ahasverus a écrit :
Et il y a 577 deputes et on ne peut pas generaliser les actions d'un individu a toute l'assemblee nationale
.
Vous ne le digerez pas, hein?
Et pourtant il n'em*rde pas que les TJ.
regarde l'article et tu verra qu'il y a pas qu'un sel député.
VOILA UN ARTICE étité aujourd'hui par le DAUPHINE LIBERE.
A ' JEHOVAH CITY ' on sort l'arme fiscale.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL GILLES DEBERNARDI
une société civile immobilière au nom si poétique, on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession. Au début, à Deyvillers, personne prêta attention aux six hectares acquis par les " vergers Fleuris ". Un nouveau lotissement, sans doute, allait voir le jour dans ce faubourg résidentiel d'Épinal. Mais non. Derrière la SCI se profilent les Témoins de Jéhovah et leur projet pharaonique d'ériger, ici, une " Salle du Royaume ". Un bâtiment en croix, haut de huit mètres, parking de 600 places et susceptible d'accueillir 1 500 fidèles dans une village qui compte... 1 434 habitants. Lesquels se mobilisent comme un seul homme, dès l'hiver 2004, lorsque la nouvelle éclate. La semaine dernière, une cinquantaine d'entre eux - réunis en délégation - ont été reçus à l'Assemblée nationale. Le député JeanPierre Brard, vice-président du groupe d'études sur les sectes ('), les a accueillis chaleureusement : " Vous allez bientôt devenir aussi célèbres que le village d Astérix".
Voilà plus d'un an, en effet, que les " Gaulois des Vosges " mènent une résistance tous azimuts. Un jour, c'est une " opération escargot ". Un autre, des pancartes "À vendre " fleurissent sur chaque maison. Puis une marche " anti-prosélitysme ", une pétition, une descente à la préfecture, des soirées d'information. On organise de copieuses collectes de sang... histoire de rappeler " que les autres sont contre les transfusions ! ". A l'occasion d'un vin chaud, servi sur la place, les langues se délient et la population se soude.
au café du coin. Sentence définitive à l'heure de l'apéro: "LApocalypse, d'accord, mais pas chez nous! ".
Le maire, René Crozat, se montre beaucoup moins loquace et ne reçoit pas les journalistes. "C'est une parcelle privée gui a été vendue entre privés. Moi, tant que l'ordre public n'est pas troublé, je n'ai pas de jugement de valeur à donner ", a-t-il indiqué d'emblée, avec une prudence de Sioux. De fait, la loi lui interdit de demander la religion ou l'appartenance politique des gens qui souhaitent s'implanter sur la commune. Encore heureux. Mais lorsque vient le moment d'accorder le permis de construire, la pression populaire compte. Si l'élu signe, la "Salle du Royaume" sortira de terre. Finalement, il refuse son paraphe, en évoquant des arguments techniques et de sécurité.
Sur un terrain payé 600 000 euros, on ne pourrait donc rien bâtir. Juste y laisser pousser des "vergers fleuris ", peut-être ? Les Témoins de Jéhovah n'apprécient guère ce revirement " qui intervient dans un contexte de dénigrement et d'intolérance à l'égard d'une minorité religieuse ". Ils attaquent la décision municipale devant le tribunal administratif de Nancy. Dans la foulée, au tribunal de grande instance d'Épinal, une assignation est déposée contre l'Aded. Le porte-parole régional du mouvement cultuel,
"Mol, tant que l'ordre publlc n'est pas troublé... "
"Toutes nos manifestations se sont déroulées dans la calme et la dignité " insiste Frédéric Lejeune, le marchand de meubles. Pour lui, vice-président de l'Aded (" Association de défense de l'environnement de Deyvillers "), le référendum local de décembre 2004 parle mieux qu'un long discours. Le scrutin, qui n'a pas de valeur légale, a été mené dans les strictes conditions du code électoral. Forte participation et résultat sans appel : 98 % des votants s'opposent à l'implantation prévue. Ils refusent que le village devienne " Jéhovah City, le Lourdes ou le Lisieux des Témoins ". Ceux-là peuvent bien faire miroiter " des perspectives d'extension économique ", les Deyvillois choisissent la tranquillité. "S'agrandir, pour quoi faire ? Mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres. Surtout si les autres, c'est eux", entend-on Georges Paulin, explique pourquoi: "Nous réclamons la dissolution de cette association dont les activités dépassent largement le cadre de la liberté d'expression. Partout, nous sommes critiqués, la seule possibilité de nous exprimer, c'est devant la justice ".
An nom da pèze et du flsc Voilà comment Deyvillers, sans l'avoir vraiment cherché, est devenu une sorte de laboratoire national. Les personnalités les plus en pointe dans la lutte anti-sectes viennent régulièrement soutenir les Vosgiens. Même le très sédentaire président du Sénat, Christian Poncelet, a cru bon de faire le voyage. A la même tribune, on a pu voir Michel Heinrich, le député-maire d'Épinal, soutenu par ses collègues Philippe Vuilque, des Ardennes ou Georges Fenech, du Rhône. "Solidarité, c'est normal, tout le pays est concerné ! " s'enthousiasme Frédéric Lejeune. Bon, l'union fait la force, mais gare à ne pas déraper. La liberté de penser, ça existe, en France ! JeanPierre Brard, conscient du danger, délivre le mode d'emploi: "On ne s'occupe ni de rite, ni de théologie.
Chacun fait ce qu'il veut tant qu'il ne franchit pas la ligne jauné. Or, concernant la réglementation sanitaire ou l'éducation, nos adversaires ont un rapport à la loi pour le moins étrange ".
Sans attendre l'issue - incertaine - des procédures judiciaires en cours, les tenaces villageois ont trouvé un nouvel angle d'attaque. Reçus au ministère des Finances, le 18 janvier, ils demandent au Trésor "de saisir le terrain en cause, pour éviter tout risque de solvabilité organisée ". Les Témoins de Jéhovah, en effet, n'ont toujours pas honoré une dette fiscale de 45 millions d'euros, confirmée par la Cour de Cassation en octobre 2004. " Ces contribuables ont déjà effectué quelques versements, nous avons pris toutes les garanties immobilières '; avance-t-on, embarrassé, du côté de Bercy. De là à voir dans cet arrangement à l'amiable un traitement de faveur... Alain Gest, député UMP de la Somme, pose carrément la question: "Comment expliquer à nos concitoyens que l'administration fiscale n'exige pas d'une organisation mondiale aussi riche le recouvrement de sa créance, alors qu'elle sait parfaite
ment le faire pour une simple contravention de stationnement ? ".
De leur virée dans la capitale, les Deyvillois sont donc rentrés plutôt confiants. Ce long et difficile combat s'achèvera, un jour, par un joyeux banquet sur la place du village. Les histoires d'Astérix finissent toujours comme ça, non ?
(') En 1995, la commission d'enquête parlementaire présidée par le député Alain Gest a classé les Témoins de Jéhovah parmi les sectes. Elle a aussi estimé que le patrimoine de ce mouvement, en France, s'élevait à 152 millions d'euros. Soit largement de quoi payer sa dette fiscale.