Le Vatican et l’Église allemande divisés

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medico

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Le Vatican et l’Église allemande divisés

Ecrit le 07 juin06, 05:06

Message par medico »

Le Vatican et l’Église allemande divisés

Le Vatican remet en cause la position des évêques allemands, pour qui la procédure officielle de « sortie de l’Église », nécessaire pour cesser de payer l’impôt religieux, équivaut à une rupture avec l’Église

Pour cesser d’être redevable de l’impôt ecclésiastique (Kirchensteuer), le contribuable allemand – qu’il soit catholique ou protestant – doit entamer auprès des services d’état-civil une procédure dite de «sortie de l’Église» (Kirchenaustritt). Doit-il être pour autant exclu de la communauté et des sacrements par les autorités religieuses ? Le mouvement catholique critique «Wir sind Kirche» (Nous sommes l’Église) vient de relancer le débat en rendant publique une lettre du Vatican. Ce document, resté secret jusqu’ici, entend clarifier les choses en effectuant une distinction entre cette simple « tradition du droit allemand », et la notion canonique d’« acte formel de défection de l’Église catholique ».

La lettre du Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, datée du 13 mars et signée par le cardinal Julian Herranz (avec approbation de Benoît XVI), précise qu’il ne suffit pas qu’un nom soit rayé de la liste des membres de communautés chrétiennes dressée par les autorités civiles, pour considérer qu’un fidèle est dorénavant placé « hors de l’Église ».

Elle énumère trois conditions pour que la « défection de l’Église », au sens juridique, soit effective : « la décision personnelle, intime, de quitter l’Église » ; la concrétisation et l’affirmation publique de cette décision ; l’enregistrement et l’acception de cette décision par les autorités religieuses et non par les autorités civiles. « L’acte légal et administratif de sortie de l’Église », insiste le Vatican, ne constitue pas en soi un « acte de rupture avec l’Église » au sens du droit canonique : « La volonté de rester membre de la communauté des croyants peut même avoir été préservée chez celui qui vient de l’accomplir. »
Un fidèle « sorti de l’Église » doit rester un catholique

En Allemagne, c’est l’état-civil qui tient à jour la liste des membres des communautés religieuses. Les services publics se chargent de prélever directement l’impôt ecclésiastique dont bénéficient ensuite les Églises protestantes et catholiques. Ce sont par conséquent les services de l’état-civil ou du tribunal de première instance qui transmettent aux autorités religieuses une décision de « sortie de l’Église » qui leur a été notifiée.

Celles-ci prennent ensuite les mesures qu’elles jugent appropriées. La lettre romaine – adressée, à la demande de Benoît XVI, à tous les présidents des conférences des évêques du monde – devrait faire cesser la menace d’exclusion des sacrements ou de refus d’enterrement religieux qui plane sur toute personne souhaitant « sortir de l’Église » selon la procédure civile.

Le Vatican avait déjà attiré l’attention des évêques allemands sur ces questions dans un courrier du 3 mai 2005 à Mgr Gerhard Müller, évêque de Ratisbonne. Il y soulignait qu’un fidèle « sorti de l’Église » doit rester considéré comme un catholique et pouvoir toujours, par exemple, être marié religieusement par un prêtre. Selon le canoniste Klaus Lüdicke, ce document visait simplement à résoudre la question du mariage après « sortie de l’Église » ; mais, pour d’autres experts, il était « explosif », car, assurait l’un d’entre eux, « c’est une bombe contre le système des impôts religieux ».
Les évêques inversent les arguments de Rome dans un document

L’accélération de cette affaire s’explique surtout par une déclaration de l’épiscopat le 24 avril, cherchant à concilier la « tradition allemande » avec les interprétations du Vatican. Signé par Mgr Müller, ce document affirme que la position romaine n’affecte en rien « les règles officielles de sortie de l’Église ancrées dans la tradition du droit allemand ». Cette déclaration se réfère à une interprétation qui faisait jurisprudence, un acte des évêques daté du 15 février 1937 et disant que la « sortie de l’Église » constitue une rupture publique et officielle d’avec l’Église : «Après notification aux autorités religieuses, elle figure au registre des baptêmes, et correspond donc en fait à une rupture au sens du droit canonique.»

La même déclaration d’avril dernier cite explicitement la question de l’impôt ecclésiastique, dont le refus signifie que l’on « se soustrait au devoir de contribution de solidarité indispensable aux besoins de l’Église ». Quiconque a choisi cette démarche perdrait donc toute appartenance à la communauté religieuse et tout droit aux sacrements.

« L’impôt ecclésiastique est une contribution douloureuse au bien être de l’Église, résume Siegrid Grabmeier, porte-parole de "Wir sind Kirche". Par crainte, les évêques ne répondent pas à la lettre du Vatican en ouvrant une discussion au sein de la communauté chrétienne sur le nouveau contexte ainsi créé, mais publient un document qui inverse les arguments de Rome et veut donner l’impression que tout va continuer comme avant en Allemagne. » Le Vatican ne voit clairement pas les choses du même œil. L’affaire étant devenue publique, il faudra trancher entre les deux interprétations du droit.

Michel VERRIER à Berlin

***
LES CHIFFRES DE L’IMPOT ECCLÉSIASTIQUE

27 millions de catholiques et 26,8 millions de protestants étaient recensés sur les listes de l’état-civil en 2004 en Allemagne, à côté de 3,2 millions de musulmans, 920 000 orthodoxes et 166 000 juifs.

1,78 millions de catholiques sont « sortis de l’Église » depuis 1990 pour échapper à l’impôt ecclésiastique : 143 500 en 1990, 192 766 en 1992, 168 244 en 1995. 141 567 protestants ont effectué cette démarche en 2004, et 101 252 catholiques.

Ce choix tient autant, ces dernières années, à la baisse des revenus des ménages qu’aux désaccords de contribuables avec l’usage que font de leurs deniers les autorités religieuses. L’impôt s’élève en effet en moyenne à 9 % du revenu imposable.

L’Eglise catholique en a tiré un revenu de 4,1 milliards d’euros en 2002, l’Église protestante de 4,3 milliards d’euros. Ces sommes sont affectées à 60 à 70 % pour couvrir les frais de personnel (agents pastoraux et employés des institutions sociales tenues par les Églises), 10% pour les frais de bâtiments, 10 à 20% pour les frais des écoles ou des centres sociaux et médicaux.










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Ecrit le 08 juin06, 19:29

Message par medico »

ont comprend pourquoi un si grand nombre se font rayer des registres
car en plus il faut aussi donner des dons.
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Agnos

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Ecrit le 08 juin06, 19:51

Message par Agnos »

Oui, la fiscalité est assez spéciale en allemagne, et la séparation entre l'état et l'église est un mythe. La religion figure sur les papiers officiels, et l'église prend sa part à la "source", sur les salaires. La religion est enseignée à l'école, comme les maths ou les langues.

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Ecrit le 09 juin06, 23:52

Message par Mickael_Keul »

Agnos a écrit :Oui, la fiscalité est assez spéciale en allemagne, et la séparation entre l'état et l'église est un mythe. La religion figure sur les papiers officiels, et l'église prend sa part à la "source", sur les salaires. La religion est enseignée à l'école, comme les maths ou les langues.

ben non, justement la séparation est effective, ce qui n'est pas le cas en Be ou l'Etat paie les prêtres et la réparation des églises . Donc, chaque belge paie, à travers ses impôts pour (tous) les lieux de culte
Il est donc plus normal que les catholiques paient pour les églises, les musulmans pour les mosquées etc..

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