Dieu fit Adam comme une image de lui et Adam y découpa l'âme des animaux qui sont dans cette image et donc dans Adam.Melchior a écrit :Les animaux ont un corps et beaucoup disent également une âme....( une certaine intelligence, volonté, et émotion).....
Dieu ne fît pas les animaux à son image que je sache, donc il ne fît que l'homme Adam à son image....
Qu'avait donc Adam en plus que les animaux pouvus d'un corps et d'une certaine âme? Il avait un esprit.....par lequel il dialoguait avec son Dieu!
A la chute il perdit et fît perdre à ses descendants cette faculté de l'esprit...son esprit était déchu et séparé de Dieu.
Extrait de genèse 1
24 Elohîms dit: «La terre fera sortir l’être vivant pour son espèce, bête, reptile, le vivant de la terre pour son espèce.» Et c’est ainsi.
25 Elohîms fait le vivant de la terre pour son espèce, la bête pour son espèce et tout reptile de la glèbe pour son espèce. Elohîms voit: quel bien!
26 Elohîms dit: «Nous ferons Adâm – le Glébeux – à notre réplique, selon notre ressemblance. Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre, tout reptile qui rampe sur la terre.»
27 Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d’Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée.
28 Elohîms les bénit. Elohîms leur dit: «Fructifiez, multipliez, emplissez la terre, conquérez–la. Assujettissez le poisson de la mer, le volatile des ciels, tout vivant qui rampe sur la terre.»
D'où sort le vivant ? Réponse : de la terre. Cela veut dire que ce qui est vivant c'est ce qui est matériel et qui prend une forme tirée de la terre. Chaque forme dispose des propriétés de son espèce, de sa nature.
Or dans le verset 26, de cette terre va sortir le Glébeux. Mais la phrase suivante dit ils (au pluriel) assujetiront ... Or qu'est-ce que c'est que la glèbe, qui contrôle ainsi la matière ?
Définition du Robert :
Glèbe : 1- Motte de terre 2- Litt sol cultivé.
La glèbe est alors la terre cultivée qui est le sens le plus juste dans le contexte. Eden est la matière travaillée et Adam est ce qui cultive cette terre cultivable et qui la transforme en glèbe cultivée. Le vivant est le résultat d'un travail de la terre, et Adam est la totalité de cette glèbe, dans son état cultivée, image du vivant. Mais Eden est la terre cultivable de toutes les espèces de vivant, et Adam est le cultivateur de toutes les espèces de vivant, puisqu'il est écrit qu'ils assujetiront ces formes de matière de toutes espèces. Cela veut dire que l'image des formes domine sur les formes de matière et la culture domine sur la terre laissée à elle-même. Adam est donc ce par quoi les espèces seront obtenues à partir de la matière. Le pluriel ils montre ici que ce qui agit dans la glèbe est une multiplicité, mais qui agit comme une unité globale d'action, une faculté unique. Cette faculté est Adam, qui désigne en hébreu l'humain, c'est-à-dire le mental. Le Mental est le cultivateur qui va produire, faire germer, et entretenir toutes les formes. Autrement dit, Adam est le Mental qui permet de cultiver toutes les espèces de vivant. C'est par le Mental que la création va se faire dans le chapitre 2 de la Genèse :
6 Mais une vapeur monte de la terre, elle abreuve toutes les faces de la glèbe.
7 IHVH–Adonaï Elohîms forme le glébeux – Adâm, poussière de la glèbe – Adama. Il insuffle en ses narines haleine de vie: et c’est le glébeux, un être vivant.
8 IHVH–Adonaï Elohîms plante un jardin en ‘Édèn au levant. Il met là le glébeux qu’il avait formé.
9 IHVH–Adonaï Elohîms fait germer de la glèbe tout arbre convoitable pour la vue et bien à manger, l’arbre de la vie, au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
15 IHVH–Adonaï Elohîms prend le glébeux et le pose au jardin d’‘Édèn, pour le servir et pour le garder.
18 IHVH–Adonaï Elohîms dit: «Il n’est pas bien pour le glébeux d’être seul! Je ferai pour lui une aide contre lui.»
19 IHVH–Adonaï Elohîms forme de la glèbe tout animal du champ, tout volatile des ciels, il les fait venir vers le glébeux pour voir ce qu’il leur criera. Tout ce que le glébeux crie à l’être vivant, c’est son nom.
20 Le glébeux crie des noms pour toute bête, pour tout volatile des ciels, pour tout animal du champ. Mais au glébeux, il n’avait pas trouvé d’aide contre lui.
Le verset 6 est la création effective de la glèbe, c'est-à-dire du Mental. Et ce Mental, composé de poussière matérielle et de souffle devient un être vivant, une âme vivante. C'est une âme vivante globale qui va recevoir toutes les formes du vivant et leur donner un nom, un mental, une conscience d'être correspondante. Cette âme est une insufflation de la glèbe. Le chapitre 1 de la Génèse est la conception, le chapitre 2 en est la réalisation effective. Le rôle d'Adam en tant que Mental et Ame de toute la création, est de servir et garder ce jardin rempli de ces êtres vivants. Par l'âme d'Adam, les vivants de la terre reçoivent une âme, une conscience d'être et donner un nom à ces êtres, c'est donc leur transmettre la vie animée et les inscrire dans l'image. Adam va donc ainsi participer à la création, en accordant aux vivants de la terre, une conscience d'être, une image, un mental, individuel ou collectif, selon l'espèce. Et la somme de toutes ces consciences constitue la Glèbe complète. Cependant, il n'y a pas de forme qui synthétise toutes les formes et il manque à Adam une conscience de lui-même, une conscience totale.
C'est en effet seulement après avoir donné un nom à toutes les autres espèces en leur accordant une existence consciente, qu'Adam s'aperçoit qu'il n'y a aucun modèle pour lui dans la terre et qu'il ne peut pas se nommer lui-même. Et c'est seulement au verset 2,21 que la forme matérielle correspondant à Adam est créée comme une conséquence de lui-même, c'est à dire comme la synthèse de toute la glèbe devenue conscience. Cela montre que l'être humain est un résultat de la création et qu'il est synthèse de tous les êtres. Le Mental est donc une conscience élementaire d'être chez les minéraux, les végétaux et les animaux, et il est en plus une conscience de lui-même en tant que mental dans une espèce synthétique qui est l'être humain. L'être humain est donc une conscience consciente d'elle-même.
23 Le glébeux dit: «Celle–ci, cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair, à celle–ci il sera crié femme – Isha –: oui, de l’homme – Ish – celle–ci est prise.»
Ish est alors la conscience qui cultive et Isha est la conscience qui est cultivée. Isha a alors l'apparence d'une forme, comme toutes les formes qui sont cultivées. Isha est la conscience corporelle et Ish en est la conscience intellectuelle qui s'en revêt.
Ainsi, les êtres humains sont représentés individuellement comme capables d'un mental évolué et pouvant dépasser leur espèce que le texte n'évoque pas, alors que les autres êtres vivants ont un mental fortement conditionné par leur espèce que le texte évoque. L'être humain est capable d'une conscience pour lui et pour les autres. En ce sens, l'être humain est individuellement comme Adam, une image individuelle de Dieu, car il peut comprendre et assujétir toutes les autres espèces. Mais pour cela, il incorpore en lui toutes les propriétés naturelles des minéraux, des végétaux et des animaux. L'être humain est une synthèse de l'évolution de toutes les formes matérielles. C'est pourquoi les animaux font eux aussi partie de l'image divine, comme les hommes, et c'est ce qui nous pousse à les respecter, à méditer leur nature, et à leur vouer une certaine compassion. De même, les végétaux et les minéraux sont pour nous comme un livre très instructif. Ce qui est l'image de Dieu, c'est l'image universelle Adam, composée de toutes les images individuelles qui constituent comme des images partielles.
On peut comprendre aussi pourquoi la conscience est un principe d'action, capable d'identifier les formes et d'en analyser les caractéristiques, et également capable de désirer ces formes et de les contempler sensiblement. A travers ce rôle de cultivateur, la conscience établit des choix. Certains choix seront en rapport avec l'analyse des êtres et d'autres seront orientés vers la synthèse des êtres. Tout cela est en évolution constante et s'équilibre. C'est lorsque les deux ne sont plus en équilibre et que l'intellection des choses laisse place à la seule volonté sensible des formes, que l'intellect et la sensibilité se trouvent en désaccord et vont s'opposer. Or il y a une naturelle prépondérance logique à vouloir les formes d'abord afin de les analyser ensuite. C'est pourquoi, la conscience s'applique d'abord à désirer les formes et à les produire et seulement ensuite à les comprendre par l'intelligence. C'est pourquoi la faute vient d'Isha. L'être humain élève sa conscience des choses d'abord par la voie sensible, puis par la voie intellectuelle. Ce n'est qu'à un certain niveau de développement de cet intellect, que celui-ci reprend le dessus sur les sens. Dans son développement naturel, l'être humain part d'une conscience minérale, puis végétative, puis animale jusqu'à atteindre une conscience d'homme, qui de façon intellectuelle va ensuite remonter en sens inverse tous ces degrés de l'être. Par l'intelligence, l'être humain part de l'humain, domine l'animal, puis le végétal et enfin le minéral et l'énergie. C'est d'ailleurs aussi le développement normal de l'humanité au cours d'un cycle.
Au moment de la chute, ce n'est pas l'insufflation qui a changé, mais l'équilibre du mental, car il s'agit d'une faculté douée d'une autonomie, à qui incombe le rôle de cultiver le jardin, d'en multiplier la conscience. Le Mental réagit donc à l'apparition des formes. Par la chute, le Mental y entraîne tous les vivants de la terre et tous les êtres vont se développer dans une matérialité corporelle conforme à la conscience d'Adam devenue dualiste. Adam est ce UN qui a conditionné la chute du multiple. C'est donc dans le multiple que doit agir un principe de retour vers ce UN. Dans chacun des êtres humains se trouve une image de ce UN, qui relie l'individu à son origine et lui permet, par le perfectionnement de la conscience individuelle, d'achever la forme corporelle définitive qui lui permettra d'accéder et de persister à nouveau dans le jardin initial, qui est le lieu où la forme matérielle est une image partielle pure et fidèle de Dieu. Le Christ n'est alors que le résultat de toutes les images partielles en une image totale, et il est donc l'Adam achevé, la glèbe cultivée. C'est alors en pleine conscience (plénitude) que la création s'établit désormais, non seulement de l'humain lui-même mais aussi des êtres associés à la matérialité du monde céleste que le Mental peut obtenir et multiplier à volonté.
Pour en revenir à vos propos, ce qu'Adam a perdu au moment de la chute, c'est une part de son intellect, une part de cette faculté de comprendre. Or cette faculté étant quelque chose qui ne peut se perfectionner qu'après que la terre ait fourni les vivants, on comprend donc que cette perte n'est que théorique, et qu'elle est liée à la nécessité de produire les formes d'abord et de les visualiser avant de les comprendre et d'en avoir la maîtrise. Cette perte est donc toute transitoire et la conscience universelle est largement en état de récupérer l'équilibre perdu. Le déséquilibre a permis la production massive de formes et a manifesté dans le temps la dualité entre le pourquoi des êtres et leur nature (quoi). Il n'y a donc jamais eu perte d'esprit ou de pourquoi, mais seulement une diminution de la faculté de percevoir le pourquoi afin de privilégier l'apparition du quoi (les êtres). C'est pourquoi il est écrit :
Gen 2,5 Tout buisson du champ n’était pas encore en terre, toute herbe du champ n’avait pas encore germé: oui, IHVH–Adonaï Elohîms n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et de glébeux, point, pour servir la glèbe.
Gen 2,6 Mais une vapeur monte de la terre, elle abreuve toutes les faces de la glèbe.
et aussi
Gen 1,24 Elohîms dit: «La terre fera sortir l’être vivant pour son espèce, bête, reptile, le vivant de la terre pour son espèce.» Et c’est ainsi.
afin de montrer que l'acte de la création privilégie la terre, c'est-à-dire la matière et les formes. La conscience capable de discerner l'esprit de cette création est l'humain, qui n'est créé que le sixième jour, donc en dernier. L'esprit est aussi ce qui ne vient en conscience qu'en dernier et cela représente alors le retour à l'équilibre, afin de parachever la qualité de l'image. Par la religion, l'homme prend conscience de l'esprit et cette connaissance du lien entre le quoi et le pourquoi, lui donne la maîtrise du comment, ce qui lui permet de donner aux formes leur juste place en conscience et donc de procéder à la constitution d'une nouvelle corporéité où esprit et matière seront équilibrés dans la conscience.
Pour conclure, la création n'est que l'émergence de la conscience d'exister, conscience qui conditionne l'apparition des formes et construit les mondes, selon un processus temporel dont certaines étapes servent à la perfectionner, entre son niveau le plus simple et son niveau le plus organisé, entre des états d'illusion et son état final de vérité. Cette conscience se distribue dans les êtres multiples individuels et formels dont l'être humain est une synthèse.