La Watch, bien sûr, prend prétexte d'une formulation dogmatique de l'immortalité de l'âme (humaine), prise au sens strict d'impossibilité de mourir, pour esquiver l'évidence de la phrase de Matthieu 10,28, qui implique bien une survie de l'"âme" au "corps" (quoi qu'on entende par là), et non une "immortalité" naturelle ou automatique: la psukhè "peut" mourir ou ne pas mourir, être "tuée" (apokteinô) ou "perdue" (apollumi), par ce ou celui qui "peut" tout, en particulier ce que l'"homme" ne "peut" pas -- "Dieu" ou "la foi", selon les textes.
a écrit :Ainsi, il n'existe pas de vie future sans résurrection ou, en d'autres termes, pour revivre il faut une résurrection.
Il est donc impossible que l'âme ou quelque chose qui y ressemble puisse survivre ou mener une vie consciente sans la résurrection, après la mort..
Je pense que vous faites fausse route en opposant la notion d'une "âmes" qui survie à la mort du corps (Matthieu 10,28) et le concept de la résurrection, comme je l'ai déjà indiqué :
Si, d'un point de vue purement logique, la doctrine de l'immortalité de l'âme peut très bien se passer de résurrection,
la résurrection, elle, ne peut pas se passer d'une forme de "survie de l'âme" (quel que soit le nom qu'on lui donne). Il faut bien "quelque chose" pour faire
le lien entre le défunt et le ressuscité, une continuité d'identité, pour que ce soit LUI qui ressuscite, LUI qui a perdu un corps et qui le retrouve. Il faut bien (au moins au plan de l'imaginaire) que ce "lui" soit "quelque part" dans l'intervalle -- "nu", comme dit Paul, c.-à-d. "sans corps".
Une "résurrection" sans "survie de l'âme" (Moi intérieur) n'est pas une résurrection mais, comme le dit quelquefois la Watchtower, une "
re-création", c'est-à-dire une création ex nihilo d'un "double"
a écrit :Si l'âme survivait consciemment après la mort, et même sans résurrection au bout du bout, alors il y aurait quand même une vie après la mort et Paul ne pourrait pas écrire : Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
Vous n'avez pas compris la vision de Paul en 1 Cor 15, elle est originale :
Dans 1 Corinthiens 15, Paul défend le mot et l'idée générale d'une "résurrection des morts" qui n'a pas grand-chose à voir avec la résurrection "des justes et des injustes". Dans la logique profonde de son système, il n'y a aucune place pour une "résurrection de jugement" à double issue, débouchant sur la condamnation définitive de "réprouvés". Il y a la résurrection du Christ (le nouvel Adam, l'Esprit) qui entraîne d'abord la
résurrection des morts et
le "changement" des "vivants" mais qui doit finalement aboutir à une "spiritualisation" des corps et du monde, de telle sorte que "la mort" elle-même disparaisse et que "Dieu soit tout en tous" :
"
Ce que je dis, mes frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que le périssable n'hérite pas l'impérissable. Je vais vous dire un mystère : nous ne nous endormirons pas tous ; mais tous, nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts se réveilleront impérissables, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que le périssable revête l'impérissable, et que le mortel revête l'immortalité". (1 Cor 15,50-53).
Donc, il y a 2 aspects dans le scénario de Paul :
1) La résurrection des morts
2) Le changement ou la transformation des corps des VIVANTS.
Entre la mort et la résurrection, il y a "
une continuité d'identité", âme, le moi intime : "nu", comme dit Paul, c.-à-d. "sans corps" :
"Aussi nous soupirons dans cette condition ; nous souhaitons vivement revêtir notre domicile céleste par-dessus l'autre, s'il est vrai qu'une fois vêtus nous ne serons pas trouvés
nus" (2 Cor 5,2-3).
Les VIVANTS qui bénéficieront de la transformation des CORPS ("
revêtir notre domicile céleste par-dessus l'autre"), ne connaitront pas la situation des MORTS dont l'âme ou l'identité intérieure correspond au fait d'être NU, sans corps.