http://www.tunecity.net/IMG/jpg/Hanouka_1_.jpg
Nous sommes au deuxième siècle avant l'ère chrétienne. La Judée, qui avait été conquise par Alexandre le Grand, est aux mains des Séleucides. Sa position stratégique au carrefour de l'Asie et de l'Afrique fait d'elle un enjeu vital dans la lutte entre les Ptolémées d'Egypte et les Séleucides gréco-syriens. Par ailleurs, la population subit l'influence grandissante de la culture hellénistique qui fait de nombreuses émules au sein de la jeunesse.
La menace de destruction physique et culturelle est donc contenue à grande peine par les tenants de la tradition hébraïque. C'est à cette époque que le roi Antiochus IV Epiphane décide l'acculturation forcée des juifs. Il interdit l'étude de la Torah, la pratique de la circoncision, le respect du Chabbat. Par ailleurs, tout est mis en œuvre pour helléniser la population. Nombreux sont ceux qui prennent des noms grecs ou se marient avec des non-juives. Cette tendance se retrouve aussi parmi le clergé où des prêtres se font les complices de l'occupant pour piller le trésor du Temple.
C'est de Modine, un petit village de Judée, que le Grand-Prêtre Mattathias va lancer la révolte. Suivi par ses cinq fils dont Judah, qui sera un temps le chef militaire, la rébellion va se propager à travers toute la Judée. Les Syriens envoient des armées de plus en plus nombreuses et puissantes, mais ils sont à chaque fois défaits par les Maccabées qui gagnent de plus en plus de terrain.
En l'an 164 avant JC, ceux-ci pénètrent finalement dans Jérusalem. Ils trouvent le Temple souillé, saccagé et pillé. Ne perdant pas de temps, ils le nettoient et le restaurent. Ils fabriquent un nouveau Candélabre, et le 25 du mois de Kislev, ils inaugurent le Temple réhabilité.
Mais lorsqu'il veulent allumer la Menora, ils ne trouvent qu'une petite fiole d'huile d'olive pure portant le sceau du Grand-Prêtre. Elle est tout juste suffisante pour blûler un jour, alors qu'il en faut huit pour se procurer une huile conforme. Et là, Ô miracle, la Menora brûle huit jours, sans s'éteindre.
Ce miracle est célébré et remis à l'honneur tous les ans par le peuple juif à 'Hanoucca, une fête non-chômée qui dure huit jours pendant lesquelles on allume un chandelier à huit branches (plus une pour le Chamach qui sert à allumer les autres bougies). On récite des prières de louanges et remerciements supplémentaires.
D'autres coutumes sont également liées à cette fête : jouer à la toupie (où sont gravées certaines lettres hébraïques), donner de l'argent aux enfants ('Hanoucca Guelt en Yddish) et manger des aliments frits dans l'huile comme des beignets ou les latkès (beignets de pomme de terre)
Hanouka !
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Le Judaisme se fonde sur le culte du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu (YHWH) et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.
Le Judaisme se fonde sur le culte du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. la foi des anciens Israélites et de leurs descendants, les Juifs, serait basée sur une alliance contractée entre Dieu (YHWH) et Abraham, qui aurait ensuite été renouvelée entre Dieu et Moïse.
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Ecrit le 13 déc.06, 10:42- Sarah
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Histoire, Us et Coutumes en Alsace
Grand Rabbin Max Warschawski
Hanouka, fête des lumières ou fête de la dédicace (du Temple de Jérusalem) n'est pas comme les autres fêtes, d'institution biblique. Elle date de l'époque du second Temple et commémore la victoire de Juda l'Hasmonéen (Juda Maccabée) sur les troupes syriennes d'Antiochus Epiphane. Celui-ci, maître de la Judée, avait interdit la pratique de la religion juive, en vue d'unifier tout son royaume par une croyance et une pratique commune : celle du polythéisme grec. Un soulèvement populaire s'ensuivit, qui permit aux insurgés de reprendre Jérusalem et le Temple, profané par les troupes païennes.
Pour rappeler cet épisode de notre histoire - triomphe du spirituel sur le matériel-, fut instituée la fête de Hanouka. Ce n'est pas une fête chômée comme les cinq fêtes mentionnées par la Torah, durant lesquelles le travail est interdit. La seule obligation que nous ayons est d'allumer des lumières huit jours durant, la lumière étant le symbole de la spiritualité.
Hanouka se célèbre du 25 kislev au 2 tebeth et se situe en général en décembre (le christianisme a-t-il repris la date du 25 pour en faire la Nativité ?).
L'allumage des lumières :
Le Traité Shabath rapporte un débat entre diverses écoles sur la manière de procéder à l'allumage.. Selon une première opinion, on se contente d'allumer chaque soir, pendant les huit jours, une lumière par famille ! Une autre opinion demande qu'on allume une lumière pour chaque personne de la famille.
Hanouka rappelle aussi un miracle qui a permis qu'au Temple de Jérusalem une fiole d'huile pure (non souillée par les païens d'Antiochus), qui ne contenait que de quoi alimenter le chandelier du Temple pour un jour, a pu le faire huit jours durant !
Aussi avait-on adopté une troisième opinion : allumer une lumière le premier soir et augmenter d'une lumière chaque soir, pour arriver le huitième soir à l'illumination de tout le chandelier; car le miracle de l'huile grandissait chaque jour.
En Alsace, chaque homme de la famille allume sur son chandelier (la Menora ou 'Hanoukia) les lumières de la fête (un chandelier à huit branches, avec une neuvième, servant à l'allumage, appelée Shamash). La mitzva est d'allumer avec de l'huile (de préférence l'huile d'olive) comme au Temple de Jérusalem.
Il existait en Alsace des 'Hanoukioth à 2 ou 3 étages, ce qui prouve que non seulement le chef de famille mais aussi ses enfants allumaient chacun leurs lumières. Dans beaucoup de familles on se sert de bougies à la place de l'huile. L'allumage est accompagné par un chant populaire, Maoz Tsour, dont l'air s'est répandu dans de nombreuses communautés, même non ashkenazes. Ce chant rappelle les diverses époques de l'histoire d'Israël et leurs épreuves, depuis l'esclavage d'Egypte, l'exil de Babylone, la fête de Pourim, pour en arriver à Hanouka.
La tradition du judaïsme rhénan ou ashkenaze, intercalle, les Shabath particuliers, ou lors des fêtes, des Pioutim (compositions poétiques datant pour la plupart du Moyen-Age). Le Shabath de Hanouka, un de ces Pioutim, Shené zeitim ("Les deux oliviers", allusion à un texte de Zacharie) est également très populaire en Alsace grâce à son air dont le refrain est repris en coeur par les fidèles.
Coutumes familiales à Hanouka
'Hanikégeld (l'argent de 'Hanouka)
Depuis fort longtemps, on donnait le soir de 'Hanouka, des pièces d'argent aux enfants pour marquer la joie de la fête. De nos jours, on leur offre des cadeaux et certaines familles répartissent ces cadeaux sur tous les soirs de la fête.
Trenderlé (la toupie de 'Hanouka)
Ce jeu (une toupie à quatre faces), est réservé pour la fête de Hanouka. Elle porte une lettre hébraïque sur chacune des faces.
N (noûn) pour nichts, "rien" - c'est à dire : "ne prends rien" ;
G (guimel) pour ganz, "tout" - c'est à dire "prends le tout" ;
H (hé) pour halb, "la moitié" - c'est à dire : "prends la moitié" ;
Sh (shîn) pour stellen, "placé" - c'est à dire : "ajoute à la cagnotte".
Les quatre lettres forment aussi les initiales de la phrase "NES GADOL HAYA SHAM", "un grand miracle s'est produit là-bas (en Israël)". En Israël, on a remplacé le shîn par un pé, "un grand miracle s'est produit PO", "ici".
Klopfess
Les soirs de 'Hanouka pendant que les enfants font tourner leur toupie, les adultes jouent au Klopfess, un jeu de cartes, auquel participe la famille entière. Ce jeu, auquel s'associent même ceux qui tout au long de l'année ne touchent pas à une carte, est peut-être la survivance d'un passé lointain. Ceux qui passaient leurs soirées et même leurs nuits à l'étude, interrompaient l'étude les soirs de Noël et de la Saint Sylvestre. La nuit de Noël était appelée Nittelnacht (du mot Natalité). Hanouka coïncidait souvent avec la fête de Noël. On craignait ce soir que certains voisins, avinés, à la suite des agapes (ou parfois excités par des sermons antisémites de la messe de Minuit) ne viennent maltraiter leurs concitoyens juifs. Il fallait donc être prêt à se défendre et pour éviter de s'endormir ou de se laisser trop passionner par l'étude, on passait la soirée à jouer. Les dangers d'attaques antisémites ont heureusement disparu ; la coutume du jeu est restée.
Aliments de Hanouka :
La fête de Hanouka étant liée à l'huile du Candélabre du Temple, la coutume, dans la plupart des communautés, voulait que l'on mange des aliments frits à l'huile : en particulier des beignets, ou des croquettes de pommes de terre. Cette coutume, très prisée en Israël, est inconnue en Alsace, les beignets étant réservés à Pourim (PurimKichlich).
Dans nos régions, on mange à Hanouka du Houttzelwecke (ou Béréwecke) qui n'est pas spécifiquement un aliment juif. C'est un gâteau fabriqué avec toutes sortes de fruits séchés, d'amandes et autres graines, raisins secs et surtout de poires séchées, Houtzel.
Préparatifs de Pessah
: Les Juifs en Alsace (probablement ailleurs également) gavaient des oies ou les achetaient chez les paysans, la période de Hanouka étant la saison des oies grasses !
On les faisait abattre chez le Sho'heth puis, dans la cuisine débarrassée de tout 'hametz, on préparait ces oies pour le Pessa'h suivant : on faisait fondre la graisse dans laquelle on conservait les cuisses et la poitrine de l'oie. Le reste, carcasse, ailes et les graillons (les grives) était consommé à Hanouka ! Le foie était parfois réservé pour Pourim, lorsqu'on ne le vendait pas à une famille plus fortunée (dans ce cas, le prix de revient de l'oie était moins élevé). Enfin, pourquoi ne pas le consommer à Hanouka même ?
Et maintenant bon appétit !
Grand Rabbin Max Warschawski
Hanouka, fête des lumières ou fête de la dédicace (du Temple de Jérusalem) n'est pas comme les autres fêtes, d'institution biblique. Elle date de l'époque du second Temple et commémore la victoire de Juda l'Hasmonéen (Juda Maccabée) sur les troupes syriennes d'Antiochus Epiphane. Celui-ci, maître de la Judée, avait interdit la pratique de la religion juive, en vue d'unifier tout son royaume par une croyance et une pratique commune : celle du polythéisme grec. Un soulèvement populaire s'ensuivit, qui permit aux insurgés de reprendre Jérusalem et le Temple, profané par les troupes païennes.
Pour rappeler cet épisode de notre histoire - triomphe du spirituel sur le matériel-, fut instituée la fête de Hanouka. Ce n'est pas une fête chômée comme les cinq fêtes mentionnées par la Torah, durant lesquelles le travail est interdit. La seule obligation que nous ayons est d'allumer des lumières huit jours durant, la lumière étant le symbole de la spiritualité.
Hanouka se célèbre du 25 kislev au 2 tebeth et se situe en général en décembre (le christianisme a-t-il repris la date du 25 pour en faire la Nativité ?).
L'allumage des lumières :
Le Traité Shabath rapporte un débat entre diverses écoles sur la manière de procéder à l'allumage.. Selon une première opinion, on se contente d'allumer chaque soir, pendant les huit jours, une lumière par famille ! Une autre opinion demande qu'on allume une lumière pour chaque personne de la famille.
Hanouka rappelle aussi un miracle qui a permis qu'au Temple de Jérusalem une fiole d'huile pure (non souillée par les païens d'Antiochus), qui ne contenait que de quoi alimenter le chandelier du Temple pour un jour, a pu le faire huit jours durant !
Aussi avait-on adopté une troisième opinion : allumer une lumière le premier soir et augmenter d'une lumière chaque soir, pour arriver le huitième soir à l'illumination de tout le chandelier; car le miracle de l'huile grandissait chaque jour.
En Alsace, chaque homme de la famille allume sur son chandelier (la Menora ou 'Hanoukia) les lumières de la fête (un chandelier à huit branches, avec une neuvième, servant à l'allumage, appelée Shamash). La mitzva est d'allumer avec de l'huile (de préférence l'huile d'olive) comme au Temple de Jérusalem.
Il existait en Alsace des 'Hanoukioth à 2 ou 3 étages, ce qui prouve que non seulement le chef de famille mais aussi ses enfants allumaient chacun leurs lumières. Dans beaucoup de familles on se sert de bougies à la place de l'huile. L'allumage est accompagné par un chant populaire, Maoz Tsour, dont l'air s'est répandu dans de nombreuses communautés, même non ashkenazes. Ce chant rappelle les diverses époques de l'histoire d'Israël et leurs épreuves, depuis l'esclavage d'Egypte, l'exil de Babylone, la fête de Pourim, pour en arriver à Hanouka.
La tradition du judaïsme rhénan ou ashkenaze, intercalle, les Shabath particuliers, ou lors des fêtes, des Pioutim (compositions poétiques datant pour la plupart du Moyen-Age). Le Shabath de Hanouka, un de ces Pioutim, Shené zeitim ("Les deux oliviers", allusion à un texte de Zacharie) est également très populaire en Alsace grâce à son air dont le refrain est repris en coeur par les fidèles.
Coutumes familiales à Hanouka
'Hanikégeld (l'argent de 'Hanouka)
Depuis fort longtemps, on donnait le soir de 'Hanouka, des pièces d'argent aux enfants pour marquer la joie de la fête. De nos jours, on leur offre des cadeaux et certaines familles répartissent ces cadeaux sur tous les soirs de la fête.
Trenderlé (la toupie de 'Hanouka)
Ce jeu (une toupie à quatre faces), est réservé pour la fête de Hanouka. Elle porte une lettre hébraïque sur chacune des faces.
N (noûn) pour nichts, "rien" - c'est à dire : "ne prends rien" ;
G (guimel) pour ganz, "tout" - c'est à dire "prends le tout" ;
H (hé) pour halb, "la moitié" - c'est à dire : "prends la moitié" ;
Sh (shîn) pour stellen, "placé" - c'est à dire : "ajoute à la cagnotte".
Les quatre lettres forment aussi les initiales de la phrase "NES GADOL HAYA SHAM", "un grand miracle s'est produit là-bas (en Israël)". En Israël, on a remplacé le shîn par un pé, "un grand miracle s'est produit PO", "ici".
Klopfess
Les soirs de 'Hanouka pendant que les enfants font tourner leur toupie, les adultes jouent au Klopfess, un jeu de cartes, auquel participe la famille entière. Ce jeu, auquel s'associent même ceux qui tout au long de l'année ne touchent pas à une carte, est peut-être la survivance d'un passé lointain. Ceux qui passaient leurs soirées et même leurs nuits à l'étude, interrompaient l'étude les soirs de Noël et de la Saint Sylvestre. La nuit de Noël était appelée Nittelnacht (du mot Natalité). Hanouka coïncidait souvent avec la fête de Noël. On craignait ce soir que certains voisins, avinés, à la suite des agapes (ou parfois excités par des sermons antisémites de la messe de Minuit) ne viennent maltraiter leurs concitoyens juifs. Il fallait donc être prêt à se défendre et pour éviter de s'endormir ou de se laisser trop passionner par l'étude, on passait la soirée à jouer. Les dangers d'attaques antisémites ont heureusement disparu ; la coutume du jeu est restée.
Aliments de Hanouka :
La fête de Hanouka étant liée à l'huile du Candélabre du Temple, la coutume, dans la plupart des communautés, voulait que l'on mange des aliments frits à l'huile : en particulier des beignets, ou des croquettes de pommes de terre. Cette coutume, très prisée en Israël, est inconnue en Alsace, les beignets étant réservés à Pourim (PurimKichlich).
Dans nos régions, on mange à Hanouka du Houttzelwecke (ou Béréwecke) qui n'est pas spécifiquement un aliment juif. C'est un gâteau fabriqué avec toutes sortes de fruits séchés, d'amandes et autres graines, raisins secs et surtout de poires séchées, Houtzel.
Préparatifs de Pessah
: Les Juifs en Alsace (probablement ailleurs également) gavaient des oies ou les achetaient chez les paysans, la période de Hanouka étant la saison des oies grasses !
On les faisait abattre chez le Sho'heth puis, dans la cuisine débarrassée de tout 'hametz, on préparait ces oies pour le Pessa'h suivant : on faisait fondre la graisse dans laquelle on conservait les cuisses et la poitrine de l'oie. Le reste, carcasse, ailes et les graillons (les grives) était consommé à Hanouka ! Le foie était parfois réservé pour Pourim, lorsqu'on ne le vendait pas à une famille plus fortunée (dans ce cas, le prix de revient de l'oie était moins élevé). Enfin, pourquoi ne pas le consommer à Hanouka même ?
Et maintenant bon appétit !
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