Les sira, la sunna/hadiths, tout çà n'est que légendes
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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
- Willy35
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Les sira, la sunna/hadiths, tout çà n'est que légendes
Ecrit le 06 janv.07, 23:24Télécharger et regardez l'exegete scientifique du coran:
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Les sira, la sunna/hadiths, tout çà n'est que légendes. La Mecque, la grande ville/carrefour commercial, la jérusalem d'arabie n'existait pas du temps de mahomet !! Vous pouvez vérifiez en faisant des recherches. Mahomet était très probablement un chrétien arabe hérétique qui connaissait la Bible, savait lire et écrire l'hébreux et c'est lui même qui a écrit le coran et a ainsi fondé sa secte. Regardez la vidéo et répendez là partout, c'est édifiant, la vérité doit être dite !!
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Les sira, la sunna/hadiths, tout çà n'est que légendes. La Mecque, la grande ville/carrefour commercial, la jérusalem d'arabie n'existait pas du temps de mahomet !! Vous pouvez vérifiez en faisant des recherches. Mahomet était très probablement un chrétien arabe hérétique qui connaissait la Bible, savait lire et écrire l'hébreux et c'est lui même qui a écrit le coran et a ainsi fondé sa secte. Regardez la vidéo et répendez là partout, c'est édifiant, la vérité doit être dite !!
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Ecrit le 07 janv.07, 00:36
Véritable relecture de la révélation divine, le Nouveau Testament inclus, le Coran s’appuie sur l’authentique « Parole », ’amr, de Dieu (II 109, 117, 210), exprimée par les « versets lumineux » de la révélation biblique (II 211) récités (II 129, 151, 252), expliqués par l’auteur de la part de Dieu même (II 219, 266) qui lui en a communiqué « l’intelligence » (II 99), à la lumière d’événements qu’il devient très difficile de reconstituer si l’on récuse la tradition postérieure, comme on le doit en bonne méthode scientifique.
En effet, il faudra attendre le neuvième siècle pour voir posés par ’Ibn Hisham les cadres de la sîra, ou Vie de Mahomet, dont le canevas demeurera ensuite immuable jusqu’à nos jours. Faite des hadît, « récits », que « les compagnons du Prophète transmirent à la seconde génération de croyants, celle des Suivants, qui la confièrent eux-mêmes aux Suivants des Suivants », Gaudefroy-Demombynes en offre une pieuse version dans son Mahomet (Albin Michel, 1957 ; Rodinson a réédité cette « somme » en livre de poche en 1969).
Le Père Lammens a établi, au siècle dernier, que « quand la Tradition islamique prétend se donner comme une source d’information indépendante, comme le résultat d’une vaste enquête, organisée par les contemporains sur la vie du prophète arabe, nous pouvons la considérer comme une des plus grandes supercheries historiques dont les annales littéraires aient gardé le souvenir. Si, au-dedans comme au-dehors de l’islam, l’illusion a pu durer si longtemps, il faut l’attribuer au faux appareil critique, à l’apparente candeur des garants cités à l’appui, à l’ingéniosité dans les recherches, à l’implacable logique dans l’erreur dont témoigne cette énorme compilation. » (cité en préface de notre traduction du Coran, t. I, p. xiii)
Nous ne nous cachons pas que nous surprendrons beaucoup de lecteurs en posant la question de l’auteur du Coran. Mais quiconque juge équitablement conviendra qu’il serait contraire à la méthode scientifique de ne pas réexaminer l’attribution à “ Mahomet ” du corpus coranique, après les remarques critiques du Père Lammens sur la manière dont fut composée la biographie traditionnelle du “ prophète arabe ” :
« J’ai toujours sincèrement admiré l’héroïsme des traducteurs du Coran, écrivait encore le Père Lammens. Une bonne version supposerait une connaissance approfondie de la Sirâ. Comme la Sirâ dérive en dernier ressort du Coran, c’est tourner dans un cercle vicieux ! » (ibid., p. xv)
Comment en sortir ? Comment substituer une exégèse scientifique du document source qu’est le Coran à l’exégèse fantaisiste de la Tradition musulmane ? En écartant cette dernière et en expliquant le Coran non pas par la légende postérieure, mais par le Coran lui-même.
Par exemple, La Mekke n’est jamais mentionnée dans le Coran. Ce document ne fournit donc aucune attestation de l’existence de cette cité avant l’islam. En désespoir de cause, les orientalistes modifient le mot de bakka, présent une seule fois dans le texte (III 96), en makka. Mais le texte porte seulement : « Oui, la première Maison (bayt ) qui a donné la vie aux hommes est celle de Bakka, bénédiction et voie pour les siècles. »
Les commentateurs traditionnels identifient la « Maison » (bayt ), ici mentionnée, avec l’édifice situé actuellement dans la cour de la grande mosquée de La Mekke, appelée Ka‘ba. Mais le mot arabe bayt est transposé de l’hébreu bayit, qui signifie « maison », et plus encore : « Temple ». Or, il est employé pour la première fois dans la sourate II où il désigne « le Lieu d’Abraham » (II 125), autrement dit : le Temple de Jérusalem dont une tradition constante place la construction sur le mont Moriyya, lieu du sacrifice d’Isaac. Le verset 127 en annonce la restauration : « Alors, Abraham rétablira les assises du Temple (’al-qawâ‘ida mina l-bayti ) avec Ismaël. » Promesse défigurée plus tard par la légende élaborée par la Tradition musulmane substituant au Temple de Jérusalem le “ Temple de La Mekke ”, lieu de pèlerinage actuel des musulmans en Arabie Saoudite, à l’intérieur du Hedjaz. Mais le nom même de Bakka inchangé, inchangeable, incontournable, nous ramène inexorablement à Jérusalem.
Le « val de Bâkâ », au nord de la vallée de Hinnom, était la dernière étape du pèlerinage à Jérusalem, située à l’ouest de la ville, au carrefour des routes venant du nord, de l’ouest et du sud (Ps 84, 7).
Ajoutons que tous les géographes de l’antiquité ignorent La Mekke. La légende qui en fait le lieu de naissance de l’islam n’a donc pas le moindre fondement historique et constitue un énorme anachronisme
Pistes caravanières et routes maritimes de l’encens, partant des régions de production de la myrrhe et de l’encens en Arabie du Sud et en Somalie du Nord, vers l’Égypte, le bassin méditerranéen et la Mésopotamie, grands demandeurs de ces aromates pour le culte des dieux, mais aussi pour les parfumeurs (d’après la carte établie par Georges Duby, in Atlas Historique, © Larousse, 1991)... Yatrib n’a pas encore reçu le nom de “ Médine ”. Quant à La Mekke, elle n’existe pas, sauf dans l’imagination des “ logographes ” musulmans postérieurs. Vidal de La Blache, dans une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (séance du 6 novembre 1896), établissait la carte des Voies de commerce dans la Géographie de Ptolémée : La Mekke, donnée traditionnellement pour une grande étape de la « route de l’encens », est absente de cette carte (reproduite p. 271 de notre traduction du Coran, tome II).
En effet, il faudra attendre le neuvième siècle pour voir posés par ’Ibn Hisham les cadres de la sîra, ou Vie de Mahomet, dont le canevas demeurera ensuite immuable jusqu’à nos jours. Faite des hadît, « récits », que « les compagnons du Prophète transmirent à la seconde génération de croyants, celle des Suivants, qui la confièrent eux-mêmes aux Suivants des Suivants », Gaudefroy-Demombynes en offre une pieuse version dans son Mahomet (Albin Michel, 1957 ; Rodinson a réédité cette « somme » en livre de poche en 1969).
Le Père Lammens a établi, au siècle dernier, que « quand la Tradition islamique prétend se donner comme une source d’information indépendante, comme le résultat d’une vaste enquête, organisée par les contemporains sur la vie du prophète arabe, nous pouvons la considérer comme une des plus grandes supercheries historiques dont les annales littéraires aient gardé le souvenir. Si, au-dedans comme au-dehors de l’islam, l’illusion a pu durer si longtemps, il faut l’attribuer au faux appareil critique, à l’apparente candeur des garants cités à l’appui, à l’ingéniosité dans les recherches, à l’implacable logique dans l’erreur dont témoigne cette énorme compilation. » (cité en préface de notre traduction du Coran, t. I, p. xiii)
Nous ne nous cachons pas que nous surprendrons beaucoup de lecteurs en posant la question de l’auteur du Coran. Mais quiconque juge équitablement conviendra qu’il serait contraire à la méthode scientifique de ne pas réexaminer l’attribution à “ Mahomet ” du corpus coranique, après les remarques critiques du Père Lammens sur la manière dont fut composée la biographie traditionnelle du “ prophète arabe ” :
« J’ai toujours sincèrement admiré l’héroïsme des traducteurs du Coran, écrivait encore le Père Lammens. Une bonne version supposerait une connaissance approfondie de la Sirâ. Comme la Sirâ dérive en dernier ressort du Coran, c’est tourner dans un cercle vicieux ! » (ibid., p. xv)
Comment en sortir ? Comment substituer une exégèse scientifique du document source qu’est le Coran à l’exégèse fantaisiste de la Tradition musulmane ? En écartant cette dernière et en expliquant le Coran non pas par la légende postérieure, mais par le Coran lui-même.
Par exemple, La Mekke n’est jamais mentionnée dans le Coran. Ce document ne fournit donc aucune attestation de l’existence de cette cité avant l’islam. En désespoir de cause, les orientalistes modifient le mot de bakka, présent une seule fois dans le texte (III 96), en makka. Mais le texte porte seulement : « Oui, la première Maison (bayt ) qui a donné la vie aux hommes est celle de Bakka, bénédiction et voie pour les siècles. »
Les commentateurs traditionnels identifient la « Maison » (bayt ), ici mentionnée, avec l’édifice situé actuellement dans la cour de la grande mosquée de La Mekke, appelée Ka‘ba. Mais le mot arabe bayt est transposé de l’hébreu bayit, qui signifie « maison », et plus encore : « Temple ». Or, il est employé pour la première fois dans la sourate II où il désigne « le Lieu d’Abraham » (II 125), autrement dit : le Temple de Jérusalem dont une tradition constante place la construction sur le mont Moriyya, lieu du sacrifice d’Isaac. Le verset 127 en annonce la restauration : « Alors, Abraham rétablira les assises du Temple (’al-qawâ‘ida mina l-bayti ) avec Ismaël. » Promesse défigurée plus tard par la légende élaborée par la Tradition musulmane substituant au Temple de Jérusalem le “ Temple de La Mekke ”, lieu de pèlerinage actuel des musulmans en Arabie Saoudite, à l’intérieur du Hedjaz. Mais le nom même de Bakka inchangé, inchangeable, incontournable, nous ramène inexorablement à Jérusalem.
Le « val de Bâkâ », au nord de la vallée de Hinnom, était la dernière étape du pèlerinage à Jérusalem, située à l’ouest de la ville, au carrefour des routes venant du nord, de l’ouest et du sud (Ps 84, 7).
Ajoutons que tous les géographes de l’antiquité ignorent La Mekke. La légende qui en fait le lieu de naissance de l’islam n’a donc pas le moindre fondement historique et constitue un énorme anachronisme
Pistes caravanières et routes maritimes de l’encens, partant des régions de production de la myrrhe et de l’encens en Arabie du Sud et en Somalie du Nord, vers l’Égypte, le bassin méditerranéen et la Mésopotamie, grands demandeurs de ces aromates pour le culte des dieux, mais aussi pour les parfumeurs (d’après la carte établie par Georges Duby, in Atlas Historique, © Larousse, 1991)... Yatrib n’a pas encore reçu le nom de “ Médine ”. Quant à La Mekke, elle n’existe pas, sauf dans l’imagination des “ logographes ” musulmans postérieurs. Vidal de La Blache, dans une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (séance du 6 novembre 1896), établissait la carte des Voies de commerce dans la Géographie de Ptolémée : La Mekke, donnée traditionnellement pour une grande étape de la « route de l’encens », est absente de cette carte (reproduite p. 271 de notre traduction du Coran, tome II).
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Ecrit le 07 janv.07, 00:40
À LA DÉCOUVERTE DE LA LANGUE DU CORAN
En bonne méthode historique et critique, il nous faut donc partir du texte coranique, et de lui seul. Mais puisque les corans “ hedjaziens ” les plus archaïques, ainsi que de nombreux corans “ coufiques ” sont sans voyelles, et sans points diacritiques pour distinguer les consonnes, voyelles et points diacritiques ayant été ajoutés en fonction de l’interprétation postérieure, toute dépendante de la “ Tradition ” que nous récusons, nous devons partir du Coran ramené à sa forme la plus primitive qui, non seulement ne comporte pas de voyelles brèves, mais présente en outre plusieurs consonnes sous une forme identique. Par exemple les lettres b, t, th, n et y ; de même q et f ; ou encore j et h dur, etc.
Réduit à cette forme uniquement consonantique, le Coran est le seul document littéraire en langue arabe que l’islam ait jamais possédé pour connaître l’histoire de ses propres origines.
Autant dire qu’il constitue une fameuse devinette !
Un exemple fera comprendre la fécondité d’une recherche engagée sur ces bases rigoureuses. Au verset 126 de la sourate II, le mot baladan, reconnaissable même au commun des mortels puisque “ bled ” est passé dans notre langage courant, est traduit “ ville ” par tous les spécialistes, avec cette précision entre parenthèses : La Mekke. Or, comme nous venons de le dire, ce nom n’est pas dans le texte, au point que nous pouvons et devons mettre en doute l’existence de cette ville à l’origine. Mais alors, quel est donc ce “ bled ” ?
Voici la clef de l’énigme : il suffit de mettre deux points diacritiques au lieu d’un seul sous la première consonne, afin de lire yld au lieu de bld.
Ces trois consonnes s’interprètent alors comme la transcription du mot hébreu yèlèd, « garçon », qui désigne Ismaël nommé au verset précédent, où “ le Dieu ” (Allah) rappelle qu’il a « fait alliance avec Abraham et Ismaël » (II 125). Tandis que baladan traduit par « une ville » n’a aucun rapport avec ce contexte, yaladan traduit par « un enfant » s’insère parfaitement dans le verset suivant : « En ce temps-là, Abraham dit : “ Maître, consacre celui-ci en enfant fidèle ”. » (II 126)
Cet exemple révèle à lui seul que la langue du Coran n’est pour une bonne part que la transcription de la langue hébraïque. Le démonstratif hâdâ, « celui-ci », en est lui-même témoin, étant formé du pronom démonstratif hébreu zèh, préfixé de l’article hébreu ha pour le renforcer.
En poursuivant notre investigation, nous découvrons que l’auteur transpose ainsi en langue arabe la langue hébraïque dans un but précis : transférer à l’usage des arabes la révélation contenue dans la Bible, où l’on voit en effet Abraham croire que la promesse divine concerne Ismaël : « Abraham dit à Dieu : “ Oh ! qu’Ismaël vive devant ta face ! ” » (Gn 17, 18) Cependant, Dieu le détrompe, précisant qu’il établira son alliance avec Isaac « comme une alliance perpétuelle » (Gn 17, 19).
Selon le récit biblique, Dieu ajoute : « En faveur d’Ismaël aussi je t’ai entendu : je le bénis, je le rendrai fécond, je le ferai croître extrêmement, il engendrera douze princes et je ferai de lui un grand peuple. » L’auteur de la sourate II se prévaut de cette promesse pour transférer à Ismaël le privilège d’Isaac pourtant aussitôt affirmé par Dieu sans équivoque selon la Bible : « Mais mon alliance, je l’établirai avec Isaac, que va t’enfanter Sara, l’an prochain à cette saison. » (Gn 17, 21) Selon le Coran, Dieu dit : « Nous avons fait alliance avec Abraham et Ismaël. » (II 125)
Le procédé est comparable à celui de saint Paul dans l’Épître aux Galates (Ga 4, 21-31), à une différence près : Isaac n’est même pas nommé ici, et aucune justification n’est fournie du brigandage qui le dépouille des promesses au profit de son frère Ismaël. Subversion radicale, révolution sans précédent, qui enlève a fortiori la filiation adoptive aux chrétiens, enfants de Dieu « à la manière d’Isaac » (Ga 4, 28), au bénéfice de la descendance d’Ismaël que sont les tribus de l’Arabie du nord (Gn 21, 12-18), race d’Abraham selon la chair.
Cette audacieuse initiative conserve cependant un fondement biblique par le biais de la circoncision, « signe de l’alliance » : « “ Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, c’est-à-dire ta race après toi : que tous vos mâles soient circoncis. ” [...] Alors Abraham prit son fils Ismaël [...] et Ismaël, son fils, avait treize ans lorsqu’on circoncit la chair de son prépuce. Ce jour même furent circoncis Abraham et son fils Ismaël. » (Gn 17, 10. 23-26)
Dans la prière qui clôt la sourate II, l’auteur invoque Dieu “ notre Circonciseur ”, mawlânâ. L’expression dérive du verbe hébreu mûl, « couper, circoncire ». Par cette invocation, sans parallèle dans la Bible, ni, à ma connaissance, dans la littérature rabbinique, l’auteur achève de livrer toute sa pensée théologique, d’une hardiesse propre à supplanter saint Paul lui-même. Celui-ci expliquait en effet aux Romains que « la foi d’Abraham lui fut comptée comme justice » avant d’être circoncis afin de devenir le père de tous les croyants, circoncis et incirconcis. Préparant ainsi le régime de la foi que l’on doit « à celui qui ressuscita d’entre les morts Jésus, notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 24-25).
La nouveauté apportée par le Coran consiste donc en un brutal retour en arrière, sous couleur de rétablir la religion « parfaite » d’Abraham. Le verset 131 cite la parole de Yahweh à Abraham : « Sois parfait ! » (’aslim) que l’on traduit traditionnellement « Soumets-toi ! » mais sans raison et sans égard au texte source qui est la version araméenne du récit de l’Alliance : haweî shelîm, « sois parfait ! » (Tg Gn 17, 1). De l’araméen shelîm, « entier », « intègre », est dérivé le mot islâm, désignant la religion « parfaite » contenue dans le Coran, et le mot muslim, désignant le croyant « parfait » dont la religion est l’islâm.
Dans le Coran, Abraham répond : « Je suis parfait », ’aslamtu. Ce trait n’est pas dans la Bible qui se contente de mentionner la foi d’Abraham : « Abram crut en Yahweh, qui le lui compta comme justice. » (Gn 15, 6) Tandis que la réponse prêtée par le Coran à Abraham tend à l’égaler à Jésus qui, seul, a osé se dire « parfait », parce qu’il l’était divinement (Jn 8, 46).
En bonne méthode historique et critique, il nous faut donc partir du texte coranique, et de lui seul. Mais puisque les corans “ hedjaziens ” les plus archaïques, ainsi que de nombreux corans “ coufiques ” sont sans voyelles, et sans points diacritiques pour distinguer les consonnes, voyelles et points diacritiques ayant été ajoutés en fonction de l’interprétation postérieure, toute dépendante de la “ Tradition ” que nous récusons, nous devons partir du Coran ramené à sa forme la plus primitive qui, non seulement ne comporte pas de voyelles brèves, mais présente en outre plusieurs consonnes sous une forme identique. Par exemple les lettres b, t, th, n et y ; de même q et f ; ou encore j et h dur, etc.
Réduit à cette forme uniquement consonantique, le Coran est le seul document littéraire en langue arabe que l’islam ait jamais possédé pour connaître l’histoire de ses propres origines.
Autant dire qu’il constitue une fameuse devinette !
Un exemple fera comprendre la fécondité d’une recherche engagée sur ces bases rigoureuses. Au verset 126 de la sourate II, le mot baladan, reconnaissable même au commun des mortels puisque “ bled ” est passé dans notre langage courant, est traduit “ ville ” par tous les spécialistes, avec cette précision entre parenthèses : La Mekke. Or, comme nous venons de le dire, ce nom n’est pas dans le texte, au point que nous pouvons et devons mettre en doute l’existence de cette ville à l’origine. Mais alors, quel est donc ce “ bled ” ?
Voici la clef de l’énigme : il suffit de mettre deux points diacritiques au lieu d’un seul sous la première consonne, afin de lire yld au lieu de bld.
Ces trois consonnes s’interprètent alors comme la transcription du mot hébreu yèlèd, « garçon », qui désigne Ismaël nommé au verset précédent, où “ le Dieu ” (Allah) rappelle qu’il a « fait alliance avec Abraham et Ismaël » (II 125). Tandis que baladan traduit par « une ville » n’a aucun rapport avec ce contexte, yaladan traduit par « un enfant » s’insère parfaitement dans le verset suivant : « En ce temps-là, Abraham dit : “ Maître, consacre celui-ci en enfant fidèle ”. » (II 126)
Cet exemple révèle à lui seul que la langue du Coran n’est pour une bonne part que la transcription de la langue hébraïque. Le démonstratif hâdâ, « celui-ci », en est lui-même témoin, étant formé du pronom démonstratif hébreu zèh, préfixé de l’article hébreu ha pour le renforcer.
En poursuivant notre investigation, nous découvrons que l’auteur transpose ainsi en langue arabe la langue hébraïque dans un but précis : transférer à l’usage des arabes la révélation contenue dans la Bible, où l’on voit en effet Abraham croire que la promesse divine concerne Ismaël : « Abraham dit à Dieu : “ Oh ! qu’Ismaël vive devant ta face ! ” » (Gn 17, 18) Cependant, Dieu le détrompe, précisant qu’il établira son alliance avec Isaac « comme une alliance perpétuelle » (Gn 17, 19).
Selon le récit biblique, Dieu ajoute : « En faveur d’Ismaël aussi je t’ai entendu : je le bénis, je le rendrai fécond, je le ferai croître extrêmement, il engendrera douze princes et je ferai de lui un grand peuple. » L’auteur de la sourate II se prévaut de cette promesse pour transférer à Ismaël le privilège d’Isaac pourtant aussitôt affirmé par Dieu sans équivoque selon la Bible : « Mais mon alliance, je l’établirai avec Isaac, que va t’enfanter Sara, l’an prochain à cette saison. » (Gn 17, 21) Selon le Coran, Dieu dit : « Nous avons fait alliance avec Abraham et Ismaël. » (II 125)
Le procédé est comparable à celui de saint Paul dans l’Épître aux Galates (Ga 4, 21-31), à une différence près : Isaac n’est même pas nommé ici, et aucune justification n’est fournie du brigandage qui le dépouille des promesses au profit de son frère Ismaël. Subversion radicale, révolution sans précédent, qui enlève a fortiori la filiation adoptive aux chrétiens, enfants de Dieu « à la manière d’Isaac » (Ga 4, 28), au bénéfice de la descendance d’Ismaël que sont les tribus de l’Arabie du nord (Gn 21, 12-18), race d’Abraham selon la chair.
Cette audacieuse initiative conserve cependant un fondement biblique par le biais de la circoncision, « signe de l’alliance » : « “ Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, c’est-à-dire ta race après toi : que tous vos mâles soient circoncis. ” [...] Alors Abraham prit son fils Ismaël [...] et Ismaël, son fils, avait treize ans lorsqu’on circoncit la chair de son prépuce. Ce jour même furent circoncis Abraham et son fils Ismaël. » (Gn 17, 10. 23-26)
Dans la prière qui clôt la sourate II, l’auteur invoque Dieu “ notre Circonciseur ”, mawlânâ. L’expression dérive du verbe hébreu mûl, « couper, circoncire ». Par cette invocation, sans parallèle dans la Bible, ni, à ma connaissance, dans la littérature rabbinique, l’auteur achève de livrer toute sa pensée théologique, d’une hardiesse propre à supplanter saint Paul lui-même. Celui-ci expliquait en effet aux Romains que « la foi d’Abraham lui fut comptée comme justice » avant d’être circoncis afin de devenir le père de tous les croyants, circoncis et incirconcis. Préparant ainsi le régime de la foi que l’on doit « à celui qui ressuscita d’entre les morts Jésus, notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 24-25).
La nouveauté apportée par le Coran consiste donc en un brutal retour en arrière, sous couleur de rétablir la religion « parfaite » d’Abraham. Le verset 131 cite la parole de Yahweh à Abraham : « Sois parfait ! » (’aslim) que l’on traduit traditionnellement « Soumets-toi ! » mais sans raison et sans égard au texte source qui est la version araméenne du récit de l’Alliance : haweî shelîm, « sois parfait ! » (Tg Gn 17, 1). De l’araméen shelîm, « entier », « intègre », est dérivé le mot islâm, désignant la religion « parfaite » contenue dans le Coran, et le mot muslim, désignant le croyant « parfait » dont la religion est l’islâm.
Dans le Coran, Abraham répond : « Je suis parfait », ’aslamtu. Ce trait n’est pas dans la Bible qui se contente de mentionner la foi d’Abraham : « Abram crut en Yahweh, qui le lui compta comme justice. » (Gn 15, 6) Tandis que la réponse prêtée par le Coran à Abraham tend à l’égaler à Jésus qui, seul, a osé se dire « parfait », parce qu’il l’était divinement (Jn 8, 46).
- Willy35
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Ecrit le 07 janv.07, 00:41
JÉSUS, FILS DE MARIE
La référence du Coran à Jésus est bien connue, et souvent proposée comme fondement à un « rapprochement » possible entre islam et christianisme. Cependant, le « dialogue » s’avère aussitôt hérissé de difficultés, que l’on peut ranger sous deux rubriques.
Premier obstacle : le nom même de Jésus est inconnu sous la forme que lui prête l’auteur du Coran : ‘îsâ est une invention qui le prive de sa signification étymologique de « Yahweh sauve », en hébreu yéshû‘a, en permutant les consonnes shin et aïn de l’hébreu. Cette déformation, sûrement intentionnelle, est annoncée par le sigle alm, placé en tête de la sourate II, incompris des commentateurs, jusqu’à ce que nous en découvrions le secret dans le système d’abréviations en usage dans la littérature rabbinique :
“ a ”, lettre initiale de ’el hébreu, ’ilâh arabe, « Dieu » ; “ l ” préposition le, « pour » ; “ m ”, initiale de môshâ‘ôt, « saluts », au pluriel pour souligner la richesse de l’unique plan salvifique de Dieu à travers l’histoire : ’el lemôshâ‘ôt, « Dieu pour les saluts », expression usitée dans le psaume 68, 21.
Dieu seul est « pour les saluts », enseigne le Coran, et Jésus n’est pas Dieu Fils de Dieu, « Dieu sauveur ». Il n’est qu’un homme, « fils de Marie ».
L’auteur polémique donc directement contre le culte rendu en Arabie au « Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Dieu unique » et à sa divine Mère, Théotokos, des inscriptions chrétiennes : « Ils ont apostasié ceux qui ont dit : “ Voici le Dieu, lui, le Christ, fils de Marie ”, alors que le Christ disait : “ Ô fils d’Israël, servez le Dieu, mon Maître et votre Maître ! ” » (V 72)
À lui seul, ce verset révèle, chez l’auteur, une profonde connaissance du quatrième Évangile, qu’il plagie, en corrigeant à dessein la parole de Jésus disant : « mon Père et votre Père » (Jn 20, 17).
Deuxième obstacle rencontré dans nos tentatives de “ dialogue ” : la généalogie prêtée à Jésus. Il est « né » d’une femme (’un•â ; III, 36 ; cf. Ga 4, 4), et le nom de cette femme est Marie : « Jésus, fils de Marie » (‘îsâ bna maryama ; II 87, 253 ; III 45). Le nom de « Marie », maryam, est la pure et simple transposition du grec mariam. Donnée pour « fille de Amram » (III 35-36), la mère de Jésus se confond donc avec Miryam, sœur de Moïse et d’Aaron (Nb 26, 59).
Les orientalistes se hâtent d’expliquer cette confusion par “ l’ignorance de Mahomet ”. Solution irrecevable non seulement aux yeux des musulmans mais encore au vu de la connaissance de l’Ancien et du Nouveau Testament manifestée par l’auteur du Coran.
Par exemple, la réminiscence de l’Évangile selon saint Luc est évidente dans ce verset : « Ne vous égarez pas au point d’idolâtrer (une femme) “ entre les femmes ”. » (IV 129 ; cf. Lc 1, 42)
En fait, là aussi l’intention de l’auteur est claire : par cet anachronisme violent, il veut « réduire à néant », comme dirait saint Paul (1 Co 1, 17), non seulement la divinité du Christ, mais encore sa messianité. C’est ainsi que « fils de Marie » (’ibn maryam) efface également « Fils du Très-Haut » (Lc 1, 32) et « Fils de David » (Mt , 1, 1 ; Lc 1, 32).
La confusion délibérée entre Marie, mère de Jésus, et Myriam, sœur de Moïse, en abolissant l’écart de trente générations toutes tendues vers l’avenir dans l’attente du Roi-Messie, brise le fil orthodromique de l’histoire sainte.
Certes, le nom de « messie » (masîhu) est associé une fois à celui de « Jésus » pour former le nom composé précédé de l’article, « le Christ-Jésus » (’al-masîhu ‘îsâ ; III 45). Mais cette expression n’est ici qu’une transposition en arabe, et à partir de l’hébreu, du nom propre grec, dépouillé de toute signification messianique. « Le Christ-Jésus, fils de Marie » n’est jamais dit « fils de David ».
Loin d’être plus grand que Moïse, comme l’ont faussement conçu les « nazoréens », c’est-à-dire les chrétiens, par une « interprétation mensongère », il est semblable à lui. Cette affirmation trouve d’ailleurs un fondement apparent dans le Nouveau Testament, où Jésus est un nouveau Moïse, accomplissant ce que Yahweh avait annoncé au fondateur du peuple élu : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi. » (Dt 18, 18 ; cf. Jn 6, 14 ; 7, 40 ; Ac 3, 22-23 ; 7, 37)
Parvenu à ce point, le “ dialogue islamo-chrétien ” tourne court puisque le Coran exclut toute divinisation de Jésus. Est taxé d’idolâtrie le culte rendu par les chrétiens au crucifix, à Jésus « l’élevé » (’al-jibt ; IV 51). Ce terme, employé une seule fois dans le Coran, a été forgé à partir de l’hébreu gâbah, « être élevé », pour désigner le Christ « élevé » sur la Croix (Jn 12, 32-33), puis dans le Ciel, au jour de la résurrection (Jn 20, 17), objet de la foi chrétienne. Avec saint Jean Damascène, on peut qualifier l’auteur du Coran d’ « antichrist » dans la mesure où il évacue la Croix du Christ au point d’en nier le fait lui-même lorsqu’il écrit : « Ils ne l’ont pas tué ni crucifié, mais il est bel et bien revenu vers eux. » (IV 157) S’il est « revenu vers eux », comme il l’avait annoncé lui-même (Jn 14, 28), et comme le racontent les Évangiles de la résurrection, c’est qu’il n’était pas vraiment mort...
La référence du Coran à Jésus est bien connue, et souvent proposée comme fondement à un « rapprochement » possible entre islam et christianisme. Cependant, le « dialogue » s’avère aussitôt hérissé de difficultés, que l’on peut ranger sous deux rubriques.
Premier obstacle : le nom même de Jésus est inconnu sous la forme que lui prête l’auteur du Coran : ‘îsâ est une invention qui le prive de sa signification étymologique de « Yahweh sauve », en hébreu yéshû‘a, en permutant les consonnes shin et aïn de l’hébreu. Cette déformation, sûrement intentionnelle, est annoncée par le sigle alm, placé en tête de la sourate II, incompris des commentateurs, jusqu’à ce que nous en découvrions le secret dans le système d’abréviations en usage dans la littérature rabbinique :
“ a ”, lettre initiale de ’el hébreu, ’ilâh arabe, « Dieu » ; “ l ” préposition le, « pour » ; “ m ”, initiale de môshâ‘ôt, « saluts », au pluriel pour souligner la richesse de l’unique plan salvifique de Dieu à travers l’histoire : ’el lemôshâ‘ôt, « Dieu pour les saluts », expression usitée dans le psaume 68, 21.
Dieu seul est « pour les saluts », enseigne le Coran, et Jésus n’est pas Dieu Fils de Dieu, « Dieu sauveur ». Il n’est qu’un homme, « fils de Marie ».
L’auteur polémique donc directement contre le culte rendu en Arabie au « Seigneur Jésus-Christ, Fils unique du Dieu unique » et à sa divine Mère, Théotokos, des inscriptions chrétiennes : « Ils ont apostasié ceux qui ont dit : “ Voici le Dieu, lui, le Christ, fils de Marie ”, alors que le Christ disait : “ Ô fils d’Israël, servez le Dieu, mon Maître et votre Maître ! ” » (V 72)
À lui seul, ce verset révèle, chez l’auteur, une profonde connaissance du quatrième Évangile, qu’il plagie, en corrigeant à dessein la parole de Jésus disant : « mon Père et votre Père » (Jn 20, 17).
Deuxième obstacle rencontré dans nos tentatives de “ dialogue ” : la généalogie prêtée à Jésus. Il est « né » d’une femme (’un•â ; III, 36 ; cf. Ga 4, 4), et le nom de cette femme est Marie : « Jésus, fils de Marie » (‘îsâ bna maryama ; II 87, 253 ; III 45). Le nom de « Marie », maryam, est la pure et simple transposition du grec mariam. Donnée pour « fille de Amram » (III 35-36), la mère de Jésus se confond donc avec Miryam, sœur de Moïse et d’Aaron (Nb 26, 59).
Les orientalistes se hâtent d’expliquer cette confusion par “ l’ignorance de Mahomet ”. Solution irrecevable non seulement aux yeux des musulmans mais encore au vu de la connaissance de l’Ancien et du Nouveau Testament manifestée par l’auteur du Coran.
Par exemple, la réminiscence de l’Évangile selon saint Luc est évidente dans ce verset : « Ne vous égarez pas au point d’idolâtrer (une femme) “ entre les femmes ”. » (IV 129 ; cf. Lc 1, 42)
En fait, là aussi l’intention de l’auteur est claire : par cet anachronisme violent, il veut « réduire à néant », comme dirait saint Paul (1 Co 1, 17), non seulement la divinité du Christ, mais encore sa messianité. C’est ainsi que « fils de Marie » (’ibn maryam) efface également « Fils du Très-Haut » (Lc 1, 32) et « Fils de David » (Mt , 1, 1 ; Lc 1, 32).
La confusion délibérée entre Marie, mère de Jésus, et Myriam, sœur de Moïse, en abolissant l’écart de trente générations toutes tendues vers l’avenir dans l’attente du Roi-Messie, brise le fil orthodromique de l’histoire sainte.
Certes, le nom de « messie » (masîhu) est associé une fois à celui de « Jésus » pour former le nom composé précédé de l’article, « le Christ-Jésus » (’al-masîhu ‘îsâ ; III 45). Mais cette expression n’est ici qu’une transposition en arabe, et à partir de l’hébreu, du nom propre grec, dépouillé de toute signification messianique. « Le Christ-Jésus, fils de Marie » n’est jamais dit « fils de David ».
Loin d’être plus grand que Moïse, comme l’ont faussement conçu les « nazoréens », c’est-à-dire les chrétiens, par une « interprétation mensongère », il est semblable à lui. Cette affirmation trouve d’ailleurs un fondement apparent dans le Nouveau Testament, où Jésus est un nouveau Moïse, accomplissant ce que Yahweh avait annoncé au fondateur du peuple élu : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi. » (Dt 18, 18 ; cf. Jn 6, 14 ; 7, 40 ; Ac 3, 22-23 ; 7, 37)
Parvenu à ce point, le “ dialogue islamo-chrétien ” tourne court puisque le Coran exclut toute divinisation de Jésus. Est taxé d’idolâtrie le culte rendu par les chrétiens au crucifix, à Jésus « l’élevé » (’al-jibt ; IV 51). Ce terme, employé une seule fois dans le Coran, a été forgé à partir de l’hébreu gâbah, « être élevé », pour désigner le Christ « élevé » sur la Croix (Jn 12, 32-33), puis dans le Ciel, au jour de la résurrection (Jn 20, 17), objet de la foi chrétienne. Avec saint Jean Damascène, on peut qualifier l’auteur du Coran d’ « antichrist » dans la mesure où il évacue la Croix du Christ au point d’en nier le fait lui-même lorsqu’il écrit : « Ils ne l’ont pas tué ni crucifié, mais il est bel et bien revenu vers eux. » (IV 157) S’il est « revenu vers eux », comme il l’avait annoncé lui-même (Jn 14, 28), et comme le racontent les Évangiles de la résurrection, c’est qu’il n’était pas vraiment mort...
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Ecrit le 07 janv.07, 00:42
UN MYTHE FIGURATIF
Le Coran ne contient pas de récit de la nativité de Jésus, ni de sa vie, cachée ou publique, ni de sa mort, ni de sa résurrection, mais seulement les « annonces du mystère » (’anbâ’i ll-gaybi ; III, 44), ainsi que de la trahison par laquelle le « livrèrent » (makarû ; III 54) « ceux qui [ le] suivaient » (’al-hawâriyyûn ; III, 52).
L’absence de tout récit de la nativité de « Jésus, fils de Marie », entre celui de l’annonce faite à Marie par « les anges », et celui de l’annonce de son avènement par Jésus aux enfants d’Israël, « réduit à néant », selon l’expression de saint Paul, non seulement « la Croix du Christ », mais encore son existence historique. L’auteur du Coran serait-il un moderniste avant la lettre ? Omettant de raconter la naissance de Jésus, il se contente d’annoncer qu’il sera, à la ressemblance de la création première, pure « parole » (’amran) décidée par Dieu, donc virginale, conformément au vœu de Marie disant : « Maître, y aura-t-il pour moi un enfant alors qu’aucune chair ne me touchera ? » (III 47)
C’est à se demander si cette « parole » s’est vraiment faite « chair ». Pourtant, « il sera grand en ce monde et dans l’autre », annoncent « les anges , et il sera « parmi les victimes » (mina l-muqarrabîn ; III, 45). Cette allusion à la prophétie du vieillard Siméon (Lc 2, 33 35), incomprise des commentateurs, est la clef de l’énigme.
Toute la vie publique est « annoncée », elle aussi, par Jésus lui-même promettant d’accomplir d’éclatants miracles, non pas par sa propre puissance, mais « le Dieu exauçant » (bi-’idni llâhi ; III 49). Le premier de ces miracles consistera à donner vie à un modelage de tourterelle en argile. Cette légende puérile, inventée par les auteurs d’Évangiles apocryphes, est marquée ici au coin de la sobriété et de la dignité propres à l’auteur du Coran. Elle laisse deviner une intention précise et manifestement réductrice ; interpréter l’apparition d’une colombe descendue du ciel sur Jésus, après son baptême, comme un miracle de sa puissance thaumaturgique et non pas comme une manifestation du Saint-Esprit. Ainsi se trouvent évacuées à la fois la divinité du Saint-Esprit et l’onction messianique du « Christ-Jésus » (’al-masîhu ‘îsâ) dont la scène évangélique du baptême marquait l’intronisation.
Point de nativité, partant point de vie, ni cachée ni publique, point de mort ni de résurrection. Mais seulement des « annonces », comme de prophéties d’ “ Ancien Testament ”.
Le Coran ne contient pas de récit de la nativité de Jésus, ni de sa vie, cachée ou publique, ni de sa mort, ni de sa résurrection, mais seulement les « annonces du mystère » (’anbâ’i ll-gaybi ; III, 44), ainsi que de la trahison par laquelle le « livrèrent » (makarû ; III 54) « ceux qui [ le] suivaient » (’al-hawâriyyûn ; III, 52).
L’absence de tout récit de la nativité de « Jésus, fils de Marie », entre celui de l’annonce faite à Marie par « les anges », et celui de l’annonce de son avènement par Jésus aux enfants d’Israël, « réduit à néant », selon l’expression de saint Paul, non seulement « la Croix du Christ », mais encore son existence historique. L’auteur du Coran serait-il un moderniste avant la lettre ? Omettant de raconter la naissance de Jésus, il se contente d’annoncer qu’il sera, à la ressemblance de la création première, pure « parole » (’amran) décidée par Dieu, donc virginale, conformément au vœu de Marie disant : « Maître, y aura-t-il pour moi un enfant alors qu’aucune chair ne me touchera ? » (III 47)
C’est à se demander si cette « parole » s’est vraiment faite « chair ». Pourtant, « il sera grand en ce monde et dans l’autre », annoncent « les anges , et il sera « parmi les victimes » (mina l-muqarrabîn ; III, 45). Cette allusion à la prophétie du vieillard Siméon (Lc 2, 33 35), incomprise des commentateurs, est la clef de l’énigme.
Toute la vie publique est « annoncée », elle aussi, par Jésus lui-même promettant d’accomplir d’éclatants miracles, non pas par sa propre puissance, mais « le Dieu exauçant » (bi-’idni llâhi ; III 49). Le premier de ces miracles consistera à donner vie à un modelage de tourterelle en argile. Cette légende puérile, inventée par les auteurs d’Évangiles apocryphes, est marquée ici au coin de la sobriété et de la dignité propres à l’auteur du Coran. Elle laisse deviner une intention précise et manifestement réductrice ; interpréter l’apparition d’une colombe descendue du ciel sur Jésus, après son baptême, comme un miracle de sa puissance thaumaturgique et non pas comme une manifestation du Saint-Esprit. Ainsi se trouvent évacuées à la fois la divinité du Saint-Esprit et l’onction messianique du « Christ-Jésus » (’al-masîhu ‘îsâ) dont la scène évangélique du baptême marquait l’intronisation.
Point de nativité, partant point de vie, ni cachée ni publique, point de mort ni de résurrection. Mais seulement des « annonces », comme de prophéties d’ “ Ancien Testament ”.
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Ecrit le 07 janv.07, 00:44
L’ISLAM, « ACCOMPLISSEMENT »
Soudain, les verbes passent à l’accompli. Le style en prend un tour plus dramatique pour narrer « le reniement » (’al-kafra) de « ceux qui suivaient » (’al-hawâriyyûn) Jésus. « Nous sommes les nazôréens du Dieu », affirment-ils, se déclarant « parfaits » (muslimûn) et en prenant Jésus à témoin (III 52). Et cependant, ils le « livrèrent » (makarû ; III, 54) en dépit de leur profession d’islâm. Toujours les « nazôréens » trahirent l’islâm. Telle est la leçon de l’histoire de Jésus « livré », « victime » des siens.
L’intention est manifestement de proposer Jésus en figure de celui qui devait venir, « pris du milieu » des enfants d’Ismaël : l’auteur lui-même, nouveau Moïse, accomplissement, réalisation, incarnation historique du véritable « bien-aimé », prophète et victime salutaire, « livré » à son tour, par la perfide trahison des faux frères (III 64-83 ; 122-123), à un véritable « calvaire » (qarhun ; III 140).
Dès lors, « la Torah et l’Évangile » ne sont que « la prophétie » de ce qui s’accomplit par les mains des enfants d’Ismaël, sous la conduite de l’auteur lui-même, objet véritable des faveurs divines en même temps que de l’attente des hommes, le muhammadun, le « bien-aimé », le « désiré » (III 144).
Ainsi s’explique la séquence « Moïse et Jésus » ; les « prophètes » viennent après eux (II 136 ; III 84). Jésus succède immédiatement à Moïse, comme un neveu succède à son oncle.
Par sa généalogie de « Jésus, fils de Marie » qui remonte à « Adam » par « Noé », par « ceux d’Abraham » et par « ceux d’Amram » (III 33), l’auteur abolit toutes les distances, jusqu’à ne plus faire, entre Moïse et Jésus, aucune « distinction » (II 136 ; III 84)
Né de Marie, toujours Vierge, sur « une parole » de Dieu (III 47), Jésus est « comme » un nouvel « Adam », pour l’auteur de la sourate III comme pour saint Paul (1 Co 15, 45), à ceci près : ce n’est pas ici une « création nouvelle » (1 Co 15, 45), puisqu’elle est en tout semblable à la première.
L’auteur est grand connaisseur et imitateur de saint Paul. La liste des contacts avec l’Apôtre est impressionnante et ne laisse aucun doute à cet égard :
1o L’un et l’autre donnent à Jésus l’appellation messianique évitée par Jésus lui-même avant sa Résurrection, mais devenue sa seconde dénomination à partir de la Pentecôte, dans la bouche des Apôtres : « le Christ » (’al-masîh ; III 45 ; cf. Ac 5, 42 ; Ga 5, 24 et passim), même si le Coran en évacue la signification.
2o Selon l’Épître aux Galates, Jésus est « né d’une femme » (Ga 4, 4). De même, nous avons vu que l’auteur ne manque jamais de rappeler que Jésus est « fils de Marie » (II 87, 253 ; III 45), elle-même désignée par le terme ’untâ, « femme », dès sa naissance (III 36).
3o Dans la même Épître, saint Paul déclare qu’il n’y a plus « ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme ni femme », parce que tous ne font qu’un « dans le Christ Jésus », appartenant par Lui à « la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Ga 3, 28). De la même manière, l’auteur du Coran déclare ne pas faire de distinction entre « Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les tribus » ; et pas davantage entre « Moïse, Jésus et les prophètes » (III 85).
Or, ne point faire de « distinction » entre Ismaël et Isaac, c’est, dans un premier temps, s’approprier tout le judaïsme au profit des arabes, enfants d’Ismaël. N’en point faire entre Moïse et Jésus, par une généalogie tronquée abolissant la distance des générations c’est, dans un deuxième temps, abolir la « distinction » entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre le judaïsme transféré aux enfants d’Ismaël, et le christianisme.
L’auteur tient « entre ses mains » l’Évangile (’injîl ) non seulement comme une « Voie », mais encore comme une « Rédemption » (furqân) descendue du ciel, à l’égal de la « Torah » (tawrât ). Point de distinction ; encore moins d’opposition, entre les « versets de Dieu » issus de l’un et de l’autre (III 3-4).
Ainsi toute la Bible se trouve-t-elle ramenée à une seule « alliance », celle que Dieu contracta avec Abraham et son fils Ismaël (II 125). Le coup de génie est d’avoir dérobé à saint Paul tout le ressort de son argumentation théologique, à seule fin d’affirmer la pérennité de l’alliance de Dieu avec Abraham et Ismaël, ancêtre éponyme des arabes.
4o Saint Paul a conscience d’être l’apôtre de Dieu et le successeur des prophètes. De même l’auteur a conscience d’être l’oracle de Dieu. Successeur de Moïse et de Jésus (II 67-73, 136, 151-153 ; III 84), il a été choisi, « objet de prédilection » (III 144), pour annoncer la « bonne nouvelle » (II 97, 119 ; III 126) de l’accomplissement des promesses faites à Abraham (II 127). Et il le fait avec une assurance qui vient de Dieu, comme saint Paul (1 Th 2, 2 ; III, 159).
En outre, les contacts avec l’Évangile sont tellement étroits et nombreux que Georges de Nantes n’hésite pas à discerner dans la pensée de l’auteur, au-delà d’une claire volonté d’imiter saint Paul, l’intention à peine voilée de se substituer à Jésus lui-même.
De fait, voici des paroles dans le style du quatrième Évangile : « C’est pour le Dieu que je suis parfait moi-même, avec celui qui me cherche. » (III 20 ; cf. Jn 17) Et encore : « Si vous aimez le Dieu, cherchez-moi. Le Dieu vous aimera. » (III 31 ; cf. Jn 14, 23) Mais c’est sur lui-même que l’auteur attire l’attention, se substituant au Christ et s’attribuant ses paroles et sa puissance d’intercession.
Le verset 144 de la sourate III, où l’auteur s’attribue le nom divin de muhammadun, incompris des commentateurs et indûment interprété comme un nom propre, achève de révéler cette ambition et marque d’ores et déjà le sommet du Coran.
Soudain, les verbes passent à l’accompli. Le style en prend un tour plus dramatique pour narrer « le reniement » (’al-kafra) de « ceux qui suivaient » (’al-hawâriyyûn) Jésus. « Nous sommes les nazôréens du Dieu », affirment-ils, se déclarant « parfaits » (muslimûn) et en prenant Jésus à témoin (III 52). Et cependant, ils le « livrèrent » (makarû ; III, 54) en dépit de leur profession d’islâm. Toujours les « nazôréens » trahirent l’islâm. Telle est la leçon de l’histoire de Jésus « livré », « victime » des siens.
L’intention est manifestement de proposer Jésus en figure de celui qui devait venir, « pris du milieu » des enfants d’Ismaël : l’auteur lui-même, nouveau Moïse, accomplissement, réalisation, incarnation historique du véritable « bien-aimé », prophète et victime salutaire, « livré » à son tour, par la perfide trahison des faux frères (III 64-83 ; 122-123), à un véritable « calvaire » (qarhun ; III 140).
Dès lors, « la Torah et l’Évangile » ne sont que « la prophétie » de ce qui s’accomplit par les mains des enfants d’Ismaël, sous la conduite de l’auteur lui-même, objet véritable des faveurs divines en même temps que de l’attente des hommes, le muhammadun, le « bien-aimé », le « désiré » (III 144).
Ainsi s’explique la séquence « Moïse et Jésus » ; les « prophètes » viennent après eux (II 136 ; III 84). Jésus succède immédiatement à Moïse, comme un neveu succède à son oncle.
Par sa généalogie de « Jésus, fils de Marie » qui remonte à « Adam » par « Noé », par « ceux d’Abraham » et par « ceux d’Amram » (III 33), l’auteur abolit toutes les distances, jusqu’à ne plus faire, entre Moïse et Jésus, aucune « distinction » (II 136 ; III 84)
Né de Marie, toujours Vierge, sur « une parole » de Dieu (III 47), Jésus est « comme » un nouvel « Adam », pour l’auteur de la sourate III comme pour saint Paul (1 Co 15, 45), à ceci près : ce n’est pas ici une « création nouvelle » (1 Co 15, 45), puisqu’elle est en tout semblable à la première.
L’auteur est grand connaisseur et imitateur de saint Paul. La liste des contacts avec l’Apôtre est impressionnante et ne laisse aucun doute à cet égard :
1o L’un et l’autre donnent à Jésus l’appellation messianique évitée par Jésus lui-même avant sa Résurrection, mais devenue sa seconde dénomination à partir de la Pentecôte, dans la bouche des Apôtres : « le Christ » (’al-masîh ; III 45 ; cf. Ac 5, 42 ; Ga 5, 24 et passim), même si le Coran en évacue la signification.
2o Selon l’Épître aux Galates, Jésus est « né d’une femme » (Ga 4, 4). De même, nous avons vu que l’auteur ne manque jamais de rappeler que Jésus est « fils de Marie » (II 87, 253 ; III 45), elle-même désignée par le terme ’untâ, « femme », dès sa naissance (III 36).
3o Dans la même Épître, saint Paul déclare qu’il n’y a plus « ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme ni femme », parce que tous ne font qu’un « dans le Christ Jésus », appartenant par Lui à « la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Ga 3, 28). De la même manière, l’auteur du Coran déclare ne pas faire de distinction entre « Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les tribus » ; et pas davantage entre « Moïse, Jésus et les prophètes » (III 85).
Or, ne point faire de « distinction » entre Ismaël et Isaac, c’est, dans un premier temps, s’approprier tout le judaïsme au profit des arabes, enfants d’Ismaël. N’en point faire entre Moïse et Jésus, par une généalogie tronquée abolissant la distance des générations c’est, dans un deuxième temps, abolir la « distinction » entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre le judaïsme transféré aux enfants d’Ismaël, et le christianisme.
L’auteur tient « entre ses mains » l’Évangile (’injîl ) non seulement comme une « Voie », mais encore comme une « Rédemption » (furqân) descendue du ciel, à l’égal de la « Torah » (tawrât ). Point de distinction ; encore moins d’opposition, entre les « versets de Dieu » issus de l’un et de l’autre (III 3-4).
Ainsi toute la Bible se trouve-t-elle ramenée à une seule « alliance », celle que Dieu contracta avec Abraham et son fils Ismaël (II 125). Le coup de génie est d’avoir dérobé à saint Paul tout le ressort de son argumentation théologique, à seule fin d’affirmer la pérennité de l’alliance de Dieu avec Abraham et Ismaël, ancêtre éponyme des arabes.
4o Saint Paul a conscience d’être l’apôtre de Dieu et le successeur des prophètes. De même l’auteur a conscience d’être l’oracle de Dieu. Successeur de Moïse et de Jésus (II 67-73, 136, 151-153 ; III 84), il a été choisi, « objet de prédilection » (III 144), pour annoncer la « bonne nouvelle » (II 97, 119 ; III 126) de l’accomplissement des promesses faites à Abraham (II 127). Et il le fait avec une assurance qui vient de Dieu, comme saint Paul (1 Th 2, 2 ; III, 159).
En outre, les contacts avec l’Évangile sont tellement étroits et nombreux que Georges de Nantes n’hésite pas à discerner dans la pensée de l’auteur, au-delà d’une claire volonté d’imiter saint Paul, l’intention à peine voilée de se substituer à Jésus lui-même.
De fait, voici des paroles dans le style du quatrième Évangile : « C’est pour le Dieu que je suis parfait moi-même, avec celui qui me cherche. » (III 20 ; cf. Jn 17) Et encore : « Si vous aimez le Dieu, cherchez-moi. Le Dieu vous aimera. » (III 31 ; cf. Jn 14, 23) Mais c’est sur lui-même que l’auteur attire l’attention, se substituant au Christ et s’attribuant ses paroles et sa puissance d’intercession.
Le verset 144 de la sourate III, où l’auteur s’attribue le nom divin de muhammadun, incompris des commentateurs et indûment interprété comme un nom propre, achève de révéler cette ambition et marque d’ores et déjà le sommet du Coran.
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Ecrit le 07 janv.07, 00:45
« BIEN-AIMÉ »
(muhammadun)
Nous retrouverons ce mot à trois reprises (XXXIII 40 ; XLVII 2 ; XLVIII 29). Morphologiquement, muhammad est un participe passif dérivé de la racine biblique hmd, transcription arabe de la racine biblique hâmad, « désirer, convoiter », dont les substantifs dérivés signifient : « splendeur, richesse » (Is 2, 16 ; Jr 3, 19 et passim). Dans la première sourate, il désigne « l’amour » que l’on doit « au Dieu Maître des siècles » (I 2).
Une inscription sud-arabique donne le terme mhmd pour le nom du « Dieu des juifs » avec le sens de « objet de louange ». Dans le Coran, muhammadun qualifie un homme, « oracle » (rasûlun) du Dieu, comme dans le Livre de Daniel ’îsh hamudôt, « homme des prédilections », désigne le prophète Daniel (Dn 9, 23 ; 10, 11. 19). Le préfixe m du mot arabe muhammadun remplace le substantif ’îsh, « homme », de l’expression hébraïque, de telle sorte que le verset 144 de la sourate III peut se traduire ainsi : « Un “ bien-aimé ” n’est qu’un oracle. »
L’interprétation traditionnelle dont dépendent toutes les traductions : « Mahomet n’est qu’un Apôtre » (Régis Blachère), « Muhammad n’est qu’un prophète » (Denise Masson) plonge les commentateurs dans l’embarras, les conduisant à fournir les explications les plus contradictoires, à partir des données de la “ Tradition ” musulmane, traduisant leur totale incompréhension. Selon notre interprétation, fondée uniquement sur le texte et le contexte coraniques, le mot muhammadun désigne indubitablement l’auteur de la sourate III. Objet des faveurs divines, « bien-aimé », muhammadun, sur qui « sont descendus l’Écriture, la Sagesse, la Torah et l’Évangile », il est aussi l’objet de l’attente des hommes, « désiré », muhammadun, depuis que « le Christ-Jésus, fils de Marie », l’a « annoncé ».
Est-ce là son nom propre ? Il est difficile de le soutenir, sachant que muhammadun se métamorphose une fois, dans le Coran, en ’ahmd, sans explication onomastique satisfaisante (LXI 6).
(muhammadun)
Nous retrouverons ce mot à trois reprises (XXXIII 40 ; XLVII 2 ; XLVIII 29). Morphologiquement, muhammad est un participe passif dérivé de la racine biblique hmd, transcription arabe de la racine biblique hâmad, « désirer, convoiter », dont les substantifs dérivés signifient : « splendeur, richesse » (Is 2, 16 ; Jr 3, 19 et passim). Dans la première sourate, il désigne « l’amour » que l’on doit « au Dieu Maître des siècles » (I 2).
Une inscription sud-arabique donne le terme mhmd pour le nom du « Dieu des juifs » avec le sens de « objet de louange ». Dans le Coran, muhammadun qualifie un homme, « oracle » (rasûlun) du Dieu, comme dans le Livre de Daniel ’îsh hamudôt, « homme des prédilections », désigne le prophète Daniel (Dn 9, 23 ; 10, 11. 19). Le préfixe m du mot arabe muhammadun remplace le substantif ’îsh, « homme », de l’expression hébraïque, de telle sorte que le verset 144 de la sourate III peut se traduire ainsi : « Un “ bien-aimé ” n’est qu’un oracle. »
L’interprétation traditionnelle dont dépendent toutes les traductions : « Mahomet n’est qu’un Apôtre » (Régis Blachère), « Muhammad n’est qu’un prophète » (Denise Masson) plonge les commentateurs dans l’embarras, les conduisant à fournir les explications les plus contradictoires, à partir des données de la “ Tradition ” musulmane, traduisant leur totale incompréhension. Selon notre interprétation, fondée uniquement sur le texte et le contexte coraniques, le mot muhammadun désigne indubitablement l’auteur de la sourate III. Objet des faveurs divines, « bien-aimé », muhammadun, sur qui « sont descendus l’Écriture, la Sagesse, la Torah et l’Évangile », il est aussi l’objet de l’attente des hommes, « désiré », muhammadun, depuis que « le Christ-Jésus, fils de Marie », l’a « annoncé ».
Est-ce là son nom propre ? Il est difficile de le soutenir, sachant que muhammadun se métamorphose une fois, dans le Coran, en ’ahmd, sans explication onomastique satisfaisante (LXI 6).
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Ecrit le 07 janv.07, 00:45
LA LÉGENDE DE MAHOMET
Par les « chaînes de garants », dont le Père Lammens a établi l’absence de valeur historique, on parvient aux premiers recueils de « Traditions », selon lesquelles Mahomet est né à La Mecque d’un père appelé ’abd Allah et d’une mère nommée Amîna. À sa naissance, l’enfant portait entre les deux épaules, dans le dos, le sceau de la prophétie, comme une grosse verrue....
Mis en nourrice chez les bédouins du désert, l’enfant y connut une purification : deux anges ouvrirent sa poitrine, en tirèrent le cœur, le nettoyèrent soigneusement et le remirent à sa place, etc.
Un jour, aux abords de la caverne du mont Hîra, près de La Mecque, où Mahomet faisait retraite chaque année, une voix se fit entendre, prononçant trois mots arabes : « Tu es l’envoyé de Dieu ! » L’événement est traditionnellement daté des environs de l’année 610 de l’ère chrétienne. C’était la voix de l’ange Gabriel qui lui révélera le Coran en une seule nuit du mois de Ramadân. Cette révélation fut ensuite répétée en diverses circonstances au cours desquelles Mahomet était parfois parcouru d’incoercibles frissons et demandait qu’on l’enveloppât de laine. D’autres fois, au contraire, son front ruisselait de sueur, même par un froid très vif, etc.
Une nuit, l’ange Gabriel éveilla Mahomet endormi à la Ka ’ba, et le conduisit à la porte où se tenait « un animal blanc, tenant de la mule et de l’âne, qui portait sur ses flancs des ailes qui lui servaient à mouvoir ses pattes ; et chacune de ses foulées couvrait la distance que l’œil est capable d’embrasser ». Cet extrait de la Vie du fondateur de l’islam, composée au huitième siècle par Ibn Ishâq, donne une idée des sources auxquelles puisent de savants orientalistes qui consacrent des livres épais à cette légende, sans égard aux règles de la critique des témoignages.
Pour notre part, après nous être appliqué à une recherche linguistique dont le présent article donne quelques exemples, il nous est permis de proposer une traduction rigoureuse du Coran, suggérant une hypothèse nouvelle sur les origines historiques de l’islâm.
Par les « chaînes de garants », dont le Père Lammens a établi l’absence de valeur historique, on parvient aux premiers recueils de « Traditions », selon lesquelles Mahomet est né à La Mecque d’un père appelé ’abd Allah et d’une mère nommée Amîna. À sa naissance, l’enfant portait entre les deux épaules, dans le dos, le sceau de la prophétie, comme une grosse verrue....
Mis en nourrice chez les bédouins du désert, l’enfant y connut une purification : deux anges ouvrirent sa poitrine, en tirèrent le cœur, le nettoyèrent soigneusement et le remirent à sa place, etc.
Un jour, aux abords de la caverne du mont Hîra, près de La Mecque, où Mahomet faisait retraite chaque année, une voix se fit entendre, prononçant trois mots arabes : « Tu es l’envoyé de Dieu ! » L’événement est traditionnellement daté des environs de l’année 610 de l’ère chrétienne. C’était la voix de l’ange Gabriel qui lui révélera le Coran en une seule nuit du mois de Ramadân. Cette révélation fut ensuite répétée en diverses circonstances au cours desquelles Mahomet était parfois parcouru d’incoercibles frissons et demandait qu’on l’enveloppât de laine. D’autres fois, au contraire, son front ruisselait de sueur, même par un froid très vif, etc.
Une nuit, l’ange Gabriel éveilla Mahomet endormi à la Ka ’ba, et le conduisit à la porte où se tenait « un animal blanc, tenant de la mule et de l’âne, qui portait sur ses flancs des ailes qui lui servaient à mouvoir ses pattes ; et chacune de ses foulées couvrait la distance que l’œil est capable d’embrasser ». Cet extrait de la Vie du fondateur de l’islam, composée au huitième siècle par Ibn Ishâq, donne une idée des sources auxquelles puisent de savants orientalistes qui consacrent des livres épais à cette légende, sans égard aux règles de la critique des témoignages.
Pour notre part, après nous être appliqué à une recherche linguistique dont le présent article donne quelques exemples, il nous est permis de proposer une traduction rigoureuse du Coran, suggérant une hypothèse nouvelle sur les origines historiques de l’islâm.
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Ecrit le 07 janv.07, 00:47
UNE SEULE RÉVÉLATION
Nous avons d’abord établi que l’auteur était le rédacteur, mais non pas le compositeur de la sourate I, prière déjà ancienne, purement juive, dépourvue de tout caractère spécifiquement “ musulman ” (notre tome I, p. 283-290).
« Le Dieu » (Allah) auquel il s’adresse est le Dieu de Moïse. Le nom même d’ “ Allah ” n’est pas un nom propre mais un nom commun : ’ilâh, transcription de l’araméen ’élâh, précédé de l’article défini ’al. Par contraction, ’al-’ilâh devient ’allâh : « le Dieu ». Quel Dieu ? La réponse vient de l’expression qui suit immédiatement : ’ar-rahmâni r-rahîmi, « le Miséricordieux plein de miséricorde », en apposition au « nom de Dieu » que l’on vient d’invoquer, comme dans le livre de l’Exode, rihamti ’ èt-’ashèr ’arahèm : « Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde », définit le « Nom de Yahweh » prononcé par Dieu devant Moïse (Ex 33, 19), et ’èl rahûm, « le Miséricordieux » est le Nom de Dieu « crié » par Yahweh devant Moïse à deux reprises (Ex 34, 6).
’ar-rahmâni r-rahîmi, invoqué ensuite au début de chacune des sourates, désigne donc explicitement le Dieu de l’Horeb dans l’acte même de sa révélation à Moïse. Si nous en doutions encore, le nom biblique d’Élohîm, employé à deux reprises, suffirait à nous en persuader (III 26 ; V 114).
Témoin d’un premier effort de judaïsation de l’Arabie, la sourate I est aussi le premier document connu de la littérature arabe. La coïncidence est si remarquable qu’il est permis d’y voir une relation de cause à effet, comme si la langue coranique avait été créée pour les besoins de cette cause : la judaïsation de l’Arabie, entreprise à l’encontre d’une influence chrétienne antérieure bien attestée par les documents de l’épigraphie (supra, p. 10-11). Toutes les données que nous avons rassemblées vérifient une nouvelle fois cette vérité formulée au siècle dernier par François Nau : « Ce sont des chrétiens surtout qui ont créé des alphabets pour les peuples qu’ils convertissaient et qui leur ont appris à lire et à écrire. L’arabe dit classique ne fait pas exception. Son alphabet est dû aux chrétiens ; car c’est chez les Arabes chrétiens de Syrie qu’on trouve les plus anciens spécimens de cette écriture. » (Les Arabes chrétiens de Mésopotamie et de Syrie du septième au huitième siècle, Paris, 1933, p. 96)
Les deux inscriptions de Zabad (supra, p. 10) et de Harrân (supra, p. 11) montrent, en effet, qu’au sixième siècle la langue et l’écriture arabes étaient fixées et utilisées dans les communautés chrétiennes de Syrie, conjointement avec le grec et le syriaque. « Il ne semble cependant pas qu’on ait beaucoup employé l’arabe, car il était en somme illisible. » (ibid., p. 98)
C’est ce qui va changer avec l’irruption du Coran, œuvre d’un génie incomparable.
À la différence de la sourate I, la prière à « Notre Maître », qui conclut la sourate II, est de sa composition. Et cette sourate elle-même n’est que le récit, en termes “ scripturaires ”, des événements de 610-614, interprétés comme un nouvel Exode. Ce retour à l’Ancien Testament a pour premier corollaire la guerre sainte (djihâd) pour la conquête de Jérusalem (II 208) et le relèvement de la « Maison » (bayt ), « Lieu d’Abraham » (maqâmu ’ibrâhima), afin d’y accomplir « pèlerinage » (hijju), et de restaurer le « Royaume » (mulk ), de « l’Élohîm » (’al-llahum ; III 26).
Depuis que les Romains avaient détruit le Temple de Jérusalem, en 70 après Jésus-Christ, ne laissant pas pierre sur pierre, selon la prophétie de Notre-Seigneur (Mc 13, 1-2), seules demeuraient en place « les assises » (en arabe : ’al-qawâ‘ida ) de l’immense esplanade construite par Hérode sur l’emplacement du Temple de Salomon, cette « Maison » (bayit ) que le Seigneur consacra lui-même en y plaçant son Nom à jamais (1 R 9, 3).
Moins de six siècles plus tard, un « Himyarite de grande tente », comme l’abbé de Nantes identifie l’auteur du Coran, conçoit le projet d’établir « la Maison d’Abraham » sur ses « bases » : ’al-qawâ‘ida. Aux juifs qui se prévalaient de la Loi, saint Paul opposait les promesses faites à Abraham avant la promulgation de la Loi (Ga 3, 17). De même, l’auteur du Coran soutient qu’avant l’alliance avec les enfants d’Israël, qui dégénéra en « schisme » opposant les « Juifs » aux « Nazoréens », comme il appelle les Chrétiens, subsistait la foi des fils d’Abraham, en particulier ceux de la servitude, les Ismaélites, ancêtres des Arabes (III 64-68). Que resplendisse donc de nouveau la « Maison » (bayit ), le « Lieu d’Abraham » (maqâm ’ibrâhim), selon la promesse mise hardiment par l’auteur dans la bouche de Dieu prévoyant « l’apostasie » des Juifs et des Nazoréens :
« Alors, Abraham rétablira les assises (’al-qawâ‘ida ) du Temple avec Ismaël. » (II 127)
Et le monde connaîtra enfin la paix.
Si cette prétention était une pure invention, sans fondement biblique, elle aurait sombré dans le ridicule, et n’aurait sans doute jamais réussi à s’imposer comme révélation divine à des milliards d’êtres humains. Mais il faut reconnaître qu’il y a du vrai, puisque le signe de l’alliance est la circoncision. Or, Ismaël fut circoncis avant Isaac (Gn 17, 23-26). D’ailleurs, saint Paul lui-même n’a-t-il pas écrit que la première alliance se rattache au Sinaï et que « c’est Agar, car le Sinaï est en Arabie » (Ga 4, 24-25) ?
La première alliance, c’est Agar, mère d’Ismaël, ancêtre des Arabes... Telle est l’affirmation centrale, capitale, profondément antichrist, du Coran. Elle évacue, au bénéfice d’Ismaël et de sa race, l’élection exclusive, le privilège singulier d’Isaac, en prétendant que la séparation et la concurrence que se font les religions juive et chrétienne sont un « schisme postérieur » à l’alliance première d’un Dieu qui ne change pas.
L’auteur n’a donc pas pour dessein de fonder une troisième religion, mais d’abolir les deux autres en restaurant ce qu’il considère comme la seule tradition abrahamique authentique.
Nous avons d’abord établi que l’auteur était le rédacteur, mais non pas le compositeur de la sourate I, prière déjà ancienne, purement juive, dépourvue de tout caractère spécifiquement “ musulman ” (notre tome I, p. 283-290).
« Le Dieu » (Allah) auquel il s’adresse est le Dieu de Moïse. Le nom même d’ “ Allah ” n’est pas un nom propre mais un nom commun : ’ilâh, transcription de l’araméen ’élâh, précédé de l’article défini ’al. Par contraction, ’al-’ilâh devient ’allâh : « le Dieu ». Quel Dieu ? La réponse vient de l’expression qui suit immédiatement : ’ar-rahmâni r-rahîmi, « le Miséricordieux plein de miséricorde », en apposition au « nom de Dieu » que l’on vient d’invoquer, comme dans le livre de l’Exode, rihamti ’ èt-’ashèr ’arahèm : « Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde », définit le « Nom de Yahweh » prononcé par Dieu devant Moïse (Ex 33, 19), et ’èl rahûm, « le Miséricordieux » est le Nom de Dieu « crié » par Yahweh devant Moïse à deux reprises (Ex 34, 6).
’ar-rahmâni r-rahîmi, invoqué ensuite au début de chacune des sourates, désigne donc explicitement le Dieu de l’Horeb dans l’acte même de sa révélation à Moïse. Si nous en doutions encore, le nom biblique d’Élohîm, employé à deux reprises, suffirait à nous en persuader (III 26 ; V 114).
Témoin d’un premier effort de judaïsation de l’Arabie, la sourate I est aussi le premier document connu de la littérature arabe. La coïncidence est si remarquable qu’il est permis d’y voir une relation de cause à effet, comme si la langue coranique avait été créée pour les besoins de cette cause : la judaïsation de l’Arabie, entreprise à l’encontre d’une influence chrétienne antérieure bien attestée par les documents de l’épigraphie (supra, p. 10-11). Toutes les données que nous avons rassemblées vérifient une nouvelle fois cette vérité formulée au siècle dernier par François Nau : « Ce sont des chrétiens surtout qui ont créé des alphabets pour les peuples qu’ils convertissaient et qui leur ont appris à lire et à écrire. L’arabe dit classique ne fait pas exception. Son alphabet est dû aux chrétiens ; car c’est chez les Arabes chrétiens de Syrie qu’on trouve les plus anciens spécimens de cette écriture. » (Les Arabes chrétiens de Mésopotamie et de Syrie du septième au huitième siècle, Paris, 1933, p. 96)
Les deux inscriptions de Zabad (supra, p. 10) et de Harrân (supra, p. 11) montrent, en effet, qu’au sixième siècle la langue et l’écriture arabes étaient fixées et utilisées dans les communautés chrétiennes de Syrie, conjointement avec le grec et le syriaque. « Il ne semble cependant pas qu’on ait beaucoup employé l’arabe, car il était en somme illisible. » (ibid., p. 98)
C’est ce qui va changer avec l’irruption du Coran, œuvre d’un génie incomparable.
À la différence de la sourate I, la prière à « Notre Maître », qui conclut la sourate II, est de sa composition. Et cette sourate elle-même n’est que le récit, en termes “ scripturaires ”, des événements de 610-614, interprétés comme un nouvel Exode. Ce retour à l’Ancien Testament a pour premier corollaire la guerre sainte (djihâd) pour la conquête de Jérusalem (II 208) et le relèvement de la « Maison » (bayt ), « Lieu d’Abraham » (maqâmu ’ibrâhima), afin d’y accomplir « pèlerinage » (hijju), et de restaurer le « Royaume » (mulk ), de « l’Élohîm » (’al-llahum ; III 26).
Depuis que les Romains avaient détruit le Temple de Jérusalem, en 70 après Jésus-Christ, ne laissant pas pierre sur pierre, selon la prophétie de Notre-Seigneur (Mc 13, 1-2), seules demeuraient en place « les assises » (en arabe : ’al-qawâ‘ida ) de l’immense esplanade construite par Hérode sur l’emplacement du Temple de Salomon, cette « Maison » (bayit ) que le Seigneur consacra lui-même en y plaçant son Nom à jamais (1 R 9, 3).
Moins de six siècles plus tard, un « Himyarite de grande tente », comme l’abbé de Nantes identifie l’auteur du Coran, conçoit le projet d’établir « la Maison d’Abraham » sur ses « bases » : ’al-qawâ‘ida. Aux juifs qui se prévalaient de la Loi, saint Paul opposait les promesses faites à Abraham avant la promulgation de la Loi (Ga 3, 17). De même, l’auteur du Coran soutient qu’avant l’alliance avec les enfants d’Israël, qui dégénéra en « schisme » opposant les « Juifs » aux « Nazoréens », comme il appelle les Chrétiens, subsistait la foi des fils d’Abraham, en particulier ceux de la servitude, les Ismaélites, ancêtres des Arabes (III 64-68). Que resplendisse donc de nouveau la « Maison » (bayit ), le « Lieu d’Abraham » (maqâm ’ibrâhim), selon la promesse mise hardiment par l’auteur dans la bouche de Dieu prévoyant « l’apostasie » des Juifs et des Nazoréens :
« Alors, Abraham rétablira les assises (’al-qawâ‘ida ) du Temple avec Ismaël. » (II 127)
Et le monde connaîtra enfin la paix.
Si cette prétention était une pure invention, sans fondement biblique, elle aurait sombré dans le ridicule, et n’aurait sans doute jamais réussi à s’imposer comme révélation divine à des milliards d’êtres humains. Mais il faut reconnaître qu’il y a du vrai, puisque le signe de l’alliance est la circoncision. Or, Ismaël fut circoncis avant Isaac (Gn 17, 23-26). D’ailleurs, saint Paul lui-même n’a-t-il pas écrit que la première alliance se rattache au Sinaï et que « c’est Agar, car le Sinaï est en Arabie » (Ga 4, 24-25) ?
La première alliance, c’est Agar, mère d’Ismaël, ancêtre des Arabes... Telle est l’affirmation centrale, capitale, profondément antichrist, du Coran. Elle évacue, au bénéfice d’Ismaël et de sa race, l’élection exclusive, le privilège singulier d’Isaac, en prétendant que la séparation et la concurrence que se font les religions juive et chrétienne sont un « schisme postérieur » à l’alliance première d’un Dieu qui ne change pas.
L’auteur n’a donc pas pour dessein de fonder une troisième religion, mais d’abolir les deux autres en restaurant ce qu’il considère comme la seule tradition abrahamique authentique.
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Ecrit le 07 janv.07, 00:48
UN “ PÈLERINAGE ” QUI TOURNE
À LA GUERRE SAINTE
Dans ce but, il a, tel Abraham, « quitté sa tente » et « posté les fidèles pour le combat » (III 121).
Si l’on récuse la légende musulmane postérieure, pour s’en tenir au texte du Coran rapporté aux données attestées par l’histoire positive, une hypothèse s’impose : chef de l’expédition sarrasine qui se joignit à la coalition judéo-perse de 614, l’auteur a, tel Josué, conduit les enfants d’Ismaël à la conquête du « Pays » (II 11, 168), jusqu’aux « portes du Dieu » (II 158, 189), dénomination désignant respectivement le mont Scopus, éminence sise au nord de Jérusalem, d’où l’on découvre la Ville sainte comme d’un observatoire, d’une part, et une localité de la montagne de Juda, d’autre part. Ils ont « déferlé d’Arabie » (II 198), sont entrés dans Jérusalem (II 208). Tel un nouveau David, l’auteur, d’abord victorieux, fit obstacle au désir de domination universelle, tant des juifs que des chrétiens (III 151-152), non sans renouer cependant avec la grande politique théocratique d’Isaïe et avec son universalisme, mais pour asservir le monde aux enfants d’Ismaël.
Le premier élan de cette conquête victorieuse fut brisé et se transforma en un véritable « calvaire » (qarhun ; III 140, 172), du fait d’embûches tendues, de trahisons fomentées par la perfidie de faux frères, les enfants d’Israël. De plus, des murmures se sont élevés dans les rangs des enfants d’Ismaël eux-mêmes.
Finalement, ceux-ci ont été « dispersés » (III 123), et « expulsés » (III 195).
C’est alors que l’auteur, loin de renoncer à son grand dessein, a rédigé la sourate III pour raffermir le courage des « hésitants » par cette « Écriture », tirant de l’échec même une promesse de « restauration », de « retour » définitif, à la manière de Jésus faisant toujours suivre l’annonce de sa Passion et de sa mort, de celle de sa résurrection ; ou encore à la manière de saint Paul tirant toute sa force de sa « faiblesse » même.
Cette première étape historique, située entre les années 614 et 638, se déroule entre la défaite et la victoire d’un parti d’arabes dont l’auteur du Coran paraît bien avoir été l’oracle et le chef. La suite nous en apprendra davantage.
Il nous est pourtant permis de tirer une première conclusion de l’abondance des emprunts faits à la Bible par l’auteur. Ils nous conduisent à considérer ce dernier, non pas comme le bénéficiaire d’une hypothétique révélation particulière, mais comme un « frère séparé » vivant encore de la sève première qui monte du tronc vigoureux de la religion mère. Car il n’existe au monde qu’un Livre qui puisse être considéré sans démission de l’esprit comme révélation divine, c’est la Bible, témoin d’événements inouïs sur lesquels se fonde à bon droit la foi d’innombrables chrétiens.
Georges de Nantes écrivait, dans l’article-programme cité en commençant, une vérité dont l’auteur du Coran nous paraît lui-même pénétré :
« Dans une langue rudimentaire, où se manifeste la faiblesse incroyable des hommes inspirés, la pauvreté primitive des témoins, paraît l’inoubliable révélation de la Geste et de la Parole du Dieu des juifs et des chrétiens. Qui la refuse encore se trouve devant un ensemble, unique dans l’histoire, d’événements sans explication d’ordre naturel suffisante et de profondes vérités religieuses sans source antérieure ou extérieure connue. Il faut donc bien reconnaître là une antériorité vénérable au peuple juif qui reçut la révélation ; il faut aussi que la civilisation qui est nôtre, fondée sur cet héritage unique, garde un sentiment de juste fierté et n’abdique pas sa mission de chef de file. »
À cet égard, il est indiscutablement bon, il est même urgent de détruire la prétention à la suprématie religieuse et politique fondée par l’islam sur sa croyance à une révélation exclusivement et spécifiquement arabe. « C’est à une telle croyance que notre monde doit l’un de ses plus constants motifs de guerre inexpiable », observait encore l’abbé de Nantes, fixant l’objectif du « dialogue authentique entre chrétiens et musulmans », préconisé l’autre jour par Benoît XVI à Ankara :
« Faire rentrer l’islam dans la communauté des fidèles de la Bible, des fils d’Abraham, serait une œuvre magnifique [...]. Quand donc tous les petits enfants du monde apprendront-ils les magnifiques histoires d’Abraham, de Moïse et d’Élie ! Alors, ce patrimoine commun à l’humanité aidera la communauté d’une même civilisation spirituelle. »
À LA GUERRE SAINTE
Dans ce but, il a, tel Abraham, « quitté sa tente » et « posté les fidèles pour le combat » (III 121).
Si l’on récuse la légende musulmane postérieure, pour s’en tenir au texte du Coran rapporté aux données attestées par l’histoire positive, une hypothèse s’impose : chef de l’expédition sarrasine qui se joignit à la coalition judéo-perse de 614, l’auteur a, tel Josué, conduit les enfants d’Ismaël à la conquête du « Pays » (II 11, 168), jusqu’aux « portes du Dieu » (II 158, 189), dénomination désignant respectivement le mont Scopus, éminence sise au nord de Jérusalem, d’où l’on découvre la Ville sainte comme d’un observatoire, d’une part, et une localité de la montagne de Juda, d’autre part. Ils ont « déferlé d’Arabie » (II 198), sont entrés dans Jérusalem (II 208). Tel un nouveau David, l’auteur, d’abord victorieux, fit obstacle au désir de domination universelle, tant des juifs que des chrétiens (III 151-152), non sans renouer cependant avec la grande politique théocratique d’Isaïe et avec son universalisme, mais pour asservir le monde aux enfants d’Ismaël.
Le premier élan de cette conquête victorieuse fut brisé et se transforma en un véritable « calvaire » (qarhun ; III 140, 172), du fait d’embûches tendues, de trahisons fomentées par la perfidie de faux frères, les enfants d’Israël. De plus, des murmures se sont élevés dans les rangs des enfants d’Ismaël eux-mêmes.
Finalement, ceux-ci ont été « dispersés » (III 123), et « expulsés » (III 195).
C’est alors que l’auteur, loin de renoncer à son grand dessein, a rédigé la sourate III pour raffermir le courage des « hésitants » par cette « Écriture », tirant de l’échec même une promesse de « restauration », de « retour » définitif, à la manière de Jésus faisant toujours suivre l’annonce de sa Passion et de sa mort, de celle de sa résurrection ; ou encore à la manière de saint Paul tirant toute sa force de sa « faiblesse » même.
Cette première étape historique, située entre les années 614 et 638, se déroule entre la défaite et la victoire d’un parti d’arabes dont l’auteur du Coran paraît bien avoir été l’oracle et le chef. La suite nous en apprendra davantage.
Il nous est pourtant permis de tirer une première conclusion de l’abondance des emprunts faits à la Bible par l’auteur. Ils nous conduisent à considérer ce dernier, non pas comme le bénéficiaire d’une hypothétique révélation particulière, mais comme un « frère séparé » vivant encore de la sève première qui monte du tronc vigoureux de la religion mère. Car il n’existe au monde qu’un Livre qui puisse être considéré sans démission de l’esprit comme révélation divine, c’est la Bible, témoin d’événements inouïs sur lesquels se fonde à bon droit la foi d’innombrables chrétiens.
Georges de Nantes écrivait, dans l’article-programme cité en commençant, une vérité dont l’auteur du Coran nous paraît lui-même pénétré :
« Dans une langue rudimentaire, où se manifeste la faiblesse incroyable des hommes inspirés, la pauvreté primitive des témoins, paraît l’inoubliable révélation de la Geste et de la Parole du Dieu des juifs et des chrétiens. Qui la refuse encore se trouve devant un ensemble, unique dans l’histoire, d’événements sans explication d’ordre naturel suffisante et de profondes vérités religieuses sans source antérieure ou extérieure connue. Il faut donc bien reconnaître là une antériorité vénérable au peuple juif qui reçut la révélation ; il faut aussi que la civilisation qui est nôtre, fondée sur cet héritage unique, garde un sentiment de juste fierté et n’abdique pas sa mission de chef de file. »
À cet égard, il est indiscutablement bon, il est même urgent de détruire la prétention à la suprématie religieuse et politique fondée par l’islam sur sa croyance à une révélation exclusivement et spécifiquement arabe. « C’est à une telle croyance que notre monde doit l’un de ses plus constants motifs de guerre inexpiable », observait encore l’abbé de Nantes, fixant l’objectif du « dialogue authentique entre chrétiens et musulmans », préconisé l’autre jour par Benoît XVI à Ankara :
« Faire rentrer l’islam dans la communauté des fidèles de la Bible, des fils d’Abraham, serait une œuvre magnifique [...]. Quand donc tous les petits enfants du monde apprendront-ils les magnifiques histoires d’Abraham, de Moïse et d’Élie ! Alors, ce patrimoine commun à l’humanité aidera la communauté d’une même civilisation spirituelle. »
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