La Rose Blanche, un groupe d'étudiants allemands opposés au nazisme, tous chrétiens, composé de Sophie et Hans Scholl, Alexander Schmorel, Christoph Probst, Willi Graf, et leur professeur de philosophie Kurt Huber. Leur histoire est extraordinaire, ils furent arrêtés par la Gestapo en 1943 et exécutés, ils ont donné un témoignage unique de ce que le christianisme peut apporter à l'humanité. Ils furent des agneaux de Dieu, c'est d'eux dont parle ici l'Apocalypse : "Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau." (7, 14) Ils auraient résisté de la même façon si leur pays était tombé sous l'emprise du communisme.
Sophie Scholl
"Les quatre premiers tracts de la « Rose blanche » furent rédigés et distribués par Hans Scholl et Alexander Schmorell à l'été 1942, en deux semaines seulement. Les tracts faisaient appel à la « culture chrétienne occidentale » et à la responsabilité de l'«intelligentsia allemande ». Envoyés par la poste, ils étaient surtout destinés à des universitaires parce qu'on voulait mobiliser les intellectuels - professeurs, écrivains, directeurs d'école ou chargés d'enseignement, libraires, médecins -, à Munich et dans ses environs, en plus des restaurateurs, des propriétaires de cafés et d'épiceries." Hans Scholl et Alexander Schmorell utilisaient Goethe, Schiller, Novalis, la Bible mais aussi Lao-Tseu et Aristote. "Le tirage était encore très restreint - guère plus de 100 exemplaires chaque fois et les tracts se terminaient par un appel à les faire circuler."
La Rose Blanche :
Sophie Scholl (protestante)
Hans Scholl (protestant)
Alexis Schmorell (orthodoxe)
Christoph Probst (catéchumène)
Willi Graf (catholique)
Les tracts :
- Conclusion du premier tract (1942) :
" Goethe écrit (Le Réveil d’Epiménide, acte deux, scène quatre) :
Ce qui émerge de l’abîme
peut prendre forme violente,
et conquérir la moitié du monde :
à l’abîme le mal retourne.
Déjà règne la peur,
les despotes sont perdus.
Et tous ceux qui dépendent de la force mauvaise
doivent aussi connaître la mort.
L’heure est venue où je retrouve
mes amis assemblés dans la nuit
pour le silence sans sommeil,
et le beau mot de liberté,
on le murmure, on le bredouille,
jusqu’à la nouveauté inouïe :
sur les degrés de notre temple
nous le crions dans un nouvel enthousiasme :
Liberté ! Liberté ! "
- Premières lignes du second tract :
" On ne peut pas discuter du nazisme, ni s’opposer à lui par une démarche de l’esprit, car il n’a rien d’une doctrine spirituelle. Il est faux de parler d’une conception du monde nationale-socialiste parce que, si une telle conception existait, on devrait essayer de l’établir par des moyens d’ordre intellectuel. La réalité est différente. Cette doctrine, et le mouvement qu’elle suscita, étaient, dès leurs prémices, basés avant tout sur une duperie collective, et donc pourris de l’intérieur ; seul le mensonge permanent en assurait la durée. C’est ainsi que Hitler, dans une ancienne édition de " son " livre, — l’ouvrage écrit en allemand le plus laid qu’on puisse lire, et qu’un peuple dit de poètes et de penseurs a pris pour bible ! — définit en ces termes sa règle de conduite : " On ne peut pas s’imaginer à quel point il faut tromper un peuple pour le gouverner. " Cette gangrène, qui allait atteindre toute la nation, n’a pas été totalement décelée dès son apparition, les meilleures forces du pays s’employant alors à la limiter. Mais bientôt elle s’amplifia et finalement, par l’effet d’une corruption générale, triompha. L’abcès creva, empuantissant le corps entier. Les anciens opposants se cachèrent, l’élite allemande se tint dans l’ombre.
Et maintenant, la fin est proche. Il s’agit de se reconnaître les uns les autres, de s’expliquer clairement d’hommes à hommes ; d’avoir ce seul impératif présent à l’esprit ; de ne s’accorder aucun repos avant que tout Allemand ne soit persuadé de l’absolue nécessité de la lutte contre ce régime. "
- Premières lignes du troisième tract :
" Salus publica suprema lex
Toute conception idéale de l’état est utopie. Un état ne peut être édifié de façon purement théorique ; il doit se développer et arriver à maturité comme un individu. Il ne faut cependant pas oublier qu’à la naissance de chaque civilisation préexiste une forme de l’état. La famille est aussi vieille que l’humanité, et c’est en partant de cette première forme d’existence communautaire que l’homme raisonnable s’est constitué un état devant avoir pour base la justice, et considérer le bien de tous comme une loi primordiale. L’ordre politique doit présenter une analogie avec l’ordre divin, et la " civitas dei " est le modèle absolu dont il lui faut, en définitive, se rapprocher. Nous ne voulons émettre ici aucun jugement sur les différentes constitutions possibles : démocratie, monarchie constitutionnelle, royauté, etc. Ceci seulement sera mis en relief : chaque homme a le droit de vivre dans une société juste, qui assure la liberté des individus comme le bien de la communauté. Car Dieu désire que l’homme tende à son but naturel, libre et indépendant à l’intérieur d’une existence et d’un développement communautaires ; qu’il cherche à atteindre son bonheur terrestre par ses propres forces, ses aptitudes originales.
Notre " état " actuel est la dictature du mal. On me répond peut-être : " Nous le savons depuis longtemps, que sert-il d’en reparler ? " Mais alors, pourquoi ne vous soulevez-vous pas, et comment tolérez-vous que ces dictateurs, peu à peu, suppriment tous vos droits, jusqu’au jour où il ne restera rien qu’une organisation étatique mécanisée dirigée par des criminels et des salopards. Êtes-vous à ce point abrutis pour oublier que ce n’est pas seulement votre droit, mais aussi votre devoir social, de renverser ce système politique ? "
- Extrait du quatrième tract :
"Le sang coulera en Europe, jusqu’à ce que les nations prennent conscience de leur effroyable démence et que les peuples, touchés, et comme adoucis par la sainteté de la musique, s’approchent des autels anciens, apprennent les travaux pacifiques et commencent, sur les champs de bataille fumants, à célébrer la paix. Seule la religion peut réveiller la conscience de l’Europe et assurer le droit des peuples ; installer sur terre, dans une splendeur nouvelle, la chrétienté, occupée seulement à préserver la paix ».
Nous indiquons expressément que la Rose Blanche n’est à la solde d’aucune puissance étrangère. Nous savons que le pouvoir national-socialiste doit être détruit par les armes ; mais le renouveau de cet esprit allemand si dégénéré, nous l’escomptons d’abord de l’intérieur. Ce réveil doit précéder l’exacte reconnaissance de toutes les fautes dont s’est chargé notre peuple ; il doit également précéder le combat contre Hitler et ses innombrables acolytes, membres du parti, et autres traîtres. Aucune peine sur terre, si grande soit-elle, ne pourra être prononcée contre Hitler et ses partisans. Une fois la guerre finie, il faudra, par souci de l’avenir, châtier durement les coupables pour ôter à quiconque l’envie de ne recommencer jamais une pareille aventure."
- Extraits du sixième et dernier tract (18 février 1943) :
"Etudiants! Etudiantes!
La défaite de Stalingrad a jeté notre peuple dans la stupeur. La vie de trois cent mille Allemands, voilà ce qu'a coûté la stratégie géniale de ce soldat de deuxième classe promu général des armées. Führer, nous te remercions!
Le peuple allemand s'inquiète : allons-nous continuer de confier le sort de nos troupes à un dilettante ? Allons-nous sacrifier les dernières forces vives du pays aux plus bas instincts d'hégémonie d'une clique d'hommes de parti ? Jamais plus! Le jour est venu de demander des comptes à la plus exécrable tyrannie que ce peuple ait jamais endurée. Au nom de la jeunesse allemande, nous exigeons de l'Etat d'Adolf Hitler le retour à la liberté personnelle ; nous voulons reprendre possession de ce qui est à nous ; notre pays, prétexte pour nous tromper si honteusement, nous appartient.(...)
Il n'est pour nous qu'un impératif : lutter contre la dictature! Quittons les rangs de ce parti nazi, où l'on veut empêcher toute expression de notre pensée politique. Désertons les amphithéâtres où paradent les chefs et les sous-chefs S.S., les flagorneurs et les arrivistes. Nous réclamons une science non truquée, et la liberté authentique de l'esprit. Aucune menace ne peut nous faire peur, et certes pas la fermeture de nos Ecoles Supérieures. Le combat de chacun d'entre nous a pour enjeu notre liberté, et notre honneur de citoyen conscient de sa responsabilité sociale.(...)
Etudiants, Etudiantes! Le peuple allemand a les yeux fixés sur nous! Il attend de nous comme en 1813, le renversement de Napoléon, en 1943, celui de la terreur nazie. (...)
Nous nous dressons contre l'asservissement de l'Europe par le National-Socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d'honneur."
Livre (à lire absolument) : La Rose blanche, six allemands contre le nazisme - Inge Scholl - Editions de Minuit
Vidéo (à voir absolument) : http://www.youtube.com/watch?v=2bIKyZamZvs (Extraits du film "La Rose Blanche")
Liens :
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/pag ... dPage=2557
http://jm.saliege.com/sophiescholl.htm
http://www.herodote.net/dossiers/evenem ... r=19430222
http://www.sophiescholl-derfilm.de/
http://resistanceallemande.online.fr/ro ... lanche.htm
http://www.ac-nantes.fr:8080/peda/disc/ ... seblan.htm
http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliot ... anche.html
Sophie Scholl
La Rose Blanche avec à droite Kurt Huber (catholique), le professeur de Philosophie.
Honneur à ces jeunes chrétiens allemands qui ont sacrifié leur vie en s'élevant contre la barbarie néo-païenne nazie !
Sophie Scholl et la Rose Blanche
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Sophie Scholl et la Rose Blanche
Ecrit le 04 avr.07, 09:02
Modifié en dernier par VexillumRegis le 04 avr.07, 09:04, modifié 1 fois.
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Ecrit le 04 avr.07, 11:04
Comme Corrie Ten Boom, une famille hollandaise donc deux soeurs et le père ont caché des juifs dans leur maison en fabriquand un faut mur et les juifs se cachaient dès que la sonnette allait.Jedi a écrit :Ils ont eu le courage qu'il a manqué au Vatican à l'époque.
Mais a causes qu'ils avaient plus de tiquet sque les autres familles il y a eu d,es soupçon et il ont été embarqué pour les camps de concentrations et la le père et une des soeur est morte de maladie et Corrie a été libéré, bien plus tard elle a pardonné a son boureau, c'était une protestante et elle a vécu que pour porter l'amour de Dieu au monde, elle est morte le jour de ces 90 ans.
Beaucoup de juifs ont été sauvé, j'ajoute que quand les allemand ont venu chercher la famille pour les emmener, ils n'ont pas trouvé les juifs bien cachés.
C'est un très beau film a voir et véridique.
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Ecrit le 04 avr.07, 22:35
"sauvé" est un bien grand mot... ils ont profité de l'occasion pour les "convertir", mais cette sauvegarde n'était que provisoire car le jour ou les nazis ont décidé de gazer aussi les convertis, le Vatican n'a pas levé le petit doigt pour les défendre.
Et de l'autre côté, le Vatican a également couvert l'assassinat de dizaines de milliers d'orthodoxe... c'est ce qu'on appelle un double jeu.
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Ecrit le 05 avr.07, 19:37
Oui, notamment l'encyclique de 1937 "Mit brennender sorge" exceptionnellement rédigée non pas en latin mais en allemand pour ne pas louper sa cible...Jedi a écrit :
[...]
Oui et d'ailleurs il a fermement condammné le régime de Hitler, et ce dès les années 30... ah tiens, non.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mit_brennender_Sorge
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