Chaque Jour les Écritures
Seconde Épître aux Corinthiens
1. 1 2 Corinthiens 1 v. 1 à 11
Sa première épître, Paul ne l'avait pas écrite aux Corinthiens comme un censeur ou un juge sévère. Il avait été lui-même humilié et bouleversé par les nouvelles reçues de cette assemblée. D'autant plus qu'elles lui étaient parvenues à un moment où il passait par une affliction extrême dans cette ville d'Éphèse en Asie, où il y avait beaucoup d'adversaires (v. 8; 1 Cor. 16 v. 9). Or même une telle somme de souffrances peut être un sujet de reconnaissance, car elle entraîne une double et précieuse conséquence. D'abord elle fait perdre au croyant toute confiance en lui-même (v. 9). En second lieu elle le fait entrer dans la profondeur des sympathies du Seigneur. L'abondance des souffrances a ainsi révélé au cher apôtre l'abondance de la consolation (v. 5). Une consolation est toujours personnelle, mais elle permet à celui qui en a fait l'expérience d'entrer à son tour dans les peines des autres et de leur exprimer une vraie sympathie. Être passé par l'épreuve avec le soutien du Seigneur qualifie un chrétien pour s'adresser aux affligés et diriger leurs regards vers «le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation» (v. 3).
2. 2 2 Corinthiens 1 v. 12 à 24
Il n'était pas dans les habitudes de Paul de dire oui quand il pensait non (v. 17). Les Corinthiens pouvaient lui faire confiance: il n'avait pas d'arrière-pensée et faisait preuve de la même sincérité dans ses actes et décisions de la vie courante que lorsqu'il leur avait annoncé un évangile non falsifié (voir ch. 2 v. 17 et ch. 4 v. 2 fin). Combien c'est important! Si un enfant de Dieu manque sous le rapport de la vérité, il expose ceux qui l'observent à mettre également en toute la Parole dont il est un témoin si peu sûr. Paul, lui, montrait une droiture parfaite, qu'il s'agisse de ses rapports avec le monde ou avec les autres chrétiens (v. 12). N'était-il pas le messager de Celui qui est «l'Amen, le témoin fidèle et véritable», le Garant que toutes les promesses de Dieu s'accompliront (v. 20; Apoc. 3 v. 14)?
Les v. 21 et 22 nous rappellent trois aspects du don du Saint Esprit: Par Lui Dieu nous a oints, c'est-à-dire consacrés pour Lui et rendus capables d'entrer dans ses pensées. Il nous a scellés, autrement dit désignés comme Lui appartenant. Enfin Il nous a mis en possession des arrhes de nos biens célestes, nous donnant à la fois une première preuve de leur réalité et le moyen de les goûter dès à présent «dans nos cœurs».
3. 3 2 Corinthiens 2 v. 1 à 17
L'apôtre avait retardé son voyage à Corinthe pour laisser à sa première lettre le temps de faire son effet. Grâce à Dieu, le travail de conscience attendu s'était produit, tant dans l'assemblée que chez l'homme qui avait dû être exclu. Mais à présent les Corinthiens couraient un autre danger: celui d'oublier la grâce envers le coupable repentant. D'une indulgence blâmable, ils étaient passés à une sévérité sans amour. Satan est toujours prêt à nous faire verser d'un extrême dans l'autre. Ses moyens sont variés pour accomplir ses desseins qui eux ne changent pas: anéantir le témoignage rendu à Christ et retenir les hommes sous sa domination. Il se sert même des plaisanteries à son sujet — si courantes dans le monde — pour faire oublier ses desseins redoutables. Soyons donc en garde contre toute légèreté vis-à-vis du diable et de son pouvoir.
L'apôtre dans son inquiétude au sujet des Corinthiens, avait quitté un beau champ de travail pour aller à la rencontre de Tite qui lui apportait de leurs nouvelles. Mais Paul est consolé en pensant que partout où il va, il répand «la bonne odeur de Christ». Ce même parfum est-il perceptible pour tous ceux qui nous connaissent? Et surtout l'est-il pour Dieu?
4. 4 2 Corinthiens 3 v. 1 à 18
Les hommes jugeaient la doctrine prêchée par Paul d'après la marche des Corinthiens. Ils étaient sa vivante «lettre de recommandation» ou plutôt celle de Christ dont le nom avait été écrit sur leurs cœurs. Tous les chrétiens sont des lettres de Christ que Dieu adresse à ceux qui ne lisent pas la Bible pour qu'ils aient sous les yeux un évangile vécu. Malheureusement, ces lettres sont souvent tachées ou indéchiffrables au lieu d'être connues et lues de tous (v. 2). Veillons donc à ce qu'il n'y ait sur nos visages aucun voile qui empêche notre rayonnement chrétien: voile du souci, de l'égoïsme, de la mondanité… Mais qu'il n'y ait d'abord aucun voile sur nos cœurs (v. 15: par exemple une mauvaise conscience) pour intercepter les rayons que nous avons à recevoir de Celui qui est amour et lumière. Cachez un arbuste sous une bâche ou un écran; il dépérira. Exposez-le au contraire normalement au soleil et à la pluie et le voilà qui croîtra d'une saison à l'autre pour porter les fruits que vous en attendez. Il en est ainsi de nos âmes. Maintenues dans la présence de Christ, il s'opère de ce fait en elles une transformation graduelle (mais inconsciente), de progrès en progrès, à la ressemblance des perfections morales de Celui que nous contemplons dans sa Parole (v. 18).
5. 5 2 Corinthiens 4 v. 1 à 15
À condition d’être bien orienté vrs une source de lumière, un miroir peut éclairer un coin sombre. C’est parce qu’il contemplait la gloire du Seigneur (ch. 3 v. 18) que Paul réfléchissait fidèlement autour de lui chaque rayon qu'il recevait. Oui, quel était l'objet, resplendissant sur lui, qu'il rendait ainsi visible aux autres hommes? «La gloire de Dieu dans la face de Christ» (v. 6). Cette connaissance de Christ dans la gloire, quel trésor c'était pour Paul! Lui n'était que le vase dans lequel elle était contenue. Un pauvre vase de terre, fragile et sans valeur propre. Car si l'instrument de Dieu s'était fait remarquer par de brillantes qualités humaines, il aurait attiré l'attention sur lui-même aux dépens du trésor qu'il devait présenter. Les bijoutiers savent bien qu'un écrin trop luxueux tend à éclipser le joyau qui y est renfermé. Ils exposent leurs plus beaux bijoux sur du simple velours noir. Ainsi le vase, Paul, était dans la tribulation, dans la perplexité, persécuté, abattu… pour que le trésor: la vie de Jésus en lui soit pleinement manifestée (v. 10). Les épreuves d'un croyant contribuent à le dépouiller de tout éclat personnel afin que brille d'autant plus Celui dont il n'est en quelque sorte que le pied de lampe.
6. 6 2 Corinthiens 4 v. 16 à 18 ; 5 v. 1 à 10
Que de soins nous prenons pour entretenir et faire prospérer «notre homme extérieur» (v. 16). Si seulement notre «homme intérieur» pouvait être aussi bien traité! Ce qui renouvelait le cœur de l'apôtre c'était ce poids éternel de gloire sans commune mesure avec les épreuves qu'il traversait. Marchant «par la foi, non par la vue» (v. 7), les regards de son âme fixés sur les choses qui ne se voient pas mais qui sont éternelles, il en avait l’avant-goût déjà par les arrhes de l'Esprit (v. 5). C'est pourquoi il ne se lassait pas (ch. 4 v. 1, 16).
Quelle crainte, quelle ardeur, la pensée du tribunal de Christ devrait sans cesse produire en nous! Nous n'y comparaîtrons par en jugement, notre salut est assuré. Mais comme un film, notre vie entière s'y déroulera révélant tout ce que nous aurons fait «soit bien, soit mal» et nous recevrons soit gain, soit perte. En même temps le Seigneur y montrera comment sa grâce a su tirer son éclat même de nos péchés. Un artiste qui a fini de restaurer un portrait détérioré met son travail en valeur en y juxtaposant la photo du tableau initial. Étant souvent peu sensibles au péché, nous mesurons aussi trop peu la grâce qui nous pardonne et nous supporte. Le tribunal de Christ nous en fera enfin réaliser toute l'immensité.
7. 7 2 Corinthiens 5 v. 11 à 21
Paul désirait avec ardeur la gloire céleste (v. 2) mais en attendant il s'appliquait avec la même ardeur à être agréable au Seigneur (v. 9). N'ayant rien à cacher ni à Dieu, ni aux hommes (v. 11), il ne vivait plus pour lui-même; corps et âme, il était l'esclave de Christ mort et ressuscité pour lui (v. 15). Or le Seigneur l'avait appelé — comme chaque racheté — à une très haute fonction: celle d'ambassadeur du Dieu souverain pour offrir de Sa part au monde la réconciliation. Pour s'acquitter de cette mission et persuader les hommes, deux grands motifs pressaient le cher apôtre: la solennité du jugement: il connaissait combien le Seigneur doit être craint (v. 11); et l'amour de Christ pour les âmes, amour sans lequel le prédicateur le plus éloquent n'est qu'un airain qui résonne (v. 14; 1 Cor. 13 v. 1).
En quoi consiste encore le message de la réconciliation? Christ, le seul homme sans péché a été identifié sur la croix pour l'expier, avec le péché même. Ainsi Dieu a annulé en grâce le péché qui nous séparait de Lui (v. 21). «Les choses vieilles sont passées». Dieu ne les raccommode pas, ce n’est pas dignede Lui. Il se plaît à faire «toutes choses nouvelles». «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création» (v. 17).
8. 8 2 Corinthiens 6 v. 1 à 18 ; 7 v. 1
«Une grande patience», voilà ce qui recommande le serviteur de Dieu (c'est-à-dire chaque croyant; v. 4; ch. 12 v. 12). Mieux que tout discours, la manière dont Paul endurait ses épreuves démontrait la valeur de son évangile. Il souffrait pour quelque chose qui en valait la peine.
Quel homme étrange que le chrétien! Il a en quelque sorte deux faces. Aux yeux du monde, il paraît dans l'ignominie, séducteur, inconnu,… attristé, pauvre, n'ayant rien. Et qu'est-il devant Dieu?: Véritable, bien connu, vivant, toujours joyeux, enfin possédant toutes choses (v. 8 à 10)! C'est son vrai visage.
Les exhortations qui suivent peuvent paraître étroites et sévères. Mais elles procèdent du cœur large de l'apôtre (v. 11). Le mot de séparation nous rebute, et pourtant qui dit sainteté dit séparation pour Dieu (Lév. 20 v. 26). Achever l'une (ch. 7 v. 1) équivaut nécessairement à pratiquer l'autre. Séparation du monde… et les v. 14 et 15 ne s'appliquent pas seulement à tel projet de mariage mal assorti. Séparation du monde religieux (v. 16 à 18) : elle offre des compensations incomparables, l’espérance de la présence du Seigneur Jésus «au milieu» des siens et de relations bénies avec Dieu notre Père. Enfin, séparation du mal sous toutes ses formes (ch. 7 v. 1).
9. 9 2 Corinthiens 7 v. 2 à 12
L'amour de Christ étreignait Paul pour ses Corinthiens. Et cet amour était aussi vrai, aussi grand quand il leur avait écrit sa première lettre sévère. Mais à présent son cœur est au large; il peut laisser parler librement ses affections. Ceux qui nous reprennent et nous avertissent avec le plus de sévérité sont souvent ceux qui nous aiment le plus. «Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime», dira le Seigneur à une église devenue tiède (Apoc. 3 v. 19).
L'assemblée avait jugé le mal au milieu d'elle; elle avait ainsi montré sa pureté et sa droiture (v. 11): si elle avait supporté un affreux péché, c'était par ignorance et par négligence. Les Corinthiens n'en avaient pas moins dû s'humilier de leur état qui avait permis à un tel mal d'apparaître au milieu d'eux et ils en avaient éprouvé une tristesse selon Dieu.
Le v. 10 nous montre que le simple regret, la honte, le remords… ne sont pas la repentance. Celle-ci consiste à porter sur nos fautes le même jugement que Dieu, à reconnaître le mal et l'abandonner, qu'il s'agisse des actes commis avant ou après notre conversion (Prov. 28 v. 13). Elle est le premier fruit de la foi. Et à son tour elle produit «des fruits qui conviennent à la repentance» comme le disait Jean le Baptiseur à ceux qui venaient à son baptême (Luc 3 v. 8). Chacun de nos lecteurs a-t-il passé par une vraie repentance?
10. 10 2 Corinthiens 7 v. 13 à 16 ; 8 v. 1 à 8
L'obéissance des Corinthiens avait éveillé la joie et l'affection de Tite et ainsi doublement réjoui et réconforté Paul lui-même (ch. 7 v. 13, 15). Mais ils étaient encore loin d'avoir le zèle des saints de la Macédoine (ch. 8). Ces derniers n'avaient pas donné simplement telle ou telle partie de leurs ressources et de leur temps: ils s'étaient donnés eux-mêmes tout entiers. Ils n'avaient pas attendu, comme certains, la fin de leur vie pour n'offrir à Dieu qu'un pauvre reste de leurs forces; ils s'étaient donnés «premièrement»… Ils n'avaient pas non plus commencé par le service des saints; non, c'est au Seigneur qu'ils s'étaient d'abord donnés. Et ce premier don avait entraîné tous les autres. Ils appartenaient aussi aux apôtres, parce que ceux-ci étaient serviteurs du Seigneur. Était-ce chose pénible pour ces Macédoniens? Bien au contraire! «L'abondance de leur joie» pouvait accompagner «une grande épreuve de tribulation» et leur «profonde pauvreté» se changer en «richesse de leur libéralité» (v. 2). Ce que nous appellerions facilement une charge, ils l'appelaient une grâce (v. 4). Que Dieu nous accorde cette même consécration heureuse à notre Seigneur, Lui que nous avons le privilège de pouvoir servir en servant les siens!
11. 11 2 Corinthiens 8 v. 9 à 24
Qu'était l'amour des Macédoniens à côté de l'exemple suprême de «notre Seigneur Jésus Christ»? Ils n'avaient pas choisi eux-mêmes leur profonde pauvreté (v. 2). Mais Lui l'«Héritier de toutes choses» (Héb. 1 v. 2) a daigné s'appauvrir de ses gloires célestes, naître dans une étable, être ici-bas «le Pauvre», celui qui n'avait pas un lieu où reposer sa tête (v. 9; Ps. 40 v. 17; 41 v. 1; Luc 9 v. 58). Pourquoi? Pour nous enrichir de ces mêmes gloires et faire de nous ses cohéritiers. Adorable mystère de la grâce!
Les Corinthiens n'avaient pas mis à entière exécution leur heureux désir d'aider les assemblées. L'apôtre leur écrit que vouloir était bien, mais que faire était mieux encore. Souvent malheureusement, nos bonnes intentions… restent des intentions: cette Bible à offrir, cette visite à un malade, ce petit service qui se présentait… Dieu prépare devant nous de bonnes œuvres (Éph. 2 v. 10). Mais nous avons besoin de Lui pour le vouloir et le faire (v. 11, 12). C'est Lui qui produit en nous l'un et l'autre selon son bon plaisir (Phil. 2 v. 13), mais le décalage entre le mouvement du cœur et celui de la main vient de notre négligence.
Le souci de Paul était d'être gardé non seulement de toute fraude, mais même de toute apparence de mal devant les hommes.
12. 12 2 Corinthiens 9 v. 1 à 15
Pour ne pas avoir de vains regrets au jour de la moisson, semons (c'est-à-dire donnons) libéralement pendant la saison actuelle des semailles (v. 6; Luc 6 v. 38; Deut. 15 v. 10). Ce que Dieu nous met à cœur, faisons-le, et faisons-le joyeusement. Car ce que nous gardons pour nous ne nous enrichira pas, et ce que nous donnons ne nous appauvrira jamais (Prov. 28 v. 27). La grâce de Dieu nous assurera «toujours, en toutes choses… — non pas tout ce qui nous plairait — mais tout ce qui suffit» (v. 8). Les v. 11 à 14 nous rappellent que la générosité désintéressée produit chez ceux qui sont secourus des actions de grâces envers Dieu et des prières pour les donateurs. À partir d'une question qui nous pourrions trouver secondaire concernant la bienfaisance, l'apôtre sait porter nos pensées sur les plus glorieux sujets: l'abaissement du Seigneur (ch. 8 v. 9), le don inexprimable de Dieu (v. 15). Appliquons-nous à passer ainsi des menus faits qui forment notre vie quotidienne aux vérités bienheureuses de notre foi. Un simple repas, une rencontre de famille, un cadeau fait ou reçu avec affection, ce sont des occasions de rendre grâces à Dieu et de penser au Don par excellence: celui que le Dieu d'amour a fait au monde en lui envoyant son Fils (v. 15; Jean 3 v. 16).
13. 13 2 Corinthiens 10 v. 1 à 18
Paul n'avait pu se résoudre à se rendre auprès des Corinthiens «avec la verge» pour réprimer lui-même le mal (ch. 10 v. 2; 1 Cor. 4 v. 21). Il avait préféré leur écrire et attendre l'effet que produirait sa lettre. Mais certains avaient profité de cette patience de l'apôtre, et de son absence, pour déprécier son ministère. L'humilité, la douceur et la débonnaireté chrétienne dont Paul faisait preuve (v. 1) étaient prétextes à le mépriser. Car l'homme naturel n'admire que ce qui a de l'éclat; il juge «selon l'apparence» (v. 7). Or les armes d'un soldat de Jésus Christ ne sont pas charnelles (v. 4). Éph. 6 v. 10… les énumère. Souvenons-nous comment Gédéon, Samson, Jonathan, David, Ézéchias… pour ne citer qu'eux, ont remporté leur plus grandes victoires. Et ne nous laissons pas séduire par des qualités humaines telle que l'éloquence ou le charme personnel. Suivons la Parole et jamais celui qui la présente, si doué soit-il, même si nous avons reçu du bien par son moyen.
Les hommes se comparent à eux-mêmes et s'enorgueillissent, en quoi ils ne sont pas intelligents (v. 12). Nous croyants, nous n'avons pour la marche et pour le service qu'un modèle parfait : Jésus ! Le contempler nous gardera toujours dans l’humilité !
14. 14 2 Corinthiens 11 v. 1 à 15
De faux apôtres cherchaient à remplacer Paul dans le cœur des Corinthiens. Celui-ci se voit ainsi contraint de parler de lui-même et appelle cela «sa folie». Mais ce n'est pas pour réclamer à son profit l'affection des croyants (voir ch. 12 v. 15). Il était jaloux pour Christ et revendique avec véhémence leur amour pour le seul Époux de l'Église.
Les Corinthiens risquaient de prêter l'oreille à un «évangile différent» (v. 4). Ils étaient moins spirituels que les Éphésiens qui ont «éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas» et les ont trouvés menteurs (Apoc. 2 v. 2). Beaucoup de chrétiens courent le même danger que les Corinthiens, au fond parce qu'ils trouvent le véritable christianisme trop exigeant. Par contre un évangile qui exalte l'homme et accorde une place à la chair sera supporté.
Derrière ces ouvriers trompeurs, l'apôtre démasque leur maître Satan. Autrefois chérubin resplendissant (Éz. 28 v. 12…), celui-ci sait encore revêtir cette apparence pour tenter les hommes par sa ruse comme il séduisit Ève (v. 3, 14). Et il est plus dangereux lorsqu'il se présente comme le serpent subtil que lorsqu'il nous attaque de front comme le lion rugissant de 1 Pier. 5 v. 8. Nous déjouerons ses ruses en restant attachés à la Parole du Seigneur.
15. 15 2 Corinthiens 11 v. 16 à 33
Ces attaques contre le ministère de Paul sont pour le Saint Esprit une occasion de nous donner une idée plus nette de ses labeurs et de ses peines. Oui, il était ministre de Christ, et peut en aligner les preuves: une longue liste de souffrances endurées pour l'Évangile. Ces v. 23 à 28, 31, 32 nous apprennent en quoi consistait ce que l'apôtre appelait au ch. 4 v. 17 sa «légère tribulation d'un moment»! Mais quelle était la ressource divine qui le soutenait pour supporter «ces choses exceptionnelles»? «Un poids éternel de gloire» était continuellement devant sa pensée: Christ glorifié, son éternelle rémunération. Retenons ce secret: Plus nous serons occupés du Seigneur, moins il nous restera de temps pour penser à nos petites difficultés — et que sont-elles à côté des tribulations du grand apôtre? Oui, plus Son amour éternel pèsera dans la balance de nos cœurs, moins les circonstances du moment prendront d'importance et nous accableront. Il est une chose cependant qui ne nous «assiégera» jamais trop: «la sollicitude pour toutes les assemblées» (v. 28). Elle se manifeste en tout premier lieu par des prières. Que le Seigneur nous donne de l'affection pour sa chère Église et pour chacun de ses membres!
16. 16 2 Corinthiens 12 v. 1 à 10
Un homme en Christ est quelqu'un pour qui la chair a perdu ses droits (Rom. 8 v. 1, 2). Il est «une nouvelle création» (ch. 5 v. 17). Sa position devant Dieu est celle de Christ Lui-même et il l'occupe déjà par la foi dans le ciel. Paul, lui, s'y est trouvé ravi réellement pendant un moment inoubliable. Et qu'a-t-il pu voir dans le paradis? Christ ressuscité et glorieux. Qu'a-t-il pu y entendre? Le langage du ciel qui ne peut se traduire dans les langues humaines (v. 4). Faveur vraiment extraordinaire! Mais cette expérience unique présentait ensuite un danger certain pour l'apôtre. Pour le garder de s'enorgueillir, «une écharde dans la chair» lui est donnée: peut-être une infirmité pénible, tendant à le rendre méprisable dans sa prédication (ch. 10 v. 1, 10; Gal. 4 v. 14). Seigneur, débarrasse-moi de cela, supplie l'apôtre; mon service en souffrira… — «Ma grâce te suffit», est la réponse du Seigneur. Contrairement aux apparences, l'écharde était un effet de cette grâce. Ne servait-elle pas en Paul à juguler la chair, ce compagnon gênant de son travail? Oui, précieuses sont pour le chrétiens les infirmités et les épreuves. Elles contribuent à affaiblir l'homme pour permettre à la puissance de Dieu de se manifester (v. 9, 10; ch. 4 v. 7…).
17. 17 2 Corinthiens 12 v. 11 à 21
Quel chagrin pour l'apôtre de voir les suppositions faites à son sujet, les motifs intéressés et les ruses qu'on lui prêtait (v. 14, 16; ch. 7 v. 2, 3; comp. Act. 20 v. 33)! Alors que, dans une conduite irréprochable, il n'avait cessé, avec ses compagnons d'œuvre, de marcher «sur les mêmes traces»: celles de Christ (v. 18) ! S'il répond longuement à ces calomnies, ce n'est cependant pas pour se justifier mais parce qu'il a en vue l'édification de ses bien-aimés Corinthiens (v. 19; 1 Cor. 14 v. 26 fin). En effet, ne pas reconnaître le ministère de l'apôtre revenait à rejeter aussi l'autorité de la Parole divine qu'il annonçait. Combien de soi-disant chrétiens aujourd'hui rejettent telle partie de la Parole inspirée et particulièrement les épîtres de Paul. Les v. 20 et 21 montrent à quels péchés conduisent cette négligence et ce mépris.
Ainsi, dans ce chapitre «nous trouvons l'état le plus glorieux auquel un chrétien puisse être élevé… et la condition la plus misérable dans laquelle il puisse tomber… Quel contraste entre cette élévation dans le troisième ciel et cette vile dégradation charnelle! Et le chrétien est capable des deux! Quelle leçon et quel avertissement pour chaque saint…» (J.N.D., Un Homme en Christ).
18. 18 2 Corinthiens 13 v. 1 à 13
La première épître aux Corinthiens avait pour sujet l'Assemblée. La seconde nous a parlé du ministère ou du service chrétien. Nous y avons trouvé les sentiments, les supplications, les fatigues, les peines morales et physiques du serviteur du Seigneur. Paul n'en était que le faible instrument mais il ne désirait pas sur la terre une meilleure part que celle de son Maître. Or Christ avait été ici-bas dans l'abaissement, crucifié en infirmité; mais Il vivait maintenant, ressuscité par la puissance de Dieu (v. 4).
En terminant son épître, Paul adresse à Dieu une dernière prière pour ses chers Corinthiens. Elle tient en un mot: leur perfectionnement (v. 9, fin). Mais en même temps il les exhorte: «perfectionnez-vous» (v. 11). Car demander le secours du Seigneur ne dispense pas de s'appliquer avec zèle à faire des progrès dans la marche et le service chrétiens.
«Réjouissez-vous… — leur dit-il encore — soyez consolés; ayez un même sentiment; vivez en paix…» (v. 11). Que chacun de nous, chers enfants de Dieu, prenne pour lui-même ces exhortations et jouisse de la promesse qui y est attachée. Oui, que la grâce du Seigneur Jésus Christ, et l'amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec nous tous (v. 13)!
Chaque Jour les Écritures
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Ecrit le 21 déc.03, 07:01-
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