les musulmans ne tuent pas des musulmans
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les musulmans ne tuent pas des musulmans
Ecrit le 13 févr.07, 03:33"Les Libanais ne tuent pas de Libanais"lefigaro.fr (avec AFP). Publié le 13 février 2007Actualisé le 13 février 2007 : 12h38
Le Liban est une terre à majorité musulmane convoitée par l'Iran via le hezbollah.
Selon le coran, on ne doit pas tuer un musulman en terre musulmane ?
Et pourtant c'est ce qu'ils font chaque jour !!!
Le Liban est une terre à majorité musulmane convoitée par l'Iran via le hezbollah.
Selon le coran, on ne doit pas tuer un musulman en terre musulmane ?
Et pourtant c'est ce qu'ils font chaque jour !!!
- Le censuré
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Re: les musulmans ne tuent pas des musulmans
Ecrit le 13 févr.07, 13:31Tu n'as pas compris la logique des Musulmans. Si un Musulman pense un peu différent d'eux, c'est n'est pas un "vrai Musulman". Regarde les talibans. Selon certains Musulmans, ce ne sont pas des vrais Musulmans. Et pour les talibans, eux-seuls sont les vrais Musulmans. Aussitôt qu'un Musulman fait quelque chose qu'ils n'aiment, ils vont aller dire que ce n'est pas un vrai Musulman, et peuvent ainsi se donner le droit de les tuer comme l'exige leur Dieu.Ensembles24 a écrit :"Les Libanais ne tuent pas de Libanais"lefigaro.fr (avec AFP). Publié le 13 février 2007Actualisé le 13 février 2007 : 12h38
Le Liban est une terre à majorité musulmane convoitée par l'Iran via le hezbollah.
Selon le coran, on ne doit pas tuer un musulman en terre musulmane ?
Et pourtant c'est ce qu'ils font chaque jour !!!
- Sarah
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Re: les musulmans ne tuent pas des musulmans
Ecrit le 14 févr.07, 00:39Et oui, il faut bien trouver une excuse pour tuer sans ça la vie serait monotoneLe censuré a écrit : Tu n'as pas compris la logique des Musulmans. Si un Musulman pense un peu différent d'eux, c'est n'est pas un "vrai Musulman". Regarde les talibans. Selon certains Musulmans, ce ne sont pas des vrais Musulmans. Et pour les talibans, eux-seuls sont les vrais Musulmans. Aussitôt qu'un Musulman fait quelque chose qu'ils n'aiment, ils vont aller dire que ce n'est pas un vrai Musulman, et peuvent ainsi se donner le droit de les tuer comme l'exige leur Dieu.
Sarah
Re: les musulmans ne tuent pas des musulmans
Ecrit le 14 févr.07, 06:53LE LIBAN est convoité par Israel par le passé ils sont déja occupé ce pays.Ensembles24 a écrit :"Les Libanais ne tuent pas de Libanais"lefigaro.fr (avec AFP). Publié le 13 février 2007Actualisé le 13 février 2007 : 12h38
Le Liban est une terre à majorité musulmane convoitée par l'Iran via le hezbollah.
Selon le coran, on ne doit pas tuer un musulman en terre musulmane ?
Et pourtant c'est ce qu'ils font chaque jour !!!
Pour les meurtriers qui te dit que c'est des musulmans ?
- Sarah
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Re: les musulmans ne tuent pas des musulmans
Ecrit le 14 févr.07, 08:19tu es champion de la mauvaise fois.Zaid a écrit : LE LIBAN est convoité par Israel par le passé ils sont déja occupé ce pays.
Pour les meurtriers qui te dit que c'est des musulmans ?
Ces meurtriers sont tous musulmans, tu dors ou quoi?
Le hezbollah c'est pas des musulmans et non ce sont des terroristes c'est différents sans doute?
Mais bien sur le fatah et le hamas ne sont pas musulmans n'est-ce pas et ils ne s'entretuent pas non plus?
Ah oui, c'est vrai ce ne sont pas de vrai musulmans, c'est quoi alors ?
Des Juifs naturellement ?
C'est vraiment du n'importe quoi.
- Gilles-Michel DEHARBE
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Ecrit le 14 févr.07, 09:04
* Aux réformateurs d’agir et de convaincre
Les Occidentaux, qui ont su séparer l’Eglise de l’Etat, comprennent mal l’intégrisme musulman et ses exigences, explique le journaliste égyptien Magdi Khalil.
L ’Occident vit une véritable crise dans sa relation à l’islam mondial, que celui-ci soit pacifique ou violent. Tout semble indiquer que l’on assiste à une explosion de l’islam à la face de l’Occident. Et cette violence n’émane plus seulement des pays islamiques, mais également des communautés musulmanes établies en Europe et en Amérique. La perplexité de l’Occident face à ce phénomène peut se résumer à un certain nombre de questions qui cherchent des réponses.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un musulman modéré ? Certains individus ne masquent-ils pas, sous les apparences d’une pratique religieuse pleine de piété, des positions extrémistes ? Il existe pourtant des indices qui permettent de reconnaître un musulman modéré.
1. Pour lui, le djihad n’implique pas la violence, défensive ou offensive, qu’il condamne clairement et sans équivoque.
2. Il interprète le dogme dans un sens compatible avec les valeurs humaines et revoit dans cette optique les articles de foi qui semblent contredire ces valeurs.
3. Il ne prête aucun crédit à l’idée selon laquelle l’islam est à la fois “religion et gouvernement”. Pour lui, l’islam est uniquement religion. Et le gouvernement, dans les pays musulmans, se doit d’agir selon les règles qui s’appliquent à tous les pays modernes. La religion est une affaire personnelle confinée à la relation entre un individu et son Dieu.
4. Il rend les extrémistes islamistes responsables du terrorisme international actuel. Cela rejoint ce qu’écrit Asharq Al-Awsat : “Il est évident que tous les musulmans ne sont pas des terroristes, mais il est tout aussi évident que la majorité des terroristes sont musulmans. En tant que musulmans, il nous faut reconnaître que le terrorisme est devenu un projet que certains musulmans ont imposé à tous les hommes et à toutes les femmes de l’islam.”
Que disent les réformistes de l’islam ? En fait, loin de constituer un ensemble homogène, ils pourraient être répartis en trois catégories. La première est constituée de ceux que nous nommerons les “séducteurs”. Ils ne cherchent pas à réformer le projet islamique, mais à en donner une image “relookée”. Ils cherchent en fait à convaincre le monde que l’islam qui a été appliqué, depuis les origines pratiquement jusqu’à nos jours, n’est pas le véritable islam. Mais, alors, quand et où verra-t-on la vraie religion de Mahomet ? Les réformistes de cette catégorie insistent sur la magnificence inégalée du projet islamique en tant que tel. Simplement, pour interpréter certains textes, ils ont recours non à l’intelligence, mais à la tradition. Ce sont ni plus ni moins des intégristes qui sollicitent les textes pour les rendre plus acceptables, induisant ainsi le monde en erreur [Tariq Ramadan est visé ici sans être désigné].
Ils n’hésiteront pas, par exemple, à soutenir que les chartes modernes des droits de l’homme ne sont pas du tout incompatibles avec la charia. Interrogés, à titre d’exemple, sur l’amputation de la main des voleurs ou la lapidation des femmes adultères, ils tenteront de minimiser ces pratiques en insistant sur le fait que les textes prévoient des conditions préalables extrêmement limitatives à l’administration de ces châtiments. Il reste que ce sont là des pratiques inhumaines, explicitement interdites internationalement. Pour peu que l’on discute avec eux, on découvre aisément leur intégrisme.
La deuxième catégorie de réformistes regroupe ceux qui cherchent à moderniser l’islam. Ils s’efforcent d’en soumettre à la science et la lettre et la tradition. Si le texte est en contradiction avec l’Histoire, ils opteront pour l’Histoire. C’est la position adoptée, entre autres, par l’écrivain égyptien Taha Hussein (1889-1973). Et, lorsque la lettre se trouve en contradiction avec l’esprit scientifique, ils la réinterprètent, comme l’avait préconisé Averroès [philosophe andalou du XIIe siècle], en privilégiant l’esprit. Ce sont là des réformistes sincères, qui se rendent bien compte qu’aucune réforme n’est possible sans séparer le religieux du séculier, la religion de la politique. Ils voient dans l’islam une religion, et non une religion et un mode de gouvernement. Pour eux, la charia est uniquement un système de valeurs, non un Code civil. Partant, les chartes des droits de l’homme ont, pour eux, la priorité sur les prescriptions de la charia, qu’elles soient ou non en contradiction avec elle. Cette catégorie compte des penseurs comme Averroès [et les intellectuels égyptiens] Ali Abdel Razek, Taha Hussein, etc. Malheureusement, cette catégorie de courageux réformistes se trouve de nos jours réduite à l’impuissance.
Enfin, les laïcs radicaux. Cette troisième et dernière catégorie semble s’être rendue à une évidence : une réforme de l’islam est très difficile, voire impossible. Les tenants de cette thèse ont approfondi l’étude de l’histoire de l’islam, ainsi que ses textes et sa tradition. Ils ont publié nombre d’écrits qui mettent en évidence leurs défauts, leurs contradictions et leur violence. Ils ont entrepris de critiquer l’islam de l’intérieur. Leur conclusion, que l’Egyptien Galal Amin formule sans détour, tient en une phrase : “La réforme de l’islam signifie la fin de l’islam.” Les membres de cette catégorie ont été persécutés, et leurs écrits saisis et interdits.
L’islam, religion ou gouvernement ? On sait que le prophète Mahomet a passé treize années à La Mecque à prêcher sa nouvelle religion. Il s’agissait alors de religion et de rien d’autre. Lorsqu’il a émigré à Médine, en même temps qu’il prêchait, il a fondé et dirigé un Etat. D’ailleurs, dans ce deuxième rôle, il compte parmi les grands hommes d’Etat de l’Histoire. Comme n’importe quel autre Etat dans le monde, celui du Prophète s’est fondé et développé sur des bases politiques. Et, comme tout autre Etat, il est normal qu’il fasse l’objet de critiques et d’études. Sauf qu’en soutenant l’idée que l’islam était “religion et gouvernement”, on a criminalisé de fait toute tentative d’aborder le gouvernement du Prophète avec les mêmes critères d’analyse scientifique et politique appliqués aux autres gouvernements !
L’assassinat de la femme adultère déclaré légitime
Dès lors, tout chercheur osant un quelconque travail sur ce gouvernement est accusé de porter atteinte à l’islam. Et tout penseur prétendant étudier l’islam en tant que relation personnelle, fondée sur le libre choix entre un individu et Dieu fait l’objet de menaces terroristes. C’est là un phénomène qui déconcerte l’Occident, dont la civilisation a entrepris de questionner la place du sacré et de circonscrire celui-ci, justement, au domaine privé tout en en faisant un objet d’étude comme un autre.
Comment traiter avec les communautés musulmanes vivant en Occident ? Les sociétés occidentales se sont ouvertes aux musulmans. Ces derniers ont pu y jouir d’une liberté de culte plus importante même que dans leurs pays d’origine. Ils ont été traités en citoyens à égalité avec les ressortissants des pays d’accueil. Et même le refus de certaines franges de ces communautés de s’intégrer dans les sociétés d’accueil a été respecté.
Reste que, avec l’accroissement démographique de ces communautés et le développement de l’extrémisme religieux dans les pays musulmans, les sociétés occidentales se sont retrouvées face à différentes sources de tensions. Celles-ci sont notamment dues au raidissement au sein de ces communautés sur les valeurs et la culture des pays d’origine, parfois au mépris des lois de leur pays d’accueil. L’Occident est particulièrement inquiet face au développement d’une forte agressivité associée à une menace terroriste de la part des éléments les plus extrémistes de ces communautés, prompts à réagir négativement dès que certaines pratiques ayant cours dans leurs pays d’origine sont déclarées contraires aux lois des pays d’accueil.
Les exemples sont légion : polygamie, droit d’exercer des violences physiques contre les épouses, port du voile intégral sur les lieux de travail, interdiction aux militaires musulmans des pays occidentaux de combattre contre des pays musulmans, arrêt du travail aux heures de prière, excision des filles, mariages forcés, incitation à la haine et à la violence dans les écrits et les prêches… L’assassinat de la femme adultère a d’ailleurs été récemment déclaré légitime au regard de la charia par Youssef Al-Qaradawi [prédicateur de la chaîne de télévision Al-Jazira]…
Certains imams ont essayé pathétiquement d’adapter la culture de leur religion aux valeurs occidentales. C’est le cas du cheikh Ali Gomaa, mufti d’Egypte, qui a décrété lors d’une émission de télévision que “l’islam autorise le mari à frapper sa femme dans les pays musulmans, mais [que] cela est interdit en Occident”. Si les différences culturelles sont source de tensions en Occident, autrement plus inquiétant est le fait que, pour certains extrémistes, tout ce qui touche à la culture musulmane est vécu comme une atteinte à l’islam et peut donner lieu à des réactions violentes. Rappelons à ce propos l’assassinat du traducteur japonais des Versets sataniques [de Salman Rushdie], celui du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, les menaces de mort proférées à l’égard du philosophe français Robert Redeker et les menaces que reçoivent régulièrement les maisons d’édition, les journaux, les milieux artistiques en Occident et ailleurs dès que la moindre critique est émise vis-à-vis de la religion ou de la culture musulmanes.
Au Liban, par exemple, en réaction aux caricatures représentant le Prophète parues dans une revue danoise, une impressionnante manifestation a brandi des banderoles clamant : “En enfer, la liberté !” Ainsi donc, entre la liberté et leurs traditions, les islamistes sacrifient volontiers la première aux secondes.
Dans les relations entre communautés musulmanes en Occident et sociétés d’accueil, le phénomène de rejet s’est inscrit sur une courbe ascendante. Sa trajectoire commence par une intégration ratée, se poursuit avec le conflit entre un système de valeurs et la loi, monte encore avec le développement d’un discours encourageant la violence, progresse avec des passages à l’acte violent, jusqu’à parvenir à l’autocensure [des sociétés d’accueil] par peur du pire. Le point de non-retour sera atteint sous peu, où se produira obligatoirement l’affrontement.
Qui s’exprime au nom de l’islam ? Qui donc est notre interlocuteur ? se demande-t-on en Occident. En terre d’islam, la majorité des organisations religieuses musulmanes sont aujourd’hui extrémistes. En dehors de cela, des centaines de millions de musulmans modérés n’ont aucune structure religieuse pour les représenter, aucune voix pour parler en leur nom. Quant aux organisations politiques des pays musulmans, elles ne s’intéressent à la religion que lorsqu’il s’agit de l’instrumentaliser à des fins politiciennes. Opportunistes à l’extrême, ces partis, syndicats et autres institutions n’hésitent pas à surenchérir sur la rue en matière religieuse lorsque leurs intérêts le commandent.
Dans ces conditions, quel peut être l’interlocuteur de l’Occident ? Et qui peut représenter les musulmans modérés en Occident ou dans le monde islamique ? La balle est dans le camp des modérés, qui sont sommés de se réveiller.
* Magdi Khalil est directeur de la rédaction de l’hebdomadaire égyptien Watani International et éditorialiste au quotidien Asharq Al-Awsat.
Magdi Khalil*
Elaph
Les Occidentaux, qui ont su séparer l’Eglise de l’Etat, comprennent mal l’intégrisme musulman et ses exigences, explique le journaliste égyptien Magdi Khalil.
L ’Occident vit une véritable crise dans sa relation à l’islam mondial, que celui-ci soit pacifique ou violent. Tout semble indiquer que l’on assiste à une explosion de l’islam à la face de l’Occident. Et cette violence n’émane plus seulement des pays islamiques, mais également des communautés musulmanes établies en Europe et en Amérique. La perplexité de l’Occident face à ce phénomène peut se résumer à un certain nombre de questions qui cherchent des réponses.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un musulman modéré ? Certains individus ne masquent-ils pas, sous les apparences d’une pratique religieuse pleine de piété, des positions extrémistes ? Il existe pourtant des indices qui permettent de reconnaître un musulman modéré.
1. Pour lui, le djihad n’implique pas la violence, défensive ou offensive, qu’il condamne clairement et sans équivoque.
2. Il interprète le dogme dans un sens compatible avec les valeurs humaines et revoit dans cette optique les articles de foi qui semblent contredire ces valeurs.
3. Il ne prête aucun crédit à l’idée selon laquelle l’islam est à la fois “religion et gouvernement”. Pour lui, l’islam est uniquement religion. Et le gouvernement, dans les pays musulmans, se doit d’agir selon les règles qui s’appliquent à tous les pays modernes. La religion est une affaire personnelle confinée à la relation entre un individu et son Dieu.
4. Il rend les extrémistes islamistes responsables du terrorisme international actuel. Cela rejoint ce qu’écrit Asharq Al-Awsat : “Il est évident que tous les musulmans ne sont pas des terroristes, mais il est tout aussi évident que la majorité des terroristes sont musulmans. En tant que musulmans, il nous faut reconnaître que le terrorisme est devenu un projet que certains musulmans ont imposé à tous les hommes et à toutes les femmes de l’islam.”
Que disent les réformistes de l’islam ? En fait, loin de constituer un ensemble homogène, ils pourraient être répartis en trois catégories. La première est constituée de ceux que nous nommerons les “séducteurs”. Ils ne cherchent pas à réformer le projet islamique, mais à en donner une image “relookée”. Ils cherchent en fait à convaincre le monde que l’islam qui a été appliqué, depuis les origines pratiquement jusqu’à nos jours, n’est pas le véritable islam. Mais, alors, quand et où verra-t-on la vraie religion de Mahomet ? Les réformistes de cette catégorie insistent sur la magnificence inégalée du projet islamique en tant que tel. Simplement, pour interpréter certains textes, ils ont recours non à l’intelligence, mais à la tradition. Ce sont ni plus ni moins des intégristes qui sollicitent les textes pour les rendre plus acceptables, induisant ainsi le monde en erreur [Tariq Ramadan est visé ici sans être désigné].
Ils n’hésiteront pas, par exemple, à soutenir que les chartes modernes des droits de l’homme ne sont pas du tout incompatibles avec la charia. Interrogés, à titre d’exemple, sur l’amputation de la main des voleurs ou la lapidation des femmes adultères, ils tenteront de minimiser ces pratiques en insistant sur le fait que les textes prévoient des conditions préalables extrêmement limitatives à l’administration de ces châtiments. Il reste que ce sont là des pratiques inhumaines, explicitement interdites internationalement. Pour peu que l’on discute avec eux, on découvre aisément leur intégrisme.
La deuxième catégorie de réformistes regroupe ceux qui cherchent à moderniser l’islam. Ils s’efforcent d’en soumettre à la science et la lettre et la tradition. Si le texte est en contradiction avec l’Histoire, ils opteront pour l’Histoire. C’est la position adoptée, entre autres, par l’écrivain égyptien Taha Hussein (1889-1973). Et, lorsque la lettre se trouve en contradiction avec l’esprit scientifique, ils la réinterprètent, comme l’avait préconisé Averroès [philosophe andalou du XIIe siècle], en privilégiant l’esprit. Ce sont là des réformistes sincères, qui se rendent bien compte qu’aucune réforme n’est possible sans séparer le religieux du séculier, la religion de la politique. Ils voient dans l’islam une religion, et non une religion et un mode de gouvernement. Pour eux, la charia est uniquement un système de valeurs, non un Code civil. Partant, les chartes des droits de l’homme ont, pour eux, la priorité sur les prescriptions de la charia, qu’elles soient ou non en contradiction avec elle. Cette catégorie compte des penseurs comme Averroès [et les intellectuels égyptiens] Ali Abdel Razek, Taha Hussein, etc. Malheureusement, cette catégorie de courageux réformistes se trouve de nos jours réduite à l’impuissance.
Enfin, les laïcs radicaux. Cette troisième et dernière catégorie semble s’être rendue à une évidence : une réforme de l’islam est très difficile, voire impossible. Les tenants de cette thèse ont approfondi l’étude de l’histoire de l’islam, ainsi que ses textes et sa tradition. Ils ont publié nombre d’écrits qui mettent en évidence leurs défauts, leurs contradictions et leur violence. Ils ont entrepris de critiquer l’islam de l’intérieur. Leur conclusion, que l’Egyptien Galal Amin formule sans détour, tient en une phrase : “La réforme de l’islam signifie la fin de l’islam.” Les membres de cette catégorie ont été persécutés, et leurs écrits saisis et interdits.
L’islam, religion ou gouvernement ? On sait que le prophète Mahomet a passé treize années à La Mecque à prêcher sa nouvelle religion. Il s’agissait alors de religion et de rien d’autre. Lorsqu’il a émigré à Médine, en même temps qu’il prêchait, il a fondé et dirigé un Etat. D’ailleurs, dans ce deuxième rôle, il compte parmi les grands hommes d’Etat de l’Histoire. Comme n’importe quel autre Etat dans le monde, celui du Prophète s’est fondé et développé sur des bases politiques. Et, comme tout autre Etat, il est normal qu’il fasse l’objet de critiques et d’études. Sauf qu’en soutenant l’idée que l’islam était “religion et gouvernement”, on a criminalisé de fait toute tentative d’aborder le gouvernement du Prophète avec les mêmes critères d’analyse scientifique et politique appliqués aux autres gouvernements !
L’assassinat de la femme adultère déclaré légitime
Dès lors, tout chercheur osant un quelconque travail sur ce gouvernement est accusé de porter atteinte à l’islam. Et tout penseur prétendant étudier l’islam en tant que relation personnelle, fondée sur le libre choix entre un individu et Dieu fait l’objet de menaces terroristes. C’est là un phénomène qui déconcerte l’Occident, dont la civilisation a entrepris de questionner la place du sacré et de circonscrire celui-ci, justement, au domaine privé tout en en faisant un objet d’étude comme un autre.
Comment traiter avec les communautés musulmanes vivant en Occident ? Les sociétés occidentales se sont ouvertes aux musulmans. Ces derniers ont pu y jouir d’une liberté de culte plus importante même que dans leurs pays d’origine. Ils ont été traités en citoyens à égalité avec les ressortissants des pays d’accueil. Et même le refus de certaines franges de ces communautés de s’intégrer dans les sociétés d’accueil a été respecté.
Reste que, avec l’accroissement démographique de ces communautés et le développement de l’extrémisme religieux dans les pays musulmans, les sociétés occidentales se sont retrouvées face à différentes sources de tensions. Celles-ci sont notamment dues au raidissement au sein de ces communautés sur les valeurs et la culture des pays d’origine, parfois au mépris des lois de leur pays d’accueil. L’Occident est particulièrement inquiet face au développement d’une forte agressivité associée à une menace terroriste de la part des éléments les plus extrémistes de ces communautés, prompts à réagir négativement dès que certaines pratiques ayant cours dans leurs pays d’origine sont déclarées contraires aux lois des pays d’accueil.
Les exemples sont légion : polygamie, droit d’exercer des violences physiques contre les épouses, port du voile intégral sur les lieux de travail, interdiction aux militaires musulmans des pays occidentaux de combattre contre des pays musulmans, arrêt du travail aux heures de prière, excision des filles, mariages forcés, incitation à la haine et à la violence dans les écrits et les prêches… L’assassinat de la femme adultère a d’ailleurs été récemment déclaré légitime au regard de la charia par Youssef Al-Qaradawi [prédicateur de la chaîne de télévision Al-Jazira]…
Certains imams ont essayé pathétiquement d’adapter la culture de leur religion aux valeurs occidentales. C’est le cas du cheikh Ali Gomaa, mufti d’Egypte, qui a décrété lors d’une émission de télévision que “l’islam autorise le mari à frapper sa femme dans les pays musulmans, mais [que] cela est interdit en Occident”. Si les différences culturelles sont source de tensions en Occident, autrement plus inquiétant est le fait que, pour certains extrémistes, tout ce qui touche à la culture musulmane est vécu comme une atteinte à l’islam et peut donner lieu à des réactions violentes. Rappelons à ce propos l’assassinat du traducteur japonais des Versets sataniques [de Salman Rushdie], celui du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, les menaces de mort proférées à l’égard du philosophe français Robert Redeker et les menaces que reçoivent régulièrement les maisons d’édition, les journaux, les milieux artistiques en Occident et ailleurs dès que la moindre critique est émise vis-à-vis de la religion ou de la culture musulmanes.
Au Liban, par exemple, en réaction aux caricatures représentant le Prophète parues dans une revue danoise, une impressionnante manifestation a brandi des banderoles clamant : “En enfer, la liberté !” Ainsi donc, entre la liberté et leurs traditions, les islamistes sacrifient volontiers la première aux secondes.
Dans les relations entre communautés musulmanes en Occident et sociétés d’accueil, le phénomène de rejet s’est inscrit sur une courbe ascendante. Sa trajectoire commence par une intégration ratée, se poursuit avec le conflit entre un système de valeurs et la loi, monte encore avec le développement d’un discours encourageant la violence, progresse avec des passages à l’acte violent, jusqu’à parvenir à l’autocensure [des sociétés d’accueil] par peur du pire. Le point de non-retour sera atteint sous peu, où se produira obligatoirement l’affrontement.
Qui s’exprime au nom de l’islam ? Qui donc est notre interlocuteur ? se demande-t-on en Occident. En terre d’islam, la majorité des organisations religieuses musulmanes sont aujourd’hui extrémistes. En dehors de cela, des centaines de millions de musulmans modérés n’ont aucune structure religieuse pour les représenter, aucune voix pour parler en leur nom. Quant aux organisations politiques des pays musulmans, elles ne s’intéressent à la religion que lorsqu’il s’agit de l’instrumentaliser à des fins politiciennes. Opportunistes à l’extrême, ces partis, syndicats et autres institutions n’hésitent pas à surenchérir sur la rue en matière religieuse lorsque leurs intérêts le commandent.
Dans ces conditions, quel peut être l’interlocuteur de l’Occident ? Et qui peut représenter les musulmans modérés en Occident ou dans le monde islamique ? La balle est dans le camp des modérés, qui sont sommés de se réveiller.
* Magdi Khalil est directeur de la rédaction de l’hebdomadaire égyptien Watani International et éditorialiste au quotidien Asharq Al-Awsat.
Magdi Khalil*
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Ecrit le 14 févr.07, 09:33
Birarre !
Un "chrétien" sait qu'il est en Dieu au Nom de Jésus par l'Esprit Saint :il est baptisé non seulement d'eau mais de l'Esprit .... et personne peut lui enlever cette qualité, sa Foi !
Et s'il trouve un terrain fertile, il propagera l'Evangile et en plus l'Esprit lui donnera une armure contre toute attaque.
Rien de tel avec les musulmans : il suffit qu'un seul musulman pour dire "celui-ci est un mauvais musulman" ...
Un "chrétien" sait qu'il est en Dieu au Nom de Jésus par l'Esprit Saint :il est baptisé non seulement d'eau mais de l'Esprit .... et personne peut lui enlever cette qualité, sa Foi !
Et s'il trouve un terrain fertile, il propagera l'Evangile et en plus l'Esprit lui donnera une armure contre toute attaque.
Rien de tel avec les musulmans : il suffit qu'un seul musulman pour dire "celui-ci est un mauvais musulman" ...
Ecrit le 14 févr.07, 09:49
Ca c'est de la politique, pourquoi ils sont des problemes entre eux ?Ryuujin a écrit :http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=8113
les israéliens, c'est le Fatah ou le Hamas ?
Israel ne leurs reverse pas les taxes douanieres, le fatah reproche une mauvaise gestion au hamas, Israel est la pour allumer le feu...
Qui a crée le hamas ?
C'est israel vous le savez.
Ecrit le 14 févr.07, 10:10
Les palestiniens ont votés, le hamas a gagné le résultat ne plait pas a certain, donc il décide d'asphyxié économiquement la palestine, pour pousser le peuple palestiniens a l'affrontement dans ces conditions la guerre est inévitable.Ryuujin a écrit :en attendant, qui les force à s'entretuer au lieu de régler leurs problèmes en discutant, ou en votant ?
Ce ne sont pas des musulmans qui en tuent d'autres ?
Dont ce que demande les palestiniens c'est un pays sur leur propre terre, on respectant les frontiere actuels et la partageant jérusalem, il veule la paix, mais l'entité sioniste ne veut pas.
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Ecrit le 14 févr.07, 11:32
Cela fait longtemps qu'ils l'auraient... s'ils voulaient cela... la Paix.Zaid a écrit :.../...
Dont ce que demande les palestiniens c'est un pays sur leur propre terre, on respectant les frontiere actuels et la partageant jérusalem, il veule la paix, mais l'entité sioniste ne veut pas.
L'évidence c'est que c'est cela qu'ils veulent le moins justement...
LA SUITEOr, le Hamas a réaffirmé que l'accord de La Mecque ne valait pas une reconnaissance de l'Etat juif. Le texte ne fait pas état d'une renonciation à la violence et ne mentionne pas non plus explicitement Israël, mais évoque le respect des accords passés entre Israël et l'OLP.
Ecrit le 14 févr.07, 11:57
Simplement moi a écrit : Cela fait longtemps qu'ils l'auraient... s'ils voulaient cela... la Paix.
L'évidence c'est que c'est cela qu'ils veulent le moins justement...
Pour que le hamas reconnaisse Israel faut qu'israel reconnaise la palestine, bien évidement sans cela la lutte continue.
LA SUITE
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Ecrit le 14 févr.07, 12:09
* Le maître à penser de l'islamisme radical
Sayyid Qutb (1906-1966) est un auteur décisif pour comprendre l'islamisme radical, ses notions et ses objectifs
Pour la plupart d'entre nous, citoyens des pays occidentaux, l'islamisme radical est une découverte encore récente. Il aura fallu le 11 septembre, les talibans, Al-Qaeda pour que nous commencions à entrevoir la profondeur et la puissance du conflit qui s'installe. Pourtant, depuis plusieurs décennies, un penseur égyptien avait déjà élaboré les fondements de cette guerre. Une guerre totale, à ses yeux, presque un conflit cosmique, indissociablement mystique et politique. Son oeuvre monumentale, élaborée au milieu du XXe siècle, semble appartenir à un autre temps. Elle évoque, pour nous, le Moyen Age et le totalitarisme fanatique. Sa lecture est à tous égards impressionnante. Cet homme se nomme Sayyid Qutb (prononcez « Kot'b »).
Célébrissime dans nombre de pays musulmans, son nom, ici, n'est connu que des experts. Pourtant, depuis les années 1970, sa pensée n'a cessé d'exercer une influence considérable sur les mouvements islamistes. Khomeyni vénérait sa mémoire, l'Iran a d'ailleurs émis un timbre à son effigie. Les dirigeants du Soudan se réclament de lui, aussi bien que les groupes islamiques armés (GIA) d'Algérie. Les talibans l'enseignaient à Kaboul. Oussama ben Laden lui-même fut un des étudiants de Mohammed Qutb, son frère, éditeur de la version autorisée des 4 000 pages de l'oeuvre principale de Sayyid. Ayman Al-Zawahiri, théoricien de Ben Laden qui condamnait récemment la loi française contre les signes religieux à l'école, est un de ses disciples les plus directs.
Précisons-le d'emblée : ses lecteurs vont plus loin dans l'horreur que Qutb lui-même. Lui n'a pas préconisé le terrorisme et les assassinats comme moyen de lutte. Les combattants actuels simplifient et durcissent sa démarche, pourtant déjà radicale. Mais pratiquement tous les mouvements islamistes se rattachent à son héritage, pour s'en inspirer plus ou moins fidèlement, rarement pour s'en démarquer. A l'arrière-plan de la nébuleuse des organisations et des tendances se tient cet énorme discours aux facettes multiples. Son existence est indispensable à connaître pour saisir ce qui inspire, en profondeur, les combattants du djihad.
En effet, la pensée de Sayyid Qutb possède une cohérence interne indiscutable et une intensité spirituelle soutenue. Les deux se conjuguent rarement. On aurait donc tout à fait tort de croire cette oeuvre simpliste ou confuse. Ce sont au contraire sa puissante envergure, sa capacité à unir mystique et politique qui d'abord retiennent l'attention et peuvent rapidement susciter l'effarement ou l'effroi. Pour entrevoir cet univers mental déconcertant pour un Occidental moderne, il faut commencer par se placer dans la perspective d'une conversion religieuse totale qui englobe la totalité de la vie humaine, individuelle et collective, et ne laisse rien au-dehors d'elle.
L'islam de Qutb n'est pas une religion privée, partielle, individuelle. « L'islam est un ordre intégré complet, dit-il, un axe fixe autour duquel tourne la vie dans un ordre précis. » Tout doit être régenté par l'autorité divine, non par des décisions humaines. « Cela s'applique au mariage, à la nourriture, à l'habillement, aux contrats, à toute activité et travail, à toutes les relations sociales et commerciales, à tous les us et coutumes. » Dans cette perspective, pas moyen de séparer profane et sacré, religieux et laïc, Eglise et Etat, foi et politique. Au contraire, aux yeux de Qutb, ces divorces ont engendré la crise de civilisation des temps modernes. Le grand malaise contemporain - êtres humains déboussolés au coeur de la prospérité apparente, guerres mondiales, dépravation des moeurs - provient pour lui d'une seule erreur fatale : avoir séparé Dieu du monde. C'est à cela qu'il faut mettre un terme.
Le schéma d'ensemble est donc : harmonie divine, alliance rompue et temps d'errance, lutte pour restaurer le règne divin. La trajectoire personnelle de Qutb, si l'on se tourne vers sa biographie, correspond à ce schéma. Naissance : 1906, village de Mucha, près d'Assiout, en Haute Egypte. Famille : petits propriétaires terriens. Education : musulmane pieuse. Vérité ou légende : aurait su le Coran par coeur à 10 ans. Voilà pour l'harmonie supposée. L'errance, elle, va durer plus longtemps. Etudes : au Caire, à partir de 14 ans, école normale de futurs professeurs. Influence de l'islam réformiste, ouvert aux idées occidentales, celui-là même qu'il combattra plus tard. Carrière : enseigne à l'école publique, puis travaille au ministère de l'Education. Vie religieuse : à distance des extrémistes. Le mouvement radical des Frères musulmans, fondé au Caire par Hassan al-Banna entre 1927 et 1928, progresse rapidement. Qutb, alors, n'en fait pas encore partie.
Caractère : timide, sensible, réservé. Ambition, à cette époque : devenir homme de lettres. Ecrit dans diverses revues, publie nouvelles, poèmes, essais de critique littéraire. Quand revient-il donc exactement vers le Coran et les sources de sa foi ? Dans quelles circonstances, pour quelles raisons ? Points mal élucidés. Son périple en Occident (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Italie) de 1948 à 1950 passe souvent pour le facteur déterminant de cette conversion. Ce n'est pas sûr. Son livre « La justice sociale dans l'Islam », qui paraît en 1948, peut être, déjà, une conséquence de cette mutation. En tout cas, son immersion dans la société américaine, à l'occasion d'une mission pédagogique, fut pour Sayyid Qutb une épreuve cruciale.
Qu'on imagine ce célibataire de 42 ans, qui n'a jamais quitté l'Egypte, arrivant dans le Colorado. Chaque jour, tout le choque. Le racisme dont il est victime, mais aussi la violence des combats de boxe, les dissonances du jazz, la tenue et les regards des étudiantes, leur liberté de moeurs. « Les filles américaines savent parfaitement le pouvoir séducteur de leur corps, écrit-il dans "L'Amérique que j'ai vue". Elles savent qu'il réside dans le visage, les yeux expressifs et les lèvres gourmandes. Elles savent que la séduction réside dans les seins ronds, les fesses pleines, les jambes bien formées - et elles montrent tout cela et ne le cachent pas. » Une soirée dansante organisée dans une église le laisse abasourdi.
Dès son retour, Qutb devient membre des Frères musulmans et le doctrinaire le plus influent d'un mouvement qui compte déjà, rien qu'en Egypte, plus d'un million de membres actifs. Nasser prend le pouvoir en 1952 avec leur soutien, avant de les pourchasser à partir de 1954. Qutb est emprisonné. Son frère Mohammed se réfugie, avec d'autres, en Arabie saoudite. Sayyid ne quittera pas la prison avant la fin de 1964. C'est là qu'il rédige et remanie constamment « A l'ombre du Coran », son commentaire-fleuve de certaines sourates. Intention : expliquer le Coran par le Coran, sans commentaires philosophiques ou historiques extérieurs. Qutb veut revenir au « mode de penser musulman pur ». Cette pureté ne se trouve pas en restant dans les livres. Ce qui importe, pour lui, c'est le Coran comme expérience, l'islam comme vie intégrale, rupture avec les erreurs anciennes, lutte pour l'avènement d'un monde où l'on ne servira plus que Dieu. Car, insiste Qutb, « tout ce qui est coupé de Lui est coupé du vrai sens de cette vie ». Tout se mesure à l'aune divine.
Qutb, en prison, est entré dans la lutte finale. Pour lui, c'est l'écriture, l'élaboration d'une pensée capable de remettre l'humanité entière sur la voie de l'harmonie divine. Car « ce système est là pour guider tous les hommes ». Le sage rebelle et inflexible vit à l'hôpital de la prison. Santé fragile et séquelles de tortures. Fin 1964, il est libéré. Il publie « Repères sur le chemin », recueil des pages les plus radicales de son grand oeuvre. Après huit mois de liberté, Qutb est de nouveau arrêté. Condamné à mort par un tribunal militaire à cause de son livre, il est pendu le 29 août 1966. Le Frère combattant meurt en martyr.
On ne résume pas 4 000 pages. On retiendra que deux notions antagonistes organisent l'ensemble. Ce que les musulmans doivent combattre, en eux-mêmes comme au-dehors, se nomme la jâhiliyya. Ce terme désigne habituellement l'ignorance, l'état de ceux qui n'ont pas reçu le message de Dieu. Cette errance liée au paganisme prend chez Qutb un sens extrêmement large : la jâhiliyya est devenue, aujourd'hui, totale et mondiale. L'alliance avec Dieu est rompue. Les hommes croient pouvoir décider à sa place, ce qui est la pire des offenses. Le matérialisme domine, les moeurs sont bestiales. La « corruption de la terre » l'emporte. L'islam a perdu le rôle offensif et le leadership qui, selon Qutb, doivent être les siens. Il s'agit de les restaurer par la lutte. La guerre la plus acharnée doit être menée contre les pires ennemis, les faux musulmans, les musulmans de nom, de nom seulement. Sous couvert d'islam, ils accroissent en fait la jâhiliyya en séparant les hommes de Dieu par la laïcité de l'Etat.
Ce qu'il s'agit d'instaurer définitivement, c'est tout l'inverse de cette errance : la hâkimiyya, le règne et l'autorité de Dieu, l'emprise de son jugement infaillible sur toutes les affaires humaines. Seul ce règne absolu pourra garantir la liberté, puisque aucun humain ne sera plus soumis à aucun autre. Le règne de Dieu mettra un terme à toute dictature humaine. C'est donc seulement avec l'instauration universelle de la Shari'a, l'ensemble des préceptes pratiques du Coran, que prendra fin l'errance de l'humanité. On coupera donc partout la main des voleurs, toutes les femmes cacheront leur corps et toutes seront lapidées à mort en cas d'adultère.
Dans la vision cosmique de Qutb, le peuple de Dieu (les vrais musulmans) s'oppose aux juifs et aux chrétiens, qui tentent, depuis toujours et sans succès, de les anéantir. « Depuis les premiers jours de l'islam, écrit Qutb, le monde musulman a toujours dû affronter des problèmes issus de complots juifs. » Les quelques passages du Coran qui incitent au pardon et à la tolérance envers les juifs, Qutb conseille de ne pas les mettre en valeur : « En vérité, ce sont des juifs qui soutiennent la plupart des théories maléfiques visant à détruire toutes les valeurs et tout ce qui est sacré pour l'humanité. »
Le totalitarisme théologique de Qutb projette une guerre de très longue durée, menée au nom de Dieu contre les impies, y compris, éventuellement, les oulémas eux-mêmes. Toute laïcité est jugée criminelle. Toute « liberté de non-croyance en Dieu » est refusée. Toute coexistence religieuse est inconcevable, sauf tactique temporaire. L'islam doit s'assurer le leadership total sur l'humanité - « son objectif est la terre entière », souligne Qutb. A terme, il s'agit d'instaurer un Etat islamique mondial, un règne planétaire de la Shari'a. Rien de moins. Ce n'est certes pas la seule conception de l'islam ni la seule lecture du Coran disponible. Mais ce noyau d'idées « qutbistes » se trouve au centre du terrorisme actuel. Cela éclaire. Cela ne rassure pas
A LIRE: Le meilleur ouvrage en français sur la pensée de Qutb est celui d'Olivier Carré, Mystique et politique. Le Coran des islamistes. Lecture du Coran par Sayyid Qutb, Frère musulman radical (1906-1966). Cerf / «Patrimoines », 2004 (350 pages, 50 euros).
On trouvera une approche plus journalistique dans le livre de Paul Berman Les habits neufs de la terreur. Traduit de l'américain par Richard Robert. Préface de Pascal Bruckner. Hachette Littératures, 2003.
Sayyid Qutb (1906-1966) est un auteur décisif pour comprendre l'islamisme radical, ses notions et ses objectifs
Pour la plupart d'entre nous, citoyens des pays occidentaux, l'islamisme radical est une découverte encore récente. Il aura fallu le 11 septembre, les talibans, Al-Qaeda pour que nous commencions à entrevoir la profondeur et la puissance du conflit qui s'installe. Pourtant, depuis plusieurs décennies, un penseur égyptien avait déjà élaboré les fondements de cette guerre. Une guerre totale, à ses yeux, presque un conflit cosmique, indissociablement mystique et politique. Son oeuvre monumentale, élaborée au milieu du XXe siècle, semble appartenir à un autre temps. Elle évoque, pour nous, le Moyen Age et le totalitarisme fanatique. Sa lecture est à tous égards impressionnante. Cet homme se nomme Sayyid Qutb (prononcez « Kot'b »).
Célébrissime dans nombre de pays musulmans, son nom, ici, n'est connu que des experts. Pourtant, depuis les années 1970, sa pensée n'a cessé d'exercer une influence considérable sur les mouvements islamistes. Khomeyni vénérait sa mémoire, l'Iran a d'ailleurs émis un timbre à son effigie. Les dirigeants du Soudan se réclament de lui, aussi bien que les groupes islamiques armés (GIA) d'Algérie. Les talibans l'enseignaient à Kaboul. Oussama ben Laden lui-même fut un des étudiants de Mohammed Qutb, son frère, éditeur de la version autorisée des 4 000 pages de l'oeuvre principale de Sayyid. Ayman Al-Zawahiri, théoricien de Ben Laden qui condamnait récemment la loi française contre les signes religieux à l'école, est un de ses disciples les plus directs.
Précisons-le d'emblée : ses lecteurs vont plus loin dans l'horreur que Qutb lui-même. Lui n'a pas préconisé le terrorisme et les assassinats comme moyen de lutte. Les combattants actuels simplifient et durcissent sa démarche, pourtant déjà radicale. Mais pratiquement tous les mouvements islamistes se rattachent à son héritage, pour s'en inspirer plus ou moins fidèlement, rarement pour s'en démarquer. A l'arrière-plan de la nébuleuse des organisations et des tendances se tient cet énorme discours aux facettes multiples. Son existence est indispensable à connaître pour saisir ce qui inspire, en profondeur, les combattants du djihad.
En effet, la pensée de Sayyid Qutb possède une cohérence interne indiscutable et une intensité spirituelle soutenue. Les deux se conjuguent rarement. On aurait donc tout à fait tort de croire cette oeuvre simpliste ou confuse. Ce sont au contraire sa puissante envergure, sa capacité à unir mystique et politique qui d'abord retiennent l'attention et peuvent rapidement susciter l'effarement ou l'effroi. Pour entrevoir cet univers mental déconcertant pour un Occidental moderne, il faut commencer par se placer dans la perspective d'une conversion religieuse totale qui englobe la totalité de la vie humaine, individuelle et collective, et ne laisse rien au-dehors d'elle.
L'islam de Qutb n'est pas une religion privée, partielle, individuelle. « L'islam est un ordre intégré complet, dit-il, un axe fixe autour duquel tourne la vie dans un ordre précis. » Tout doit être régenté par l'autorité divine, non par des décisions humaines. « Cela s'applique au mariage, à la nourriture, à l'habillement, aux contrats, à toute activité et travail, à toutes les relations sociales et commerciales, à tous les us et coutumes. » Dans cette perspective, pas moyen de séparer profane et sacré, religieux et laïc, Eglise et Etat, foi et politique. Au contraire, aux yeux de Qutb, ces divorces ont engendré la crise de civilisation des temps modernes. Le grand malaise contemporain - êtres humains déboussolés au coeur de la prospérité apparente, guerres mondiales, dépravation des moeurs - provient pour lui d'une seule erreur fatale : avoir séparé Dieu du monde. C'est à cela qu'il faut mettre un terme.
Le schéma d'ensemble est donc : harmonie divine, alliance rompue et temps d'errance, lutte pour restaurer le règne divin. La trajectoire personnelle de Qutb, si l'on se tourne vers sa biographie, correspond à ce schéma. Naissance : 1906, village de Mucha, près d'Assiout, en Haute Egypte. Famille : petits propriétaires terriens. Education : musulmane pieuse. Vérité ou légende : aurait su le Coran par coeur à 10 ans. Voilà pour l'harmonie supposée. L'errance, elle, va durer plus longtemps. Etudes : au Caire, à partir de 14 ans, école normale de futurs professeurs. Influence de l'islam réformiste, ouvert aux idées occidentales, celui-là même qu'il combattra plus tard. Carrière : enseigne à l'école publique, puis travaille au ministère de l'Education. Vie religieuse : à distance des extrémistes. Le mouvement radical des Frères musulmans, fondé au Caire par Hassan al-Banna entre 1927 et 1928, progresse rapidement. Qutb, alors, n'en fait pas encore partie.
Caractère : timide, sensible, réservé. Ambition, à cette époque : devenir homme de lettres. Ecrit dans diverses revues, publie nouvelles, poèmes, essais de critique littéraire. Quand revient-il donc exactement vers le Coran et les sources de sa foi ? Dans quelles circonstances, pour quelles raisons ? Points mal élucidés. Son périple en Occident (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Italie) de 1948 à 1950 passe souvent pour le facteur déterminant de cette conversion. Ce n'est pas sûr. Son livre « La justice sociale dans l'Islam », qui paraît en 1948, peut être, déjà, une conséquence de cette mutation. En tout cas, son immersion dans la société américaine, à l'occasion d'une mission pédagogique, fut pour Sayyid Qutb une épreuve cruciale.
Qu'on imagine ce célibataire de 42 ans, qui n'a jamais quitté l'Egypte, arrivant dans le Colorado. Chaque jour, tout le choque. Le racisme dont il est victime, mais aussi la violence des combats de boxe, les dissonances du jazz, la tenue et les regards des étudiantes, leur liberté de moeurs. « Les filles américaines savent parfaitement le pouvoir séducteur de leur corps, écrit-il dans "L'Amérique que j'ai vue". Elles savent qu'il réside dans le visage, les yeux expressifs et les lèvres gourmandes. Elles savent que la séduction réside dans les seins ronds, les fesses pleines, les jambes bien formées - et elles montrent tout cela et ne le cachent pas. » Une soirée dansante organisée dans une église le laisse abasourdi.
Dès son retour, Qutb devient membre des Frères musulmans et le doctrinaire le plus influent d'un mouvement qui compte déjà, rien qu'en Egypte, plus d'un million de membres actifs. Nasser prend le pouvoir en 1952 avec leur soutien, avant de les pourchasser à partir de 1954. Qutb est emprisonné. Son frère Mohammed se réfugie, avec d'autres, en Arabie saoudite. Sayyid ne quittera pas la prison avant la fin de 1964. C'est là qu'il rédige et remanie constamment « A l'ombre du Coran », son commentaire-fleuve de certaines sourates. Intention : expliquer le Coran par le Coran, sans commentaires philosophiques ou historiques extérieurs. Qutb veut revenir au « mode de penser musulman pur ». Cette pureté ne se trouve pas en restant dans les livres. Ce qui importe, pour lui, c'est le Coran comme expérience, l'islam comme vie intégrale, rupture avec les erreurs anciennes, lutte pour l'avènement d'un monde où l'on ne servira plus que Dieu. Car, insiste Qutb, « tout ce qui est coupé de Lui est coupé du vrai sens de cette vie ». Tout se mesure à l'aune divine.
Qutb, en prison, est entré dans la lutte finale. Pour lui, c'est l'écriture, l'élaboration d'une pensée capable de remettre l'humanité entière sur la voie de l'harmonie divine. Car « ce système est là pour guider tous les hommes ». Le sage rebelle et inflexible vit à l'hôpital de la prison. Santé fragile et séquelles de tortures. Fin 1964, il est libéré. Il publie « Repères sur le chemin », recueil des pages les plus radicales de son grand oeuvre. Après huit mois de liberté, Qutb est de nouveau arrêté. Condamné à mort par un tribunal militaire à cause de son livre, il est pendu le 29 août 1966. Le Frère combattant meurt en martyr.
On ne résume pas 4 000 pages. On retiendra que deux notions antagonistes organisent l'ensemble. Ce que les musulmans doivent combattre, en eux-mêmes comme au-dehors, se nomme la jâhiliyya. Ce terme désigne habituellement l'ignorance, l'état de ceux qui n'ont pas reçu le message de Dieu. Cette errance liée au paganisme prend chez Qutb un sens extrêmement large : la jâhiliyya est devenue, aujourd'hui, totale et mondiale. L'alliance avec Dieu est rompue. Les hommes croient pouvoir décider à sa place, ce qui est la pire des offenses. Le matérialisme domine, les moeurs sont bestiales. La « corruption de la terre » l'emporte. L'islam a perdu le rôle offensif et le leadership qui, selon Qutb, doivent être les siens. Il s'agit de les restaurer par la lutte. La guerre la plus acharnée doit être menée contre les pires ennemis, les faux musulmans, les musulmans de nom, de nom seulement. Sous couvert d'islam, ils accroissent en fait la jâhiliyya en séparant les hommes de Dieu par la laïcité de l'Etat.
Ce qu'il s'agit d'instaurer définitivement, c'est tout l'inverse de cette errance : la hâkimiyya, le règne et l'autorité de Dieu, l'emprise de son jugement infaillible sur toutes les affaires humaines. Seul ce règne absolu pourra garantir la liberté, puisque aucun humain ne sera plus soumis à aucun autre. Le règne de Dieu mettra un terme à toute dictature humaine. C'est donc seulement avec l'instauration universelle de la Shari'a, l'ensemble des préceptes pratiques du Coran, que prendra fin l'errance de l'humanité. On coupera donc partout la main des voleurs, toutes les femmes cacheront leur corps et toutes seront lapidées à mort en cas d'adultère.
Dans la vision cosmique de Qutb, le peuple de Dieu (les vrais musulmans) s'oppose aux juifs et aux chrétiens, qui tentent, depuis toujours et sans succès, de les anéantir. « Depuis les premiers jours de l'islam, écrit Qutb, le monde musulman a toujours dû affronter des problèmes issus de complots juifs. » Les quelques passages du Coran qui incitent au pardon et à la tolérance envers les juifs, Qutb conseille de ne pas les mettre en valeur : « En vérité, ce sont des juifs qui soutiennent la plupart des théories maléfiques visant à détruire toutes les valeurs et tout ce qui est sacré pour l'humanité. »
Le totalitarisme théologique de Qutb projette une guerre de très longue durée, menée au nom de Dieu contre les impies, y compris, éventuellement, les oulémas eux-mêmes. Toute laïcité est jugée criminelle. Toute « liberté de non-croyance en Dieu » est refusée. Toute coexistence religieuse est inconcevable, sauf tactique temporaire. L'islam doit s'assurer le leadership total sur l'humanité - « son objectif est la terre entière », souligne Qutb. A terme, il s'agit d'instaurer un Etat islamique mondial, un règne planétaire de la Shari'a. Rien de moins. Ce n'est certes pas la seule conception de l'islam ni la seule lecture du Coran disponible. Mais ce noyau d'idées « qutbistes » se trouve au centre du terrorisme actuel. Cela éclaire. Cela ne rassure pas
A LIRE: Le meilleur ouvrage en français sur la pensée de Qutb est celui d'Olivier Carré, Mystique et politique. Le Coran des islamistes. Lecture du Coran par Sayyid Qutb, Frère musulman radical (1906-1966). Cerf / «Patrimoines », 2004 (350 pages, 50 euros).
On trouvera une approche plus journalistique dans le livre de Paul Berman Les habits neufs de la terreur. Traduit de l'américain par Richard Robert. Préface de Pascal Bruckner. Hachette Littératures, 2003.
Ecrit le 14 févr.07, 13:47
stop les copier-coller massifs.
merci de nous mettre le lien du texte au lieu de le copier comme un cré.tin.
vous n'avez en outre PAS LE DROIT de copier ainsi des articles de Presse !
http://www.lepoint.fr/edito/document.html?did=152257
merci de nous mettre le lien du texte au lieu de le copier comme un cré.tin.
vous n'avez en outre PAS LE DROIT de copier ainsi des articles de Presse !
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