Plus d’un million d’esclaves Européens .....

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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Plus d’un million d’esclaves Européens .....

Ecrit le 12 mai06, 00:25

Message par Invité »

Dans la revue Histoire (n°295-février 2005) l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, professeur à l’Université de Bretagne-Sud (Lorient), nous rappelle qu’au XVIe siècle, les esclaves blancs, italiens ou espagnols, furent plus nombreux que les Africains déportés aux Amériques.

Il est vrai que jusqu’à présent, on ne savait pas grand-chose de la condition réelle de ces esclaves chrétiens dans les États barbaresques d’Afrique du Nord.

Grâce aux travaux de l’historien américain, Robert C. Davis (1), professeur d’histoire sociale italienne à l’université d'État de l’Ohio, qui a passé dix ans en Italie, on en sait un peu plus aujourd’hui.

Plus d’un million d’esclaves Européens
« Les causes de l’esclavage des chrétiens sont tour à tour mentionnées par Robert C. Davis : la Reconquista, le désir, de la part des musulmans, de prendre une revanche sur les croisades, l’appât du gain. Mais ce qui l’intéresse, c’est surtout la question des conditions de vie de ces esclaves. Une question qui fut l’un des thèmes porteurs de l’historiographie consacrée à l’esclavage américain, et que Robert C. Davis tente d’appliquer, ici, à l’esclavage musulman » note Olivier Pétré-Grenouilleau.

« Difficile d’estimer le nombre des esclaves blancs dans les pays barbaresques. On ne dispose que de données partielles, d’époques différentes, qu’il faut recouper avec soin. Parfois même se contenter de projections. Contre Fernand Braudel (2), qui en avait minimisé l’ampleur, tout ce travail conduit l’auteur à une nouvelle pesée du phénomène. Estimant à environ 15 % le taux de mortalité des esclaves déjà plus ou moins acclimatés à leur nouvelle condition, il évalue entre un million et 1 250 000 le nombre d’esclaves blancs détenus, entre 1530 et 1780, sur un territoire s’étendant de l’Algérie à la Libye actuelles. Au XVIe siècle, il y avait donc annuellement plus d’esclaves blancs razziés que d’Africains déportés aux Amériques ».

L’Italie, “ oeil de la chrétienté ”, fut sans doute le pays des bords de la Méditerranée le plus touché par les razzias barbaresques entre le XVIe et le XVIIIe siècle : « Des villages y furent sinistrés, des activités (comme la pêche) entravées, des esprits et des sociétés durablement secoués. La Méditerranée devenant “ la mer de la peur ”, nombre d’Italiens auraient alors délaissé les littoraux pour s’installer plus loin, vers l’intérieur. A propos des effets à long terme de ces razzias, l’auteur va jusqu’à parler de “ désastre social et psychologique ” – une question qui mériterait sans doute des études plus étoffées », écrit Olivier Pétré-Grenouilleau.

Plus de 90 % de ces esclaves étaient des hommes. Ils furent principalement affectés à de grands travaux, comme la construction de digues, de fortifications, de ports, etc. On leur confiait des tâches particulièrement dures : extraction de pierres, ramer aux galères, etc.

Cervantès, ancien esclave !

Aucun “code blanc” (à l’imitation du code noir appliqué aux Antilles) ne limitait le pouvoir du maître sur son esclave récalcitrant.

« Les captifs qui pouvaient faire l’objet d’une forte rançon échappaient vite à ces conditions d’existence. D’autres pouvaient être rachetés au bout de quelques années. Ce qui fut le cas de Miguel de Cervantès (1547-1616), l’auteur de Don Quichotte, esclave des Barbaresques entre 1571 et 1580. La chose devint théoriquement plus facile avec le temps, car des institutions religieuses spécialisées dans le rachat des captifs furent organisées de l’autre côté de la Méditerranée ; en Italie, des sommes importantes furent mobilisées pour le paiement des esclaves chrétiens. La durée de captivité s’étendait ainsi, dans nombre de cas, de cinq à douze ans au maximum. Le taux de mortalité, cependant, demeurait élevé. Beaucoup d’esclaves n’avaient donc que peu d’espoir de retourner, un jour, chez eux » conclut Olivier Pétré-Grenouilleau.

Les travaux de Robert C. Davis sur les conditions de vie de ces esclaves, dont aujourd’hui tout le monde a oublié l’existence, mériteraient incontestablement d’être mieux connus.

_

(1) Robert C. Davis, Christian Slaves, Muslim masters. White Slavery in the Mediterranean, The barbary coast and Italy, 1500-1800, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2003.

(2) Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949.

pétain

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Ecrit le 12 mai06, 03:29

Message par pétain »

Le débat n'a pas lieux d'être on se faut royalement des tés esclaves Européens !!! :evil:

ahasverus

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Ecrit le 12 mai06, 22:26

Message par ahasverus »

pétain a écrit :Le débat n'a pas lieux d'être on se faut royalement des tés esclaves Européens !!! :evil:
Ca c'est Rachel qui n'arrive pas a placer son couplet anti semite. :lol:
C'est fou comme ils ont la peau sensible des qu'on arrive avec des informations qui ne leur plaisent pas.

PIERROT

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Re: Plus d’un million d’esclaves Européens .....

Ecrit le 13 mai06, 01:07

Message par PIERROT »

Anonymous a écrit :Dans la revue Histoire (n°295-février 2005) l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, professeur à l’Université de Bretagne-Sud (Lorient), nous rappelle qu’au XVIe siècle, les esclaves blancs, italiens ou espagnols, furent plus nombreux que les Africains déportés aux Amériques.

Il est vrai que jusqu’à présent, on ne savait pas grand-chose de la condition réelle de ces esclaves chrétiens dans les États barbaresques d’Afrique du Nord.

Grâce aux travaux de l’historien américain, Robert C. Davis (1), professeur d’histoire sociale italienne à l’université d'État de l’Ohio, qui a passé dix ans en Italie, on en sait un peu plus aujourd’hui.

Plus d’un million d’esclaves Européens
« Les causes de l’esclavage des chrétiens sont tour à tour mentionnées par Robert C. Davis : la Reconquista, le désir, de la part des musulmans, de prendre une revanche sur les croisades, l’appât du gain. Mais ce qui l’intéresse, c’est surtout la question des conditions de vie de ces esclaves. Une question qui fut l’un des thèmes porteurs de l’historiographie consacrée à l’esclavage américain, et que Robert C. Davis tente d’appliquer, ici, à l’esclavage musulman » note Olivier Pétré-Grenouilleau.

« Difficile d’estimer le nombre des esclaves blancs dans les pays barbaresques. On ne dispose que de données partielles, d’époques différentes, qu’il faut recouper avec soin. Parfois même se contenter de projections. Contre Fernand Braudel (2), qui en avait minimisé l’ampleur, tout ce travail conduit l’auteur à une nouvelle pesée du phénomène. Estimant à environ 15 % le taux de mortalité des esclaves déjà plus ou moins acclimatés à leur nouvelle condition, il évalue entre un million et 1 250 000 le nombre d’esclaves blancs détenus, entre 1530 et 1780, sur un territoire s’étendant de l’Algérie à la Libye actuelles. Au XVIe siècle, il y avait donc annuellement plus d’esclaves blancs razziés que d’Africains déportés aux Amériques ».

L’Italie, “ oeil de la chrétienté ”, fut sans doute le pays des bords de la Méditerranée le plus touché par les razzias barbaresques entre le XVIe et le XVIIIe siècle : « Des villages y furent sinistrés, des activités (comme la pêche) entravées, des esprits et des sociétés durablement secoués. La Méditerranée devenant “ la mer de la peur ”, nombre d’Italiens auraient alors délaissé les littoraux pour s’installer plus loin, vers l’intérieur. A propos des effets à long terme de ces razzias, l’auteur va jusqu’à parler de “ désastre social et psychologique ” – une question qui mériterait sans doute des études plus étoffées », écrit Olivier Pétré-Grenouilleau.

Plus de 90 % de ces esclaves étaient des hommes. Ils furent principalement affectés à de grands travaux, comme la construction de digues, de fortifications, de ports, etc. On leur confiait des tâches particulièrement dures : extraction de pierres, ramer aux galères, etc.

Cervantès, ancien esclave !

Aucun “code blanc” (à l’imitation du code noir appliqué aux Antilles) ne limitait le pouvoir du maître sur son esclave récalcitrant.

« Les captifs qui pouvaient faire l’objet d’une forte rançon échappaient vite à ces conditions d’existence. D’autres pouvaient être rachetés au bout de quelques années. Ce qui fut le cas de Miguel de Cervantès (1547-1616), l’auteur de Don Quichotte, esclave des Barbaresques entre 1571 et 1580. La chose devint théoriquement plus facile avec le temps, car des institutions religieuses spécialisées dans le rachat des captifs furent organisées de l’autre côté de la Méditerranée ; en Italie, des sommes importantes furent mobilisées pour le paiement des esclaves chrétiens. La durée de captivité s’étendait ainsi, dans nombre de cas, de cinq à douze ans au maximum. Le taux de mortalité, cependant, demeurait élevé. Beaucoup d’esclaves n’avaient donc que peu d’espoir de retourner, un jour, chez eux » conclut Olivier Pétré-Grenouilleau.

Les travaux de Robert C. Davis sur les conditions de vie de ces esclaves, dont aujourd’hui tout le monde a oublié l’existence, mériteraient incontestablement d’être mieux connus.

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(1) Robert C. Davis, Christian Slaves, Muslim masters. White Slavery in the Mediterranean, The barbary coast and Italy, 1500-1800, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2003.

(2) Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, Armand Colin, 1949.

j'en ai marre des gens qui ne vivent que dans le passé
Préparez l'avenir , vous vous sentirez plus utiles

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