Agécanonix a écrit :L’idée est donc que si Jésus est l’unique engendré de Dieu, il est aussi Dieu de par sa nature.
Expliqué ainsi, les choses semblent logiques, à supposer que les règles de la génétique humaine s’applique à Dieu, ce que rien ne démontre.
Mais il présuppose un élément non vérifié dans cette hypothèse. C’est que le sens de ce mot soit bien celui que le dogme avance et donc que les premiers chrétiens faisaient réellement la différence entre créer et engendrer dans leurs écrits.
Il suppose également une attitude cohérente de la part des trinitaires qui exige une lecture littérale et absolument stricte du sens de ce mot sur la notion de nature égale, mais qui évacuent l’autre leçon fondamentale que le sens du même mot impose par ailleurs.
Il s’agit de l'aspect chronologique : qui peut imaginer que la fille unique (mono-genès) de Luc 8:42 ne soit jamais née et qu’elle n’ait jamais eu de commencement.
Comment et pourquoi alors l’appeler fille unique ?
Si donc le même mot, mono-genès, est utilisé pour affirmer que Jésus est le fils unique de Dieu, et si on en déduit qu’il est, de part ce que l’on peut appeler sa naissance, de même nature que Dieu, on ne peut ensuite nier ce qui, précisément, crée l’argument, savoir “la naissance”, pour affirmer qu’elle n’a pas eu lieu.
Et si donc elle a eu lieu, création ou engendrement, peu importe, elle correspond à un événement qui peut être déterminé dans le temps.
Quelle est l’action qui crée l’argument de la nature identique du Père et du Fils ? C’est bien l’engendrement et donc l’action de donner la vie.
Cependant, si on nie que la vie ait un jour été transmise, on nie l’engendrement. L’un ne va pas sans l’autre. Nier la transmission de la vie, c’est nier l’engendrement.
Dès lors où Dieu est de toute éternité, sans commencement, et dès lors où il a engendré un fils, alors ce fils, qui n’existait pas avant cet engendrement, selon le sens de ce mot, et avec le même souci de le respecter, a eu un commencement.
S’il est légitime de réclamer le respect du sens d’un mot, il est honnête d’en accepter aussi tous les sens, sans les rejeter de façon arbitraire, dogmatique et sans la moindre justification.
Pour que Jésus, engendré, n’ai pas eu de commencement, il faut démontrer qu’il existe des individus engendrés qui n’ont jamais eu de commencement.
Dans le cas contraire, comme pour le mot premier-né, le dogme agit sans aucun droit en changeant arbitrairement le sens des mots, sans aucune justification textuelle, pour en éliminer les aspects dérangeants.
Mat 1:20 nous apprend : Mais après qu’il eut réfléchi à ces choses, voyez, l’ange de Jéhovah lui apparut en rêve et dit :
“ Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie ta femme, car ce qui a été engendré (γεννηθὲν (gennēthen) ) en elle est de par [l’]esprit saint.”
Il apparaît que l’expression “engendré ” est utilisée ici pour expliquer la naissance humaine de Jésus par Marie. Le mot grec, gennēthen, strong 1085, a en effet la même racine que celui, génos, strong 1080, de Jean 1:18.
On le retrouve dans la longue généalogie de Mat 1:1-16 où certaines versions de la bible choisissent de traduire : “ et “untel” engendra “untel” .
Ce qui revient à dire que Dieu a engendré Jésus pour en faire un homme. Voici donc un exemple biblique d’engendrement qui ne confère pas à l’engendré la même nature que son Père. Le sens restrictif imposé par le dogme trinitaire n’est donc pas bibliquement défendable.
Pour quelle raison Jésus est-il donc appelé le fils unique engendré de Dieu ?
Tous les textes , dont Jean 1:1, indiquent que Jésus existait avec Dieu avant le commencement du monde. Il a donc été engendré par Dieu avant tous les autres êtres vivants, célestes ou humains.
Les mêmes textes indiquent aussi que Jésus a participé à la création de tous les autres “fils de Dieu”. Jean 1:3. Col 1:16. 1 Cor 8:6.
Jésus est donc unique parce qu’il est le seul à avoir été engendré par Dieu seul, et il est le premier-né car même s’il a été utilisé par Dieu pour créer ses frères, ils restent ses frères.
En effet, la puissance créatrice et la vie viennent du Père, le seul a être appelé “Créateur”.
Pour répondre par anticipation à l'argument de Homère qu'il va développer dans sa réponse à ce texte, je vous propose cette page du dictionnaire strong utilisé par la traduction de Louis Segond.
https://www.lueur.org/bible/strong/monogenes-g3439
Luc 7.12
- Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique (monogenes) de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.
Luc 8.42
- parce qu'il avait une fille unique (monogenes) d'environ douze ans qui se mourait. Pendant que Jésus y allait, il était pressé par la foule.
Luc 9.38
- Et voici, du milieu de la foule un homme s'écria: Maître, je t'en prie, porte les regards sur mon fils, car c'est mon fils unique (monogenes)
.Jean 1.14
- Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique (monogenes) venu du Père.
Jean 1.18
- Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique (monogenes), qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.
Jean 3.16
- {Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique (monogenes), afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.}
Jean 3.18
- {Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique (monogenes) de Dieu.}
Hébreux 11.17
- C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique (monogenes), lui qui avait reçu les promesses
,1 Jean 4.9
- L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique (monogenes) dans le monde, afin que nous vivions par lui.
Comme vous le constatez, le mot grec (monogenes) est bien utilisé indistinctement pour désigner une fille unique et Jésus Christ.
Je pense que Louis Segond n'a pas à être critiqué sur sa traduction, pas plus donc que les TJ qui traduisent aussi ces textes de cette façon.
Je rappelle que Paul écrit à des assemblées composées de chrétiens de tous âges, de toutes origines, de toutes cultures dont la plupart n'entendent absolument rien à la théologie et pour qui un fils unique est bien le seul enfant d'un géniteur.
Quand on lit les explications de Homère, on a l'impression d'avoir en permanence besoin d'un théologien à nos côtés pour comprendre même les mots simples.
Le peuple chrétien du 1er siècle était de la même veine que le charpentier. C'étaient des gens du peuple et Paul leur écrivait à eux, et non pas à des collèges d'experts en théologie.
Faites ce teste : s'il vous faut lire les réponses d'Homère plusieurs fois pour les comprendre en utilisant un dictionnaire de mots théologiques à vos côtés pour y arriver, c'est qu'il y a un loup.. Les lettres de Paul étaient accessibles à tous les chrétiens pour qui il écrivait, or, même à notre époque, lisez la réponse de Homère à une assemblée de cathos ou de protestants et faites ensuite un sondage pour savoir qui a compris, vous serez surpris.
Visez cette réponse d'Homère :
- Jean 1,18 décrit surtout le theos monogenès comme unique voie ou canal de révélation; si on lit theos, sa "divinité" est expressément affirmée, mais sur un mode dérivé et fonctionnel: le "dieu monogène", en quelque sorte, assure le lien entre "Dieu en soi" (que personne n'a jamais vu) et les autres, ou plutôt entre l'"intérieur" et l'"extérieur" de la divinité (ce que dit très bien la formule "dans le sein de").
Pour simplifier, le "dieu monogène" (Divinité affirmée) qui est "dans le sein" de Dieu (intérieur de la divinité depuis toute éternité), s'est extirpé de ce cette intériorité divine, pour permettre aux autres (humains) de voir ce Dieu que personne n'a jamais vu, de le révéler.
Voici ce que dit Jean 1:18 :
- Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ; 17 car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. 18 Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.
Comparez avec la réponde de Homère.
Jean dit simplement que personne ne peut voir Dieu, ce qui est un enseignement biblique depuis la Genèse, et que pour palier à cette impossibilité, l'être le plus proche de Dieu (dans son sein) , son fils unique, est venu pour le faire connaître. Il qualifié donc Jésus de fils unique, comme la bible appellera aussi une jeune fille par ce terme.
L'expression "
dans le sein de", en grec κόλπος (kolpos) - Strong 2859, ne traduit pas que Jésus est à l'intérieur de la divinité depuis toujours quand on comprend comment ce mot a été employé par Jésus lui-même en Luc 16:22
- Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
Il s'agit de Lazare et dans cette parabole la récompense de cet homme ne réside pas dans le fait d'être à l'intérieur d'Abraham, mais d'être proche d'Abraham.
C'est donc une indication de proximité et non pas d'unicité de nature, Abraham restant Abraham et Lazare restant Lazare.