a écrit :La réponse est dans le texte : Car ce n’est pas à des anges qu’il a soumis la terre habitée à venir, dont nous parlons
La réponse est en rouge: Paul nous parle du futur et donc de la terre dans le futur.
Encore une fois, nous avons un cas typique d'une lecture qui isole une expression ("à venir") sans se demander quel sens l'auteur peut-il bien donner à cette formule.
L'"à-venir", comme dans toute l'épître, se confond avec l'"éternel", ce n'est pas seulement "plus loin dans le temps" mais un "ailleurs" où le temps (spatialisé) ne peut que retomber, se résorber ou se résoudre, dont il n'est en fait jamais vraiment sorti parce que l'éternel le surplombe ou le sous-tend, "tout le temps". En clair, ce "monde (céleste) à venir" a toujours existé, le modèle idéal n'est pas AVANT mais AU-DESSUS, il surplombe les "antitypes" et copies, ombres etc., qui eux sont "dans le temps". Les croyants peuvent
déjà goûter "
puissances du monde à venir"
"
Quant à ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste et ont eu part à l'Esprit saint, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du monde à venir" (
Hé 6,5).
Le "
monde à venir" n'est pas une cité "d'ici" (pas terrestre) mais céleste et permanente :
"
Car nous n'avons pas ici de cité qui demeure, mais nous cherchons celle qui est à venir" (
Hé 13,4).
En
10,1 la loi possède «
une ombre des biens à venir et non pas l’essence même des choses » : on retrouve l’idée d’une opposition entre deux mondes, le monde des esquisses et celui de « l’essence même des choses », mais c’est un monde « à venir ». On ne peut oublier, cependant, que les croyants participent déjà aux biens attendus, comme le montre 6,5 : « ils goûtent la bonne parole de Dieu et les puissances du monde à venir » : « le regard porté sur le ciel se croise avec l’attente de l’accomplissement à venir ». C'est l'accomplissement total et réel qui est à venir mais ce "monde céleste" existe déjà.
L’ombre est donc en même temps copie et esquisse des réalités célestes qui existent depuis toujours mais n'apparaissent pas encore aux croyants.
Les réalités célestes" ne sont pas encore visibles et palpables pour les croyants : "
une esquisse des réalités célestes" (Hé 8,5 et 9,23).
a écrit :Donc si Paul n'écrit qu'à des élus espérant vivre au ciel auprès de Jésus, il n'y a rien d'anormal à ce qu'il ne discute principalement que de leur avenir à eux. Cependant, en affirmant que la terre habitée à venir sera soumise au Christ, et sachant qu'ils seront avec le Christ à ce moment là, la lettre aux hébreux signale bien deux espérances.
Je mets au défi les TdJ, de trouver un seul verset de l'épître aux Hébreux qui exprime l'idée d'une espérance terrestre.
Héb 2,5 est-il le seul texte de l'épître aux Hébreux qui validerait la notion d'espérance terrestre ... Pourquoi un seul texte
Pourquoi Héb 12,26-28 assimile-t-il la terre à ce qui est provisoire (qui ne demeure pas) et qui doit disparaitre (Hé 1,10-12)
a écrit :Le texte dit: Une fois encore, je ferai moi-même trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel.
Nous avons un indice: Dieu l'a déjà fait et pour autant la vraie terre et les vrais cieux existent toujours.
D'ailleurs le texte parle de mettre à l'écart ce qui peut être ébranlé. Or la mise à l'écart n'est pas une destruction.
Lisons ce texte dans la TMN :
"
À cette époque, sa voix a ébranlé la terre, mais maintenant, il a promis : « Une fois de plus, je vais ébranler non seulement la terre, mais aussi le ciel. » Or, l’expression « une fois de plus » indique la suppression des choses qui sont ébranlées, choses qui ont été faites, afin que les choses qui ne sont pas ébranlées continuent d’exister. Donc, puisque nous devons recevoir un royaume qui ne peut pas être ébranlé, continuons de bénéficier de la faveur imméritée, faveur par laquelle nous pouvons offrir à Dieu un service sacré qu’il puisse accepter, avec crainte et vénération" (
Héb 12,26-28 - TMN).
Que comprenons de ce texte :
1) Ce qui est "ébranlé" doit être supprimé : "
la suppression des choses qui sont ébranlées" (TMN).
2) Seul ce qui ne peut être "ébranlé" est permanent et dure, or la terre est "ébranlée", donc doit être supprimée : "
les choses qui ne sont pas ébranlées continuent d’exister" (TMN).
Pourquoi la TMN emploie-t-elle le terme "suppression"
Comment doit-on comprendre la formule de la TMN : "les choses qui ne sont pas ébranlées continuent d’exister"
a écrit :Certains veulent l'opposer à Hébreux 2:5 qui dit : Car ce n’est pas à des anges qu’il a soumis la terre habitée à venir, dont nous parlons
D'un côté le mot grec signifiant "terre habitée" et de l'autre le mot grec traduit par "monde".
S'agissant de deux mots différents en grec, il faudrait une bonne raison pour affirmer qu'il s'agit de la même chose.
La terre n'est JAMAIS présentée, dans l'épître aux Hébreux comme la destination des croyants, il y est question "d
'un monde à venir" céleste (6,5), d'une "
cité à venir" (céleste) qui n'est "pas d'ici" (13,14) et des fidèles de l'AT comme des "résidents temporaires", comme des "étrangers sur cette terre (11,13-16).
Ajouté 19 heures 43 minutes 20 secondes après :
a écrit :Déjà, il est faux de dire que l'expression "terre habitée" n'apparaît qu'une seule fois en Hébreux,
On la retrouve ici:
Par exemple, auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : « Tu es mon fils ; aujourd’hui, je suis devenu ton père » ? Et encore : « Moi, je deviendrai son père, et lui, il deviendra mon fils » ? Mais quand il introduit de nouveau son Premier-Né sur la terre habitée, il dit : « Que tous les anges de Dieu lui rendent hommage. »
C'est bien sur terre que Dieu a déclaré miraculeusement à Jésus qu'il était son fils.
Je n'ai JAMAIS affirmé que l'expression "terre habitée" n'apparaît qu'une seule fois en Hébreux" MAIS qu'il n' y aucun verset qui décrit une espérance terrestre (Selon la Watch Hé 2,5, serait le SEUL texte à le faire).
Les TdJ analyse les textes bibliques, en ISOLANT une expression de son contexte (immédiat) et du contenu théologique du livre auquel il appartient, c'est un excellent moyen de faire dire au texte ce qu'il ne dit pas.
Lisons Hé 1,5 ss :
"
Auquel des anges, en effet, Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Et encore : Moi, je serai pour lui un Père, et lui sera pour moi un Fils. Et encore, quand il introduit le premier-né dans le monde, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui !" (Hé 1,5-6).
Voici la note en bas de page de la TOB :
Notes : Hébreux 1:6
Et encore… : d’autres comprennent et quand il introduit (ou introduira) de nouveau… ; cf. v. 5 ; 2.13 ; 4.5,7 ; le verbe traduit par introduit peut s’entendre d’une intronisation. – premier-né Ps 89.28 ; Col 1.18. –
le monde : ici comme en 2.5, il s’agit du terme grec rendu dans le reste du N.T. par terre habitée (Mt 24.14n) ; si le verbe traduit précédemment par introduire se réfère à l’intronisation du Christ (après sa mort), il faut ici entendre monde dans un sens analogue à celui qu’il a en 2.5 (
monde à venir).
https://lire.la-bible.net/76/detail-tra ... ux/1/6/TOB
Une lecture attentive du texte et respectueuse de la pensée de l'auteur, nous indique que l'histoire sous-jacente (bien connue de l'islam, bien que d'origine juive) ce serait l'ordre donné aux anges de se prosterner devant Adam; c'est donc en tant qu'homme originel, image de Dieu (cf. 1,1ss), que le Premier-né entrerait dans le monde (ici oikoumenè, littéralement "[terre] habitée"). Cela permettrait de mieux comprendre l'enchaînement des citations, et en particulier celle du Psaume 8 en 2,5ss: certes, cette fois-ci l'oikoumenè est dite mellousa, "à venir", mais il s'agit justement de faire ressortir le contraste de "l'homme / fils de l'homme" originellement supérieur aux anges, provisoirement abaissé "un peu" au-dessous des anges, et déjà élevé en "Jésus". L'"à-venir", comme dans toute l'épître, se confond avec l'"éternel", ce n'est pas seulement "plus loin dans le temps" mais un "ailleurs" où le temps (spatialisé) ne peut que retomber, se résorber ou se résoudre, dont il n'est en fait jamais vraiment sorti parce que l'éternel le surplombe ou le sous-tend, "tout le temps".
Du point de vue de l'épître aux Hébreux, le rapport (implicite) de "Jésus" à "Adam" dans les deux premiers chapitres serait au fond le même que celui, explicite et massif, de "Jésus" à "Melchisédek" dans la suite : c'est le même à différents niveaux et à différents points du récit et du texte, qu'il s'agit précisément de reconnaître en dépit d'écarts variables.
Dans l'épître aux Hébreux, il y a toujours 2 niveaux de lectures, en effet en 10,1 ; il est dit que la loi possède « une ombre
des biens à venir et non pas l’essence même des choses », on retrouve l’idée d’une opposition entre
deux mondes, le monde des esquisses et celui de « l’essence même des choses », mais c’est un monde « à venir ». On ne peut oublier, cependant, que les croyants participent déjà aux biens attendus, comme le montre
6,5 : « ils goûtent la bonne parole de Dieu et les puissances du monde à venir » : « le regard porté sur le ciel se croise avec l’attente de l’accomplissement à venir ». C'est l'accomplissement total et réel qui est à venir mais ce "monde céleste" existe déjà.
L’ombre est donc en même temps copie et esquisse des
réalités célestes qui existent depuis toujours mais n'apparaissent pas encore aux croyants.
Les réalités célestes" ne sont pas encore visibles et palpables pour les croyants : "une esquisse des réalités célestes" (Hé 8,5 et 9,23).
L'oikoumenè, littéralement "[terre] habitée" est une OMBRE, une IMAGE du monde habité de la cité céleste = "réalités célestes".
a écrit :5 Car ce n’est pas à des anges qu’il a soumis la terre habitée à venir, dont nous parlons. 6 Mais quelque part, un certain témoin a dit : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, ou un fils d’homme pour que tu t’occupes de lui ? 7 Tu l’as fait de peu inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as établi sur les œuvres de tes mains. 8 Tu as soumis toutes choses sous ses pieds. » En lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui soit pas soumis. Or, actuellement, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui sont soumises. 9 Mais nous voyons Jésus, qui a été rendu de peu inférieur aux anges, maintenant couronné de gloire et d’honneur pour avoir souffert la mort, afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûte la mort pour tous.
Quand un TdJ lit le texte biblique à travers le PRISME de sa doctrine, il passe à côté du sens du texte.
Un TdJ remarque-t-il cette partie du texte : "
Tu as soumis toutes choses sous ses pieds. » En lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui soit pas soumis. Or, actuellement, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui sont soumises".
Notons que le texte ci-dessus est au PRESENT, Dieu a soumis TOUTES choses au Fils, RIEN n'échappe à sa domination (présente et pas futur) mais "
actuellement, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui sont soumises" (2,8) acr les croyants ne perçoivent pas encore les "réalités célestes".