voir la fresque ainsi que d'autres dessins anciens représentant le "prophète" descendant aux enfers ou encore engueulé par sa femmeStéphane Bussard
Mercredi 5 avril 2006
S'il n'y avait pas eu l'affaire des caricatures de Mahomet, on en rirait. A Bologne, ces jours, ce ne sont pas les caricatures qui alimentent les débats de la trattoria, mais la Basilique San Petronio. Ou plus précisément la fresque de Giovanni de Modène, qui date du XVe siècle. Celle-ci illustre une scène de l'Enfer de Dante représentant le prophète Mahomet voué à l'enfer. Vu le contexte sémantique international, la réception de l'œuvre n'est aujourd'hui plus la même. La preuve? Depuis quelque temps, la basilique apparaît comme un camp retranché mieux protégé que le Pentagone. Des barrières empêchent tout accès à moins de cinq mètres. Des carabiniers et policiers ne cessent de patrouiller sur la Piazza Maggiore et autour de l'église pour s'assurer qu'il n'y a pas de danger d'acte terroriste contre le vénéré édifice.
Les mesures prises par le maire de Bologne ne relèvent pourtant pas de la phobie sécuritaire, qui pourrait servir à gagner quelques électeurs de plus d'ici aux élections législatives de dimanche et lundi prochains. Les menaces ont été réelles. Un Maghrébin arrêté en Grèce il y a quelques mois a en effet avoué qu'un attentat du Groupe salafiste pour la prédication et le combat pourrait être perpétré «dans une église d'une importante ville du centre-nord de l'Italie». Le procureur de Bologne se refuse toutefois à croire qu'il y a un lien entre cette menace d'attentat et les sept extrémistes islamistes arrêtés récemment et expulsés parce qu'ils préparaient des attentats entre Milan et Bologne dans la perspective des élections. En 2002, la fresque avait déjà provoqué quelques frayeurs. Un Italien et quatre Maghrébins avaient été arrêtés dans la basilique, soupçonnés de fomenter un acte terroriste.
Ces jours, l'affaire a été suffisamment sérieuse pour attirer Tahar Ben Jelloun. Dans son carnet de voyage, l'écrivain marocain note que Bologne est une ville «ouverte, hospitalière et généreuse». Mais en sortant de la prière du vendredi, les immigrés musulmans qu'il rencontre lui font remarquer qu'ils subissent les effets collatéraux de l'affaire de la fresque. Entre fresques et caricatures, la représentation devient un exercice à haut risque. Stéphane Bussard
Mercredi 5 avril 2006
S'il n'y avait pas eu l'affaire des caricatures de Mahomet, on en rirait. A Bologne, ces jours, ce ne sont pas les caricatures qui alimentent les débats de la trattoria, mais la Basilique San Petronio. Ou plus précisément la fresque de Giovanni de Modène, qui date du XVe siècle. Celle-ci illustre une scène de l'Enfer de Dante représentant le prophète Mahomet voué à l'enfer. Vu le contexte sémantique international, la réception de l'œuvre n'est aujourd'hui plus la même. La preuve? Depuis quelque temps, la basilique apparaît comme un camp retranché mieux protégé que le Pentagone. Des barrières empêchent tout accès à moins de cinq mètres. Des carabiniers et policiers ne cessent de patrouiller sur la Piazza Maggiore et autour de l'église pour s'assurer qu'il n'y a pas de danger d'acte terroriste contre le vénéré édifice.
Les mesures prises par le maire de Bologne ne relèvent pourtant pas de la phobie sécuritaire, qui pourrait servir à gagner quelques électeurs de plus d'ici aux élections législatives de dimanche et lundi prochains. Les menaces ont été réelles. Un Maghrébin arrêté en Grèce il y a quelques mois a en effet avoué qu'un attentat du Groupe salafiste pour la prédication et le combat pourrait être perpétré «dans une église d'une importante ville du centre-nord de l'Italie». Le procureur de Bologne se refuse toutefois à croire qu'il y a un lien entre cette menace d'attentat et les sept extrémistes islamistes arrêtés récemment et expulsés parce qu'ils préparaient des attentats entre Milan et Bologne dans la perspective des élections. En 2002, la fresque avait déjà provoqué quelques frayeurs. Un Italien et quatre Maghrébins avaient été arrêtés dans la basilique, soupçonnés de fomenter un acte terroriste.
Ces jours, l'affaire a été suffisamment sérieuse pour attirer Tahar Ben Jelloun. Dans son carnet de voyage, l'écrivain marocain note que Bologne est une ville «ouverte, hospitalière et généreuse». Mais en sortant de la prière du vendredi, les immigrés musulmans qu'il rencontre lui font remarquer qu'ils subissent les effets collatéraux de l'affaire de la fresque. Entre fresques et caricatures, la représentation devient un exercice à haut risque.
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