J'm'interroge a écrit : ↑16 avr.24, 09:52
Déja, une volonté humaine est intentionnelle, alors que les intelligences artificielles comme celles développées n'ont pas ce qu'il faut dans leur programmation pour délibérer sur des finalités et modifier leur programme source en conséquence.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire par "intentionnelle" ?
L'être humain est bien conscient de ce qu'il veut, et il cherche à l'obtenir, mais est-ce qu'il est conscient du mécanisme qui l'a porté à le vouloir ?
Autrement dit: le geste est intentionnel, mais cette intention ne lui échappe-t-elle pas ?
L'intention c'est vraiment pas facile à définir. C'est l'expression la plus profonde de ce que nous sommes. Elle est cette tension entre ce que nous sommes présentement et ce que nous aspirons à vivre et à devenir en tant qu'être, et c'est précisément elle qui nous y conduit par son pouvoir déterminant.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
Le principe de l'IA, c'est qu'elle ne modifie pas la programmation, [...
Ce n'est pas le principe de l'I.A. non. On peut tout-à-fait concevoir des I.A. qui soient en mesure de modifier leur code source. Mais ce n'est pas au programme des "I.A." commerciales en accès au public.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
...] mais elle augmente ses connaissances, exactement comme l'humain...
Elles augmentent leurs connaissances, mais pas de la même manière que l'humain.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
...] , pour le délibérer sur la solution qui permet d'obtenir ce pour quoi elle est programmée, c'est à dire l'intention du concepteur.
On peut le dire comme ça. Mais une I.A. dans le vrai sens du terme, devrait pouvoir développer sa propre intentionnalité, sans quoi l'on ne devrait pas parler d'I.A. proprement dite, mais plutôt de fonctionnalités intelligentes artificielles.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
L'intention du concepteur est présente dans l'IA, et la programmation lui permet de construire toute seule sa "délibération"
Les "I.A." actuelles ne sont pas conçues pour être
auto-délibératives.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
Qu'est-ce qui te fait penser que l'être humain, n'est pas simplement un programme plus complexe et des informations plus nombreuses ?
Le cerveau humain n'est pas un programme, mais une structure fonctionnelle exaptative. C'est très différent pour ce qui est du hard de nos I.A. (pseudo I.A.).
Quand à l'ADN c'est un programme oui, mais c'est le résultat aussi d'une évolution, et d'une exaptation à la base.
gadou_bis a écrit : ↑16 avr.24, 10:35
La volonté humaine a-t-elle un support immatériel qui lui permette de déroger aux déterminismes physique ?
Pas "immateriel" dans le sens qu'elle n'aurait aucun support, ni "matériel" dans le sens que nos intelligences ont peut-être un autre support que le support biologique/physique.
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Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
Le monde scientifique observe un certain nombre de récurrences dans les mécanismes qui régissent la matière. Lorsque les mêmes causes créent les mêmes effets, on parle de déterminisme.
C'est surtout qu'on observe des choses et qu'on en infère des liens causaux.
Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
La dynamique scientifique plaide globalement en faveur d'une omniprésence des déterminismes.
Cela signifie que nous avons l'illusion du libre arbitre et que chacune de nos intentions sert en fait une loi biologique et mécanique.
Oui, il y a une omniprésence des déterminismes comme tu dis. Mais ça n'implique pas ce que tu en conclus.
Il y a certes des choses que nous estimons libres et qui ne le sont pas en réalité, mais l'on ne peut pas en conclure que nous n'en jouissons pas d'une certaine forme de, ou que rien ne l'est.
De plus, une vision mécaniste de la causalité est très naïve au regard de ce que nous a appris la Physique depuis le début du 20ième siècle.
Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
Le libre arbitre comme le présent nous échapperaient.
Notre espace de pensée ne serait que le témoignage d'un corps qui vit selon sa propre loi.
Je note l'emploie du mode conditionnel.
Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
Notre volonté semble donc illusoire et ne résulter que d' échanges chimiques guidés par des relations de causes et d'effets.
C'est ce qu'il peut sembler quand on perd pied avec notre réalité, quand on médite sur des articles de vulgarisation scientifique en y cherchant la vérité..
Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
Le langage par lequel on verbalise nos pensées n' arrive que tardivement dans l'histoire de l'Homme, comme l'idéologie. Comment nos ancêtres dépourvus de parole percevaient-ils leurs pensées, leurs choix, le libre-arbitre ?
Sans doute mieux que nous.
Materdolorosa a écrit : ↑16 avr.24, 17:14
Cependant, nous devons avoir conscience que notre connaissance du monde est limitée par les organes sensoriels et cognitifs que nous possédons. Un pan de la réalité nous échappe, peut-être celui qui tendrait à prouver l'existence du libre arbitre.
C'est exactement ce que j'en pense.
.
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !