lorsque nous nous abandonnons totalement dans la mains de Dieu et que rien ni personne ne nous fait perdre la joie, l'espérance la foi, l'amour.
C'est là Xav, comme un non sens de la voie. En effet, lorsqu'un disciple du Christ s'abandonne dans la voie en Dieu, il finit par ne plus ressentir ni joie, ni peine, ni grandeur, ni petitesse, ni bien, ni mal, ni espérance, ni résignation, ni foi, ni obscuration, ni amour, ni haine.
Cette léthargie de la conscience est aussi un abandon de Dieu.
Père, Père, pourquoi m'as-tu abandonné?". Même Dieu disparaît de toute volonté, de toute espérance. La conscience n'a même plus la présence divine en elle. Et c'est cela qui entraîne la fin de toutes les dualités et qui correspond à une accalmie de la loi causale, car les contraires se neutralisent dans leurs position d'équilibre, l'Un devient l'Autre et l'Autre devient l'Un. C'est alors comme un néant conscient que représente la crucifixion. Alors même que le corps physique n'a pas disparu ni le pourquoi élémentaire (esprit) de ses composants, la conscience humaine se met au repos, la sinusoïde de la loi causale s'aplatit et le Serpent de la Genèse devient muet.
Dans la genèse, en Eden, le Serpent est celui qui, par la parole provoque le doute dans la conscience de la femme. Est-il vrai qu'Elohim a dit ... Es-tu certain qu'Elohim a dit ça ? Examinons la Chouraqui :
1 Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu’avait fait IHVH–Adonaï Elohîms. Il dit à la femme: «Ainsi Elohîms l’a dit: ‹Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin›…»
2 La femme dit au serpent: «Nous mangerons les fruits des arbres du jardin,
3 mais du fruit de l’arbre au milieu du jardin, Elohîms a dit: ‹Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, afin de ne pas mourir›.»
4 Le serpent dit à la femme: «Non, vous ne mourrez pas, vous ne mourrez pas,
5 car Elohîms sait que du jour où vous en mangerez vos yeux se dessilleront et vous serez comme Elohîms, connaissant le bien et le mal.»
6 La femme voit que l’arbre est bien à manger, oui, appétissant pour les yeux, convoitable, l’arbre, pour rendre perspicace. Elle prend de son fruit et mange. Elle en donne aussi à son homme avec elle et il mange.
Le verset 3 montre une réponse de la femme en phase avec Elohim. mais dès le verset 4, on voit la contradiction entrer en scène, provoquant comme une perturbation dans Eden, une opposition de phase. Cette perturbation introduite par le serpent est le démarrage de la loi causale, où les contraires vont commencer à alterner cycliquement autour de leur position d'équilibre, position d'équilibre qui est la synchronisation à Elohim. Le serpent va alors devenir comme une onde inversée et parasite, et la dualité va s'exprimer alternativement. A partir de là, le Bien et le mal vont s'opposer et devenir deux principes agissant et provoquant des effets alternés.
Au début le serpent est nu, sans onde, sans forme, mais il est capable de l'action de "dire", et il constitue alors un acte verbal, un acte spirituel, mais inversé par rapport à celui qui a créé Eden: le serpent dit "Non" et cet acte est mensonger : "vous ne mourrez pas". La crucifixion, la cessation de la conscience humaine duale est alors l'inversion du verbe mensonger que le serpent prononce et donc la résurrection est la régénération d'une conscience épurée de mensonge, à nouveau synchrone à la vibration divine.
Pour la beauté du texte, remarquons au passage que l'action de manger est au futur, car en hébreu il s'agit d'une forme inaccomplie. Cela signifie que la création d'Eden en est à son stade initial avant la faute. Adam n'a pas encore commencé à manger les fruits des arbres du jardin. Le serpent n'est donc que le principe qui va être la vibration initiale de la création effective des formes physiques, et cela est comme une perturbation qui va dans un premier temps créer des perturbations asynchrones secondaires, tertiaires, quaternaires, ..., correspondantes aux êtres individuels et aux formes, dans un état éloigné de l'équilibre synchronisé, et lorsque certaines vibrations reviennent progressivement à l'équilibre, elles reconstituent l'état d'équilibre originel qui correspond à la conscience universelle synchronisée et au monde d'Eden. La conscience des êtres individuels peut en effet amplifier ou diminuer cette désynchronisation. Revenue à l'équilibre, chaque conscience sera riche des formes du corps céleste qui lui est associé et la réunion de ces corps célestes constitue le corps du Christ. Mais pour cela, il faut neutraliser la dualité, vaincre le serpent.