Mon message est long, je vous l'accorde mais prenez le temps de le lire svp...
j'ai l'impression qu'il y a une grosse incompréhension.
C'est probable, il est vrai que j'ai du mal à saisir votre enthousiasme face à la souffrance. Vous savez, contrairement à vous ( enfin je pense ) je suis en plein dans ma souffrance ce qui implique deux choses :
- Je parle en toute connaissance de cause, je suis sûr que beaucoup s'exprime sur le sujet sans savoir ce que peut être la véritable souffrance.
- Etant en plein dedans, je ne avoir un point de vue extérieur sur ma souffrance... difficile de pouvoir l'analyser, donc, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai fais appel à vous.
Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il ya incompréention. D'un coté, désolé de le dire, vous ne pouvez pas comprendre vraiment ce que je ressens à moins d'avoir vous aussi subit une souffrance importante ( être resté en dépression au moins un an ). Et d'un autre coté, je ne peux pas comprendre moi non plus car étant en plein dans ma souffrance, je ne peux avoir de point de vue extérieur. Je regarde les choses de l'intérieur et vous de l'extérieur. C'est comme un récipient, moi je vois ce qu'il ya dedans sans en voir l'aspect extérieur et vous vous voyez l'extérieur en essayant d'imaginer ce qu'il ya à l'interieur. Nous voyons les choses sous des angles différents.
Ca te regarde, mais qu'est-ce qui te blesse le plus dans cette histoire ? Je me trompe peut-être, mais je ne vois pas l'Amour de l'autre dans tes propos...
Alors, pour la petite histoire, et pour vous aider à mieux comprendre : Je suis Amoureux d'une fille depuis plus d'un an et demi. Cet Amour n'a jamais été réciproque ( et je ne l'ai su officiellement il ya seulement 6 mois ). Mais en Juin dernier, cette fille a déménagé et ne m'a plus jamais donné de ses nouvelles, depuis son absence me manque. Ca peut vous paraitre "bête" raconté comme cela, mais ça a pris une ampleur pas possible ! A cause de ça, ça a eu de très nombreuses conséquences ( isolement, aliénation, mal de vivre... ) des choses que vous ne pourrez de toute façon pas comprendre si vous ne les avez pas vécues !
Mais notre imperfection vient du mal
Ah... dans ce cas, oui, la souffrance provient du mal ! Mais je ne pense pas que l'on avait la même définition de la notion ( très abstraite, il faut le reconnaitre ) du mal ! D'où les divergences de points de vue... Mais tu as raison
La souffrance en général est liée au mal en général
Ah d'accord, tu parlais du mal en général et non pas d'un mal en particulier ? Dans ce cas, je te suis... et je comprend et approuve toute ta démonstration concernant le mal qui amène à la souffrance
Où vois-tu que la souffrance amène obligatoirement la tristesse
Oh, je crois en effet avoir oublié de donner une définition de la souffrance en début de topic. J'entend par souffrance une souffrance réelle, intense, longue, sérieuse, et notament d'une souffrance psychologique plus que physique, qui mêne à une dépression, et à se poser des questions sur la necessité et le sens de sa propre vie, donc un mal de pied ne rentre pas dans cette catégorie de souffrance, comme tu peux t'en douter. Car dans le cas où une femme est en train d'accoucher, c'est certe une souffrance intense, mais on souffre et on est heureux car on sait malgré tout que cette souffrance va nous méner à l'optention d'un 'pitit bou de chou'.
On peut très bien souffrir et être heureux
Donc oui, tout à fait d'accord dans ce cas là, pourquoi ? Parce que l'on souffre physiquement mais l'on est heureux psychologiquement. Mais dans mon cas de souffrance, et dans le cas de n'importe quel dépression, c'est impossible ! Si le mental ne va pas bien, comment être heureux, à moins d'être sado-maso... ? On ne peut pas bien vivre sa souffrance dans le cas d'une dépression, ou sinon je serais ravi que tu me dises comment ?
Et attention. Je ne dis pas être heureux de sa souffrance. Mais être heureux malgré sa souffrance et avec sa souffrance
Oui, c'est le cas de la femme qui accouche, elle est heureuse non pas de sa souffrance, mais du bébé qui va naître... mais pour le cas d'une dépression, j'ai du mal à voir comment ta théorie est adaptable...
Tu jalouses la joie des autres ? Hé bien justement, plutôt que de demander à être délivré de tes souffrances, si tu demandais à être délivré de ta jalousie pour la joie des autres ? Partager la joie des autres, ça s'apprend
Je ne sais pas si ça s'apprend. Si je me sens mal quand les autres sont heureux, que je me sens étrangé à eux et à leur joie, c'est psychologique. Je n'y peux rien... et c'est du point de vue de la psychanalise tout à fait compréensible. Pourquoi tu penses que les déprimés ( je ne parle que de ce type de souffrance ) s'isolent ? Car ils se sentent étrangés aux autres. Les autres sont heureux, et le déprimé est triste, ils ne peuvent vivre dans le même monde. Et il faut être délivré de ses souffrances pour être délivré de cette jalousie pour la joie des autres, et de ce refus de voir les autres. Il n'y a pas d'autres solutions, c'est ce que ma psychiatre m'a dit.
Ce qui est "amusant", c'est que voilà précisément un cas où un mal que tu commets (en toute charité fraternelle, la jalousie est objectivement un mal) entraîne pour toi une souffrance... A méditer, me semble-t-il...
Tu as raison. On avait pas la même définition du mal ( pour moi la jalousie n'était pas un mal mais juste une imperfection ) mais j'ai compris ton raisonnement. Je suis resté en fait dans le sens restreint du mot mal alors que toi tu as une vision plus général du terme. Donc, oui, tu as raison : le mal en général est responsable de la souffrance en général.
Ce fut long, très long, d'ailleurs je termine en précisant que je vais être hospitalisé demain ( à cause de ma souffrance, justement ) et que je ne pourrai ni répondre ni lire les messages pendant trois semaines à compté de demain midi ! Donc je vous dit à tous un grand Aurevoir et on se revoit dans 3 semaines. Restez tous dans la Paix du Christ mes frères