Didier, ta première erreur consiste à prendre les chapitres 38 et 39 d'Ezéchiel comme étant une prophétie devant ce produire au "grand jour de la colère de Dieu". Il est évident que ce n'est absolument pas le cas
Cette prophétie ne s'est pas accomplie lors du retour des juifs dans leur pays, en 537 av. n. ère. Rien dans l'histoire relative à cette époque ne permet de penser que "Gog" ainsi que "les peuples" qui sont avec lui menèrent une campagne militaire contre le reste juif, rescapé de l'exil à Babylone (Ez. 39:1,4). Cette prophétie s'accomplit donc au delà du cadre historique de la nation d'Israël. Ez. 39:17-20 trouve son accomplissement dans les évènements qui se produisent lors de la guerre que mène Jésus contre ses ennemis, comme le montre clairement Révélation 19:17,18.
Combien de fois parle t-on d'Israël dans ces passages ? Israël serait-il devenu le monde entier ?
Dans la prophétie d'Ezékiel, "Israël" figure "un peuple réuni d'entre les nations", le "peuple" à qui cette invitation pressante est lancée: "
Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir [votre part] de ses plaies" - Rév. 18:4; Ez. 38:8,12. Ce peuple comprend bien évidemment le reste des Israëlites spirituels qui, dans la "période finale des jours" doit sortir de "Babylone la Grande". Il comprend également la "grande foule" qui lui est associée. Qu'Israël puisse figurer les humains qui bénéficieront des bénédictions divines sous l'administration du royaume messianique, cela ressort de la vision qu'Ezékiel reçut à propos de Jérusalem, du temple, et du "pays" qui serait partagé par les 12 tribus (Ez. Chap. 47 et 48). Tout comme dans le cas d'Ez. 38 et 39, cette vision prophétique a une portée qui dépasse le cadre historique de la nation d'Israël, comme le montre à l'évidence Révélation 22:1,2.
Est ce que ceux qui seront sauvés vivront si paisiblement en sécurité avant que la fin ne viennent ? C'est tout à fait contraire à l'esprit que l'on retrouve dans la révélation de Jean.
La "grande foule" et le reste des Israëlites spirituels vivent paisiblement, "en sécurité", car ils ne craignent pas l'adversité, ni les manoeuvres malveillantes orchestrées par leurs ennemis. En fait, "
ils n'ont pas aimé leurs âmes, même face à la mort", et ils manifestent "
l'endurance et la foi" nécessaires pour garder une entière confiance dans le Dieu de leur salut (Rév. 12:11; 13:10). Ils suivent la recommandation de leur Maître: "
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne faiblisse de peur" - Jean 14:27
(Ez. 39:7) Je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d’Israël, Et je ne laisserai plus profaner mon saint nom; Et les nations sauront que je suis l’Eternel, Le Saint en Israël.
Si Israël préfigure ceux qui seront sauvés, pourquoi Dieu a t-il besoin de faire connaître son nom au milieu d'eux. Ca devrait déjà être le cas n'est ce pas ? Et ça veut aussi dire qu'ils avaient profané son nom avant.
Le nom de Dieu fût "profané" lorsque le peuple antique d'Israël fut emmené en exil à Babylone. "
Ils sont donc venus chez les nations où ils sont venus, et on a alors profané mon saint nom en disant à leur sujet : ‘ Ceux-là sont le peuple de Jéhovah ; de son pays ils sont sortis" - Ez. 36:20. Israël avait profané le "saint nom" de Dieu, en ce que la punition que lui avait infligée ce dernier l'avait emmené en exil en dehors de son pays, en territoire profane. Cela était la juste conséquence de ses actes d'idôlatrie et de rébellion. Pareillement, le reste des Israëlites spirituels qui vit dans la "période finale des jours" a eu besoin d'être "purifié" pour pouvoir présenter à Jéhovah "une offrande avec justice" (Malaki 2:3). Ces Israëlites ont dû sortir de Babylone la Grande, et se débarrasser de certaines de ses pratiques religieuses qui profanaient le saint nom de leur Dieu (Rév. 18:4). Ils ont compris toute la valeur de l'exhortation rapportée par Paul: "
nous sommes un temple d’un Dieu vivant ; comme Dieu a dit : “ Je résiderai parmi eux et je marcherai parmi [eux], et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. ” “ C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit Jéhovah, et cessez de toucher la chose impure ” ; “ et je vous accueillerai. ” “ Et je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit Jéhovah le Tout-Puissant" - 2 Co. 6:16-18
En quel sens Jéhovah ferait-il "connaître" son saint nom au milieu du peuple d'Israël (Ez. 39:7)?
Lorsque les fils d'Israël étaient en captivité sous le joug égyptien, ils "connaissaient" le nom de Jéhovah avant même d'être libérés (Exode 3:13,14). Pourtant, ce n'est que lorsqu'ils sortirent d'Egypte qu'ils "connurent" réellement la signification du nom de leur Dieu: "
Et je me suis mis à agir à cause de mon nom, pour qu’[il] ne soit pas profané sous les yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, parce que je m’étais fait connaître à eux sous leurs yeux en les faisant sortir du pays d’Égypte" - Ez. 20:9. Le nom "Jéhovah" signifie "Il fait devenir" (forme causative du verbe
hayah ). Il emporte l'idée d'un Dieu qui agit pour faire devenir réalité les choses qu'il annonce, pour accomplir son dessein. Cela explique d'ailleurs pourquoi Abraham, Isaac et Jacob ne connaissaient pas Dieu 'en ce qui concerne son nom de Jéhovah' , bien qu'ils faisaient régulièrement usage de ce nom (Ex. 6:3; Gen. 12:8; 26:25). Ainsi donc, connaître le nom de Dieu impliquait beaucoup plus que le simple fait de savoir que Dieu s'appelait Jéhovah. L'"Israël", dont parle la prophétie d'Ez. chap. 38,39, en viendrait à connaître Dieu, ou son saint nom, dans le sens où celui-ci interviendrait en sa faveur, le protégeant contre l'attaque de "Gog", réalisant ainsi, comme à l'époque de Moïse, toutes les promesses qu'il avait faites de libérer son peuple.
Maintenant, en dehors de la prophétie d'Ez. 38,39, qui à l'évidence s'accomplit lors du "grand jour" de la colère de Dieu, d'autres passages des Ecritures montrent clairement que des survivants à la "grande tribulation" resteront sur la terre pour y vivre éternellement.
Par exemple, Is. 65:17-19 se rapporte sans nul doute aux bénédictions dont il est question en Révélation 21:1-4. Le prophète Isaïe décrit avec force les conditions paradisiaques qui règneront sur la terre sous l'administration du royaume messianique:
"“
Il n’y aura plus de ce lieu de nourrisson de peu de jours, ni de vieillard qui n’accomplisse pas ses jours ; car on mourra étant [encore] un garçon, bien qu’âgé de cent ans ; quant au pécheur, bien qu’âgé de cent ans, on appellera le mal sur lui. Oui, ils bâtiront des maisons et [les] habiteront ; oui, ils planteront des vignes et mangeront [leurs] fruits. Ils ne bâtiront pas pour qu’un autre habite, ils ne planteront pas pour qu’un autre mange. Car les jours de mon peuple seront comme les jours d’un arbre ; et ceux que j’ai choisis profiteront pleinement de l’œuvre de leurs mains. Ils ne peineront pas pour rien, ils n’auront pas des enfants pour le trouble ; car ils sont la descendance composée des bénis de Jéhovah, et leur lignée avec eux. Et vraiment il arrivera ceci : avant qu’ils crient, moi je répondrai ; alors qu’ils parleront encore, moi j’entendrai.
“ Le loup et l’agneau pâtureront comme un seul, le lion mangera de la paille comme le taureau ; quant au serpent, sa nourriture sera la poussière. On ne fera pas de mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte ”, a dit Jéhovah." - Is. 65:20-25
Qui douterait de l'accomplissement
terrestre de cette prophétie? Se pourrait-il toutefois que ceux dont il est question ici soient tout simplement les humains qui ressusciteront sur la terre, sous la domination du royaume de Dieu? Non, car Isaïe précise qu'ils "
n'auront pas des enfants pour le trouble; car ils sont la descendance composée des bénis de Jéhovah, et leur lignée ["rejetons"-
TOB; "descendance" -
Jé]
avec eux". Les humains qui jouiront de ces bénédictions dans le paradis terrestre à venir, la "nouvelle terre" dont parle le prophète auparavant (verset 17), auront une "lignée", ou progéniture, qui leur apportera, non pas le "trouble", mais une grande bénédiction . Peut-on penser que les humains ressuscités sur la terre seront en mesure d' "
enfanter" alors que Jésus a bien précisé qu' "
à la résurrection les hommes ne se marient pas et les femmes ne sont pas données en mariage, mais ils sont comme des anges dans le ciel" (Mat. 22:30)? Non, les hommes et les femmes dont il est question dans la prophétie d'Is. 65:23 sont des humains qui vivront sur la terre, non parce qu'ils auront été ressuscités, mais parce qu'ils auront survécu à la "grande tribulation" qui doit précéder l'instauration d'un paradis terrestre.
Bien cordialement,
Didier