Tu ne dois pas utiliser le nom de Jéhovah ton Dieu de manière indigne
S'agit il de ne jamais prononcer ce nom ?
Est ce logique de le penser ?
Indépendamment de toute contingence religieuse, est-ce que la façon dont les choses apparaissent dans la bible est cohérente avec l'idée qu'il serait interdit de prononcer ce nom.
Etablissons les faits:
1) le nom de Dieu, sous la forme du tétragramme, apparaît presque 7000 fois dans l'ancien testament.
2) Au moment où il est écrit, le peuple d'Israël connaît sa prononciation.
3) Les Israelites n'hésitaient pas à utiliser le nom de Dieu quand ils choisissaient un prénom pour leurs enfants en association avec une qualité, comme Elie par exemple. (Eliyahou) dont le nom signifie : Mon Dieu est Jah, diminutif de Jéhovah.
4) Tous les prophètes , et surtout les petits prophètes, utilisent le nom de Jéhovah.
5) Daniel utilise aussi le nom de Jéhovah dans sa prophétie.
1er illogisme.
Pour quelle raison Dieu ferait il écrire son nom, Jéhovah, 7000 fois avec interdiction de le prononcer ?
2ème illogisme.
Si remplacer Jéhovah par un autre nom était la volonté de Dieu, comme dans les bibles modernes, pourquoi ne l'a t'il pas fait immédiatement dans le texte original ?
En effet, certains nous disent que la façon dont les traductions modernes ont remplacé le YHWH par les mots "Eternel", "Seigneur", etc, correspond à la volonté de Dieu. Dans ce cas, pourquoi ne l'a t'il pas décidé dès le départ dans les originaux.
3ème illogisme.
si c'est l'oubli de la prononciation qui aurait justifié l'abandon de ce nom, le 3ème commandement n'aurait aucun sens puisque à cette époque là, tous les israélites savaient prononcer ce nom. En effet, tous les historiens sont unanimes pour dire que pendant plus de 1000 années, après Moise, la prononciation était connue. Il n'y avait donc aucune raison d'interdire l'usage du nom YHWH parce qu'il pourrait être mal prononcé puisqu'il était précisément bien prononcé quand le 3ème commandement est écrit.
4ème illogisme.
Comment expliquer des prénoms comme Elie qui signifie "Jéhovah est mon Dieu" (Eliyahou), s'il était interdit de prononcer consciemment le nom de Jéhovah. En effet, personne ne peut ici imaginer que le prénom Elie tient du hasard. Il y avait donc une volonté assumée par ses parents.
5ème illogisme.
pour quelle raison Dieu aurait-il interdit la prononciation de son nom dès 1513 av JC, tout en laissant tous les prophètes l'écrire et donc le prononcer mentalement lors de l'écriture jusqu'à Malachie, soit 1000 ans plus tard, pour qu'ensuite seulement des juifs qui n'écriront aucun livre de la bible, viennent imposer leur superstition.
6ème illogisme.
Si, depuis le 3ème commandement, -1500 av JC, c'est mal de prononcer le nom de Dieu, si ce commandement devait se comprendre ainsi, pour quelle raison tous les personnages bibliques qui le prononcent ensuite pendant 1000 années, ne sont ils pas critiqués et punis.
7ème illogisme.
Nous savons que les écrivains de l'AT connaissaient la prononciation du nom de Dieu, les historiens expliquent que c'est une superstition juive qui a fait que cette prononciation s'est perdue vers le IIème siècle avant Jésus.
Quand donc les juifs lisaient les textes de l'AT avant que la prononciation ne soit perdue, ils avaient sous les yeux le tétragramme YHWH et ils le prononçaient mentalement.
- Vérifiez vous même : je vous écris "Jéhovah" . Que vous le vouliez ou non, en lisant ce nom, vous l'avez prononcé dans votre tête, c'est impossible de faire autrement. vos yeux vous contraignent à le prononcer mentalement.
Si donc Dieu, Jéhovah, souhaitait interdire la prononciation de son nom, il n'aurait pas fait en sorte qu''il soit lisible.
8ème illogisme.
Qu'est ce qui a changé, entre l'époque où l'AT a été écrit et le IIème siècle avant Jésus, pour que ce qui était souhaité par Dieu, l'écriture et la prononciation de son nom par tous les humains possibles, devienne un geste blasphématoire.
Comment expliquer qu'un livre comme Daniel, au chapitre 9, utilise 18 fois le nom Jéhovah sous l'interdiction générale imposant de ne pas le faire. Pour quelle raison Dieu autoriserait il Daniel, par inspiration, à faire usage de son nom si à la même époque il avait décidé de l'interdire et de l'effacer de tous les autres livres de l'AT.
- Cet argument vaut si ce livre a été écrit vers -150 av JC comme certains le pensent. Par contre, si cette prophétie date de -537 av JC comme affirmé par Daniel, elle témoigne comme beaucoup d'autres que même à Babylone, les israélites faisaient usage de ce nom.
Il est notoire que les israélites avaient pris l'habitude de donner à leurs enfants des noms comportant une référence au nom de Dieu.
Comme par définition un nom humain est fait pour être prononcé, soit lorsque l'on parle d'une personne à tiers, soit quand on s'adresse à cette personne, il est évident que les israélites citaient vocalement ces noms humains et avec eux la partie qui se révélait être une forme de diminutif du nom YHWH.
Ainsi "Elie" se prononçait Eliyahou avec la partie Yahou clairement identifiée comme étant un diminutif de YHWH. On y retrouve les deux premières consonnes YH du tétragramme ou alors la première et la dernière.
C'est aussi le cas pour le nom Jérémie qui se présente ainsi: Yirméyāhou.
Quelques fois, le diminutif, au lieu de se trouver en fin de phrase se situait tout au début comme pour Jean qui se prononçait : Yehohānan.
La logique voudrait qu'un diminutif ressemble vocalement au nom qu'il est censé reproduire en partie et ainsi il ne serait pas étonnant que l'on trouve le son yaho, yého ou yahou dans le nom complet de Dieu.
Rappelons que le nom de Jésus qui signifie "YHWH est sauveur" se prononçait : Yehoshua. Nous ne sommes vraiment pas très loin de Yéhovah, sachant que le J était remplacé par le Y en hébreu.
Un autre diminutif se retrouve dans les psaumes et la Révélation sous la forme de "alléluia": Le mot Alléluia (de l'hébreu הללויה) (Hallel), signifie littéralement « louez Yah ». Yah est une forme abrégée du tétragramme YHWH (Yahweh, ou Jéhovah) et désigne donc le nom de Dieu dans la Bible.
Nous en retrouvons un au Psaume 150:1: Louez Jah ! Louez Dieu dans son saint lieu. Louez-le dans l’étendue de sa force.
S'agissant d'un psaume, nous comprenons qu'il était chanté et que l'expression "louez Yah" était prononcée vocalement et sans doute en pleine force étant donné le nombre de chanteurs qui officiaient en ces occasions au temple.
Tout cela ne milite pas dans le sens où Dieu aurait souhaité que la prononciation de son nom soit très discrète.
Voyons dans le NT certaines expressions qui interrogent :
Mat 6:9: Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié.
Mat 28:19: faites des disciples parmi eux, les baptisant au nom du Père, du Fils et de l’esprit saint
- Ce texte de Mathieu reprend les dernières paroles de Jésus sur terre.
Il demande de baptiser au nom du Père et au nom du fils . Quel est le nom de fils ? Fils ou Jésus ? Regardez comment les chrétiens ont compris ce texte en Actes 2: Pierre leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de vos péchés
C'est donc bien au nom de Jésus que l'on baptisait. Le nom n'était donc pas "fils" mais "Jésus". Parallèlement, le nom du Père n'est pas Père, mais autre chose.
Le nom ineffable dans les évangiles.
Nous allons maintenant nous intéresser à un article de la célèbre Revue de l'histoire des religions
- La Revue de l’histoire des religions est une publication trimestrielle fondée en 1879, dont la rédaction est établie au Collège de France. Son champ d’étude concerne toutes les formes du domaine religieux, des origines à nos jours. La revue est lancée en automne 1879 par l'industriel lyonnais Émile Guimet. Le premier numéro paraît en 1880, à Paris, chez l'éditeur Ernest Leroux.
En 1988, les responsables de cette publication mettent en place pour la première fois un conseil de rédaction composé de Jean Bazin, Nicole Loraux, Charles Malamoud et Maurice Olender, sous la direction d'Antoine Guillaumont et de Charles Amiel.
La Revue publie régulièrement des numéros dédiés à un thème, avec un coordinateur particulier, par exemple en 1988 un numéro coordonné par Marcel Detienne sur la question : « Qu'est-ce qu'un dieu ? ».
Depuis 2005, les numéros sont accessibles en texte intégral trois ans après la sortie de la version papier. La revue est hébergée par le portail de revues scientifiques OpenEdition Journals.
- [En cas d’incendie]4, on ne sauve pas les guilyonim et les livres des Minim, ils brûlent sur place avec les mentions [du Nom de Dieu qu’ils renferment]. R. Yossi le Galiléen5 dit : « Les jours de semaine, on se met à lire6 les mentions [du Nom de Dieu], et on les met à l’abri, tandis qu’on brûle le reste ». R. Tarfon déclare : « Que je sois privé de mes enfants [plutôt que de manquer], si [ces livres] tombaient dans mes mains de les brûler, eux, et les mentions [du Nom de Dieu qu’ils renferment], car si l’on me poursuit, j’entrerai7 dans un lieu d’idolâtrie mais je n’entrerai pas8 dans leurs maisons, car les idolâtres (serviteurs de dieux étrangers) ne Le connaissent pas et Le renient alors qu’eux Le connaissent et Le renient ». Et c’est pour eux que le verset dit : « Derrière la porte et les linteaux, tu as installé ton mémorial » (Is 57, 8). R. Ismaël dit : « Puisque pour faire la paix entre un homme et sa femme, Dieu dit : Que mon Nom9 écrit dans la sainteté soit effacé avec de l’eau ; les livres des Minim qui entraînent l’inimitié, la jalousie et les dissensions entre le peuple juif et son Père qui est aux cieux, à plus forte raison pourra-t-on les briser10, eux, et les mentions [du Nom de Dieu qui s’y trouvent] ». Et c’est pour eux que le verset dit : « Certainement, je hais ceux qui te haïssent, et ceux qui se dressent contre toi, je les déteste. Je les hais infiniment, je les considère comme des ennemis » (Ps 139, 21-22). Et de même qu’on ne les sauve pas d’un incendie, on ne les sauve pas non plus d’un éboulement, d’une inondation et de tout ce qui pourrait les perdre.
Le cas des incendies est mentionné et on décide de laisser brûler entièrement ces ouvrages, mais par contre, en dehors des sabbats, on prend grand soin de découper les parties des ouvrages qui contiennent le nom ineffable de Dieu, que l'on mettra de côté avec grand respect, pour ensuite brûler le reste des ouvrages ainsi expurgés du nom de Dieu.
La grande question qui s'est posée depuis la découverte de ces textes du Talmud, a été de savoir ce qui se cachait derrière les mots guilyonim et Minim.
La "Revue de l'histoire des religions" a investiguée sur cette énigme et ses conclusions sont remarquables.
D'abord, de façon assez évidente, il apparaît que les guilyonim et les Minim étaient des ouvrages ou des écrits considérés négativement par les "sages du Talmud" au point où des instructions pour les brûler étaient prévues très sérieusement.
Vous imaginez bien que l'intérêt que nous portons à ces documents réside dans le fait qu'il contenait le nom ineffable de Dieu, YHWH.
Je vous renvoie à ce lien : https://journals.openedition.org/rhr/7544
Vous pourrez également lire celui-ci : https://aderaba.fr/quandletalmudciteles ... ntroverse/
La conclusion de ces 2 références est que ce texte du II siècle concernait la destruction d'un évangile en hébreu, probablement celui de Matthieu et surtout que cet évangile contenait le nom de Dieu, YHWH.
a suivre