Ils seraient étonnes d’apprendre que le dogme du coran Incréé est en fait le résultat d’une bataille théologique qui a eu lieu 300 ans apres la mort de Mohammed et d’une décision du calife de donner raison a un party qu’a l’autre
Dans un article très bien détaille « Homme, Nature et Droit dans la philosophie juridique musulmane » http://www.direito.up.pt/IJI/Cadernos%2 ... allala.htm
L’auteur explique la divergence entre les Mu’tazilites (les rationalistes) et les Ashra’ ites (les volontaristes ou traditionalistes)
Les Mu’tazilites défendent l’idée selon laquelle le Coran serait un Livre créé. A la différence de Dieu, il n’est pas éternel. Ainsi, bien que contenant un message universel adressé à tous les peuples et appelé à être valable pour toute époque, le Coran a été concu d’une manière à ce qu’il corresponde surtout aux attentes et aux circonstances de la vie des arabes au moment de la descente de la Révélation, c. a.d au VII siècle. Une telle approche permet une certaine autonomie par rapport au texte du Coran et implique la nécessité de ne pas l’interpréter littéralement. Pour que le message puisse rester valable pour tous les temps malgré les changements et l’évolution des mœurs et des coutumes et des attentes de l’Homme, il est aberrant de rester cantonné à la lettre même du texte qui, elle, est dédiée à un peuple bien déterminé avec une certaine mentalité.
En revanche, les Ashra’ites défendent la thèse de l’éternité du Coran. Lorsque cette thèse a bénéficié du sceau et de l’approbation du calife abbasside à la fin de la « Mihna », (l’inquisition dirigée contre les ennemis des Mu’tazilites et du rationalisme,) « la doctrine de l’éternité et de la perfection ou du caractère inimitable du Coran a contribué à étendre son influence dans la vie et dans la culture islamiques. Il est devenu la première source du Droit islamique, la sharia « règles dégagées du Coran » a fini par être considérée comme éternelle ». « Il va de soi que la thèse qui fait du Coran un attribut de Dieu incréé renforce davantage l’attitude positiviste volontariste de l’interprète de ce texte divin
Estimer que le Coran est un texte créé libère les croyants de sa lettre et permet de lui faire subir des analyses historiques et critiques pour distinguer ce qui relève des dogmes et de la substance même de la foi musulmane de ce qui n’a été qu’une réponse ponctuelle à des difficultés qui ont surgi au moment de la Révélation et auxquelles le Prophète devait répondre.