Il s'agit du moment où, après sa première venue sur terre pour y offrir sa vie, et après avoir organisé la congrégation chrétienne en lui confiant une mission mondiale d'évangélisation, il devrait revenir pour exercer sur terre sa domination.
C'est concernant cette seconde "venue" que le Psaume 2 a écrit :
- Pourquoi les nations sont-elles agitées et les peuples marmonnent-ils une chose vaine ? Les rois de la terre se postent et les dignitaires se rassemblent comme un seul contre Jéhovah et contre son oint.
3 Ils disent : « Brisons les chaînes et libérons-nous de leurs cordes ! »
4 Celui qui trône dans les cieux se mettra à rire ; Jéhovah se moquera d’eux. 5 À cette époque-là, il leur parlera dans sa colère et il les terrifiera dans sa colère ardente, 6 en disant : « Moi, j’ai installé mon roi sur Sion, ma montagne sainte. » 7 Je publierai le décret de Jéhovah ; il m’a dit : « Tu es mon fils ; aujourd’hui, je suis devenu ton père. 8 Demande-le-moi, et je te donnerai les nations pour héritage
et les extrémités de la terre pour propriété. 9 Tu les briseras avec un sceptre de fer et tu les fracasseras comme une poterie. » 10 Maintenant donc, rois, soyez perspicaces ; acceptez la correction, juges de la terre ! 11 Servez Jéhovah avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement. 12 Honorez le fils, sinon Dieu s’indignera et vous périrez, car sa colère éclate rapidement. Heureux tous ceux qui se réfugient en Dieu !
Il n'y a aucune doute possible, lorsque Jésus reviendrait pour exercer son autorité sur la terre, cela se verrait, concrètement, et chaque humain, rois inclus, devra se déterminer avec deux solutions possibles, le bonheur pour ceux qui se réfugient en Dieu en honorant son fils, ou la mort pour ceux qui n'accepteront pas de changer, d'où le mot "correction".
L'erreur fondamentale du monde juif, à l'époque du Christ comme aujourd'hui encore, a été de ne pas comprendre un élément chronologique essentiel et pourtant très explicite du projet de Dieu. L'action du Christ sur la terre se ferait en deux temps.
- 1) au 1er siècle lorsque le Messie viendrait pour y offrir sa vie et créer la congrégation chrétienne.
2) bien plus tard, lorsque la mission de la congrégation chrétienne accomplie, Jésus viendrait appliquer le Psaume 2.
Indice important : Jésus ne les contredira pas tout de suite. Cela engendrera de fréquentes disputes entre les apôtres pour savoir lequel d'entre eux aurait le meilleur poste au côté de Jésus. Ce n'est que le jour de sa mort qu'il leur expliquera que leur place serait dans le royaume de son Père, au ciel.
- Cela illustre un élément important de l'enseignement de Jésus : il était progressif et dévoilait les choses au fur et à mesure que leur connaissance s'avérait nécessaire.
Ainsi, ce n'est que des années après la mort du Christ, que Dieu indique à Pierre que les non juifs peuvent devenir chrétiens et recevoir l'esprit saint, gage de la validation par Dieu de ce nouvel enseignement.
C'est d'ailleurs ce jour là que Pierre, en Actes 2:34-35,dans son 1er discours, introduit un examen du Psaume 110.
- Jéhovah a déclaré à mon Seigneur : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds. » 2 Jéhovah tendra hors de Sion le sceptre de ton pouvoir, en disant : « Va au milieu de tes ennemis et soumets-les. 3 Ton peuple s’offrira volontairement au jour de tes forces militaires. Dans une splendide sainteté, ta troupe de jeunes gens vient de la matrice de l’aurore comme des gouttes de rosée.
Ce texte sera l'un de ceux que les chrétiens commenteront le plus dans leurs écrits, que ce soit dans les évangiles (Mat 22:43,44. Marc 12:36. Luc 20:42-43), dans le livre des Actes ( Actes 2:34-35. Actes 7:55) ou que ce soit par Paul ( Rom 8:34, 1 Cor 15:25. Hébreux 1:3 et 13. Hébreux 10:12-13)
Le fait que Jésus se soit appliqué à lui même la réalisation de ce Psaume nous permet dans un premier temps de comprendre qu'il s'agit bien d'une prophétie le concernant. Ensuite, voir Pierre, puis Paul, tirer une application détaillée de ce texte à partir du 1er siècle et jusque dans un futur lointain termine de nous convaincre que l'action de Jésus est programmée en deux temps, un au 1er siècle et l'autre plus tard.
Paul, par exemple, en Hébreux 1 et 2, va clairement expliquer qu'il a compris une phrase du psaume : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds. »
La position de Jésus à la droite de Dieu y est clairement une position d'attente. Dieu lui demande de s'assoir, et donc de ne pas agir, tout du moins d'une certaine façon, jusqu'à un moment précis où Dieu aura décidé que les nations appartiennent à Jésus.
Et quand ce temps là sera achevé, l'autorisation de Dieu se concrétisera, selon le texte, par cette phrase : « Va au milieu de tes ennemis et soumets-les.
C'est à ce moment là que le Psaume 2 se réalisera : Maintenant donc, rois, soyez perspicaces ; acceptez la correction, juges de la terre ! 11 Servez Jéhovah avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement. 12 Honorez le fils, sinon Dieu s’indignera et vous périrez, car sa colère éclate rapidement. Heureux tous ceux qui se réfugient en Dieu !
Voyons comment Paul va dans ce sens: en Hébreu 1:13, Paul s'interroge:
- Mais à propos duquel des anges a-t-il jamais dit : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds » ?
Puis, 6 versets plus loin (Hébreux 2:5), Paul répond à sa question : Car ce n’est pas à des anges qu’il a soumis la terre habitée à venir, dont nous parlons
Parlant de Jésus, Paul ajoute au verset 8: Tu as soumis toutes choses sous ses pieds. » En lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui soit pas soumis
A ce stade, nous pourrions croire qu'au 1er siècle tout est déjà soumis à Jésus. Cependant Paul, conscient de cette contradiction apparente, rectifie immédiatement cette impression en ajoutant.
- Or, actuellement, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui sont soumises. 9 Mais nous voyons Jésus, qui a été rendu de peu inférieur aux anges, maintenant couronné de gloire et d’honneur pour avoir souffert la mort, afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûte la mort pour tous.
Paul dit donc en substance: pour l'instant, nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur (à la droite de Dieu) pour ce qu'il a déjà fait, mais, pour le reste, la soumission des nations à Jésus n'est pas encore effective.
Paul a donc compris et expliqué la notion d'attente patiente de Jésus, déjà couronné d'une certaine façon, mais pas encore dans l'action décrite au psaume 2.
Dans un autre texte, en 1 Cor 15, Paul explique à nouveau cette notion d'attente de Jésus depuis son retour au ciel après sa mort.
- Mais Christ a bien été relevé d’entre les morts, les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort. 21 Étant donné que la mort est venue par un homme, la résurrection des morts vient aussi par un homme. 22 En effet, de même qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront ramenés à la vie. 23 Mais chacun selon cet ordre : comme prémices, Christ, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence. 24 Puis, à la fin, il remettra le Royaume à son Dieu et Père après avoir réduit à rien tout gouvernement et tout pouvoir et puissance. 25 Il faut en effet qu’il règne jusqu’à ce que Dieu ait mis tout ennemi sous ses pieds. 26 Et le dernier ennemi, la mort, sera réduit à rien. 27 Car Dieu « a soumis toutes choses sous ses pieds ». Mais lorsqu’il est dit que toutes choses ont été soumises, il est évident que cela n’inclut pas Celui qui lui a soumis toutes choses. 28 Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra aussi à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout pour tous
- 1) la mort de Jésus est décrite comme accomplie puisque Paul cite sa résurrection au passé.
2) puis Paul fait référence à la seconde résurrection, celle des saints, qui devra avoir lieu lors de la parousie du Christ, et donc plus tard dans le futur.
3) puis, Paul se projette plus tard, en expliquant qu'au bout de sa mission, après que Jésus aura soumis toute chose sous ses pieds, et finalement la mort, alors sa mission sera accomplie : et il cite le Psaume 110 comme élément de preuve.
Que le moment où Jésus sera présent (lors de sa parousie), et donc au moment où les saints ressusciteront, dont Paul, Jésus aura encore à soumettre toutes choses, réalisant le Psaume 110, et que cela ne sera pas instantané puisque Paul y décrit un dernier ennemi qui disparaîtra après les autres, la mort.
De toute évidence, Paul situait bien la parousie de Jésus dans le futur, non pas au 1er siècle et certainement pas juste après son retour au ciel.
Les chrétiens ont ils pu croire que cela se produirait de leur vivant ?
Une chose est certaine : il ne pouvait pas, par décision de Dieu, le savoir : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »7 Il leur dit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les époques que le Père a placés sous son propre pouvoir
Cette vérité était tellement forte que Jésus a même expliqué, le concernant : Mat 24:36. « Ce jour-là et cette heure-là, personne ne les connaît, ni les anges du ciel ni le Fils, mais seulement le Père
Ainsi, parce que Jésus explique qu'il ignore ce renseignement, tout juste avant sa mort, et parce que, quelques secondes avant le remonter au ciel, en Actes 1:7, il dit encore aux apôtres que ni lui, ni eux, ne connaissent, même à ce moment là, cette date ou cette heure, nous savons avec certitude que Jésus n'a pas pu, tout au long de son ministère, donner le moindre indice sur cette question.
Voilà qui répond à la question liée à ce texte de Luc.
- Pierre se retourna et vit que le disciple que Jésus aimait les suivait, le même qui, au repas du soir, s’était penché en arrière sur la poitrine de Jésus et avait dit : « Seigneur, qui est celui qui va te trahir ? »21 Alors, quand Pierre l’aperçut, il demanda à Jésus : « Seigneur, et cet homme, que lui arrivera-t-il ? »22 Jésus lui dit : « Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te concerne-t-il ? Toi, continue à me suivre. »23 On raconta donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Cependant Jésus ne lui avait pas dit qu’il ne mourrait pas, mais il avait dit : « Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, en quoi cela te concerne-t-il ? »24 C’est ce même disciple qui témoigne au sujet de ces choses et qui a écrit ces choses, et nous savons que son témoignage est vrai.
Jésus n'a pas dit que Jean ne mourrait pas avant sa parousie, et il le dit lui-même. Il dit simplement, dans une hyperbole, et donc une exagération, que s'il le voulait, cela ne concernerait pas Pierre.
Cependant, cette déclaration de Jésus est faite avant Actes 1:7 où Jésus affirme bien que c'est le Père qui décide du temps et des époques et surtout que les chrétiens n'avaient pas à connaître ces secrets là. On voit mal Jésus donner un indice aussi précis que celui là en se contredisant ensuite.
Alors, les chrétiens ont ils cru que la parousie de Jésus se ferait de leur vivant ? C'est là qu'il faut faire la différence entre l'enseignement et l'espérance.
Tout élu, de tout temps, a espéré que la parousie de ferait de son vivant, mais aucun ne l'a enseigné au 1er siècle. La foi permet une telle espérance qui n'est pas mal placée quand elle ne devient pas un enseignement.
Je ne suis pas surpris de lire, dans la bible, que certains chrétiens attendaient ou espéraient la parousie de leur vivant, Jésus ayant laissé le champ à toutes les hypothèses. En effet, en disant que personne ne connaissait le jour, ou que ces secrets là revenaient au Père, Jésus a laissé la porte ouverte à toutes les possibilités et lire que des chrétiens espéraient que cela aille vite n'a rien d'étonnant et s'avère même, d'une certaine façon, normal.
Par contre, aucun enseignement précis n'a été produit par l'esprit saint, au 1er siècle, pour désigner une époque précise, proche ou lointaine.
C'est toujours comme cela lorsque Dieu décide de garder secret un élément de ses prophéties : l'imagination fait le reste. En soit, elle n'est pas un élément négatif, elle entretient la foi, elle crée la confiance, elle permet de se rassurer. Tout comme Jésus laissait ses apôtres se tromper souvent sans les corriger immédiatement, que des chrétiens aient cru à une parousie plus proche n'était pas de nature à justifier une autre explication que celles de Mat 24:36 ou Actes 1:7 : on ne pouvait pas savoir.
Paul est intervenu un jour pour redresser un enseignement qui allait au delà de la foi chrétienne.
- Cependant, frères, en ce qui concerne la présence de notre Seigneur Jésus Christ et notre rassemblement auprès de lui, nous vous demandons 2 de ne pas vous laisser rapidement ébranler dans votre bon sens ni effrayer par une déclaration inspirée, un message oral ou une lettre semblant venir de nous, qui annonceraient que le jour de Jéhovah est là.
3 Que personne ne vous égare d’une manière ou d’une autre, car ce jour ne viendra que si l’apostasie arrive d’abord et que l’homme opposé à la loi se révèle, le fils de la destruction. 4 Il s’oppose et s’élève au-dessus de tout ce qui est appelé « dieu » ou qui fait l’objet d’un culte, si bien qu’il s’assied dans le temple de Dieu, se présentant publiquement comme un dieu. 5 Ne vous rappelez-vous pas que je vous disais ces choses lorsque j’étais encore chez vous ?
6 Et maintenant vous savez ce qui lui fait obstacle, si bien qu’il ne se révélera qu’en son temps. 7 Il est vrai que cette opposition à la loi est déjà à l’œuvre en secret, mais elle restera secrète seulement jusqu’à ce que soit écarté celui qui lui fait obstacle en ce moment même. 8 Alors vraiment se révélera celui qui est opposé à la loi, lui que le Seigneur Jésus supprimera par l’esprit de sa bouche et réduira à rien par la manifestation de sa présence.
Remarquez que Paul ne se lance pas dans une explication chronologique pure qui confirmerait qu'il attendait la parousie de son vivant tout en niant qu'elle ait déjà commencée.
Au contraire il indique qu'une chose terrible devait précéder cette parousie : l'Apostasie et que cette dernière devrait se révéler en son temps seulement. Visiblement Paul ne la voyait pas encore à l'œuvre car il ne désigne personne mais reste dans le vague concernant son identité.
Pierre dira la même chose en 2 Pierre 3
- Sachez d’abord que dans les derniers jours il y aura des moqueurs avec leur moquerie, qui suivront leurs propres désirs 4 et diront : « Où est sa présence promise ? Depuis le jour où nos ancêtres se sont endormis dans la mort, tout reste exactement comme depuis le commencement de la création ! »
5 Car ils ignorent délibérément ceci : il y avait autrefois un ciel ainsi qu’une terre ferme se trouvant hors de l’eau et au milieu de l’eau par la parole de Dieu ; 6 et par ces moyens le monde d’alors a été détruit, submergé par l’eau. 7 Et par la même parole le ciel et la terre de maintenant sont réservés pour le feu, gardés jusqu’au jour du jugement et de la destruction des gens sans respect pour Dieu.
8 Toutefois, que ceci ne vous échappe pas, bien-aimés : pour Jéhovah, un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. 9 Jéhovah n’est pas lent à réaliser sa promesse, comme certains le pensent, mais il est patient avec vous, car il ne veut pas que même un seul soit détruit, mais il veut que tous parviennent au repentir. 10 Cependant le jour de Jéhovah viendra comme un voleur, et en ce jour le ciel disparaîtra avec fracas, mais les éléments devenus brûlants seront dissous, et la terre et les œuvres qui s’y trouvent seront mises à découvert
Pierre se pose donc délibérément dans le temps long et certainement pas dans une période de quelques décennies seulement. Et il ajoute un indice important qui doit, selon lui, servir d'étalon chronologique : pour Dieu, une journée est comme 1000 ans. Le choix de cette référence ne plaide pas pour l'idée que l'attente de Jésus, à la droite de Dieu, devait durer quelques années seulement.
Comment comprendre alors le texte de 1 Cor 15:
- Écoutez ! Je vais vous dire un saint secret : nous ne nous endormirons pas tous dans la mort, mais tous nous serons changés, 52 en un instant, en un clin d’œil, durant la sonnerie de la dernière trompette
Paul nous confirme qu'il n'est pas ici dans le domaine de ce qu'il espère, mais dans celui de l'enseignement pur. Il révèle ici un saint secret qu'il a donc reçu de Dieu.
Le " nous" concerne donc tous les élus, tous les saints, de tout temps, du 1er siècle comme du XXIème siècle, et c'est en s'adressant à eux qu'il peut leur dire : "nous ne nous endormirons pas tous dans la mort"
Ce secret n'est donc pas uniquement à l'intention des 1er chrétiens, mais à celui de tous les 144000 et évidemment seuls ceux qui seront vivants au moment de la parousie, ne mourront pas.