pénétrer dans les parties dédiées au culte du tabernacle de l'époque. Toute tentative de le faire était punie sévèrement.
Par contre, les membres de la tribu de Lévi avait ce droit réglementé, mais réel.
Pour autant, il n'y avait absolument aucune raison qui expliquait cette interdiction, quand Dieu le décide, aucune des 12 tribus n'a rien fait de mal pour se voir interdire de pénétrer dans le tabernacle.
Les 12 tribus sont aussi méritantes que la tribu de Lévi ce qui revient à cette constatation hyper révélatrice:
Dans son projet pour Israel, Dieu aime de la même façon toutes les tribus, les 12 qui reçoivent la terre promise et la 13ème qui reçoit la mission sacerdotale, et pourtant, les 12 tribus se voient interdire d'agir ou même de pénétrer dans le tabernacle sous peine de mort.
Dieu a donc décidé que son peuple se servirait de deux façons différentes, sans qu'il aime une partie plus qu'une autre..
7)Quel était donc le plan de Dieu ?.
Parlons du plan A.
La nation d'Israel fait une alliance avec Dieu, la 1ère alliance. Elle se constituera en une nation de prêtres quand le Messie arrivera pour les rassembler et les préparer à leur mission : gouverner la terre et y permettre la bénédiction des nations. Les prophéties de Daniel 2 et 7 racontent ce scénario.
Seulement Dieu sait que ce plan A est impossible et il ne s'en sert que pour expliquer le plan B que voici.
Dieu sait qu'Israel ne réussira pas collectivement à devenir une nation spirituellement pure au point de devenir le peuple qu'il attend.
Le plan B reste le plan A à une différence près : la définition du mot israélite ou juif se modifie: ce n'est plus son ancienne naissance qui fait un israélite mais une nouvelle naissance basée sur une foi identique à celle d'Abraham.
C'est cette foi qui sert à constituer la nouvelle nation d'Israel.
Par contre, le reste du plan A ne change pas, cette nation, ces saints selon Daniel, vont diriger la terre après l'avoir reçu en héritage.
Voila qui explique que la même promesse est faite en -1513 av JC lorsque la nation entre en alliance avec Jéhovah et qu'elle se transforme en affirmation pour les chrétiens.
- Maintenant, si vous m’obéissez strictement et si vous respectez mon alliance, vous deviendrez mon bien particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient. 6 Vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte.” Ce sont les paroles que tu diras aux Israélites. »
Il y avait cette condition et chacun sait qu'elle n'a jamais été respectée au point où Homère affirme même que Dieu ne pardonnera pas son peuple pendant des siècles.
Par contre, voici ce que Pierre a retenu : 1 Pierre 2:9.
- Mais vous, vous êtes « une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être un bien particulier, pour que vous annonciez les vertus » de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière.10 Car autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu
Vous lisez comme moi : vous êtes !!! et non pas vous serez peut-être si ....
Car cette fois ci, plus de condition, le transfert est opéré, les chrétiens remplacent la nation juive défaillante et deviennent le nouveau peuple de Dieu. Mais pour quoi faire ? Ce qui était prévu dans le plan A que Daniel 7 a parfaitement résumé:
- « “Et le royaume, la domination et la grandeur des royaumes sous tout le ciel ont été donnés au peuple des saints du Suprême. Leur royaume est un royaume éternel, et tous les royaumes les serviront et leur obéiront.”
8) Dieu savait-il tout cela avant de le faire écrire ?
Oui, il l'a prophétisé dès le début
- Puis Jéhovah dit à Moïse : « Écoute : Tu es sur le point de mourir, et, dans le pays où il se rend, ce peuple va commettre la prostitution spirituelle avec les dieux étrangers qui l’entoureront. Il va m’abandonner et rompre l’alliance que j’ai conclue avec lui. 17 Alors je m’enflammerai de colère contre eux, je les abandonnerai et je détournerai d’eux mon attention jusqu’à ce qu’ils soient dévorés. Après avoir subi beaucoup de malheurs et de détresses, ils diront : “N’est-ce pas parce que notre Dieu n’est pas au milieu de nous que nous avons subi ces malheurs ?” 18 Mais, en ce jour-là, je continuerai de détourner d’eux mon attention à cause de tout le mal qu’ils auront fait en se tournant vers d’autres dieux
Osée avait annoncé :
- Et dans le lieu où je leur disais : “Vous n’êtes pas mon peuple”, je leur dirai : “Vous êtes les fils du Dieu vivant.” (...) Je dirai à ceux qui n’étaient pas mon peuple : ‘Vous êtes mon peuple’, et eux diront : ‘Tu es notre Dieu.’” »
- C’est ce qu’il dit aussi dans le livre d’Osée : « Ceux qui n’étaient pas mon peuple, je les appellerai “mon peuple”, et celle qui n’était pas aimée, je l’appellerai “bien-aimée”
Tout cela était prévu et annoncé dans l'AT. Or, seul le peuple change, pas le projet qui fait de ce peuple "remplaçant" un moyen de bénir toutes les nations comme promis à Abraham sous la direction du Messie.
Confirmation avec ces paroles de Jésus. Mat 21.
- C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits.
9)Quelques indices, tirés de la Loi, qui impliquent deux espérances.
Vous le savez maintenant, l'organisation des 13 tribus d'Israel était assez particulière sur le rôle de chacun.
A la tribu de Lévi était réservé le service au tabernacle et il était strictement interdit aux 12 autres tribus de pénétrer dans cet endroit sous peine de mort . Il n'y aura aucune exception.
Le tabernacle était une sorte de tente assez grande qui comportait deux compartiments, le Saint et le Très Saint.
Dans le Saint pouvaient entrer les prêtres qui devaient y officier, et dans le Très Saint pouvait pénétrer, une seule fois par an, le Grand Prêtre qui le faisait en passant à travers un rideau qui séparait en permanence le Saint et le Très Saint.
Cela signifiait par exemple, qu'un certain Josué, de la tribu de Ruben, quelques soit sa spiritualité, son attachement à Dieu, ne pourrait jamais se trouver dans le Saint et encore moins dans le Très Saint.
Et pourtant Dieu aimait Josué puisque ce dernier faisait tout ce qu'un Israelite devait faire pour plaire à Dieu. Josué pouvait donc être fidèle sans jamais pouvoir être un jour prêtre et entrer dans le tabernacle.
La vie de Josué ne pouvait donc pas être celle d'un prêtre, et pourtant Dieu aimait autant Josué que les prêtres. Il y avait donc deux vies différentes promises aux 13 tribus.
Les chrétiens comprendront assez rapidement que leur rôle ressemblait à celui des prêtres et c'est Pierre qui l'expliquera avant Jean, qui, en Révélation, parlera des chrétiens comme de prêtres.
Paul de son côté expliquera la symbolique du temple dans sa lettre aux hébreux. Dans son explication, le Très Saint symbolise les cieux divins, le rideau symbolise la chair de Jésus, rideau qui s'est déchiré à sa mort, ouvrant le passage.
Chez Paul, Jésus, à sa mort, passe donc à travers le rideau et rejoint Dieu au ciel.
Cela signifie que le passage pour accéder aux cieux divins passe par le rideau qui sépare Saint et Très Saint.
Mais encore faut il pouvoir être dans le Saint pour approcher le rideau, car seuls les prêtres pouvaient s'y retrouver.
Or je rappelle deux éléments essentiels :
Si le rideau entre Saint et Très Saint s'est déchiré à la mort de Jésus, l'autre rideau qui empêchait un membre des 12 autres tribus de pénétrait dans le Saint est resté intact, et ainsi seuls les chrétiens prêtres ont accès au passage pour les cieux.
Ce qui fait, dans la symbolique du temple, que ceux que les 12 tribus représentaient n'ont pas accès à la porte du ciel (le rideau intérieur)
L'espérance des 12 tribus symbolisant ceux qui avaient reçu la "terre promise" n'est pas celle de la 13ème tribu symbolique qui accéde au rideau sans braver une interdiction, les chrétiens oints.
10) Quand on étudie bien la façon dont Dieu avait prévu son projet, il nous faut y ajouter une dimension royale.
Dès Jacob, et sa bénédiction sur son fils Juda, apparaît la notion d'un futur Shilo a qui toute la terre obéira un jour. Genèse 49:
- Le sceptre ne s’écartera pas de Juda et le bâton de commandement restera entre ses pieds jusqu’à ce que Shilo vienne. Tous les peuples devront lui obéir
Puis, lorsque Dieu choisit David, de la tribu de Juda, né aussi à Bethlehem, il lui promet que le Messie sera issu de sa lignée.
La leçon est qu'un Shilo, un homme issu de la lignée de David, dirigera le monde à la tête du peuple que Dieu aura choisi. Nous l'avons vu, la nation d'Israel n'a pas respecté l'alliance qui lui aurait permis de devenir ce peuple et Dieu a choisi une autre alliance avec un autre peuple. Par contre, le Messie, lui, ne change pas, il doit être un fils de David.
Mais il y a plus : si un Messie devait apparaître et valider une nouvelle alliance avec un nouveau peuple, la promesse de la 1ère alliance reste intacte, ce nouveau peuple sera aussi un "royaume de prêtres", c'est à dire un ensemble de rois et de prêtres comme annoncé en Rév 5:9-10, texte qui rejoint Daniel 7:27 en spécifiant qu'ils gouverneront la terre.
- « “Et le royaume, la domination et la grandeur des royaumes sous tout le ciel ont été donnés au peuple des saints du Suprême. Leur royaume est un royaume éternel, et tous les royaumes les serviront et leur obéiront.”
11) Une question se pose : tous les auteurs de l'AT étaient ils au courant du projet de Dieu et quelques uns d'entre eux le contredisaient ils ?
En fait non, aucun contre-projet n'apparaît de la Genèse à Malachie.
Les 5 premiers livres, le Pentateuque, racontent dès le départ l'existence d'une future postérité qui tuera Satan après avoir été mordu par lui. Puis ces 5 livres racontent les promesses faites à Abraham, Isaac, Jacob et enfin Juda en leur promettant un descendant qui dominera le monde, assurera la bénédiction des nations, et dirigera un futur peuple de Dieu.
Toujours dans ces 5 livres, l'avertissement fait à Israel, le jour où la première alliance est conclue : si vous respectez l'alliance, alors vous serez le peuple de Dieu, mais malheur à vous si vous trahissez cette alliance.
Le remplacement d'Israel était donc prévu.
Les 6ème et 7ème livre, Josué et Juges sont purement historiques et n'abordent pas la question du projet de Dieu.
Le 8ème livre, Ruth, raconte l'histoire d'une femme, Ruth, et de son remariage suite à la mort de son 1er mari. Une histoire somme toute banale dont on pourrait se demander l'utilité si on ne savait pas que cette femme était une ancêtre de Jésus.
Vient donc en avant une particularité singulière de la bible: elle raconte l'histoire de la famille de Jésus depuis Noé et même Adam sans jamais la perdre de vue. Comme si cette famille était à surveiller en permanence, ce qu'elle est au final.
Les 6 livres suivants sont historiques, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois, 1 et 2 Chroniques. Eux aussi ont comme fil rouge l'histoire des ancêtres de Jésus, sans en oublier un seul. Sans eux, Jésus n'aurait pas pu démontrer qu'il était fils de David, ce qui aurait rendu stérile la promesse faite à ce roi.
Les 2 suivants, Esdras et Néhémie racontent l'histoire des juifs sous domination Perses: Néhémie est capital, il établit de façon universelle, c'est à dire avec un repère différent de la chronologie juive, le moment où l'ordre de rebâtir Jérusalem est donné, soit en la 20ème années du règne d'Artaxerxès. Sans ce renseignement, il serait impossible de dater cet ordre.
Le 19 ème livre, Esther, est lui aussi historique, rien n'y contredit le projet de Dieu que nous avons défini.
Le livre de Job est le 20ème: c'est une longue réflexion sur la résilience d'un homme frappé par le malheur face à de piètres consolateurs.
Puis viennent les Psaumes : beaucoup sont prophétiques comme le Psaume 2 qui met en scène le Messie quand il sera temps qu'il dirige le monde, comme le Psaume 110 qui se situe quand le Messie revient au ciel après avoir rempli sa mission, comme ce Psaume où Dieu promet à David que le Messie sera issu de lui.
Ensuite les proverbes, l'Ecclésiaste et le cantique des cantiques qui n'abordent que le domaine de la sagesse ou de la fidélité.
Et enfin, d'Isaie à Malachie, 17 livres prophétiques qui balayent pour certains l'histoire d'Israel jusqu'à Cyrus, et pour d'autres, l'histoire d'Israel jusqu'à la fin du monde. Tous ces livres offrent le même constat ; Israel a failli en piétinant l'alliance conclue avec Moise et ne mérite plus d'être appelé le peuple de Dieu.
Cependant, le plan de Dieu subsiste, et la promesse qu'un peuple de Dieu dominera la terre aussi. Cependant, quand ces prophètes abordent cette question, elle ne concerne plus collectivement la nation physique d'Israel mais une future nation, la nation chrétienne.
Parmi les perles prophétique de ces livres, lisez Esaie 53. Toute ressemblance avec un personnage ayant vécu au 1er siècle ne sera pas un hasard.
Comme vous le constaterez si vous étudiez un jour la bible, le plan de Dieu, un Messie et un peuple de Saints qui dominent la terre, c'est le fil rouge des écritures, du début à la fin.
PS : attention, le rejet de Dieu d'Israel n'est pas le rejet par Dieu des juifs puisqu'au 1er siècle, l'immense majorité des chrétiens sont juifs. Ce qui change, c'est la priorité qu'avaient les juifs et le privilège que les Ecritures leurs donnaient. Après la mort de Jésus, et particulièrement après la conversion du premier non juif, Corneille, tous les humains, juifs ou non, sont en capacité de devenir membres du nouveau peuple de Dieu et il est absolument certains que les juifs sont très nombreux a avoir été oints pour cela.