@ gzabirji,
Je note tes efforts de clarifications intellectuelles et je les salue.
gzabirji a écrit : ↑09 déc.24, 05:22
Alors... je t'explique :
Le terme "individu" est très neutre. Il désigne autant un être humain qu'un animal ou même une plante.
C'est un terme employé en sciences.
En revanche, le mot "personne" désigne systématiquement un être humain auquel est rattachée une "identité".
Les termes "personnes" et "identité" ne sont même pas scientifiques, mais ce sont des concepts abstraits et philosophiques.
Je suis assez d'accord avec ce que tu dis là. Mais je ferais quand même quelques observations :
- Le terme "individu" est non pas neutre, mais plutôt général, ne désignant pas forcément un être humain en effet.
- C'est un terme employé en sciences, mais qui est d'origine plutôt philosophique. C'est le même concept.
- Il existe par contre un autre terme plus proprement scientifique : le terme "spécimen".
- La distinction d'usage entre les deux termes indique des contextes et des perspectives différents, l'une plus "typologique" (spécimen), l'autre plus "ontologique" (individu).
- C'est plutôt le terme "spécimen" qui renvoie à un représentant concret et observable d'une espèce biologique animale, végétale ou autre, souvent dans un contexte descriptif ou analytique. Par exemple, un spécimen d'herbier ou un spécimen de laboratoire.
- Le terme "individu" en revanche, même dans son usage scientifique, introduit une notion d'unicité organisée formant un tout : c'est un organisme considéré comme une unité distincte, autonome et identifiable au sein de son espèce ou de son groupe.
- En sciences, ces termes sont utilisés pour désigner des êtres biologiques uniquement.
Tu dis ensuite que les termes "personnes" et "identité" ne sont pas à proprement parler des termes scientifiques. Tu as parfaitement raison en le disant. En effet, comme tu le précises : ce sont des concepts abstraits et philosophiques. Ceci dit, ce n'est pas pour autant qu'ils ne désignent pas des réalités objectives.
Prenons le cas de ce que l'on nomme une "identité". Il ne s'agit pas nécessairement de quelque chose de subjectif, l'identité étant précisément l'ensemble des caractéristiques propres et distinctives qui permettent de reconnaître et de différencier une chose d'une autre ou une personne d'une autre. Ces caractéristiques peuvent être de différentes natures, mais elles peuvent être objectives, comme en biologie par exemple.
Ici je vais insister sur plusieurs conséquences de ce que je viens d'expliquer :
- Il faut bien
quelque chose qui soit distinguable objectivement par ses caractéristiques, pour être identifié comme A, B ou C, à chaque fois qu'on les observe.
- Ce sont les caractéristiques distinctives d'une entité ainsi identifiable qui constituent toutes ensemble ce que précisément l'on nomme une "identité".
- Toute reconnaissance ou identification nécessité des caractéristiques distinctives.
Enfin, pour ce qui est du terme "personne", tu as également raison, il désigne systématiquement un être humain, autrement dit : "un individu de notre espèce". Mais si nous rencontrions des extraterrestres civilisés, en tout points semblables à nous sauf pour ce qui serait de l'apparence physique, je pense que nous les considèrerions sans trop de difficultés comme des personnes également. Voici donc comment je définirais une personne : "Une personne est un individu en ce qu'il est considéré conscient et doté d'une dimension subjective."
Définitions précises et dialectiques :
-
Identité : L'identité est l'ensemble des caractéristiques distinctives, objectives ou non, permettant de différencier une entité d'une autre.
-
Spécimen : Un spécimen est un représentant concret et observable d'une espèce biologique animale, végétale ou autre.
-
Individu : Un individu est un organisme biologique considéré comme une unité distincte formant un tout indivisible, autonome et identifiable au sein de son espèce ou de son groupe, en raison de caractéristiques biologiques, sociales, comportementale, relationnelles et/ou fonctionnelles.
-
Personne : Une personne est un individu humain ou assimilé à, notamment en ce qu'il est considéré comme un être conscient muni d'une intentionnalité propre. Ce terme peut désigner l'individu humain dans sa dimension physique et spirituelle, ou spirituelle uniquement s'il s'agit de l'individu considéré en lui-même, dans son intériorité psychique subjective.
-
La personnalité : La personnalité est l'ensemble des traits psychiques, mentaux, intellectuels ou moraux qui distinguent une personne, de toutes les autres, notamment par son comportement et son attitude. C'est le caractère unique ou particulier d'un individu humain - ou assimilé à - qui constitue son identité en dehors de toutes considérations externes, physiques ou biologiques.
-
Le personnage social : Le personnage social désigne la notion ou l'image qu'une personne a d'elle-même, qu'elle hérite des autres ou qu'elle choisit de leur présenter. Pour toute personne, cette notion ou image de soi se construit à partir de ses expériences, de ses interactions sociales affectives ou formelles, de ses croyances et des normes culturelles, lui permettant de se positionner vis-à-vis des autres. Elle reflète un rôle familial ou social que la personne peut adopter et est souvent influencée, voire imposée de l'extérieur.
-
L'Esprit : L'esprit est l'instance consciente et intentionnelle, une composante non observable mais essentielle de la personne, non locale, et le noyau de son identité profonde. Véritable sujet agissant, il est l'intelligence individualisée en connexion intime avec l'individu humain. Non réductible à ce dernier, il vit et intègre les expériences humaines liées à celui-ci, enrichissant ainsi sa propre compréhension de la vie. En ce faisant, il oriente et positionne l'individu, avec un certain degré de liberté délibérative. L’esprit est l’instance qui mobilise processus cognitifs cérébraux dits "conscients", selon ses propres besoins et déterminismes internes, opérant des choix parmi les possibilités proposées par le cortex cérébral, conférant ainsi à ces processus une direction et un but. En ce sens, il agit comme un agent autonome, individuel et conscient, jouissant d'une liberté relative. L’esprit n’est pas réductible à la seule conscience phénoménale : il est le sujet qui perçoit, ressent, comprend et, surtout, confère une orientation autonome, propre à chaque individu.
* note : Je pense notamment à la structure qui gère l'interface psychique collective.
Définitions résumées :
-
Identité : Ensemble des caractéristiques distinctives permettant de différencier une entité d'une autre.
-
Spécimen : Représentant concret d'une espèce biologique.
-
Individu : Organisme distinct et autonome au sein de son espèce ou de son groupe, défini par des caractéristiques biologiques, sociales et comportementales.
-
Personne : Personne : Individu humain ou assimilé, en ce qu'il est considéré comme un être conscient et intentionnel, doté d'une dimension subjective.
-
Personnalité : Ensemble des traits psychiques et comportementaux qui définissent une personne ou la distinguent d'une autre, indépendamment de ses caractéristiques externes.
-
Personnage social : Image de soi construite à partir de ses expériences et interactions sociales personnelles, affectives notamment ou formelles, de normes culturelles et des rôles assumés dans la société ou la famille.
-
Esprit : Instance consciente et intentionnelle, non observable mais essentielle à l’identité personnelle, il est à la fois le sujet et l'agent qui oriente les pensées et actions de l’individu avec une relative liberté délibérative, influençant la cognition et les décisions selon ses besoins et déterminismes internes.
gzabirji a écrit : ↑09 déc.24, 05:22
Ainsi, pour compléter mon commentaire précédent, oui, chaque "individu" voit les choses à sa manière, selon ses propres notions
individuelles, mais il n'y a rien de "personnel" là-dedans.
Chaque "individu" voit les choses à sa manière, selon ses propres notions
individuelles et
personnelles.
gzabirji a écrit : ↑09 déc.24, 05:22
Plus simplement, chacun considère les choses selon son propre conditionnement, et c'est pareil pour tous les animaux, y compris l'humain.
Oui, mais c'est réducteur dans le sens où les déterminismes internes ne sont pas pris en compte.
gzabirji a écrit : ↑09 déc.24, 05:22
Exemple concret : un chien maltraité n'aura pas la même "notion" de la main humaine qu'un autre chien qui aura baigné dans l'amour de son maître.
Chacun de ces chiens aura un comportement
individuel bien distinct.
Oui.
gzabirji a écrit : ↑09 déc.24, 05:22
C'est un fait facilement observable scientifiquement, et pourtant nul ne prétend qu'un chien soit une "personne", sauf peut-être quelques extrémistes un peu givrés.
Un animal, par définition n'est pas une personne, sauf dans les cas où il sont assimilés à des individus humains, comme peuvent l'être des animaux familiers à qui l'on attribue une personnalité, ou des animaux tels certains cétacés comme les dauphins ou les grands singes.
.
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !