Mais peut-on dire que le concept de petit jihad, même redéfinit comme "guerre juste" et non plus comme "guerre sainte" soit par là désacralisé ?
Un universitaire musulman rend compte de son entretien avec Benoît XVI
ROME, Lundi 13 novembre 2006 (ZENIT.org) - C’est « sous le signe de l’espérance » qu’un universitaire algérien, Mustapha Cherif, philosophe, islamologue, engagé dans la lutte « contre la haine religieuse » rend compte, sur son site Internet, de l’audience privée exceptionnelle que lui a accordée le pape Benoît XVI samedi dernier, 11 novembre, au Vatican (www.mustaphacherif.com).
Professeur à l’université d’Alger, M. Cherif, a été l’un des fondateurs, en France, d’un groupe de dialogue islamo-chrétien, le GAIC.
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"... Au sujet de la violence, j’ai tenu à lui clarifier que l’islam préconise à chacun des croyants face à l’adversité, de pardonner, de patienter, de faire preuve de miséricorde. En ce qui concerne la responsabilité collective, face aux agressions, pour ne pas se retrouver dans le rapport du loup et de l’agneau, pour sauvegarder le droit à l’existence des peuples, l’islam codifie de manière stricte le recours à la « guerre juste », (que le Prophète qualifia de « petit » djihad), comme légitime défense. Ne jamais être l’agresseur, préserver les civils, et en particulier les moines chrétiens, les faibles, l’environnement, et rester toujours équitable. C’est le principe de la « guerre juste » et non point de « guerre sainte ». Saint Augustin, n’avait pas dit autre chose. Il acquiesça avec un sourire. Le grand djihad c’est l’effort vers la maîtrise de soi, vers l’élévation spirituelle, le bel agir. Cette définition lui a paru comme un éclairage salutaire, qui mérite d’être connu..."
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La guerre juste est un mal nécessaire s'il est impossible d'arrêter l'agresseur autrement, qui ne saurait en aucun cas être sanctifié ou pire être un moyen de sanctification (seul le martyre est sanctificateur)... Les chrétiens au Moyen-Age ont pu développer des thèses hérétiques selon lesquelles la guerre pouvait être "agréable" à Dieu si elle se faisait pour la défense de l'Eglise. Il semble maintenant, selon la pensée chrétienne dominante, que la guerre ne peut être qu'une solution politique (jamais religieuse) regretable qui est toujours un mal même si elle était nécessaire.
Qu'en est-il selon vous pour l'islam ?