La question est de savoir d'une part si Dieu a bien prévu de faire souffrir éternellement des humains à cause de leurs péchés.
Puis, une fois la chose éclaircie, nous analyserons ce que cela dit sur nous si nous tenons absolument à cette doctrine.
Nous verrons comment l'amour chrétien trouve sa place dans cette affaire.
La première réflexion qui me vient concerne la parabole des deux esclaves dont l'un doit une somme faramineuse à son maître alors que l'autre ne doit qu'une somme modique à son co-esclave.
Nous y apprenons l'amour immense du maître qui symbolise Jéhovah et nous constatons le cœur sec du premier esclave.
La leçon de cette parabole n'est pas, en priorité, de démontrer l'amour de Dieu, mais c'est l'attitude du 1er esclave qui est pointé par Jésus.
Cela nous apprend que notre conception de la punition divine jouera quand Dieu aura à nous juger.
Le second esclave était à 100% dans ses torts, il devait vraiment cet argent, et, selon la loi, il méritait la prison. Il n'y a aucune injustice dans ce qui lui est arrivé.
Par contre, l'absence de pardon du 1er esclave et sa volonté de jeter en prison son Co esclave, même coupable, a profondément déçu le maître.
Que penser si nos schémas de pensée nous poussent à réclamer que Dieu torture pour toujours nos Co esclaves, même s'ils sont défaillants ?
Attention, je ne parle pas de ceux qui croient que la bible l'enseigne, mais de ceux qui trouve cela normal.
Je vais prendre le temps d'alimenter ce fil.
Ajouté 13 heures 23 minutes 38 secondes après :
J'ai lu certains commentaires sur un autre fil qui m'ont fortement impressionné.
Par exemple :
- si Dieu ne fait pas griller éternellement les méchants, s'il se contente de les anéantir seulement, où serait la punition ? Cela les inciterait à continuer d'être méchants.
Soyons honnête, il faut être foncièrement méchant pour trouver normal et juste, une éternité de souffrance. On ne le ferait pas pour les animaux.
Cela ne veut pas dire, car je vois arriver la remarque, que les méchants ne doivent pas payer pour leur faute si le repentir souhaité par Dieu s'avère impossible. Mais entre mourir et souffrir pour l'éternité, il y a une énorme différence qui s'appelle "l'amour".
Jésus a émis un principe : vous serez jugés de la façon dont vous jugez.
Ce ne sont pas des paroles en l'air ! Regardez ce qui est arrivé au premier esclave de la parabole: Dieu lui a remis sa dette énorme parce que l'esclave le suppliait de le faire. Il est donc sorti libre de toute dette. Puis Dieu (le maître) a été averti de la façon dont cet esclave avait traité un de ses frères. La façon dont il a jugé a fait changer d'avis Dieu.
Notre façon de concevoir le sort des méchants en dit long sur ce que nous sommes : Jésus, puis Etienne aussi, ont prié pour que Dieu pardonne à leurs bourreaux, cela a un sens, ce n'est pas anecdotique.
Alors, que souhaite Dieu ? Si vous avez lu le fil qui traite de la résurrection, vous savez que le NT n'enseigne pas l'immortalité de l'âme et donc que si la résurrection des justes et des injustes a bien lieu, et elle aura lieu, tous ces humains reprendrons vie pour être jugés.
Il y aura donc un jugement, ce qui est juste puisque s'il est normal que les justes soient récompensés, il est tout aussi normal que les injustes qui auront été jugés comme "méchants", n'obtiennent pas ce que les justes vont obtenir.
Or les justes obtiennent la vie éternelle.
La façon la plus simple de définir le sort des méchants est donc de se dire qu'ils n'obtiendront pas la vie éternelle. Ils mourront donc éternellement.
Vous êtes vous déjà demandé pour quelle raison la bible appelle cette situation par l'expression "la seconde mort" ?
Tout d'abord parce que c'est une mort différente de la première, et qu'elle n'est appliquée qu'après un jugement, ce qui la rend définitive.
La 1ère mort étant commune à tous les hommes.
Il est aussi parlé de seconde mort puisque ceux qui y sont condamnés en Rév 20 sont décrits comme ayant été ressuscités pour être jugés : ils ont donc connu une première mort.
Seulement, la seconde mort porte aussi le nom de "lac de feu et de souffre". Nous verrons le symbolisme de cette expression plus tard, je veux d'abord vous souligner une anomalie chronologique chez certaines confessions.
En effet, la punition de la seconde mort n'est appliquée, selon Rév 20, qu'après la résurrection de tous les morts non élus. Cette résurrection n'a donc lieu que quelque temps avant le jugement dernier, à la fin des temps.
- Et j’ai vu un grand trône blanc et Celui qui était assis dessus. La terre et le ciel se sont enfuis devant lui, et il n’y a plus eu de place pour eux. 12 Et j’ai vu les morts, les grands et les petits, qui se tenaient debout devant le trône, et on a ouvert des rouleaux. Puis on a ouvert un autre rouleau ; c’est le rouleau de vie. Les morts ont été jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les rouleaux, selon leurs actions. 13 Et la mer a rendu les morts qui se trouvaient en elle, et la mort et la Tombe ont rendu les morts qui se trouvaient en elles, et ils ont été jugés, chacun selon ses actions. 14 Et la mort et la Tombe ont été jetées dans le lac de feu. Le lac de feu représente la deuxième mort. 15 Et tous ceux dont le nom n’était pas écrit dans le livre de vie ont été jetés dans le lac de feu.
Si donc vous pensez que le lac de feu est une forme d'enfer, et si vous croyez à l'immortalité de l'âme, Jean, et surtout Jésus qui transmet la Révélation, vient de vous apprendre qu'un méchant ne va pas dans le lac de feu à sa 1ère mort, ça ne sera possible qu'à la fin des temps.
La question devient donc : si la punition du lac de feu n'intervient qu'après la résurrection des méchants, ou sont ils avant ce jugement ?
Si donc vous pensez, au passage, que dans la parabole de l'homme riche et de Lazare, il existe bien un enfer de feu dans lequel souffre cet homme riche, Jean vient de détruire cette hypothèse : si cet enfer de feu existait, cet homme riche devrait attendre la fin des temps pour y être condamné. Or la parabole ne fait pas référence à la fin des temps, mais plutôt au contexte juif du 1er siècle.
Lire [ Parabole homme riche et Lazare ]
Que nous dit la bible sur le sort des méchants.
2 Pierre 3:7
- Et par la même parole le ciel et la terre de maintenant sont réservés pour le feu, gardés jusqu’au jour du jugement et de la destruction des gens sans respect pour Dieu.
C'est son sens le plus courant, c'est un nom féminin qui dérive du verbe grec ἀπόλλυμι (apollumi) - Strong 622 dont voici la traduction : faire périr, périr, périssable, perdu, tuer, le sang, mourir, détruire, disparaître. https://www.lueur.org/bible/strong/apollumi-g622
Voici la liste de textes où se retrouve ce verbe.
Pour plus de précision, le verbe grec apollumi vient de ἀπό (apo, 575) et de la base de ὄλεθρος (olethros, 3639), laquelle signifie "ruine" ou "destruction" et que l'on retrouve en 2 Thessaloniciens 1.9:
Voilà la punition pour ces gens-là : ils seront détruits pour toujours Parole de vie.
Ceux-là auront pour juste châtiment une destruction éternelle. Nouvelle bible Segond
Who shall be punished with everlasting destruction. King James.
Vous avez sans doute remarqué les termes utilisés par Pierre quand il dit : réservés pour le feu, gardés jusqu’au jour du jugement et de la destruction des gens sans respect pour Dieu
Nous trouvons associé ici le feu et la destruction. Rien de contradictoire en réalité si on considère que le feu est un excellent symbole d'une destruction rapide et définitive. C'est donc là qu'il faut trouver la raison de l'utilisation du feu dans la symbolique de la mort et certainement pas une volonté de Dieu de torturer des gens puisque le texte nous apprend leur destruction, laquelle interdit toute survie d'une façon ou d'une autre.
La Géhenne.
Beaucoup de religions trouvent dans la référence faite à la géhenne, dans le NT, une preuve de l’existence d’un enfer de feu.
Certains traducteurs de la bible sont même allées jusqu’à remplacer ce mot d’origine hébreu par le mot « enfer ».
La NT utilise 12 fois le mot « géhenne » dans les versets suivant :
- Matthieu 5.22 {Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne (geenna).}
Matthieu 5.29 {1161 Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne (geenna).}
Matthieu 5.30 {Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne (geenna).}
Matthieu 10.28 {2532 Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne (geenna).}
Matthieu 18.9 {Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne (geenna).}
Matthieu 23.15 {Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne (geenna) deux fois plus que vous.}
Matthieu 23.33 {Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne (geenna)?}
Marc 9.44 {que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne (geenna), dans le feu qui ne s'éteint point.}
Marc 9.46 {que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne (geenna), dans le feu qui ne s'éteint point.}
Marc 9.47 {Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne (geenna),}
Luc 12.5 {1161 Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne (geenna); oui, je vous le dis, c'est lui que vous devez craindre.}
Jacques 3.6 La langue aussi est un feu; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne (geenna).
Le fait que le dernier évangéliste, Jean, qui écrit à la fin du siècle, 65 ans environ après la mort de Jésus, mais aussi que Paul, Pierre, Jude, et même Luc dans le livre des Actes d’apôtres, n’aient jamais utilisé ce mot « géhenne » dans leurs écrits démontre que ce mot ne faisait plus partie du vocabulaire des chrétiens après la mort de Jésus.
On ne peut pas en dire autant des mots comme « résurrection, rédemption, pardon, baptême, repentir, etc.. » Nous avons là un fort indice sur le caractère anecdotique de l’emploi de ce mot.
Cela démontre que son emploi, et le sens que lui donnait Jésus, et son demi-frère Jacques, n’était pas fondamental. Le récit du christianisme s’est donc facilement passé de ce mot après la mort du Christ.
Qu’est ce qui pourrait expliquer que le christianisme qui se développait bien au-delà de ses terres d’origine ait fait le choix de ne plus utiliser ce mot ?
La raison se trouve sans doute dans le fait que son sens revêtait un caractère purement local puisqu’il est bien connu que ce mot désignait une vallée un peu spéciale et chargée d’histoire qui se situait juste à côté de Jérusalem, vallée qui lui servait de décharge publique.
Utiliser ce mot dans une lettre à destination de romains, de grecs ou de gaulois, n’avait aucun sens puisque tous ces chrétiens ignoraient parfaitement l’existence de cette vallée et de son rôle.
Voyons à travers les 12 citations de ce mot ce que Jésus voulait nous apporter comme enseignement.
- 1) Jésus établit un lien direct entre une punition, un châtiment, et le fait d’être jeté dans la géhenne.
2) La géhenne n’est jamais associée à l’idée de souffrir.
3) Mat 10 :28 indique que la géhenne est associée à la destruction, non pas que l’on y va quand on est mort, mais qu’on y va pour y mourir. Même l’âme y meure.
4) Le feu est souvent associé à la géhenne, un feu qui ne s’éteint pas.
Que se passait il donc dans cette vallée au 1er siècle pour que Jésus en parle de cette façon ?
La vallée de Hinnom était une décharge publique qui recevait tous les détritus de Jérusalem, lesquels étaient brûlés par un feu permanent entretenu par des « fonctionnaires » de la ville.
On y jetait aussi tous les hommes condamnés à mort par la justice romaine ou juive lorsque ceux-ci ne pouvaient pas être ensevelis dans des tombeaux normaux pour des raisons financières ou autres.
Il est probable que les 2 brigands qui sont morts au côté de Jésus, ont été jetés dans le feu de la géhenne s’ils étaient sans moyens pour se payer une tombe.
Il est même possible, si Joseph d'Arimathie n’avait pas offert sa tombe à Jésus, que celui-ci aurait vu son cadavre jeté dans la vallée de Hinnom aussi.
En fait, l’on comprend mieux le sens de ce mot à l’époque de Jésus, si, au lieu d’utiliser un mot qui n’a aucun sens en le lisant, nous choisissons de le dire comme les juifs l’ont entendu de la bouche de Jésus.
Au lieu d’entendre, comme nous : il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne
Jésus disait plutôt : il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la vallée de Hinnom.
La conclusion est que Jésus a utilisé un élément de la vie locale des juifs de Jérusalem pour décrire le processus du péché suivie de la mort honteuse qui se terminait par la crémation des corps des condamnés dans une décharge publique.
Cet exemple ne pouvant être compris que par des habitants de Jérusalem, au mieux de Judée, les écrivains du NT ne reprendront pas cet exemple pour les assemblées grecques, romaines ou gauloises qui n'auraient pas compris cette allusion à une vallée inconnue pour eux.
Dans la mesure où Jésus n'associe à aucun moment la vallée de Hinnom à une quelconque souffrance post mortem, et que l'exemple local poussait plutôt à croire que l'idée concernait plutôt la disparition totale de l'individu dans la mort, sans aucune trace mémorielle, comme une tombe, la vallée du Hinnom est donc un parfait symbole de la mort sans retour.
Les juifs ont, de leur côté, développé également un symbolisme lié à cette vallée qui faisait partie de leur histoire, mais les juifs sont les juifs et s'ils avaient la même doctrine que Jésus, nous le saurions depuis 2000 ans. Il n'est donc pas pertinent de soutenir que Jésus développait la même doctrine, sur la géhenne, que ces juifs.
Les 11 versets qu'il nous a laissés sont suffisants pour comprendre sa pensée sur ce sujet.
Suite :
Paul s'est exprimé assez longuement, dans sa lettre aux Corinthiens, la première, sur le thème de la mort et de la résurrection.
Ces sujets sont évidemment très proches de celui du futur des morts, bons ou méchants.
Dans cette lettre, Paul a imaginé les conséquences qui adviendraient s'il s'avérait que la résurrection, le pilier du christianisme, ne pouvait pas avoir lieu, que les chrétiens se seraient trompés.
Attention, le discours de Paul n'est pas ici de dire que Dieu n'existerait pas, que toute croyance serait infondée. Pas du tout, il explique simplement que dans ce cas, les chrétiens se seraient trompés, que ce serait des menteurs, que leur espérance serait infondée.
Il faudrait simplement croire autrement, et surtout sans espérer la résurrection. Ainsi, lui, Paul resterait juif, avec ses croyances de juifs, effaçant la parenthèse chrétienne puisqu'elle serait construite sur un mensonge, la non résurrection de Jésus.
Seulement, Paul décrit ce que serait sa foi dans un tel cas. Il dit : Quant à ceux qui se sont endormis dans la mort en union avec Christ, ils ont disparu pour toujours.
Retenez cette idée : les chrétiens qui sont morts, croyant en la résurrection, ont disparu pour toujours.
Seulement, comment Paul les juge t'il juste avant : Et si Christ n’a pas été ressuscité, notre prédication est inutile, et notre foi aussi est inutile. 15 Et il se trouve même que nous sommes de faux témoins de Dieu, puisque, si les morts ne doivent pas être ressuscités, nous faisons un faux témoignage contre Dieu en disant qu’il a ressuscité le Christ, alors qu’il ne l’a pas ressuscité.
Paul est direct et il a raison dans son raisonnement: si la résurrection est une fausse doctrine, alors tous ceux qui y croient sont des faux témoins contre Dieu, y compris ceux qui y croyaient de leur vivant et donc ils ne pourront qu'être sévèrement jugés par Dieu au jugement dernier. Or Paul vient d'écrire que ces "apostats présumés" ont simplement disparu pour toujours, sans allusion à la moindre punition douloureuse. Pour Paul, le châtiment des faux témoins contre Dieu est la disparition.
De même, toujours en considérant que Paul reste profondément croyant en imaginant l'impossibilité de la résurrection, il écrit qu'il ne sert à rien de faire tous les efforts qu'il faisait comme chrétiens puisqu'à la fin, il mourrait, tout simplement.
- Si vraiment les morts ne doivent pas être ressuscités, pourquoi aussi sont-ils en train d’être baptisés pour être des morts ? 30 Et pourquoi nous mettons-nous en danger constamment ? 31 Chaque jour je risque la mort. Et cela, mes frères, est aussi vrai que les raisons que j’ai d’être fier de vous en Christ Jésus notre Seigneur. 32 Si, comme d’autres hommes, j’ai combattu contre des bêtes sauvages à Éphèse, à quoi cela me sert-il ? Si les morts ne doivent pas être ressuscités, « mangeons et buvons, car demain il nous faudra mourir »
Ainsi, pour Paul, pas d'enfer de feu, encore moins de souffrances éternelles, la mort, seulement la mort..
Le lac de feu et de souffre.
On ne peut parler du sort des méchants sans, évidemment, aborder la question du lac de feu et de souffre dont parle la Révélation.
Il faut déjà intégrer le fait que seule la Révélation utilise cette formule, elle le fait 5 fois. Voyons ces 5 textes et établissons ce qu'ils nous apprennent, mais aussi ce qu'ils ne disent pas.
Rév 19:19-21Et j’ai vu la bête sauvage et les rois de la terre et leurs armées rassemblés pour faire la guerre à celui qui est assis sur le cheval et à son armée. 20 Et la bête sauvage a été capturée, ainsi que le faux prophète qui a produit devant elle les signes par lesquels il a égaré ceux qui ont reçu la marque de la bête sauvage et ceux qui adorent son image. Tous les deux ont été jetés, encore vivants, dans le lac de feu et de soufre. 21 Mais les autres ont été tués par la longue épée qui sort de la bouche de celui qui est assis sur le cheval. Et tous les oiseaux se sont rassasiés de leur chair
Il s'agit de la bataille d'Armageddon et le récit nous apprend 3 choses.
- 1) Suite à la victoire de Jésus, seuls la bête sauvage et le faux prophète sont jetés dans le lac de feu.
2) Par contre, les autres (rois de la terre, leurs armées constituées d'hommes libres ou esclaves, petits et grands) sont tués par Jésus. Leur sort est donc la destruction.
3) il n'est absolument pas question de tourments pour la bête sauvage et le faux prophète. Ils sont jetés dans le lac de feu, mais rien n'indique la moindre souffrance.- Mieux, Jean a déjà reçu un renseignement sur le sort final de la bête sauvage en Rév 17:8: La bête sauvage que tu as vue était, mais n’est pas, et pourtant elle est sur le point de monter de l’abîme, et elle va s’en aller à la destruction
Ainsi, le lac de feu symbolise une destruction.
- Mieux, Jean a déjà reçu un renseignement sur le sort final de la bête sauvage en Rév 17:8: La bête sauvage que tu as vue était, mais n’est pas, et pourtant elle est sur le point de monter de l’abîme, et elle va s’en aller à la destruction
4 éléments nous sont proposés:
- 1) Satan est libéré et il égare les nations. Suite à cette rébellion, toutes les nations qui le suivent sont détruites en étant consumées par du feu qui descend du ciel. Ce feu ne vient pas du lac de feu, et le résultat est la mort des rebelles.
2) Seul Satan est jeté dans le lac de feu et il y rejoint la bête sauvage et le faux prophète.
3) A ce moment là de la Révélation, tous les humains qui se sont opposés de leur vivant à Dieu ou à Jésus, à Armageddon ou lors des 1000 ans, ne sont pas dans le lac de feu.
4) Nous apprenons que les 3 éléments qui sont décrits comme les seuls qui sont à ce moment là dans le lac de feu, seront tourmentés éternellement, mais le texte ne le signale absolument pas pour les nations qui ont été consumées par le feu devant du ciel
Nous trouvons ici 5 renseignements.
- 1) Nous sommes au moment du jugement dernier : tous les morts vont être jugés.
2) la mer, la mort et la tombe rendent les morts et ils sont jugés. Rendre les morts signifie une résurrection.
3) Une fois vides, la mort et la tombe sont jetées dans le lac de feu, qui représente la seconde mort.
4) Le jugement s'applique à ceux qui, après le jugement, n'ont pas leurs noms écrits dans le livre de vie.
5) Pour tous ces condamnés issus de l'humanité, il n'est fait aucune allusion à des tourments éternels.
Ce texte nous donne une idée des motifs qui détermineront la condamnation de ceux dont le nom ne sera pas inscrit dans le livre de vie et qui seront jetés dans le lac de feu.
A part pour 3 éléments, le Diable, la bête sauvage et le faux prophète, un trio bien engagé contre Dieu, la Révélation ne dit absolument pas que les simples humains qui y seront jetés auront à y souffrir d'une façon ou d'une autre.
Le fait que les humains morts à Armageddon ou à la rébellion de la fin des 1000 ans, ne soient pas décrits comme jetés dans ce lac de feu, mais simplement détruits ou consumés immédiatement, ne fait pas du lac de feu une étape obligatoire pour les méchants.
Quelques soit l'explication de cette curiosité, elle jette le doute sur un châtiment unique pour les méchants.
Et enfin, Jean ayant expliqué au chapitre 17 que le sort final de la bête sauvage serait la destruction, le fait d'apprendre ensuite que cette bête sauvage serait finalement jetée dans le lac de feu permet de comprendre que ce lac de feu doit être "une mort" bien plus grave que la première, de laquelle on ne peut pas ressusciter, d'où son nom, la "seconde mort".
Quelques textes révélateurs.
Mat 7:13 : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, grande est la route qui mène à la destruction, et beaucoup entrent par elle, alors qu’étroite est la porte, petite est la route qui mène à la vie, et peu de gens la trouvent.
Nous retrouvons le mot grec 684, apóleia dans ce texte. Il dérive du verbe ἀπόλλυμι qui se traduit par "destruction".
Luc 9:25: Quel avantage quelqu’un a-t-il à gagner le monde entier s’il cause sa propre perte ou sa destruction ?
C'est le mot grec ἀπόλλυμι que nous retrouvons ici.
1 Cor 1:18: En effet, le langage du poteau de supplice est une stupidité pour ceux qui vont à la destruction, mais pour nous qui sommes en train d’être sauvés, il est la puissance de Dieu
2 Cor 2:15: Car pour Dieu nous sommes un agréable parfum de Christ qui se diffuse parmi ceux qui sont en train d’être sauvés et parmi ceux qui vont à la destruction
Nous retrouvons le verbe grec ἀπολλυμένοις "destruction"
Ainsi, la punition réservée aux méchants est bien la destruction, et non pas une vie éternelle de tourments.
Vous lisez Mat 19:29, Mat 25:46, Marc 10:13, Marc 10:30, Luc 10:25, Luc 18:18, Luc 18:30, Jean 3:15,16, Jean 3:36, Jean 4:14; Jean 4:36, Jean 5:24, Jean 5:39, Jean 6:27, Jean 6:40, Jean 6:47, 54, Jean 6:68, Jean 10:28, Jean 12:25,50, Jean 17:2,3, Actes 13:46, 48, Rom 2:7, Rom 5:21, Rom 6:22,23, Gal 6:8, 1 Tim 1:16,1 Tim 6:12, Tite 1:2, Tite 3:7, 1 Jan 1:2, 1 Jean 2:25, 1 Jean 3:15, 1 Jean 5:11, 13, 1 Jean 5:20.
Que remarquez vous ?
Par exemple Mat 25:46 : mais les justes recevront la vie éternelle
Quelque que soit le texte que vous lirez dans cette liste, vous ne trouverez que la promesse d'une vie éternelle. Aucun de ces textes ne promet autre chose ou ne distingue cette vie éternelle d'une autre vie éternelle.
Seulement, si vous pensez que les méchants vont souffrir éternellement dans un feu, vous leur dites aussi qu'ils vont hériter de la vie éternelle.
Dans l'hypothèse où tout le monde vit éternellement, il ne sert à rien de promettre la vie éternelle puisqu'elle est acquise. La liste de textes que vous avez juste au dessus est complète, ce sont tous les textes qui promettent aux justes la vie éternelle, or aucun d'entre eux ne promet autre chose que la vie éternelle.
Quand deux groupes qui se sont comportés l'un bien, l'autre mal, voient ensuite la récompense ou la punition leur être appliquées, il faut que ce que reçoivent les bons soit différent de ce que reçoivent les autres: mais si vous promettez aux bons ce qu'ils auraient quoiqu'il arrive, la vie éternelle, vous n'êtes pas cohérent.
La vie éternelle n'est une récompense que si ceux à qui est les promise sont les seuls à la recevoir. Dans le cas contraire, il aurait fallu que cette vie éternelle soit qualifiée pour la distinguer d'une autre vie éternelle moins joyeuse.
Or, quand les chrétiens, et même Jésus, s'expliquent sur la vie éternelle, ils la considèrent à elle seule comme la récompense.
Pour eux, la vie éternelle est la récompense par le simple fait qu'elle soit éternelle, cette éternité suffisant pour la qualifier d'heureuse.
Ce ne serait pas le cas si la punition était aussi "la vie éternelle". Dans cette hypothèse, la distinction entre la récompense et la punition ne se ferait pas sur la notion de vie sans fin, acquise pour tous les humains, mais sur les conditions de cette vie.
Nous trouverions ainsi de nombreuses fois l'idée qui spécifierait que la vie éternelle des justes est différente de celle des méchants.
La récompense ou la punition se jouent donc non pas sur la qualité de la vie éternelle promise, mais sur le fait qu'elle n'est promise qu'aux justes et à ceux qui le deviendront.
Je vous aide en simplifiant :
hypothèse où les méchants vivent éternellement en enfer (de feu)
- Un homme juste entend Dieu lui dire : je te donne la vie éternelle parce que tu as la foi.
L'homme lui répond ! La vie éternelle ? Mais je l'ai déjà ! S'il te plait Dieu, dis moi laquelle, où, comment ?
hypothèse où les méchants sont simplement détruits .
- Un homme juste entend Dieu lui dire : je te donne la vie éternelle parce que tu as la foi.
L'homme lui répond : Je ne l'aurais jamais eu si tu ne me l'offrais pas, car tu ne l'offres qu'à ceux qui ont la foi.
A laquelle des deux situations ressemblent tous les textes cités plus haut ? La vie éternelle n'est elle pas LA récompense et son contraire n'est il pas la mort, ou la destruction éternelle ?
a suivre