Je n'ai pas changé d'opinion au sujet de l'enfer. Je me contente de recopier ce que j'avais déjà écrit sur un autre fil:
Non, on ne parle pas de l'enfer dans la bible! Qui va me citer le verset biblique où l'on emploie le mot "enfer"?
Enfer est un mot d'origine latine, un singulier tiré d'une pluriel: les enfers, les lieux inférieurs c'est à dire le séjour des morts.
Mais on parle bien du séjour des morts sous le vocable shéol dans le premier testament (Ge, 37,35; 42,38; Nb 16,30; 1 R 2,6; etc.) et sous le nom d' Hadès dans le second testament. Mt 11,23; Lc 16,23; Ac 2,31; Ap 20,13-14; etc.) Et le séjour des morts n'est pas strictement réservé aux méchants, mais si certains d'entre eux y sont engloutis tout vivant Tout le monde meurt!
On parle aussi de géhenne ou pour mieux dire de la vallée d'Hinnom, un lieu où l'on brûlait les ordures. Remplacez géhenne par le nom de l'incinérateur à déchets le plus proche de chez vous et vous aurez une idée un peu plus juste de la valeur du terme! Pour la petite histoire, le mot géhenne a donné en français gêne qui autrefois signifiait torture et dont le sens a perdu de sa force avec le temps. Personnellement,j'y vois une métaphore et rien de plus.
Le mot paradis est employé 3 fois seulement dans la bible, ...eh oui, de quoi faire réfléchir! Lc 23,43; 2 Co 12,4 ; Apocalypse 2,7 .
C'est un mot persan qui signifie jardin.
On parle aussi du royaume des cieux ou du royaume de Dieu. Le royaume de Dieu, c'est quand Dieu est roi!
Il y a beaucoup à dire sur les espressions employées par la bible sur ce que l'on considère comme l'au-delà. Et en creusant, on pourrait apercevoir qu'il ne s'agit pas toujours de l'au-delà, mais d'une réalité présente!
ἰδοὺ γὰρ ἡ βασιλεία τοῦ θεοῦ ἐντὸς ὑμῶν ἐστιν. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.
Lc 17,21
Pour ma part, je ne crois pas au purgatoire, mais bien à une purgation. Le juste et le méchant cohabite en moi et je pense que le tri va se faire au-dedans de moi.
Je cite
www.questiondieu.com , cette question n'étant plus dans leurs archives (mais bien dans les miennes ) je me permets de la recopier.
Lorsque je lis les paraboles où il est question d’un tri entre les « bons » et les « mauvais », vu que personne n’est tout à fait bon ou tout à fait mauvais, je pense que ce tri se fera à travers ma personne et c’est pour moi un motif de joie . Partagez-vous mon opinion ? Et comment concilier cela avec la réponse que fait M. Gardiol à Tabita le 16/9 ?
Merci pour la réponse et pour votre site !
Question posée le 11/11/2005 par: miel
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REPONSE par Michel Cornuz
Chère Miel,
Je suis tout à fait en accord avec votre interprétation. Le thème du Jugement et notamment du jugement dernier est en effet piégé. Les fresques de nos églises nous montrent en effet souvent le Christ Juge avec sa balance pesant les âmes, d'un côté, il y a la "masse de perdition" qui s'enfonce dans les enfers...de l'autre les élus qui chantent les louanges de Dieu: l'humanité divisée en deux catégories. Il est vrai que la parabole du jugement dernier de Matthieu 25 a pu faire naître une telle imagerie, mais il ne faut pas oublier que c'est justement une parabole, une histoire destinée à choquer et à étonner et non un traité dogmatique sur le jugement, encore moins une "description".
L'étonnement provient du critère: nous serons jugés non pas selon notre perfection morale, ni notre appartenance à l'Eglise, mais selon notre attitude vis à vis des "plus petits de nos frères". L'autre source d'étonnement est dans la personne du Juge: Celui qui est notre Juge est en effet Celui qui s'est proclamé "doux et humble de cœur" et qui juste après cet ultime enseignement va entrer dans sa Passion pour la guérison de toute l'humanité.
Paul va parler du "jugement par le Christ" comme une sorte de mise en lumière des ressorts cachés de nos vies ou de "purification" par le feu. Autant d'images qui disent, comme vous le proposez, que le jugement a lieu à travers notre personne, comme un "tri" entre ce qui est contraire à l'amour et ce qui est vécu dans l'amour. Si on l'interprète ainsi, on peut dire alors que ce "jugement dernier" qui fera la pleine lumière sur nos vies, commence déjà maintenant, quand nous laissons l'Esprit de Dieu nous travailler et nous reformer à son Image. C'est l’œuvre de toute notre vie, qui sera accomplie au-delà de nos vies, et vous avez raison de dire que cela provoque la joie...et non la peur.
Il me semble que ces propos vont tout à fait dans le sens de ce que répondait M. Gardiol à Tabita.
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