1 Descendant en droite ligne des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l'Empire romain et comptant quelque 255 millions de fidèles, l'Église orthodoxe est composée principalement par les Églises d'Orient. L'orthodoxie (la «foi droite») rejette l'autorité de Rome depuis le schisme de 1054, et chacune de ses entités se caractérise par une organisation locale indépendante et par des structures de type collégial.
C'est dans la Méditerranée orientale que se déroulèrent la plupart des grands événements chrétiens: dans cette région – où se tenaient, notamment, tous les conciles œcuméniques, au cours des huit premiers siècles de la chrétienté – le destin du christianisme fut déterminé par le transfert de la capitale impériale de Rome à Constantinople, en 320, par Constantin Ier.
Activités missionnaires de Constantinople
Des missionnaires originaires de Constantinople convertirent au christianisme les Slaves (les Bulgares, en 864; les Russes, en 988) ainsi que d'autres peuples d'Europe orientale. Ils traduisirent également l'Évangile et les textes liturgiques dans les langues vernaculaires utilisées dans ces pays. Ainsi, la liturgie, les coutumes et les rites de l'Église de Constantinople, restés à la base des structures et de l'éthique orthodoxes contemporaines, furent adoptés dans toute la région.
Rivalité entre Occident et Orient
L'évolution de l'Église orthodoxe ne suivit pas toujours celle du christianisme occidental: alors que celui-ci considérait le pape – l'évêque de Rome – comme l'héritier de l'apôtre Pierre et comme le chef de l'Église universelle, d'institution divine, les chrétiens orthodoxes le désignaient seulement comme «le premier parmi les patriarches» primus inter pares. Cette différence de vues, fondamentale, fut à l'origine de nombreux incidents et d'une grave incompréhension entre les deux courants.
Le schisme se fit progressivement. C'est au Xie siècle qu'éclata la première dissension: le 24 juillet 1054, le cardinal Humbert déposait sur l'autel de Sainte-Sophie, à Constantinople, l'acte par lequel Rome excommuniait le patriarche de Constantinople, Michel Keroularios. Le lendemain, une assemblée d'évêques, déniant au pape le droit d'intervenir sur les questions d'investiture, jetait le document romain au feu et excommuniait Humbert et sa suite. Par ailleurs, l'accumulation des divergences théologiques relatives à la procession du Saint-Esprit, à l'épiscopat, à la primauté de Rome et aux usages liturgiques aggrava l'opposition entre Constantinople et Rome.
Le sac de Constantinople, perpétré durant la Ive croisade, en 1204, ne fit qu'intensifier l'hostilité de l'Église orientale à l'égard de l'Église d'Occident. Or des tentatives de rapprochement se succédaient de part et d'autre. Au Iie concile de Lyon (1274), l'empereur d'Orient Michel VIII Paléologue fit signer, par calcul politique, une motion reconnaissant la primauté romaine, don’t on ne tint compte que durant huit ans. Le concile de Florence (1438-1439) proclama l'union des Églises, mais les communautés orthodoxes ne répondirent pas favorablement à cette initiative. En 1453, les Turcs s'emparaient de Constantinople et l'Église byzantine était asservie par l'Empire ottoman.
Le fossé ne cessa de s'agrandir entre l'Orient et l'Occident après le concile Vatican I (1869-1870), où l'infaillibilité du pape fut définie. Ce n'est qu'à partir du concile Vatican II (1962-1965) que s'esquissa une nouvelle tendance au rapprochement: en 1964, le patriarche Athênagoras et le pape Paul VI décidèrent de lever les anathèmes réciproques lancés en 1054.
Les divergences dogmatiques et rituelles
Les différences essentielles entre l'Église orthodoxe et l'Église catholique portent sur trois points principaux de doctrine.
Le filioque
Pour les orthodoxes, la seule profession de foi relative à la Trinité est le Credo de Nicée (325). L'Église orthodoxe confesse que l'Esprit saint procède seulement du Père par le Fils, contrairement à l'Église catholique romaine, qui, au VIIIe siècle, sous le règne du pape Léon III, sans consulter l'Église byzantine, introduisit la foi en l'Esprit procédant à la fois du Père et du Fils: filioque (le Credo en latin dit, à propos du Saint-Esprit: qui ex patre filioque procedit, «qui procède du Père et du Fils»). Ce fut l'occasion pour l'Orient de prendre conscience des différences doctrinales existant entre les deux traditions: selon l'une, seuls les conciles œcuméniques sont habilités à définir la foi; selon l'autre, en vigueur à Rome, une foi complémentaire de celle des conciles peut être définie par le pape.
L'autorité du pape
L'Orient chrétien refuse l'autorité juridictionnelle suprême du pape, défini par le concile Vatican I comme «infaillible» et «docteur suprême de la Vérité» mais a toujours admis sa primauté d'honneur. La conception orthodoxe en matière d'infaillibilité de foi, de dogme et de morale repose sur le concile œcuménique et local. Seule une telle assemblée d'évêques – une instance collégiale donc – peut engager définitivement la foi de toute l'Église.
L'Immaculée Conception
Elle est considérée par les orthodoxes comme une innovation doctrinale qui n'est pas nécessaire à la foi. La Vierge bénéficie de la rédemption, assurée par la mort et par la résurrection du Christ.
La discipline des Églises orientales admet le divorce, ainsi que le mariage des prêtres. Un homme peut se marier avant de devenir prêtre, mais non pas après avoir reçu le sacerdoce. Les prêtres veufs ne peuvent contracter de secondes noces. Les évêques sont choisis parmi les moines et les prêtres non mariés ou veufs.
La théologie orthodoxe
Loin d'être une doctrine abstraite, la théologie orthodoxe affirme avec force que l'homme est appelé à vivre la révélation par l'intermédiaire de Jésus-Christ. L'Évangile, source et base de toute connaissance de Dieu, permet de participer à l'existence divine. Le dogme défini par les conciles n'est pas dans une connaissance circonscrite, mais il ouvre la voie à la sanctification personnelle: «Le Credo ne vous appartient pas tant que vous ne l'avez pas vécu», disait à ses fidèles un évêque russe du XIXe siècle. Dieu a créé le monde et l'homme, mais celui-ci a refusé l'amour de son créateur. Déchu, il doit reconquérir librement, par l'intermédiaire du Christ, l'amour divin. Né du Saint-Esprit et de la Vierge, le Christ s'incarne pour reprendre sa création de l'intérieur. Par sa mort et sa résurrection, il anéantit les puissances infernales. En s'unissant à l'humanité, il opère une véritable re-création et rend l'homme porteur de Dieu et de son Esprit. Seul l'Esprit est donateur de vie et permet une authentique connaissance de Dieu. Par la foi, le repentir et la vie sacramentelle, l'homme peut ressentir cette présence de l'Esprit.
L'homme, ainsi restauré dans sa plénitude en Christ, devient personne irréductible, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. La nature divine lui permet une union toujours plus étroite avec Dieu. La personne vit en communion avec le Christ, ce qui exclut tout salut collectif, au profit d'un salut personnel.
L'Église offre les conditions nécessaires à cet épanouissement de l'homme en Christ, communion que les saints réalisent pleinement. Composée de pécheurs, l'Église empêche, par ses sacrements, la perdition de l'homme. L'Église n'est pas seulement la hiérarchie mais l'ensemble des baptisés. Corps mystique du Christ, elle se définit comme institution et comme lien de vie. Son unité repose sur sa connaissance juste du mystère de la Trinité et sur l'unicité de la confession de foi (orthodoxie). L'Esprit saint agit dans l'Église et lui communique la vérité, don’t évêques, pasteurs et docteurs sont responsables collégialement. Successeurs des apôtres, ils président des Églises particulières et en même temps assument la responsabilité de l'Église universelle lors des conciles locaux et œcuméniques.
Le culte orthodoxe
L'Église orthodoxe reconnaît les rites primitifs de l'Église chrétienne, les sacrements de l'Église catholique romaine (même si les petits enfants peuvent recevoir l'eucharistie et la confirmation), ainsi que l'épiscopat et la prêtrise, interprétés à la lumière de la succession apostolique.
Le monachisme, originaire de l'Orient chrétien (Égypte, Syrie, Cappadoce), est considéré par l'Église orthodoxe comme un sacerdoce prophétique: les moines manifestent l'action du Saint-Esprit à travers leur mode de vie. La république monachiste du mont Athos en Grèce est toujours considérée par les chrétiens orthodoxes comme un centre de vie spirituelle.
Les images
La tradition liturgique met l'accent sur l'intercession des saints. Après la destruction des images représentant le Christ et les saints, ordonnée en 730 par l'empereur Léon III, qui a ouvert la «querelle des images» (VIIIe-Ixe siècle) en interdisant radicalement le culte de ces objets dans l'Empire byzantin (querelle condamnée au concile de Nicée, en 787), les images ou icônes représentant le Christ, la Vierge Marie et les saints sont considérées comme des preuves visibles de l'incarnation humaine de Dieu en la personne de Jésus. La liturgie orthodoxe, connue sous le nom de «rite byzantin», a été traduite du grec en plusieurs langues, notamment en slavon, langue liturgique employée par l'Église orthodoxe russe. La liturgie est toujours chantée, et l'eucharistie distribuée sous les deux espèces (pain et vin).
La célébration cultuelle, centrée sur l'adoration de Marie en tant que Mère de Dieu, est essentielle dans la vie orthodoxe. L'église est le ciel sur la terre, elle anticipe la vie céleste. Image du monde, ses parties hautes – coupoles et voûtes – figurent le ciel, où resplendit la gloire du Christ sous forme réelle ou symbolique. Le sanctuaire, réservé à la célébration de la liturgie eucharistique (messe), représente le monde divin, et la nef le monde sensible: l'église est le lieu où s'opère l'union de tous les êtres avec Dieu.
Les fresques et les icônes décorent le temple en le remplissant de la «présence» de ceux qui sont figurés. L'icône est pour les orthodoxes un objet d'essence divine qui tient un grand rôle dans le culte. Partie inséparable de toute liturgie, elle reçoit des fidèles une vénération particulière. L'icône n'est pas un portrait: c'est le prototype de l'humanité céleste à venir. Représentation symbolique, elle manifeste les «sentiments affinés», en bannissant ce qui est charnel. L'artiste travaille surtout le regard du saint, l'expression de ses yeux toujours hiératique, lieu de la plus grande concentration spirituelle dans le visage humain. L'icône est éclairée de l'intérieur. La lumière rayonne du saint, lui-même illuminé par la divine lumière de Dieu, qui a transformé sa chair et permis à son âme de s'extérioriser.
L'office
Le cycle des offices religieux correspond à celui de l'Église catholique. La journée liturgique commence avec les vêpres et les complies, puis, au milieu de la nuit, est célébré l'office de minuit. Les matines ne sont pas séparées des laudes: elles forment un tout, suivi, surtout dans les monastères, de la divine liturgie (messe). Dans les paroisses, la liturgie est célébrée en général chaque dimanche (jour de la Résurrection) et les jours de grandes fêtes. Dans l'Église grecque, elle est précédée de matines, alors que la tradition russe chante les vêpres et les matines le samedi soir.
L'Église orthodoxe adopte en général une attitude ouverte à l'égard du mouvement œcuménique contemporain. Les Églises autocéphales ont rejoint, les unes après les autres, le Conseil œcuménique des Églises, fondé en 1948, sans avoir pour autant modifié leur propre conception de l'unité chrétienne. Les mesures prises récemment par l'Église romaine catholique ainsi que les décrets du concile Vatican II furent accueillis comme une base de travail prometteuse par l'Église orthodoxe. Cette réaction positive s'est concrétisée par de nombreuses rencontres entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athênagoras, ainsi que par le voyage du pape Jean-Paul II en Turquie, en 1979.
Les principales entités de l'Église orthodoxe
Les Églises autocéphales et les patriarcats ne reconnaissent pas de centre d'autorité mais adhèrent au Conseil œcuménique. Les patriarcats sont des Églises régionales.
Le patriarcat de Constantinople
Le patriarche de cette ville est appelé œcuménique, car il est le premier dans l'ordre de préséance. Élu par des métropolites, il est assisté par un synode de douze évêques. Outre la Turquie, le patriarcat de Constantinople exerce sa juridiction sur la Grèce du Nord, la Finlande et sur certains diocèses occidentaux et d'Amérique du Nord. Les monastères du mont Athos, haut lieu du monachisme orthodoxe, lui sont également rattachés.
Le patriarcat d'Alexandrie
Son autorité s'étend sur les orthodoxes d'Égypte (non monophysites) et d'Afrique centrale et orientale.
Le patriarcat d'Antioche
Siégeant à Damas (Syrie), il regroupe les chrétiens orthodoxes de Syrie et du Liban.
Le patriarcat de Jérusalem<
Fondé en 451, il a la garde des Lieux saints.
L'Église de Chypre
Cette Église autocéphale, fondée par l'apôtre Barnabé, est indépendante depuis 451.
L'Église russe
Indépendante depuis 1448, l'histoire de cette Église est fortement marquée par la lutte qui l'opposa à l'État pour conserver son indépendance. Le tsar Pierre le Grand abolit, en 1721, le patriarcat, qui ne fut rétabli qu'à la veille de la révolution de 1917. Résidant à Moscou, le patriarche est entouré d'un synode de six évêques, qui règle les affaires courantes de l'Église russe. La théologie est enseignée dans deux académies: à Saint-Pétersbourg et à Zagorsk.
D'autres Églises locales sont devenues indépendantes plus tard, comme les Églises grecque, roumaine, serbe, bulgare, géorgienne et, très récemment (1970), l'Église orthodoxe d'Amérique.
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nous avons pas encore la boucoup de orthodoxe qui sont pas noté
il dois y avoir vers les 263 millions
[orthodoxe] l'eglise la foie droite
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Le christianisme est une religion monothéiste et abrahamique, issue d'apôtres célébrant la vie et les enseignements de Jésus. Les chrétiens croient que Jésus de Nazareth est le Messie que prophétisait l'Ancien Testament, et, hormis quelques minorités, Fils de Dieu, ou Dieu incarner, néanmoins Prophete.
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