- 1) la doctrine de la Trinité est apparue petit à petit aux II, III et IV siècle, vérité que le témoignage des chrétiens de ces 3 siècles là vient corroborer
2) les historiens expliquent eux aussi exactement la même chose.
Les pères de l’église
En complément, il est intéressant de considérer comment les pères de l’Eglise ont, au II siècle, défendu l’idée que Jésus ne serait pas incréé.
Ces Pères de l’Eglise ne peuvent évidemment pas emporter la moindre conviction, mais leur témoignage est un élément capital qui nous apprend le sens des mots, à cette époque là, et surtout la conception admise de la personne de Jésus par rapport à son Père.
Jésus avait-il eu un commencement ? Était-il l’égal du Père ?
Rappelons au passage cette partie du credo du concile de Nicée de 325:
“Quant à ceux qui disent qu’il y a eu [un temps] où [le Fils] n’était pas, qu’avant de naître il n’était pas, et qu’il est né du néant; ou qui affirment que le Fils de Dieu est d’une autre hypostase ou substance, ou qu’il a été créé et qu’il est soumis au changement; ceux-là, l’Église catholique les anathématise.”
En 381 le concile de Constantinople précise :
“Quiconque nie que le Père est éternel, que le Fils est éternel et que le Saint-Esprit est éternel, celui-là est un hérétique.”
Vous allez vous rendre compte que cela fait beaucoup de monde.
Justin le Martyr - Dialogue avec Tryphon (fin II siècle)
- Pour vous convaincre, dis-je, que ce n'est pas le Dieu incréé qui est descendu ou monté de quelqu'endroit. 2 Car le père, le souverain maître de toutes choses, dont le nom est inénarrable, ne va pas d'un lieu à un autre, il ne marche, ni ne dort; il demeure dans son séjour qui est partout ; il n'est rien qu'il ne discerne , qu'il n'entende parfaitement sans yeux et sans oreilles; mais par sa seule vertu ineffable il voit tout, il entend tout; personne ne lui échappe, il ne change point de lieu ; l'espace, que dis-je, le monde tout entier, ne peut le contenir, car il était avant le monde; et 3 comment pourrait-il parler ou apparaître à quelqu'un, ou se montrer sur un petit coin de terre, puisque le peuple sur le mont Sinaï ne put supporter l'éclat de celui qu'il avait envoyé, puisque Moise lui-même n'aurait pu entrer dans le tabernacle qu'il avait fait, si Dieu l'eût rempli de sa gloire; puisque le grand-prêtre ne put se tenir debout à la porte du temple, quand Salomon fit entrer l'arche sainte dans la demeure qu'il venait d'élever au Très-Haut à Jérusalem? 4 Ainsi donc, ni Abraham, ni Isaac, ni Jacob, ni aucun homme n'a vu le souverain arbitre dont le nom est inénarrable, le Père de toutes choses et du Christ lui-même; mais ils ont vu celui qui, selon la volonté du Père, est son fils et dieu lui-même, et son ange, parce qu'il exécute ses ordres; c'est lui qui s'est fait homme et a voulu naître d'une vierge, et qui autrefois s'était entretenu du milieu d'un buisson avec Moïse, sous la forme du feu. 5 Si ce n'était pas le sens des divines Ecritures, qu'arriverait-il ? Il faudrait dire que le Père, le maître de toutes choses, n'était point dans le Ciel dans cette circonstance ou Moïse nous dit:
Les phrases sont directes, au premier degré. Justin dit : comment pourrait-il parler ou apparaître à quelqu'un ? (...) l'espace, que dis-je, le monde tout entier, ne peut le contenir.
C’est donc bien une impossibilité de nature qui, selon Justin, empêcherait Dieu de paraître devant un humain.
Il en conclut donc : “mais ils ont vu celui qui, selon la volonté du Père, est son fils et dieu lui-même, et son ange, parce qu'il exécute ses ordres.
Si donc le Père ne peut pas, de par sa nature, apparaître aux humains, et si le fils ne rencontre pas ce problème pour le faire, c’est de toute évidence parce que la nature du Père diffère de celle du fils.
Même à supposer que Jésus se serait matérialisé en s’incarnant, (ce qu’il faudrait démontrer), il n'empêche que Justin dénie au Père la possibilité de le faire. La différence de nature ne serait pas résolue.
Au passage, dans sa première phrase, Justin utilise un mot dans le but de distinguer, du Père ou du Fils, celui dont il va parler..
Il dit : ce n'est pas le Dieu incréé qui est descendu ou monté de quelqu'endroit.
La construction de la phrase est assez simple et on comprend que le détail qu’il donne, “incréé” est suffisant, à ses yeux, pour ne pas le confondre avec l’autre dieu, objet de ses explications, Jésus.
Seulement, ce choix réfléchi a pour effet de nous faire comprendre que Jésus, au yeux de Justin, n’est pas incréé.
Vous m'accorderez que celui qui dit à Moïse : « Je suis le Dieu d'Abraham, etc., » n'est pas, comme je l'ai prouvé plus haut, le Dieu créateur de l'univers, mais le dieu qui se fit voir à Abraham et à Jacob, le Dieu serviteur des volontés de celui qui a tout fait, le Dieu qui vint exécuter les décrets que sa justice avait portés sur Sodome.
Il n’y a pas plus antitrinitaire que ce texte de Justin où l’auteur prend grand soin de distinguer un Dieu qu’il nomme “créateur de l’Univers”, d’un autre Dieu qu’il déclare serviteur ou ministre du premier.
Si l’on ajoute ce texte à ceux déjà examinés, et qui indiquent que Jésus est d’une autre nature que celle du Dieu créateur et qu’il a été créé, nous avons au final ce que les premiers chrétiens acceptaient comme enseignement.
Justin le Martyr - Apologie II pour le Sénat (fin IIe siècle)
- VI. Le Créateur de l'univers n'a pas de nom, parce qu'il est non engendré. Recevoir un nom suppose en effet quelqu'un de plus ancien qui donne ce nom. Ces mots Père, Dieu, Créateur, Seigneur et Maître ne sont pas des noms, mais des appellations motivées par ses bienfaits et ses actions. Son Fils, le seul qui soit appelé proprement Fils, le Verbe existant avec lui et engendré avant la création, lorsque au commencement, il fit et ordonna par lui toutes choses, est appelé Christ .
Dieu qu’il identifie au Père, est déclaré “non engendré” et Justin y trouve une justification assez curieuse.
Un nom ne pourrait être donné que par un personnage plus ancien. Le Père, incréé, non engendré, n’aurait donc pas de nom.
Par contre, Jésus, dit Justin, a été engendré et peut donc être appelé “Christ” ou le “verbe”..
Cela signifie que le Père, qui lui a donné ce nom, est reconnu par Justin comme plus ancien que son fils.
Cela signifie également que l’engendrement implique aussi un commencement de vie.
De plus, la structure de la dernière phrase choisie par Justin est sans équivoque, il écrit : le Verbe existant avec lui et engendré avant la création lorsque au commencement , il fit par lui toute chose.
La notion chronologique est évidente avec les mots “avant”, “lorsque” et “commencement”.
Et ce que dit Justin, c’est que Jésus a été engendré avant la création et plus précisément lorsque au commencement Dieu allait créer par lui.
Dieu étant incréé pour Justin, Jésus, de son côté, a été engendré juste avant le commencement de la création.
Tatien - Discours aux Grecs V (vers 170)
- et comme le Logos, qui fut engendré dans le principe, a engendré à son tour, comme son œuvre, en organisant la matière, la création que nous voyons.
Jésus, le Logos y est déclaré “engendré” au commencement, mais l’auteur le déclare aussi engendrant ensuite la création matérielle.
Il apparaît clairement que le mot “engendrer” ne portait pas le sens exclusif réservé à Jésus par la doctrine trinitaire. Ainsi, il n’était pas mal venu pour Tatien d’écrire que la création matérielle avait été engendrée.
L’argument qui voudrait qu’un engendrement ne pourrait produire que des êtres de la même nature que celui qui engendre, trouve ici un sérieux problème de cohérence. Car Jésus a engendré des anges, des animaux, l’homme, selon Tatien.
Théophile d’Antioche - Traité à Autolycus: livre second (170-177)
- Dieu, qui de toute éternité portait son Verbe dans son sein, l'a engendré avec sa sagesse avant la création. Il s'est servi de ce Verbe comme d'un ministre, pour l'accomplissement de ses oeuvres, et c'est par lui qu'il a créé toutes choses. On l'appelle principe, parce qu'il a l'empire et la souveraineté sur les êtres qu'il a lui-même créés.(...) Vous me direz peut-être : comment pouvez-vous maintenant nous présenter Dieu se promenant dans le paradis, vous qui disiez tout à l'heure qu'il ne pouvait être renfermé dans aucun lieu ? Écoutez ma réponse : sans doute, le Dieu suprême, le Père de toutes choses, n'est et ne peut être renfermé dans aucun lieu ; car il n'en est aucun qui le circonscrive. Mais son Verbe, par lequel il a tout fait, et qui est à la fois sa vertu et sa sagesse ; son Verbe, dis-je, représentant le Père et maître de toutes choses, venait dans le paradis, comme personne divine, et conversait avec Adam. (...) Lorsqu'ensuite Dieu voulut créer, ainsi qu'il l'avait résolu, il engendra son Verbe, émané de lui et antérieur à toute créature. (...) " Ainsi donc le Verbe étant Dieu et engendré de Dieu, peut être envoyé par le Père de toutes choses dans un lieu quelconque, selon son bon plaisir ; et lorsqu'il y est, on le voit, on l'entend, et il est véritablement présent dans ce lieu.
Ainsi, parlant du “Dieu suprême”, qu’il nomme “Père de toute chose” , Théophile indique lui-aussi qu’il lui est impossible, de par sa nature, d’être vu et entendu des humains et notamment dans l’épisode où Adam conversait avec Dieu dans le paradis.
Et Théophile de répondre que c’est le verbe, Jésus, qui en sa qualité de dieu, était véritablement présent sur les lieux.
Tout est dans cette phrase.
Sans nous prononcer sur le bien fondé de cette affirmation, la leçon que nous pouvons en tirer, sans le moindre doute, c’est que dans l’esprit de Théophile, le verbe n’a pas la même nature que le Père. C’est indéniable.
Alors que le Père “n’est et ne peut être renfermé dans aucun lieu ”, le fils, lui, peut parfaitement le faire, tout en restant Dieu, et a pratiquement été créé pour cela, car le Père, dit Théophile, s'est servi de ce Verbe comme d'un ministre (serviteur) , pour l'accomplissement de ses oeuvres.
Il semble y avoir une contradiction dans les propos de Théophile lorsqu’il dit : Dieu, qui de toute éternité portait son Verbe dans son sein, l'a engendré avec sa sagesse avant la création.
Théophile, comme beaucoup d’écrivains chrétiens non-inspirés qui écrivent en “électrons libres” à cette époque là, tente de résoudre une équation qu’il ne maîtrise pas et sur laquelle aucun écrivain biblique ne s’est exprimé.
Il essaie d’expliquer comment un être incréé, au milieu de “rien”, a pu engendrer un être vivant.
Et la seule solution, pour Théophile, c’est que le Verbe existait depuis toujours en Dieu .
Si nous nous arrêtions là, nous pourrions affirmer que, selon Théophile, le verbe a toujours existé. Seulement Théophile ajoute que Dieu a engendré ce Verbe avant la création.
Qu’on le veuille ou non, il y a forcément une différence importante entre le fait d’être en Dieu depuis toujours et le fait d’être engendré avant la création.
Car s’il s’agissait de la même situation pour le Verbe, que viendrait faire ici le mot “engendrer” qui signifie , au ciel ou sur la terre, donner la vie.
Et puis, il faut bien que cette phrase ne se contredise pas, par respect pour l’intelligence de Théophile.
Hippolyte (mort vers 235 )
- “ le Dieu unique, le premier et le Seul, créateur et Seigneur de tout, de qui rien n’était contemporain du même âge. Mais il était Un et seul, qui parce qu’il le voulait, appela à l’existence ce qui auparavant n’était pas, comme Jésus, qui fut créé avant de venir sur la terre “
Le texte se passe de commentaire.
Irénée de Lyon - La prédication des apôtres (fin II Siècle).
- Voici donc l'exposé de la doctrine. Un seul Dieu, le Père, incréé, invisible, créateur de tout, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu. Ce Dieu est intelligence, et c'est pourquoi il a fait les créatures par le Verbe. Et Dieu est esprit, aussi est-ce par l'Esprit qu'il a embelli toutes choses, comme dit le prophète: «Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été créés, et dans son Esprit est toute leur force» (Ps 32, 6). C'est le Verbe qui pose la base, c'est-à-dire qui travaille pour donner à l'être sa substance et le gratifie de l'existence, et c'est l'Esprit qui procure à ces différentes forces leur forme et leur beauté; c'est donc avec justesse et convenance que le Verbe est appelé Fils, tandis que l'Esprit est appelé Sagesse de Dieu. Aussi l'apôtre Paul dit très justement: «Un seul Dieu, le Père, qui est au-dessus de tous, et par tous et en nous tous» (Ep 4, 6). En effet, celui qui est au-dessus de tous, c'est le Père; mais celui qui est avec tous, c'est le Verbe, puisque par son moyen tout a été fait par le Père; et celui qui est en nous tous, c'est l'Esprit. (...)
En affirmant qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, Irénée se heurte frontalement à l’idée qu’il y ait un ou plusieurs autres Dieux égaux en nature au Père.
Si donc pour Irénée, le Père est l’unique Dieu, ce qui n’est pas et ne peut pas être dit du fils sauf à donner au mot “seul” une définition mystérieuse , c’est que quelque chose fait que le fils possède un différence fondamentale qui le distingue du Père.
Et cette différence ne peut pas être autre chose qu’une infériorité de nature puisque Irénée a fermé les deux autres options possibles.
L’égalité puisque dans ce cas le père ne serait pas le seul Dieu, et la supériorité puisque Irénée a expliqué qu’aucun Dieu n’était au-dessus du Père.
Or, Irénée a spécifié ce qui faisait du Père le seul Dieu des chrétiens.
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Le Père, dit-il, est “incréé” mais également “invisible”.
Irénée ne veut pas seulement dire que Dieu ne serait pas visible mais plus précisément qu’il “ne peut être vu “ au sens de 1 Jean 4:12: “ personne n’a jamais vu Dieu “
La phrase d’Irénée est la suivante : Un seul Dieu, le Père, incréé, invisible, créateur de tout, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu.
Si ces caractéristiques qu’il énumère s’appliquaient à d’autre que le Père, alors pourquoi dire de lui qu’il est le seul Dieu pour les lister ensuite comme démonstration de son caractère unique ?
Par déduction nous comprenons que Irénée de Lyon déclare Jésus “créé”.
Et enfin, en utilisant le mot “incréé” pour caractériser Dieu, et non pas “non engendré”, Irénée nous démontre que le mot “créer” ne posait aucun problème pour désigner la création d’un être divin, fût-il Dieu lui-même.
Dans le même ouvrage, Irénée dit de Jésus qu’il a été engendré avant la constitution du monde, ce qui situe son engendrement dans le temps.
- Ils annonçaient dans leurs oracles la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, en disant qu'il sortirait comme un bourgeon de la race de David, qu'il serait fils de David selon la chair, lequel descendrait d'Abraham, par une longue suite de générations. Selon l'esprit, il serait Fils de Dieu, étant au commencement auprès de son Père, engendré avant la constitution du monde
Clément d’Alexandrie (fin II Siècle)
Dans les Stromates, Clément définit le rapport de la personne du Logos Fils à celle du Logos Père. “
- en tant que raison éternelle , Logos ,le verbe est aussi infini que le Père, mais en vue de la création Dieu l’engendre, c’est à dire le profère, en lui conférant une substance propre”
Nous trouvons ici un ébauche d’explication que nous retrouverons chez Tertullien.
Le mot “engendrer” est cependant toujours reconnu par Clément.
Le verbe prend donc une substance qui lui est propre lors de l’engendrement ce qui sous tend un commencement.
Ci-dessous l’avis de Photius, patriarche de Constantinople sur Clément d’Alexandrie
- J’ai lu trois volumes des ouvrages de Clément,[1] prêtre d’Alexandrie, intitulés Hypotyposes, Les Stromates, Le Pédagogue. Il y a des endroits où il paraît réussir à suivre la vérité; mais il y en a d'autres où il tombe dans des fables ridicules & impies. Car il tient une matière éternelle, & des idées prétendant tirer tout et cela de quelques paroles de l'Ecriture. Il met le Fils au rang des créatures.
Photius reproche ici à Clément d’Alexandrie d’avoir mis le Fils, Jésus, au rang des créatures.
Bibliothèque de Photius - sur Origène (?185-?253)
- J’ai lu les quatre livres d’Origène Des premiers principes. Le premier parle du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ses déclarations sont souvent blasphématoires; ainsi, il affirme que le Fils fut créé par le Père.
Très intéressant ce texte qui propose l’avis d’un patriarche de Constantinople du IX siècle, visiblement très remonté contre ce Père de l’Eglise.
L’intérêt de ce texte et des différents commentaires de ce patriarche, c’est que cela démontre une certaine “chasse au sorcières” de la part d’hommes d'Église de haut rang contre les écrivains du II siècle qui auraient blasphémé en expliquant que Jésus a été créé.
L’image d’une révélation progressive et acceptée comme telle semble bien écornée.
Bibliothèque de Photius - sur Clément de Rome.
- Le travail est plein d'innombrables absurdités et de blasphèmes contre le Fils en accord avec l'hérésie des Ariens. Les Constitutions semblent être passibles de blâme sur les trois points suivants: fiction maladroite, qui il est facile d’enlever ; les charges abusives retenues contre le Deutéronome, qui peuvent facilement être satisfaites, et ses Arianismes, qui peuvent être réfutés par une vigoureuse attaque.
Photius, patriarche de Constantinople, nous fournit ici ses commentaires sur les écrits de Clément de Rome.. parmi eux des reproches appuyés sur les idées anti-trinitaires de Clément.
Pourtant, Clément est considéré comme le Clément contemporain de Paul. Un beau témoignage sur le fait que très près des origines, l’enseignement prévalant n’était pas trinitaire.
Ci dessous une des explications de Clément de Rome établissant une différence de gloire entre le Père et Jésus. .
- “Comme il reflète la splendeur de Dieu, il est d’autant plus supérieur aux anges que son titre est plus remarquable que le leur.” De même que la lune reflète la lumière du soleil, sans pour autant égaler la source de cette lumière, le soleil, de même Jésus reflète, sans l’égaler, la splendeur de Dieu.
A rapprocher de 1 Cor 15:41.Différence de nature.
Bibliothèque de Photius - sur Eusèbe
- J’ai lu deux livres d’Eusèbe La Réfutation et la Défense, et une deuxième édition des mêmes (...)Dans de nombreux passages, il profère des blasphèmes contre le Fils, l’appelant deuxième cause, commandant en chef, et d'autres excroissances de la folie aériennes.
Une nouvelle fois Photius nous aide dans notre recherche des idées non trinitaires parmi les écrits des Pères de l’Eglise.
Ces commentaires de Photius, sur Eusèbe ou sur d’autres, sont, en fait, d’une aide précieuse à notre recherche car personne ne pourra soupçonner ce patriarche de collusion avec les idées anti-trinitaires.
Hermas Pasteur - Similitude IX 12 (1ere partie II siècle)
- Écoute et comprends, dit-il, homme borné. Le Fils de Dieu est né avant la création tout entière, si bien qu'il a été le conseiller de son Père pour la création (Pr 8,27-30)
Encore un chrétien qui aurait fortement déplu à Photius.
Tertullien (fin II siècle)
- Je tire mes arguments d'ailleurs, c'est-à-dire de l'économie qui existait en Dieu avant la création du monde, jusqu'au moment où il engendra un Fils.
En effet, avant tout commencement Dieu existait seul; il était à lui-même son monde, son espace, et l'universalité des êtres. Il était seul, dans ce sens qu'en dehors de lui il n'y avait rien de créé. (...) Car, quoique Dieu n'eût pas encore engendré son Verbe, il ne laissait pas de l'avoir au fond de lui-même, avec et dans sa Raison, en méditant secrètement et en disposant avec lui-même ce qu'il allait dire par son Verbe.(...) J'ai donc pu établir d'abord, sans rien hasarder, que Dieu avant la création de l'univers n'était pas seul, puisqu'il avait en lui-même sa Raison par conséquent, et dans sa raison son Verbe, qu'il engendrait le second après lui, en l'agitant au-dedans de lui-même.
Tertullien a une conception pour le moins spéciale de Dieu et de Jésus. Cependant, sur Jésus, le Verbe, sa théorie est précise : il y a eu commencement.
Tertullien contre Hermogène . Chapitre 3.
- Nous déclarons que le nom de Dieu a de toute éternité résidé en lui-même; mais il n'en va point ainsi du nom de Seigneur, parce que la nature de l'un et de l'autre diffère. Dieu est le nom de la substance elle-même, c'est-à-dire de la divinité. Seigneur, au contraire, n'est pas le nom de la substance, mais de la puissance; la substance a toujours existé avec son nom, qui est Dieu. Seigneur est la mention d'une chose nouvellement survenue. Car, à dater du jour où il y eut pour la première fois des êtres sur lesquels s'exerça la puissance du Seigneur, dès ce moment il est devenu et il a été appelé Seigneur, par cet accroissement de puissance. Parce que Dieu est père, Dieu est aussi juge; mais il ne s'ensuit pas qu'il ait toujours été père, ni qu'il ait toujours été juge, parce qu'il a toujours été Dieu. En effet, il n'a pu être père avant d'avoir un fils, ni juge avant qu'il y eût des offenses. Or, il y a eu un temps où il n'existait ni offense pour faire de Dieu un juge, ni fils pour faire de lui un père
Sans vouloir débattre de l'hypothèse de Tertullien concernant la nature de Dieu et de Jésus (substance pour Dieu et puissance pour Jésus), on note, pour ce qui nous occupe dans cet exposé, que pour Tertullien,Jésus, le fils, a bien un commencement.
Dans Contre Hermogène XVIII, il a écrit:
- “C’est afin que les hommes fussent bien convaincus qu’il n’y a rien qui n’ait pris naissance et n’ait eu un commencement, excepté Dieu. (...) Comment supposer qu’il y eût quelque chose, excepté le Père, qui soit plus ancien que le Fils de Dieu, son Verbe unique et premier-né et par là même qu’il y a quelque chose de plus noble que lui. (...) Ce [Dieu] qui n’a pas eu besoin d’un Créateur pour qu’il lui donne l’existence a un rang bien plus élevé que celui [le Fils] qui a eu un auteur”
La dernière phrase suffit à la démonstration.
De même, dans Contre Praxéas, il montre que le Fils est différent du Dieu
Tout-Puissant et qu’il lui est subordonné. Il dit:
- “Le Père est la substance toute entière. Le Fils est la dérivation et la partie de ce tout, ainsi qu’il le déclare lui-même: ‘Mon Père est plus grand que moi.’ (...) Le Père est donc autre que le Fils, en ce sens qu’il est plus grand que le Fils; en ce sens que celui qui engendre est autre que celui qui est engendré; en ce sens que celui qui envoie est autre que celui qui est envoyé; en ce sens que celui qui produit est autre que celui qui est produit.”.
Si, effectivement, Tertulien sera le premier à utiliser le mot latin “Trinitas”, et à imaginer que Dieu serait une substance composée de 3 personnes, il se heurte ici à deux principes de la trinité : Jésus et le Père se sont ni égaux, ni co-éternels.
Relevons que Tertullien n’explique pas Jean 14:28 comme les trinitaires actuels. Son argument n’est pas que Jésus homme serait par nature inférieur au Père divin. C’est bien au ciel que le Père est plus grand que le fils. Le Père serait la substance toute entière et Jésus la dérivation de ce tout, étant ce qui a été produit.
Nul doute que Tertullien eut été jugé comme hérétique s’il avait osé cette explication au IV siècle !!
Conclusion sur les témoignages du II siècle.
Nous avons compilé ci-dessus le témoignage de chrétiens du II siècle dont certains furent des Pères de l’Eglise. Tous semblent unanimes pour affirmer, à leur façon, que le logos a bien été engendré, que seul le père est incréé, et pour certains que leurs natures respectives sont tellement différentes que l’un fait ce que l’autre ne peut pas faire.
Il apparaît donc que la notion déclarant Jésus incréé n’était pas enseignée au II siècle, ce qui jette un sérieux doute sur l’hypothèse qu’elle l’était au Ier siècle..
Justin et les autres apologistes du II siècle auraient eu de gros ennuis s’ils avaient professé leurs idées au IVème siècle .
Dire que Jésus avait une nature inférieure à celle du Père, ou qu’il avait été engendré était bien plus proche des idées défendues par Arius qui aurait très apprécié leur soutien lorsqu’il s’est retrouvé excommunié pour avoir enseigné la même chose. (Arius n’est pas pour autant un exemple pour les chrétiens)
L’hypothèse d’un dogme trinitaire reconnu au premier siècle, et resté identique jusqu’au IV siècle est un mythe.
La complexité d’une idée étant proportionnelle au temps qui passe, on ne peut que comprendre qu’elle n’était pas enseignée au premier siècle quand les témoignages du II siècle peinent à nous faire admettre qu’elle y était déjà.
Peut-on arguer d’une révélation divine ?
Il faudrait supposer qu’elle soit chaotique et désordonnée puisque chaque apologiste, chaque Père de l'Église, ira de sa propre hypothèse, souvent rejetée par les autres ou corrigée.
La lecture de Paul, si incisif, si expert des sujets qu’il maîtrisait parfaitement, si logique sans jamais que l’on trouve chez lui la faute de quart qui pourrait jeter le doute sur l’action de l’esprit saint sur lui, tranche d’une façon tellement évidente avec un Justin qui fait la publicité pour Platon, un Clément de Rome qui croyait que le sphinx était un animal réel, un Tertullien qui trouve que Dieu n’était pas seul parce qu’il se parlait à lui-même, ou un ou plusieurs autres qui vont chercher dans la mythologie grecque des justifications à ce que Dieu ait un fils.
L’immense différence entre une lettre aux Corinthiens ou aux Hébreux avec ces écrits qui n’apprennent rien de vraiment profond, qui se basent sur des références douteuses et païennes, qui se contredisent les unes les autres ne milite pas pour une révélation qui se poursuivrait. Quelle perte de qualité dans cette hypothèse là !
S’il était temps de révéler la trinité, pourquoi le faire avec un tel désordre, Dieu ayant fait la preuve qu’il était capable de révéler de façon claire, nette et sans bavure des idées bien plus compliquées comme la rançon, et en un seul témoignage.
Maintenant, le présent argumentaire ne vaut que pour les chrétiens qui se réfèrent au texte de Galates, cité en préambule.
Un chrétien de la Galatie pouvait-il avoir accepté un argumentaire du même type que celui de Tertullien ?
Pouvait-il imaginer que Jésus n’avait eu aucun commencement quand on se rend compte que pendant plus d’un siècle encore, la notion de commencement sera la norme ?
Or, cette notion de commencement est un sérieux problème pour le dogme qui se base sur l’égalité de nature entre Jésus et son Père.
Les premiers chrétiens ont gardé l’humilité originelle du christianisme. Quand Jésus dit à ses apôtres que certaines choses ne leur appartenaient pas, comme connaître temps et événements, il leur donne une leçon.
Les chrétiens du II siècle et encore plus après, voudront aller sur un terrain qui ne leur appartenait pas plus : la nature de Dieu.
A Job Dieu demandera :
Job 38:2-4
Qui est celui qui obscurcit le conseil et parle sans connaissance?
Prépare-toi, s’il te plait, et agis comme un homme;
je vais t’interroger, et tu me renseigneras.
Où étais tu quand je fondais la terre ?
Indique le moi si tu possèdes l’intelligence ?
Voici la leçon qu’auraient dû retenir ces apologistes qui ajouteront aux Écritures
Job 42:3
J’ai donc parlé, mais sans comprendre,
certaines choses trop prodigieuses pour moi, que je ne connais pas.
En Jean 1:18 Jean a témoigné: Aucun homme n’a jamais vu Dieu ; le dieu-unique engendré, qui est auprès du Père, c’est lui qui a expliqué qui il est.
Pour un chrétien, du premier siècle ou non, seul Jésus est crédible pour expliquer qui est Dieu.
Que viennent faire Justin, Tatien, Tertullien, puis plus tard Athanase et autres consorts pour nous expliquer, se contredisant tous, et mieux que Jésus, qui est Dieu?.
Voilà l’évangile reçu et accepté des Galates.. 1:7-12:
Ce n’est pas qu’il y ait une autre bonne nouvelle; mais il y en a certains qui vous troublent et veulent déformer la bonne nouvelle concernant le Christ. (...)
Nous l’avons déjà dit, et je le redis maintenant : quiconque vous annonce comme bonne nouvelle quelque chose qui va au-delà de ce que vous avez accepté, qu’il soit maudit “(...) car la bonne nouvelle que je vous ai annoncée n’est pas d’origine humaine (...) mais c’est par une révélation de Jésus Christ que je l’ai reçue.
Ajouté 2 heures 18 minutes 21 secondes après :
Témoignages de l’histoire
Dans Une courte histoire de l’Église primitive 1976 p.110 (angl.), H. Bœr expose l’idée maîtresse de l’enseignement des apologistes:
“Justin a enseigné qu’avant la création du monde, Dieu était seul et qu’il n’y avait pas de Fils. (...) Quand Dieu a eu le désir de créer le monde, (...) il a engendré un autre être divin pour créer le monde pour lui. Cet être divin a été appelé (...) Fils parce qu’il
était né; il a été appelé Logos parce qu’il a été tiré de la Raison ou de l’Esprit de Dieu. (...) “Justin et les autres apologistes enseignaient donc que le Fils est une créature. C’est une créature élevée, une créature assez puissante pour créer le monde, mais, néanmoins, une créature. La théologie appelle subordinatianisme cette relation du Fils au Père. Le Fils est subordonné, c’est-à-dire secondaire par rapport
au Père, dépendant du Père et causé par lui. Les apologistes étaient subordinatianistes.”
John McKenzie déclare: “La trinité de personnes dans l’unité de nature est définie en termes de ‘personne’ et de ‘nature’, qui sont des termes de philosophie [grecque]; en fait, ces mots n’apparaissent pas dans la Bible. Les définitions trinitaires résultent de longues controverses dans lesquelles ces termes et d’autres comme ‘essence’ et ‘substance’ ont été appliqués à tort à Dieu par certains théologiens.” Dictionary of the Bible (New York, 1965), p. 899.
L'encyclopaedia britannica indique :
« Ni le mot Trinité, ni la doctrine explicite de la Trinité n'apparaissent dans le Nouveau Testament ; Jésus et ses disciples n'avaient pas l'intention de contredire le Schéma de l'Ancien Testament, savoir : Écoute, Israël! l'Éternel, ton Dieu, est Un.
The Stanford Encyclopedia of Philosophy :
«Le Nouveau Testament ne contient aucune doctrine trinitaire explicite... Beaucoup de théologiens et des apologistes chrétiens semblent la considérer comme une déduction » (Dale Tuggy, « History of Trinitarian Doctrines »).
Le Nouveau Dictionnaire universel de Maurice Lachâtre dit de l’influence exercée par Platon: “La trinité platonique [platonicienne], qui ne fut elle-même au fond qu’une sorte d’arrangement, de disposition nouvelle, des trinités plus anciennes des peuples qui avaient précédé, nous paraît bien être la trinité philosophique, rationnelle, c’est-à-dire la trinité d’attributs qui a donné naissance à la triplicité des hypostases ou de personnes divines des Églises chrétiennes (...). Cette conception de la Trinité divine du philosophe grec (...) se trouve partout dans les anciennes religions [païennes].” Paris, 1865-1870, tome II, p. 1467.
The Encyclopedia Americana (1956), tome XXVII, p. 294L
“Le christianisme tirait ses origines du judaïsme, et celui-ci était strictement unitaire [il présentait Dieu comme une seule personne]. De Jérusalem à Nicée, on est loin d’avoir cheminé en droite ligne. La doctrine trinitaire du IVe siècle ne donnait pas une idée exacte des croyances des premiers chrétiens sur la nature de Dieu; elle en constituait au contraire une déviation.”
La Nouvelle Encyclopédie de la connaissance religieuse de Schaff-Herzog, décrit l’influence de la philosophie grecque:“Les doctrines du Logos et de la Trinité ont reçu leur forme à partir des Pères grecs, qui(...) étaient, directement ou indirectement, grandement influencés par la philosophie platonicienne (...). Il est indéniable que cette philosophie a constitué pour l’Église une source d’erreur et de corruption.”
Wikipedia France écrit :
Le mot Trinité n’appartient pas au vocabulaire du Nouveau Testament ni, par conséquent, au kérygme originel de la première communauté chrétienne. C'est en quelque sorte un résumé du dogme central de la foi chrétienne. Les premières attestations du terme grec Tριάς, -άδος / Trias, -ados (« Triade») pour désigner les trois Personnes divines se rencontrent vers 180 chez Théophile d'Antioche (À Autolycus, II, 15), sans que cet auteur se présente comme l'inventeur du mot dans cette acception, puis chez Hippolyte de Rome (Contre Noët, 14). C’est Tertullien (v. 155 – v. 222) qui a introduit Trinitas dans le lexique théologique latin (Contre Praxeas). Trias n'est pas employé aux conciles de Nicée, de Constantinople I et Chalcédoine ; il ne s'impose qu'avec Athanase d'Alexandrie. Comme le dit Adolf Harnack dans son Précis de l’histoire des dogmes, la doctrine de l’Église se trouvait “rivée par des chaînes au sol de l’hellénisme [la pensée grecque païenne]. (...) Elle devint ainsi un mystère pour la très grande majorité des chrétiens”.(...)“En réalité, l’Église reconnut pour légitime la présence dans son sein de la spéculation hellénique des idées et des usages superstitieux des mystères païens.”
Claude Tresmontant explique :
Si, comme c'est le cas dans tous les écrits du Nouveau Testament — sans exception — le terme fils désigne Jésus de Nazareth pris concrètement, c'est-à-dire l'Homme véritable uni à Dieu véritable, alors, comme c'est le cas aussi dans tous les écrits du Nouveau Testament, le terme père signifie et désigne Dieu, purement et simplement. Dieu est le père de tous les êtres, parce qu'il est le Créateur. ; Dans le langage ultérieur par contre, le terme de fils ne désigne plus directement Jésus de Nazareth pris concrètement, mais le Logos, de Dieu considéré en son éternité, avant l'incarnation, et indépendamment de l'incarnation. Dans ce cas, le terme de père ne peut plus signifier, comme c'est le cas dans les écrits du Nouveau Testament, Dieu purement et simplement. Il en vient à signifier Celui qui, en Dieu, est le père de son propre Logos, qui est son fils.
Dans Une déclaration de raisons (angl.), Andrews Norton dit de la Trinité:
“Nous pouvons retracer l’histoire de cette doctrine et découvrir son origine, non dans la révélation chrétienne, mais dans la philosophie platonicienne (...). La Trinité n’est pas une doctrine enseignée par le Christ et ses Apôtres, mais une fiction due à l’école des platoniciens tardifs.”
Dans Origine et évolution de la religion (angl.), E. Hopkins répond:
“La définition orthodoxe de la Trinité qui finit par l’emporter fut essentiellement le résultat des préoccupations politiques de l’Église.”
New Catholic Encyclopedia, 1967, volume XIV, page 295.
“Les exégètes et les théologiens, y compris un nombre sans cesse croissant de catholiques, reconnaissent qu’il ne convient pas de parler de la doctrine trinitaire dans le Nouveau Testament sans faire d’importantes réserves. Les spécialistes de l’histoire des dogmes et les théologiens systématiques reconnaissent, chacun de leur côté, que lorsqu’on parle d’une doctrine trinitaire achevée, on passe de la période des origines du christianisme à celle, disons, du dernier quart du IVe siècle. C’est seulement à ce moment que ce que l’on pourrait appeler le dogme définitif de la Trinité, ‘un seul Dieu en trois personnes’, est devenu partie intégrante de la vie et de la pensée chrétiennes. (...) “La formule elle-même ne reflète pas la conscience immédiate qu’on en avait à l’époque des origines; elle est le produit de 3 siècles de formation doctrinale.”
L’Encyclopédie des religions (angl) 1987, volume 15, page 54: indique :
“Aujourd’hui, exégètes et théologiens s’accordent à reconnaître que la Bible hébraïque ne renferme pas de doctrine de la Trinité. (...) Bien que la Bible hébraïque appelle Dieu le père d’Israël et qu’elle personnifie Dieu en employant des termes tels que Parole (davar), Esprit (rouah), Sagesse (hokhmah) et Présence (shekhinah), ce serait forcer l’intention et l’esprit de l’Ancien Testament que de lier ces notions à la doctrine de la Trinité apparue plus tard.
“En outre, exégètes et théologiens admettent que le Nouveau Testament ne contient pas non plus de doctrine explicite de la Trinité. Dieu le Père est source de tout ce qui est (Pantokrator), ainsi que le père de Jésus Christ; ‘Père’ n’est pas un titre donné à la première personne de la Trinité, mais un synonyme de Dieu. (...) “Dans le Nouveau Testament, il n’y a pas de conscience réflexive de la nature métaphysique de Dieu (la ‘trinité immanente’); on n’y trouve pas non plus le langage technique dans lequel cette doctrine a été par la suite exposée (hupostasis, ousia, substantia, subsistentia, prosôpon, persona). (...) Il est incontestable que cette doctrine ne peut être prouvée par le seul appui des Écritures.”
Dans L’influence des idées grecques sur le christianisme (angl.),Edwin Hatch, 1957, page 252, cite le chapitre 10 de la Didachè (vers 100 de notre ère).
“Nous te rendons grâces, Père saint, pour Ton saint nom que Tu as fait habiter dans nos cœurs et pour la connaissance et la foi et l’immortalité que Tu nous as révélées par Jésus Ton Enfant. À Toi la gloire pour les siècles. C’est Toi, Maître tout-puissant, qui as créé toutes choses à cause de Ton nom (...). À nous Tu as daigné accorder une nourriture et un breuvage spirituels et la vie éternelle par Ton Enfant [4].”
Puis, commentant ce texte, Edwin Hatch poursuit :
“À l’origine, dans la sphère d’influence du christianisme, il ne semble pas que l’on soit allé bien au delà de ces conceptions toutes simples. La doctrine sur laquelle on insistait était que Dieu est, qu’Il est un, qu’Il est tout-puissant et éternel, qu’Il a fait le monde, que Sa miséricorde est sur toutes Ses œuvres. On n’avait aucun goût pour la discussion métaphysique”
J’ai beaucoup apprécié le blog de l’Eglise protestante unie de l’Etoile qui reconnaît :
Dans le protestantisme, aujourd'hui au moins, on reconnaît que la Trinité est une des expressions possibles de notre croyance en Dieu, mais qu'il n'est pas obligatoire de croire en la Trinité. En effet, la Trinité est un développement théologique qui date du IIIe ou IVe siècle, elle n'est donc pas, telle quelle, dans la Bible. Bien sûr il est question dans la Bible de Dieu comme notre Père, il est question du Christ comme Fils de Dieu, et il est question de l'Esprit Saint. Mais que Dieu soit à la fois Père Fils et Saint-Esprit, trois personnes en un seul Dieu ne s'y trouve pas... C'est une chose plus délicate qui est apparue peu à peu dans l'Eglise, après des siècles de résistances et de discussions.
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A moins de supposer une théorie du complot fomentée par les historiens, les universitaires, les experts cités ci-dessus, et un pouvoir immense aux Unitariens et Témoins de Jéhovah leur permettant de ré-écrire aussi facilement l’histoire, il apparaît que le dogme de la trinité était très loin d’être explicité dans l’AT comme dans le NT, et très loin d’être compris et admis par les chrétiens du premier siècle.
Une chose est de croire que l’on trouverait des indices, sous-entendus dans le NT, autre chose est de démontrer qu’ils étaient interprétés dans ce sens à l’époque. Il semble pertinent, à la lecture de ces experts/historiens, et pour reprendre le vocabulaire de Paul, de penser que la foi que ces Galates avaient acceptée ne pouvait pas, chronologiquement, intégrer la trinité.