Martin LUTHER (1483-1546)
Un théologien allemand à la recherche de son salut personnel
Une époque troublée
Martin LUTHER est né en Saxe en 1483 dans une famille paysanne. A cette époque où la vie est si peu de chose, la seule mais très forte préoccupation spirituelle des Européens est de savoir comment être sauvé, c'est-à-dire comment échapper aux peines éternelles.
Une Eglise aux réponses insuffisantes
Tout ce que l'Eglise trouve alors à répondre aux angoisses de ses Fidèles c'est : "faites confiance à l'Eglise", "obéissez-lui", "confessez-vous aux prêtres", etc ... Cela étant insuffisant, l'Eglise invente la doctrine du Purgatoire, puis la doctrine des Indulgences.
La quête désespérée d'un moine
Après des études qui le conduisent au grade de maître es Arts, Martin LUTHER, à la suite d'un serment fait à Sainte-Anne au cours d'un orage, entre au Couvent des Ermites de Saint-Augustin d'Erfurth en 1505 à 22 ans. Ordonné prêtre en Avril 1507, docteur en Théologie en 1512, il est alors nommé professeur de théologie à l'Université de Wittemberg en Saxe.
Homme de son temps, durant toutes ces années, il tremble devant Dieu et craint pour son salut. Ni l'Eglise, ni les théologiens n'arrivent à calmer l'angoisse permanente qui étreint ce moine fervent et scrupuleux.
Un théologien ébloui par la vérité
Travaillant la Bible pour préparer ses cours, Martin LUTHER redécouvre peu à peu que le Salut ne se monnaie pas, ne se mérite pas, mais qu'il est accordé gratuitement par Dieu à celui qui croit en Jésus-Christ. Ebloui et libéré intérieurement, il commence dans ses cours à enseigner le salut gratuit.
Un théologien seul face à son Eglise
Au nom de la gratuité du salut, le théologien LUTHER s'oppose de toutes ses forces à la vente des Indulgences que délivre le pape aux pénitents. Le 31 Octobre 1517, il affiche sur la porte de l'Eglise de Wittemberg ses "95 Thèses sur les Indulgences". Le procédé, normal pour l'époque, ne choque personne. Par contre, les Thèses s'en prenant indirectement au pape sont, elles, très violemment attaquées par les partisans de celui-ci.
Un chrétien rejoint par des millions d'autres chrétiens
La Bonne Nouvelle se transmet comme une traînée de poudre dans toute l'Europe : Dieu offre gratuitement le salut et la paix intérieure à ceux qui croient en Jésus-Christ. Plus besoin d'argent pour acheter des Indulgences pontificales pour soi-même ou les siens. Plus besoin d'Indulgences du tout. Plus besoin d'être riche ou influent pour échapper aux peines éternelles. Quelle libération spirituelle pour tous ces gens obsédés par la mort et la damnation. Mais aussi quel manque à gagner pour l'Eglise d'Occident à bout de souffle.
La réaction des Autorités civiles
Après de nombreux débats entre théologiens, la nouvelle doctrine occasionnant quelques troubles, l'Empereur d'Allemagne, Charles-Quint, convoque LUTHER devant la diète de l'Empire à Spire. L'Empereur accorde un sauf-conduit au théologien pour qu'il puisse se rendre à cette convocation en toute sécurité.
Martin LUTHER s'y rend, prêt au sacrifice, car dit-il "ma conscience est liée par la Parole de Dieu et je ne puis autrement". C'est faire preuve d'un grand courage ; en effet, juste un siècle plus tôt en 1415, le préréformateur Jean HUSS se rendant au Concile de Bâle avec un sauf-conduit de l'Empereur d'Allemagne a, néanmoins, été arrêté, jugé et brûlé vif. Quant au franciscain SAVONAROLE, cela fait à peine 20 ans qu'il a été exécuté à Florence.
Mis au ban de l'Empire, LUTHER doit s'enfuir sous la protection de l'Electeur de Saxe. Semi-prisonnier au chateau de la Wartbourg pendant 9 mois, il en profite pour traduire la Bible en Allemand contribuant ainsi à fixer pour la première fois la langue allemande.
La réaction des Autorités religieuses
Martin LUTHER, dans ses débats avec les théologiens mandatés par la papauté se retranche derrière la seule autorité qu'il peut opposer au pape et même mettre au dessus de celui-ci, c'est-à-dire l'autorité de la Bible. En agissant ainsi, il contraint le pape, soit à se démettre, soit à l'excommunier. C'est naturellement la seconde solution que choisit le pape qui publie une bulle d'excommunication à l'encontre de LUTHER à compter du 3 Janvier 1521.
Les conséquences de l'excommunication de LUTHER
Cette terrible erreur de jugement du pape et de ses conseillers fait basculer la moitié de la chrétienté occidentale dans le camp de LUTHER. La déchirure, dramatique, va générer plusieurs siècles de conflits théologiques, de persécutions et de guerres religieuses d'une brutalité inouïe laissant sur leur passage d'innombrables cadavres et décombres.
La vie d'un théologien excommunié
Désormais Martin LUTHER va mener un combat incessant contre la papauté essentiellement par la plume. Ses très nombreux écrits qui, pour la plupart, sont des ouvrages de circonstance, précisent sa doctrine et la développent.
Luther s'éteint en 1546 quelques mois après le début du concile de Trente, entouré de l'affection et du respect de tous.
123654 Jean CALVIN (1509-1564) Ulrich ZWINGLI (1484-1531)
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123654 Jean CALVIN (1509-1564) Ulrich ZWINGLI (1484-1531)
Ecrit le 11 juil.03, 03:28
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Les Les quatre-vingt-quinze thèses de Martin Luther
Ecrit le 11 juil.03, 03:59Les quatre-vingt-quinze thèses théologiques
sur la puissance des indulgences
Martin Luther
Publiées le 31 Octobre 1517
Préambule :
Par amour pour la vérité et dans le but de la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du Révérend Père Martin LUTHER, ermite augustin, maître es Arts, docteur et lecteur de la Sainte Théologie. Celui-ci prie ceux qui, étant absents, ne pourraient discuter avec lui, de vouloir bien le faire par lettres. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.
Thèses :
(1)En disant : Faites pénitence, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût une pénitence.
(2)Cette parole ne peut pas s'entendre du sacrement de la pénitence, tel qu'il est administré par le prêtre, c'est à dire de la confession et de la satisfaction.
(3)Toutefois elle ne signifie pas non plus la seule pénitence intérieure ; celle-ci est nulle, si elle ne produit pas au dehors toutes sortes de mortifications de la chair.
(4)C'est pourquoi la peine dure aussi longtemps que dure la haine de soi-même, la vraie pénitence intérieure, c'est à dire jusqu'à l'entrée dans le royaume des cieux.
(5)Le pape ne veut et ne peut remettre d'autres peines que celles qu'il a imposées lui-même de sa propre autorité ou par l'autorité des canons.
(6)Le pape ne peut remettre aucune peine autrement qu'en déclarant et en confirmant que Dieu l'a remise ; à moins qu'il ne s'agisse des cas à lui réservés. Celui qui méprise son pouvoir dans ces cas particuliers reste dans son péché.
(7)Dieu ne remet la coulpe à personne sans l'humilier, l'abaisser devant un prêtre, son représentant.
(8)Les canons pénitentiels ne s'appliquent qu'aux vivants ; et d'après eux, rien ne doit être imposé aux morts.
(9)Voilà pourquoi le pape agit selon le Saint-Esprit en exceptant toujours dans ses décrets l'article de la mort et celui de la nécessité.
(10)Les prêtres qui, à l'article de la mort, réservent pour le Purgatoire les canons pénitentiels, agissent mal et d'une façon inintelligente.
(11)La transformation des peines canoniques en peines du Purgatoire est une ivraie semée certainement pendant que les évêques dormaient.
(12)Jadis les peines canoniques étaient imposées non après, mais avant l'absolution, comme une épreuve de la véritable contrition.
(13)La mort délie de tout ; les mourants sont déjà morts aux lois canoniques, et celles-ci ne les atteignent plus.
(14)Une piété incomplète, un amour imparfait donnent nécessairement une grande crainte au mourant. Plus l'amour est petit, plus grande est la terreur.
(15)Cette crainte, cette épouvante suffit déjà, sans parler des autres peines, à constituer la peine du Purgatoire, car elle approche le plus de l'horreur du désespoir.
(16)Il semble qu'entre l'Enfer, le Purgatoire et le Ciel il y ait la même différence qu'entre le désespoir, le quasi-désespoir et la sécurité.
(17)Il semble que chez les âmes du Purgatoire l'Amour doive grandir à mesure que l'horreur diminue.
(18)Il ne paraît pas qu'on puisse prouver par des raisons, ou par les Ecritures que les âmes du Purgatoire soient hors d'état de rien mériter ou de croître dans la charité.
(19)Il n'est pas prouvé non plus que toutes les âmes du Purgatoire soient parfaitement assurées de leur béatitude, bien que nous-mêmes nous en ayons une entière assurance.
(20)Donc, par la rémission plénière de toutes les peines, le Pape n'entend parler que de celles qu'il a imposées lui-même, et non pas toutes les peines en général.
(21)C'est pourquoi les prédicateurs des Indulgences se trompent quand ils disent que les indulgences du Pape délivrent l'homme de toutes les peines et le sauvent.
(22)Car le Pape ne saurait remettre aux âmes du Purgatoire d'autres peines que celles qu'elles auraient dû souffrir dans cette vie en vertu des canons.
(23)Si la remise entière de toutes les peines peut jamais être accordée, ce ne saurait être qu'en faveur des plus parfaits, c'est-à-dire du plus petit nombre.
(24)Ainsi cette magnifique et universelle promesse de la rémission de toutes les peines accordées à tous sans distinction, trompe nécessairement la majeure partie du peuple.
(25)Le même pouvoir que le Pape peut avoir, en général, sur le Purgatoire, chaque évêque le possède en particulier dans son diocèse, chaque pasteur dans sa paroisse.
(26)Le Pape fait très bien de ne pas donner aux âmes le pardon en vertu du pouvoir des clefs qu'il n'a pas , mais de le donner par le mode de suffrage.
(27)Ils prêchent des inventions humaines, ceux qui prétendent qu'aussitôt que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme s'envole du Purgatoire.
(28)Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent. Quant au suffrage de l'Eglise, il dépend uniquement de la bonne volonté de Dieu.
(29)Qui sait si toutes les âmes du Purgatoire désirent être délivrées, témoin de ce qu'on rapporte de Saint Séverin et de Saint Paul Pascal.
(30)Nul n'est certain de la vérité de sa contrition ; encore moins peut-on l'être de l'entière rémission.
(31)Il est aussi rare de trouver un homme qui achète une vraie indulgence qu'un homme vraiment pénitent.
(32)Ils seront éternellement damnés avec ceux qui les enseignent, ceux qui pensent que des lettres d'indulgences leur assurent le salut.
(33)On ne saurait trop se garder de ces hommes qui disent que les indulgences du Pape sont le don inestimable de Dieu par lequel l'homme est réconcilié avec lui.
(34)Car ces grâces des indulgences ne s'appliquent qu'aux peines de la satisfaction sacramentelle établies par les hommes.
(35)Ils prêchent une doctrine antichrétienne ceux qui enseignent que pour le rachat des âmes du Purgatoire ou pour obtenir un billet de confession, la contrition n'est pas nécessaire.
(36)Tout chrétien vraiment contrit a droit à la rémission entière de la peine et du péché, même sans lettre d'indulgences.
(37)Tout vrai chrétien, vivant ou mort, participe à tous les biens de Christ et de l'Eglise, par la grâce de Dieu, et sans lettres d'indulgences.
(38)Néanmoins il ne faut pas mépriser la grâce que le Pape dispense ; car elle est, comme je l'ai dit, une déclaration du pardon de Dieu.
(39)C'est une chose extraordinairement difficile, même pour les plus habiles théologiens, d'exalter en même temps devant le peuple la puissance des indulgences et la nécessité de la contrition.
(40)La vraie contrition recherche et aime les peines ; l'indulgence, par sa largeur, en débarrasse, et à l'occasion, les fait haïr.
(41)Il faut prêcher avec prudence les indulgences du Pape, afin que le peuple ne vienne pas à s'imaginer qu'elles sont préférables aux bonnes oeuvres de la charité.
(42)Il faut enseigner aux chrétiens que dans l'intention du Pape, l'achat des indulgences ne saurait être comparé en aucune manière aux oeuvres de miséricorde.
(43)Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui donne aux pauvres ou prête aux nécessiteux fait mieux que s'il achetait des indulgences.
(44)Car par l'exercice même de la charité, la charité grandit et l'homme devient meilleur. Les indulgences au contraire n'améliorent pas ; elles ne font qu'affranchir de la peine.
(45)Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui voyant son prochain dans l'indigence, le délaisse pour acheter des indulgences, ne s'achète pas l'indulgence du Pape mais l'indignation de Dieu.
(46)Il faut enseigner aux chrétiens qu'à moins d'avoir des richesses superflues, leur devoir est d'appliquer ce qu'ils ont aux besoins de leur maison plutôt que de le prodiguer à l'achat des indulgences.
(47)Il faut enseigner aux chrétiens que l'achat des indulgences est une chose libre, non commandée.
(48)Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape ayant plus besoin de prières que d'argent demande, en distribuant ses indulgences plutôt de ferventes prières que de l'argent.
(49)Il faut enseigner aux chrétiens que les indulgences du Pape sont bonnes s'ils ne s'y confient pas, mais des plus funestes, si par elles, ils perdent la crainte de Dieu.
(50)Il faut enseigner aux chrétiens que si le Pape connaissait les exactions des prédicateurs d'indulgences, il préfèrerait voir la basilique de Saint-Pierre réduite en cendres plutôt qu'édifiée avec la chair, le sang, les os de ses brebis.
(51)Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape, fidèle à son devoir, distribuerait tout son bien et vendrait au besoin l'Eglise de Saint-Pierre pour la plupart de ceux auxquels certains prédicateurs d'indulgences enlèvent leur argent.
(52)Il est chimérique de se confier aux indulgences pour le salut, quand même le commissaire du Pape ou le Pape lui-même y mettraient leur âme en gage.
(53)Ce sont des ennemis de Christ et du Pape, ceux qui à cause de la prédication des indulgences interdisent dans les autres églises la prédication de la parole de Dieu.
(54)C'est faire injure à la Parole de Dieu que d'employer dans un sermon autant et même plus de temps à prêcher les indulgences qu'à annoncer cette Parole.
(55)Voici quelle doit être nécessairement la pensée du Pape ; si l'on accorde aux indulgences qui sont moindres, une cloche, un honneur, une cérémonie, il faut célébrer l'Evangile qui est plus grand, avec cent cloches, cent honneurs, cent cérémonies.
(56)Les trésors de l'Eglise, d'où le Pape tire ses indulgences, ne sont ni suffisamment définis, ni assez connus du peuple chrétien.
(57)Ces trésors ne sont certes pas des biens temporels ; car loin de distribuer des biens temporels, les prédicateurs des indulgences en amassent plutôt.
(58)Ce ne sont pas non plus les mérites de Christ et des saints ; car ceux-ci, sans le Pape, mettent la grâce dans l'homme intérieur, et la croix, la mort et l'enfer dans l'homme intérieur.
(59)Saint Laurent a dit que les trésors de l'Eglise sont ses pauvres. En cela il a parlé le langage de son époque.
(60)Nous disons sans témérité que ces trésors, ce sont les clefs données à l'Eglise par les mérites du Christ.
(61)Il est clair en effet que pour la remise des peines et des cas réservés, le pouvoir du Pape est insuffisant.
(62)Le véritable trésor de l'Eglise, c'est le très-saint Evangile de la gloire et de la grâce de Dieu.
(63)Mais ce trésor est avec raison un objet de haine car par lui les premiers deviennent les derniers.
(64)Le trésor des indulgences est avec raison recherché ; car par lui les derniers deviennent les premiers.
(65)Les trésors de l'Evangile sont des filets au moyen desquels on pêchait jadis des hommes adonnés aux richesses.
(66)Les trésors des indulgences sont des filets avec lesquels on pêche maintenant les richesses des hommes.
(67)Les indulgences dont les prédicateurs vantent et exaltent les mérites ont le très grand mérite de rapporter de l'argent.
(68)Les grâces qu'elles donnent sont misérables si on les compare à la grâce de Dieu et à la piété de la croix.
(69)Le devoir des évêques et des pasteurs est d'admettre avec respect les commissaires des indulgences apostoliques.
(70)Mais c'est bien plus encore leur devoir d'ouvrir leurs yeux et leurs oreilles, pour que ceux-ci ne prêchent pas leurs rêves à la place des ordres du Pape.
(71)Maudit soit celui qui parle contre la vérité des indulgences apostoliques.
(72)Mais béni soit celui qui s'inquiète de la licence et des paroles impudentes des prédicateurs d'indulgences.
(73)De même que le Pape excommunie justement ceux qui machinent contre ses indulgences,
(74)Il entend à plus forte raison excommunier ceux qui, sous prétexte de défendre les indulgences, machinent contre la sainte charité et contre la vérité.
(75)C'est du délire que d'exalter les indulgences du Pape jusqu'à prétendre qu'elles délieraient un homme qui, par impossible, aurait violé la mère de Dieu.
(76)Nous prétendons au contraire que, pour ce qui est de la coulpe, les indulgences ne peuvent pas même remettre le moindre des péchés véniels.
(77)Dire que Saint Pierre, s'il était Pape de nos jours, ne saurait donner des grâces plus grandes, c'est blasphémer contre Saint Pierre et contre le Pape.
(78)Nous disons au contraire que lui ou n'importe quel pape possède des grâces plus hautes, savoir : l'Evangile, les vertus, le don des guérisons, etc...(d'après 1 Cor. 12).
(79)Dire que la croix ornée des armes du Pape égale la croix du Christ, c'est un blasphème.
(80)Les évêques, les pasteurs, les théologiens qui laissent prononcer de telles paroles devant le peuple en rendront compte.
(81)Cette prédication imprudente des indulgences rend bien difficile aux hommes même les plus doctes, de défendre l'honneur du Pape contre les calomnies ou même contre les questions insidieuses des laïques.
(82)Pourquoi, disent-ils, pourquoi le Pape ne délivrent-ils pas d'un seul coup toutes les âmes du Purgatoire, pour les plus justes des motifs, par sainte charité, par compassion pour leurs souffrances, tandis qu'il en délivre à l'infini pour le motif le plus futile, pour un argent indigne, pour la construction de sa basilique ?
(83)Pourquoi laisse-t-il subsister les services et les anniversaires des morts ? Pourquoi ne rend-il pas ou ne permet-il pas qu'on reprenne les fondations établies en leur faveur, puisqu'il n'est pas juste de prier pour les rachetés.
(84)Et encore : quelle est cette nouvelle sainteté de Dieu et du Pape que, pour de l'argent, ils donnent à un impie, à un ennemi le pouvoir de délivrer une âme pieuse et aimée de Dieu, tandis qu'ils refusent de délivrer cette âme pieuse et aimée, par compassion pour ses souffrances, par amour et gratuitement ?
(85)Et encore : pourquoi les canons pénitentiels abrogés de droit et éteints par la mort se rachètent-ils encore pour de l'argent, par la vente d'une indulgence, comme s'ils étaient encore en vigueur ?
(86)Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles de l'homme le plus opulent ?
(87)Encore : pourquoi le Pape remet-il les péchés ou rend-il participants de sa grâce ceux qui par une contrition parfaite ont déjà obtenu une rémission plénière et la complète participation à ces grâces ?
(88)Encore : ne serait-il pas d'un plus grand avantage pour l'Eglise, si le Pape, au lieu de distribuer une seule fois ses indulgences et ses grâces, les distribuait cent fois par jour et à tout fidèle ?
(89)C'est pourquoi si par les indulgences le Pape cherche plus le salut des âmes que de l'argent, pourquoi suspend-il les lettres d'indulgences qu'il a données autrefois, puisque celles-ci ont même efficacité ?
(90)Vouloir soumettre par la violence ces arguments captieux des laïques, au lieu de les réfuter par de bonnes raisons, c'est exposer l'Eglise et le Pape à la risée des ennemis et c'est rendre les chrétiens malheureux.
(91)Si, par contre, on avait prêché les indulgences selon l'esprit et le sentiment du Pape, il serait facile de répondre à toutes ces objections ; elles n'auraient pas même été faites.
(92)Qu'ils disparaissent donc tous, ces prophètes qui disent au peuple de Christ : "Paix, paix" et il n'y a pas de paix !
(93)Bienvenus au contraire les prophètes qui disent au peuple de Christ : "Croix, croix" et il n'y a pas de croix !
(94)Il faut exhorter les chrétiens à s'appliquer à suivre Christ leur chef à travers les peines, la mort et l'enfer.
(95)Et à entrer au ciel par beaucoup de tribulations plutôt que de se reposer sur la sécurité d'une fausse paix.
tire du site - http://www.chez.com/sdg/
sur la puissance des indulgences
Martin Luther
Publiées le 31 Octobre 1517
Préambule :
Par amour pour la vérité et dans le but de la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du Révérend Père Martin LUTHER, ermite augustin, maître es Arts, docteur et lecteur de la Sainte Théologie. Celui-ci prie ceux qui, étant absents, ne pourraient discuter avec lui, de vouloir bien le faire par lettres. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen.
Thèses :
(1)En disant : Faites pénitence, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût une pénitence.
(2)Cette parole ne peut pas s'entendre du sacrement de la pénitence, tel qu'il est administré par le prêtre, c'est à dire de la confession et de la satisfaction.
(3)Toutefois elle ne signifie pas non plus la seule pénitence intérieure ; celle-ci est nulle, si elle ne produit pas au dehors toutes sortes de mortifications de la chair.
(4)C'est pourquoi la peine dure aussi longtemps que dure la haine de soi-même, la vraie pénitence intérieure, c'est à dire jusqu'à l'entrée dans le royaume des cieux.
(5)Le pape ne veut et ne peut remettre d'autres peines que celles qu'il a imposées lui-même de sa propre autorité ou par l'autorité des canons.
(6)Le pape ne peut remettre aucune peine autrement qu'en déclarant et en confirmant que Dieu l'a remise ; à moins qu'il ne s'agisse des cas à lui réservés. Celui qui méprise son pouvoir dans ces cas particuliers reste dans son péché.
(7)Dieu ne remet la coulpe à personne sans l'humilier, l'abaisser devant un prêtre, son représentant.
(8)Les canons pénitentiels ne s'appliquent qu'aux vivants ; et d'après eux, rien ne doit être imposé aux morts.
(9)Voilà pourquoi le pape agit selon le Saint-Esprit en exceptant toujours dans ses décrets l'article de la mort et celui de la nécessité.
(10)Les prêtres qui, à l'article de la mort, réservent pour le Purgatoire les canons pénitentiels, agissent mal et d'une façon inintelligente.
(11)La transformation des peines canoniques en peines du Purgatoire est une ivraie semée certainement pendant que les évêques dormaient.
(12)Jadis les peines canoniques étaient imposées non après, mais avant l'absolution, comme une épreuve de la véritable contrition.
(13)La mort délie de tout ; les mourants sont déjà morts aux lois canoniques, et celles-ci ne les atteignent plus.
(14)Une piété incomplète, un amour imparfait donnent nécessairement une grande crainte au mourant. Plus l'amour est petit, plus grande est la terreur.
(15)Cette crainte, cette épouvante suffit déjà, sans parler des autres peines, à constituer la peine du Purgatoire, car elle approche le plus de l'horreur du désespoir.
(16)Il semble qu'entre l'Enfer, le Purgatoire et le Ciel il y ait la même différence qu'entre le désespoir, le quasi-désespoir et la sécurité.
(17)Il semble que chez les âmes du Purgatoire l'Amour doive grandir à mesure que l'horreur diminue.
(18)Il ne paraît pas qu'on puisse prouver par des raisons, ou par les Ecritures que les âmes du Purgatoire soient hors d'état de rien mériter ou de croître dans la charité.
(19)Il n'est pas prouvé non plus que toutes les âmes du Purgatoire soient parfaitement assurées de leur béatitude, bien que nous-mêmes nous en ayons une entière assurance.
(20)Donc, par la rémission plénière de toutes les peines, le Pape n'entend parler que de celles qu'il a imposées lui-même, et non pas toutes les peines en général.
(21)C'est pourquoi les prédicateurs des Indulgences se trompent quand ils disent que les indulgences du Pape délivrent l'homme de toutes les peines et le sauvent.
(22)Car le Pape ne saurait remettre aux âmes du Purgatoire d'autres peines que celles qu'elles auraient dû souffrir dans cette vie en vertu des canons.
(23)Si la remise entière de toutes les peines peut jamais être accordée, ce ne saurait être qu'en faveur des plus parfaits, c'est-à-dire du plus petit nombre.
(24)Ainsi cette magnifique et universelle promesse de la rémission de toutes les peines accordées à tous sans distinction, trompe nécessairement la majeure partie du peuple.
(25)Le même pouvoir que le Pape peut avoir, en général, sur le Purgatoire, chaque évêque le possède en particulier dans son diocèse, chaque pasteur dans sa paroisse.
(26)Le Pape fait très bien de ne pas donner aux âmes le pardon en vertu du pouvoir des clefs qu'il n'a pas , mais de le donner par le mode de suffrage.
(27)Ils prêchent des inventions humaines, ceux qui prétendent qu'aussitôt que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme s'envole du Purgatoire.
(28)Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent. Quant au suffrage de l'Eglise, il dépend uniquement de la bonne volonté de Dieu.
(29)Qui sait si toutes les âmes du Purgatoire désirent être délivrées, témoin de ce qu'on rapporte de Saint Séverin et de Saint Paul Pascal.
(30)Nul n'est certain de la vérité de sa contrition ; encore moins peut-on l'être de l'entière rémission.
(31)Il est aussi rare de trouver un homme qui achète une vraie indulgence qu'un homme vraiment pénitent.
(32)Ils seront éternellement damnés avec ceux qui les enseignent, ceux qui pensent que des lettres d'indulgences leur assurent le salut.
(33)On ne saurait trop se garder de ces hommes qui disent que les indulgences du Pape sont le don inestimable de Dieu par lequel l'homme est réconcilié avec lui.
(34)Car ces grâces des indulgences ne s'appliquent qu'aux peines de la satisfaction sacramentelle établies par les hommes.
(35)Ils prêchent une doctrine antichrétienne ceux qui enseignent que pour le rachat des âmes du Purgatoire ou pour obtenir un billet de confession, la contrition n'est pas nécessaire.
(36)Tout chrétien vraiment contrit a droit à la rémission entière de la peine et du péché, même sans lettre d'indulgences.
(37)Tout vrai chrétien, vivant ou mort, participe à tous les biens de Christ et de l'Eglise, par la grâce de Dieu, et sans lettres d'indulgences.
(38)Néanmoins il ne faut pas mépriser la grâce que le Pape dispense ; car elle est, comme je l'ai dit, une déclaration du pardon de Dieu.
(39)C'est une chose extraordinairement difficile, même pour les plus habiles théologiens, d'exalter en même temps devant le peuple la puissance des indulgences et la nécessité de la contrition.
(40)La vraie contrition recherche et aime les peines ; l'indulgence, par sa largeur, en débarrasse, et à l'occasion, les fait haïr.
(41)Il faut prêcher avec prudence les indulgences du Pape, afin que le peuple ne vienne pas à s'imaginer qu'elles sont préférables aux bonnes oeuvres de la charité.
(42)Il faut enseigner aux chrétiens que dans l'intention du Pape, l'achat des indulgences ne saurait être comparé en aucune manière aux oeuvres de miséricorde.
(43)Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui donne aux pauvres ou prête aux nécessiteux fait mieux que s'il achetait des indulgences.
(44)Car par l'exercice même de la charité, la charité grandit et l'homme devient meilleur. Les indulgences au contraire n'améliorent pas ; elles ne font qu'affranchir de la peine.
(45)Il faut enseigner aux chrétiens que celui qui voyant son prochain dans l'indigence, le délaisse pour acheter des indulgences, ne s'achète pas l'indulgence du Pape mais l'indignation de Dieu.
(46)Il faut enseigner aux chrétiens qu'à moins d'avoir des richesses superflues, leur devoir est d'appliquer ce qu'ils ont aux besoins de leur maison plutôt que de le prodiguer à l'achat des indulgences.
(47)Il faut enseigner aux chrétiens que l'achat des indulgences est une chose libre, non commandée.
(48)Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape ayant plus besoin de prières que d'argent demande, en distribuant ses indulgences plutôt de ferventes prières que de l'argent.
(49)Il faut enseigner aux chrétiens que les indulgences du Pape sont bonnes s'ils ne s'y confient pas, mais des plus funestes, si par elles, ils perdent la crainte de Dieu.
(50)Il faut enseigner aux chrétiens que si le Pape connaissait les exactions des prédicateurs d'indulgences, il préfèrerait voir la basilique de Saint-Pierre réduite en cendres plutôt qu'édifiée avec la chair, le sang, les os de ses brebis.
(51)Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape, fidèle à son devoir, distribuerait tout son bien et vendrait au besoin l'Eglise de Saint-Pierre pour la plupart de ceux auxquels certains prédicateurs d'indulgences enlèvent leur argent.
(52)Il est chimérique de se confier aux indulgences pour le salut, quand même le commissaire du Pape ou le Pape lui-même y mettraient leur âme en gage.
(53)Ce sont des ennemis de Christ et du Pape, ceux qui à cause de la prédication des indulgences interdisent dans les autres églises la prédication de la parole de Dieu.
(54)C'est faire injure à la Parole de Dieu que d'employer dans un sermon autant et même plus de temps à prêcher les indulgences qu'à annoncer cette Parole.
(55)Voici quelle doit être nécessairement la pensée du Pape ; si l'on accorde aux indulgences qui sont moindres, une cloche, un honneur, une cérémonie, il faut célébrer l'Evangile qui est plus grand, avec cent cloches, cent honneurs, cent cérémonies.
(56)Les trésors de l'Eglise, d'où le Pape tire ses indulgences, ne sont ni suffisamment définis, ni assez connus du peuple chrétien.
(57)Ces trésors ne sont certes pas des biens temporels ; car loin de distribuer des biens temporels, les prédicateurs des indulgences en amassent plutôt.
(58)Ce ne sont pas non plus les mérites de Christ et des saints ; car ceux-ci, sans le Pape, mettent la grâce dans l'homme intérieur, et la croix, la mort et l'enfer dans l'homme intérieur.
(59)Saint Laurent a dit que les trésors de l'Eglise sont ses pauvres. En cela il a parlé le langage de son époque.
(60)Nous disons sans témérité que ces trésors, ce sont les clefs données à l'Eglise par les mérites du Christ.
(61)Il est clair en effet que pour la remise des peines et des cas réservés, le pouvoir du Pape est insuffisant.
(62)Le véritable trésor de l'Eglise, c'est le très-saint Evangile de la gloire et de la grâce de Dieu.
(63)Mais ce trésor est avec raison un objet de haine car par lui les premiers deviennent les derniers.
(64)Le trésor des indulgences est avec raison recherché ; car par lui les derniers deviennent les premiers.
(65)Les trésors de l'Evangile sont des filets au moyen desquels on pêchait jadis des hommes adonnés aux richesses.
(66)Les trésors des indulgences sont des filets avec lesquels on pêche maintenant les richesses des hommes.
(67)Les indulgences dont les prédicateurs vantent et exaltent les mérites ont le très grand mérite de rapporter de l'argent.
(68)Les grâces qu'elles donnent sont misérables si on les compare à la grâce de Dieu et à la piété de la croix.
(69)Le devoir des évêques et des pasteurs est d'admettre avec respect les commissaires des indulgences apostoliques.
(70)Mais c'est bien plus encore leur devoir d'ouvrir leurs yeux et leurs oreilles, pour que ceux-ci ne prêchent pas leurs rêves à la place des ordres du Pape.
(71)Maudit soit celui qui parle contre la vérité des indulgences apostoliques.
(72)Mais béni soit celui qui s'inquiète de la licence et des paroles impudentes des prédicateurs d'indulgences.
(73)De même que le Pape excommunie justement ceux qui machinent contre ses indulgences,
(74)Il entend à plus forte raison excommunier ceux qui, sous prétexte de défendre les indulgences, machinent contre la sainte charité et contre la vérité.
(75)C'est du délire que d'exalter les indulgences du Pape jusqu'à prétendre qu'elles délieraient un homme qui, par impossible, aurait violé la mère de Dieu.
(76)Nous prétendons au contraire que, pour ce qui est de la coulpe, les indulgences ne peuvent pas même remettre le moindre des péchés véniels.
(77)Dire que Saint Pierre, s'il était Pape de nos jours, ne saurait donner des grâces plus grandes, c'est blasphémer contre Saint Pierre et contre le Pape.
(78)Nous disons au contraire que lui ou n'importe quel pape possède des grâces plus hautes, savoir : l'Evangile, les vertus, le don des guérisons, etc...(d'après 1 Cor. 12).
(79)Dire que la croix ornée des armes du Pape égale la croix du Christ, c'est un blasphème.
(80)Les évêques, les pasteurs, les théologiens qui laissent prononcer de telles paroles devant le peuple en rendront compte.
(81)Cette prédication imprudente des indulgences rend bien difficile aux hommes même les plus doctes, de défendre l'honneur du Pape contre les calomnies ou même contre les questions insidieuses des laïques.
(82)Pourquoi, disent-ils, pourquoi le Pape ne délivrent-ils pas d'un seul coup toutes les âmes du Purgatoire, pour les plus justes des motifs, par sainte charité, par compassion pour leurs souffrances, tandis qu'il en délivre à l'infini pour le motif le plus futile, pour un argent indigne, pour la construction de sa basilique ?
(83)Pourquoi laisse-t-il subsister les services et les anniversaires des morts ? Pourquoi ne rend-il pas ou ne permet-il pas qu'on reprenne les fondations établies en leur faveur, puisqu'il n'est pas juste de prier pour les rachetés.
(84)Et encore : quelle est cette nouvelle sainteté de Dieu et du Pape que, pour de l'argent, ils donnent à un impie, à un ennemi le pouvoir de délivrer une âme pieuse et aimée de Dieu, tandis qu'ils refusent de délivrer cette âme pieuse et aimée, par compassion pour ses souffrances, par amour et gratuitement ?
(85)Et encore : pourquoi les canons pénitentiels abrogés de droit et éteints par la mort se rachètent-ils encore pour de l'argent, par la vente d'une indulgence, comme s'ils étaient encore en vigueur ?
(86)Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles de l'homme le plus opulent ?
(87)Encore : pourquoi le Pape remet-il les péchés ou rend-il participants de sa grâce ceux qui par une contrition parfaite ont déjà obtenu une rémission plénière et la complète participation à ces grâces ?
(88)Encore : ne serait-il pas d'un plus grand avantage pour l'Eglise, si le Pape, au lieu de distribuer une seule fois ses indulgences et ses grâces, les distribuait cent fois par jour et à tout fidèle ?
(89)C'est pourquoi si par les indulgences le Pape cherche plus le salut des âmes que de l'argent, pourquoi suspend-il les lettres d'indulgences qu'il a données autrefois, puisque celles-ci ont même efficacité ?
(90)Vouloir soumettre par la violence ces arguments captieux des laïques, au lieu de les réfuter par de bonnes raisons, c'est exposer l'Eglise et le Pape à la risée des ennemis et c'est rendre les chrétiens malheureux.
(91)Si, par contre, on avait prêché les indulgences selon l'esprit et le sentiment du Pape, il serait facile de répondre à toutes ces objections ; elles n'auraient pas même été faites.
(92)Qu'ils disparaissent donc tous, ces prophètes qui disent au peuple de Christ : "Paix, paix" et il n'y a pas de paix !
(93)Bienvenus au contraire les prophètes qui disent au peuple de Christ : "Croix, croix" et il n'y a pas de croix !
(94)Il faut exhorter les chrétiens à s'appliquer à suivre Christ leur chef à travers les peines, la mort et l'enfer.
(95)Et à entrer au ciel par beaucoup de tribulations plutôt que de se reposer sur la sécurité d'une fausse paix.
tire du site - http://www.chez.com/sdg/
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Ecrit le 03 sept.04, 14:31
Jean CALVIN (1509-1564)
Un humaniste français à la recherche de la vérité
Une enfance aisée
Jean CALVIN est né à Noyon en Picardie en 1509 d'un père notaire et conseiller juridique du diocèse de Noyon et d'une mère pieuse. Très jeune, destiné par son père à la prêtrise comme son frère aîné, il est pourvu d'un bénéfice qui le met à l'abri du besoin.
Un juriste qui passe à l'humanisme
Après des études sur place, il est envoyé à Paris au collège de la Marche puis à celui de Montaigu (où il est condisciple d'Ignace de Loyola). A la suite d'un différent entre son père et l'évêque de Noyon, son père décide de faire de son fils un juriste et Jean CALVIN va étudier à Orléans puis à Bourges avant de revenir à Paris.
Ses études de droit terminées, il se tourne vers les lettres et se fait connaître dans le monde des humanistes par un excellent Commentaire du "De clementia" de Sénèque, rédigé en 1532 à l'âge de 23 ans.
Un humaniste gagné à la Réforme
Durant ses études de droit, il est en contact avec de nombreux "luthériens", professeurs ou étudiants. Cependant, dans un premier temps, il ne semble pas que le brillant étudiant qu'est CALVIN se soit intéressé à autre chose qu'à ses études. Ce n'est qu'en 1534 qu'il passe brusquement à la Réforme, résilie son bénéfice et quitte la France après l'affaire dite "des Plaquards".
Sur sa conversion, brusque et définitive, il restera toujours discret quant à la manière dont elle s'est déroulée. Juriste et humaniste, sa soif de vérité est très forte et l'Eglise Catholique de l'époque, en pleine confusion, ne peut guère lui apporter de réponse. C'est finalement dans l'Ecriture qu'il trouvera la vérité qu'il recherche.
Sa seule ambition étant d'écrire, il se retire à Bâle où il publie son premier livre à caractère religieux en 1536 : l'Institution de la Religion Chrétienne, ouvrage qu'il retravaillera tout au long de sa vie au point de le faire passer de 6 chapîtres - en 1536 - à 80 chapîtres - en 1564. Ce livre le fait reconnaître d'emblée comme un brillant théologien de la Réforme.
Le théologien de la Réforme
Homme de la deuxième génération, il n'innove pas particulièrement. Mais ce juriste est un écrivain précis : il construit la théologie de la Réforme. L'Institution de la Religion Chrétienne comporte une théologie d'autant plus claire que c'est un ouvrage adressé à François 1er pour défendre les "évangéliques", "luthériens" et autres "bibliens" persécutés que le roi laisse envoyer au bûcher depuis l'affaire des Plaquards.
Sa théologie - comme celle de ZWINGLI - est enracinée dans une affirmation centrale : la souveraineté de Dieu qui s'exerce partout et sur toute sa création, humains compris.
Sa théologie est également enracinée - comme celle de LUTHER - dans une autre affirmation, corollaire de la première : l'homme n'est sauvé, justifié, que par la seule grâce de Dieu , par le moyen de la foi en Jésus-Christ.
Sa théologie est enfin enracinée dans une troisième affirmation qu'il partage avec LUTHER et ZWINGLI : l'autorité de la Bible est souveraine en matière de foi et de règle de vie. L'autorité de la Bible est placée au dessus de celle de l'Eglise.
Le théologien devient pasteur
Jean CALVIN, au cours d'un déplacement à Genève y est retenu comme pasteur en 1536. Chassé de la ville en 1538 par le magistrat qui ne veut pas accepter la discipline ecclésiastique qu'il propose, CALVIN se retire à Strasbourg où il exercera la charge de pasteur de la paroisse française de 1538 à 1541.
Pasteur de Genève et des réformés français
Rappelé en 1541 à Genève par les Genevois, il restera dans cette ville jusqu'à sa mort en 1564. Peu à peu, il va transformer la ville malgré l'opposition fréquente des magistrats. Il va alors mener de front un prodigieux travail d'écrivain (ouvrages de théologie, d'exégèse, de commentaires bibliques, de correspondances, etc ...), un travail de pasteur et un travail de fondateur d'un nouveau type d'homme : le calviniste.
Tout en assurant sa charge de pasteur de Genève, il va soutenir, par ses conseils, ses livres, ses encouragements, ses exhortations, les réformés français - ses compatriotes - pour lesquels il manifestera continuellement une grande sollicitude.
Un théologien européen
Mis à part le bref séjour de 1510 à Rome, LUTHER n'a jamais quitté l'Allemagne. De même, mis à part un déplacement à Marbourg en 1529, ZWINGLI n'a jamais quitté la Suisse. Jean CALVIN, par contre, a beaucoup voyagé : en plusieurs régions de France, en Suisse, en Italie à Ferrare - auprès de René de France duchesse de Ferrare, en Allemagne également - assistant aux Colloques de Hagueneau, de Worms,ou celui de Ratisbonne tenu entre catholiques et protestants en 1541 à la demande de l'Empereur d'Allemagne.
Cette connaissance qu'a Calvin des principaux pays européens de son temps lui sera précieuse tout au long des nombreuses relations épistolaires avec les autres Réformateurs. En effet, contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des Réformateurs du XVI-ième Siècle se connaissaient et s'étaient même rencontrés au moins une fois.
CALVIN n'a bien sûr pas connu ZWINGLI mort avant son passage à la Réforme, et s'il n'a pas eu l'occasion de rencontrer physiquement LUTHER, les deux hommes correspondaient entre eux. Quant aux autres Réformateurs importants de l'époque, CALVIN les a tous rencontrés à l'un ou l'autre colloque.
Un prodigieux écrivain
En traduisant son Institution de la Religion Chrétienne en français dès 1541, CALVIN a contribué à fixer la langue française, alors en pleine évolution. Par ailleurs, cette traduction fait de l'ouvrage le premier livre de théologie systématique traduit en langue vernaculaire et non plus en latin. Incontestablement, il ouvre ainsi une ère nouvelle qui permettra à tous ceux qui savent lire de structurer et développer leur foi à partir de la bible ou d'ouvrages de théologie (et pas seulement de piété, comme auparavant).
Les écrits de CALVIN, ouvrages de théologie, d'exégèse, de commentaires bibliques, de correspondances, etc ... sont très nombreux et font de lui un des écrivains les plus féconds et les plus variés du XVI-ième Siècle.
La mort du réformateur
La fin de sa vie sera attristée par les guerres de religions qui éclatent en France malgré ses avis contraires. Et au moment où il est enfin reconnu à Genève (il n'obtient le droit de bourgeoisie qu'en 1559), cette situation des réformés français le remplit de tristesse. En 1564, il s'éteint à Genève, entouré de ses principaux collaborateurs et amis au nombre desquels figure Théodore de Bèze qui lui succèdera à la tête de l'Eglise de Genève.
Un humaniste français à la recherche de la vérité
Une enfance aisée
Jean CALVIN est né à Noyon en Picardie en 1509 d'un père notaire et conseiller juridique du diocèse de Noyon et d'une mère pieuse. Très jeune, destiné par son père à la prêtrise comme son frère aîné, il est pourvu d'un bénéfice qui le met à l'abri du besoin.
Un juriste qui passe à l'humanisme
Après des études sur place, il est envoyé à Paris au collège de la Marche puis à celui de Montaigu (où il est condisciple d'Ignace de Loyola). A la suite d'un différent entre son père et l'évêque de Noyon, son père décide de faire de son fils un juriste et Jean CALVIN va étudier à Orléans puis à Bourges avant de revenir à Paris.
Ses études de droit terminées, il se tourne vers les lettres et se fait connaître dans le monde des humanistes par un excellent Commentaire du "De clementia" de Sénèque, rédigé en 1532 à l'âge de 23 ans.
Un humaniste gagné à la Réforme
Durant ses études de droit, il est en contact avec de nombreux "luthériens", professeurs ou étudiants. Cependant, dans un premier temps, il ne semble pas que le brillant étudiant qu'est CALVIN se soit intéressé à autre chose qu'à ses études. Ce n'est qu'en 1534 qu'il passe brusquement à la Réforme, résilie son bénéfice et quitte la France après l'affaire dite "des Plaquards".
Sur sa conversion, brusque et définitive, il restera toujours discret quant à la manière dont elle s'est déroulée. Juriste et humaniste, sa soif de vérité est très forte et l'Eglise Catholique de l'époque, en pleine confusion, ne peut guère lui apporter de réponse. C'est finalement dans l'Ecriture qu'il trouvera la vérité qu'il recherche.
Sa seule ambition étant d'écrire, il se retire à Bâle où il publie son premier livre à caractère religieux en 1536 : l'Institution de la Religion Chrétienne, ouvrage qu'il retravaillera tout au long de sa vie au point de le faire passer de 6 chapîtres - en 1536 - à 80 chapîtres - en 1564. Ce livre le fait reconnaître d'emblée comme un brillant théologien de la Réforme.
Le théologien de la Réforme
Homme de la deuxième génération, il n'innove pas particulièrement. Mais ce juriste est un écrivain précis : il construit la théologie de la Réforme. L'Institution de la Religion Chrétienne comporte une théologie d'autant plus claire que c'est un ouvrage adressé à François 1er pour défendre les "évangéliques", "luthériens" et autres "bibliens" persécutés que le roi laisse envoyer au bûcher depuis l'affaire des Plaquards.
Sa théologie - comme celle de ZWINGLI - est enracinée dans une affirmation centrale : la souveraineté de Dieu qui s'exerce partout et sur toute sa création, humains compris.
Sa théologie est également enracinée - comme celle de LUTHER - dans une autre affirmation, corollaire de la première : l'homme n'est sauvé, justifié, que par la seule grâce de Dieu , par le moyen de la foi en Jésus-Christ.
Sa théologie est enfin enracinée dans une troisième affirmation qu'il partage avec LUTHER et ZWINGLI : l'autorité de la Bible est souveraine en matière de foi et de règle de vie. L'autorité de la Bible est placée au dessus de celle de l'Eglise.
Le théologien devient pasteur
Jean CALVIN, au cours d'un déplacement à Genève y est retenu comme pasteur en 1536. Chassé de la ville en 1538 par le magistrat qui ne veut pas accepter la discipline ecclésiastique qu'il propose, CALVIN se retire à Strasbourg où il exercera la charge de pasteur de la paroisse française de 1538 à 1541.
Pasteur de Genève et des réformés français
Rappelé en 1541 à Genève par les Genevois, il restera dans cette ville jusqu'à sa mort en 1564. Peu à peu, il va transformer la ville malgré l'opposition fréquente des magistrats. Il va alors mener de front un prodigieux travail d'écrivain (ouvrages de théologie, d'exégèse, de commentaires bibliques, de correspondances, etc ...), un travail de pasteur et un travail de fondateur d'un nouveau type d'homme : le calviniste.
Tout en assurant sa charge de pasteur de Genève, il va soutenir, par ses conseils, ses livres, ses encouragements, ses exhortations, les réformés français - ses compatriotes - pour lesquels il manifestera continuellement une grande sollicitude.
Un théologien européen
Mis à part le bref séjour de 1510 à Rome, LUTHER n'a jamais quitté l'Allemagne. De même, mis à part un déplacement à Marbourg en 1529, ZWINGLI n'a jamais quitté la Suisse. Jean CALVIN, par contre, a beaucoup voyagé : en plusieurs régions de France, en Suisse, en Italie à Ferrare - auprès de René de France duchesse de Ferrare, en Allemagne également - assistant aux Colloques de Hagueneau, de Worms,ou celui de Ratisbonne tenu entre catholiques et protestants en 1541 à la demande de l'Empereur d'Allemagne.
Cette connaissance qu'a Calvin des principaux pays européens de son temps lui sera précieuse tout au long des nombreuses relations épistolaires avec les autres Réformateurs. En effet, contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des Réformateurs du XVI-ième Siècle se connaissaient et s'étaient même rencontrés au moins une fois.
CALVIN n'a bien sûr pas connu ZWINGLI mort avant son passage à la Réforme, et s'il n'a pas eu l'occasion de rencontrer physiquement LUTHER, les deux hommes correspondaient entre eux. Quant aux autres Réformateurs importants de l'époque, CALVIN les a tous rencontrés à l'un ou l'autre colloque.
Un prodigieux écrivain
En traduisant son Institution de la Religion Chrétienne en français dès 1541, CALVIN a contribué à fixer la langue française, alors en pleine évolution. Par ailleurs, cette traduction fait de l'ouvrage le premier livre de théologie systématique traduit en langue vernaculaire et non plus en latin. Incontestablement, il ouvre ainsi une ère nouvelle qui permettra à tous ceux qui savent lire de structurer et développer leur foi à partir de la bible ou d'ouvrages de théologie (et pas seulement de piété, comme auparavant).
Les écrits de CALVIN, ouvrages de théologie, d'exégèse, de commentaires bibliques, de correspondances, etc ... sont très nombreux et font de lui un des écrivains les plus féconds et les plus variés du XVI-ième Siècle.
La mort du réformateur
La fin de sa vie sera attristée par les guerres de religions qui éclatent en France malgré ses avis contraires. Et au moment où il est enfin reconnu à Genève (il n'obtient le droit de bourgeoisie qu'en 1559), cette situation des réformés français le remplit de tristesse. En 1564, il s'éteint à Genève, entouré de ses principaux collaborateurs et amis au nombre desquels figure Théodore de Bèze qui lui succèdera à la tête de l'Eglise de Genève.
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Ecrit le 03 sept.04, 14:32
Ulrich ZWINGLI (1484-1531)
Un curé suisse a la recherche du pardon du christ
Un parcours classique
Ulrich ZWINGLI est né en 1484 dans une famille paysanne fortunée et très religieuse. Tout jeune,il est confié à un oncle prêtre qui lui enseigne les rudiments du latin. Il étudie ensuite à Bâle, Berne et Vienne et s'inscrit en 1502 à l'Université de Bâle où il obtient en 1502 le grade de maître es arts. A 22 ans, doté d'une bonne culture scolastique et d'une très bonne formation humaniste, il est nommé curé de Glaris.
Un curé présent au monde
Contrairement à LUTHER, moine en son couvent, ZWINGLI est très présent au monde. Particulièrement actif dans sa paroisse, il continue à se former et apprend le grec en 1513. Par ailleurs, il s'intéresse également à la vie de sa cité. Il participe en particulier, comme aumônier des Suisses à la solde du pape, aux célèbres batailles de Novare (1512) et de Marignan (1515).
Il devient ensuite prédicateur d'un sanctuaire célèbre puis prédicateur et curé de la cathédrale de Zurich. C'est là qu'il devient petit à petit un authentique réformateur.
Un chrétien à la recherche du pardon du Christ
Durant toute ces années, ZWINGLI doit lutter contre sa nature humaine. Sans véritablement douter de son salut et donc partir à sa recherche comme LUTHER, ce qui marque le plus ZWINGLI c'est sa difficulté à vivre dans la sainteté. Il trouvera la paix dans le pardon du Christ rédempteur, à partir des mêmes textes que LUTHER, mais indépendemment de lui, tout au moins au début. Dès lors, il va pouvoir s'attaquer à sa vocation de réformateur.
Un théologien engagé
ZWINGLI s'intéresse à la vie publique de la cité dont il est le curé. Il n'hésite pas à intervenir par la prédication ou la plume. Ses écrits, quoique moins nombreux que ceux de LUTHER, sont aussi très intéressants.
Il est même élu au grand conseil de la ville de Zurich. On peut considérer qu'il passe définitivement à la Réforme à partir de 1523 avec la rédaction des 67 Thèses qu'il rédige pour pariciper à la première dispute de Zurich qui se tient le 29 Janvier 1523. Dans cet écrit très intéressant on peut repérer les thèmes centraux de la pensée théologique de ZWINGLI : la souveraineté absolue de Dieu d'où découle le salut donné gratuitement à l'être humain d'une part et l'autorité de la Bible d'autre part.
Un réformateur en action
Son choix étant fait, ZWINGLI va tout faire pour que Zurich devienne une cité réformée selon l'Ecriture Sainte. Toute son action va consister à transformer progressivement les coeurs et les mentalités de sa cité pour atteintre ce noble but. Il n'hésitera pas à participer à plusieurs disputes célèbres ce qui lui vaut d'être - enfin ! - excommunié à la dispute de Baden (Canton d'Argovie) en mai 1526.
Un réformateur oecuménique
L'un des souhaits de ZWINGLI demeurera toujours de faire l'unité des diverses tendances de la Réforme. Il n'y parvient que partiellement : ainsi, impossible de s'entendre avec les Anabaptistes qui seront chassés de Zurich.
Il ne parviendra pas non plus, malgré une évidente bonne volonté réciproque, à se mettre d'accord avec LUTHER sur la doctrine eucharistique. Ils se rencontrent au Colloque de Marbourg en 1529 sous la présidence du Landgrave Philippe de Hesse pour faire le point de leurs accords et désaccords.
Un texte comprenant 15 articles est publié à l'issue du Colloque. Sur les 14 premiers concernant les fondements de la Réforme, l'accord entre les Allemands et les Suisses est total. Dans le 15-ième article, concernant la doctrine eucharistique, les deux parties constatent un certain nombre de points d'accord et terminent par un désaccord sur le mode de présence du Christ dans l'Eucharistie.
La mort tragique d'un réformateur
Un autre souhait de ZWINGLI est de convertir l'ensemble de la Confédération Helvétique à la foi évangélique. Sur ce point, non seulement il ne parvient pas à l'obtenir, mais en plus son action a bien failli entraîner l'éclatement de la Confédération toute entière ! Finalement, les cantons suisses catholiques attaquent les Zurichois et les gagnent à la bataille de Cappel en octobre 1531. ZWINGLI - aumônier des troupes zurichoises - est tué sur ce champ de bataille alors qu'il assiste blessés et mourants.
Un curé suisse a la recherche du pardon du christ
Un parcours classique
Ulrich ZWINGLI est né en 1484 dans une famille paysanne fortunée et très religieuse. Tout jeune,il est confié à un oncle prêtre qui lui enseigne les rudiments du latin. Il étudie ensuite à Bâle, Berne et Vienne et s'inscrit en 1502 à l'Université de Bâle où il obtient en 1502 le grade de maître es arts. A 22 ans, doté d'une bonne culture scolastique et d'une très bonne formation humaniste, il est nommé curé de Glaris.
Un curé présent au monde
Contrairement à LUTHER, moine en son couvent, ZWINGLI est très présent au monde. Particulièrement actif dans sa paroisse, il continue à se former et apprend le grec en 1513. Par ailleurs, il s'intéresse également à la vie de sa cité. Il participe en particulier, comme aumônier des Suisses à la solde du pape, aux célèbres batailles de Novare (1512) et de Marignan (1515).
Il devient ensuite prédicateur d'un sanctuaire célèbre puis prédicateur et curé de la cathédrale de Zurich. C'est là qu'il devient petit à petit un authentique réformateur.
Un chrétien à la recherche du pardon du Christ
Durant toute ces années, ZWINGLI doit lutter contre sa nature humaine. Sans véritablement douter de son salut et donc partir à sa recherche comme LUTHER, ce qui marque le plus ZWINGLI c'est sa difficulté à vivre dans la sainteté. Il trouvera la paix dans le pardon du Christ rédempteur, à partir des mêmes textes que LUTHER, mais indépendemment de lui, tout au moins au début. Dès lors, il va pouvoir s'attaquer à sa vocation de réformateur.
Un théologien engagé
ZWINGLI s'intéresse à la vie publique de la cité dont il est le curé. Il n'hésite pas à intervenir par la prédication ou la plume. Ses écrits, quoique moins nombreux que ceux de LUTHER, sont aussi très intéressants.
Il est même élu au grand conseil de la ville de Zurich. On peut considérer qu'il passe définitivement à la Réforme à partir de 1523 avec la rédaction des 67 Thèses qu'il rédige pour pariciper à la première dispute de Zurich qui se tient le 29 Janvier 1523. Dans cet écrit très intéressant on peut repérer les thèmes centraux de la pensée théologique de ZWINGLI : la souveraineté absolue de Dieu d'où découle le salut donné gratuitement à l'être humain d'une part et l'autorité de la Bible d'autre part.
Un réformateur en action
Son choix étant fait, ZWINGLI va tout faire pour que Zurich devienne une cité réformée selon l'Ecriture Sainte. Toute son action va consister à transformer progressivement les coeurs et les mentalités de sa cité pour atteintre ce noble but. Il n'hésitera pas à participer à plusieurs disputes célèbres ce qui lui vaut d'être - enfin ! - excommunié à la dispute de Baden (Canton d'Argovie) en mai 1526.
Un réformateur oecuménique
L'un des souhaits de ZWINGLI demeurera toujours de faire l'unité des diverses tendances de la Réforme. Il n'y parvient que partiellement : ainsi, impossible de s'entendre avec les Anabaptistes qui seront chassés de Zurich.
Il ne parviendra pas non plus, malgré une évidente bonne volonté réciproque, à se mettre d'accord avec LUTHER sur la doctrine eucharistique. Ils se rencontrent au Colloque de Marbourg en 1529 sous la présidence du Landgrave Philippe de Hesse pour faire le point de leurs accords et désaccords.
Un texte comprenant 15 articles est publié à l'issue du Colloque. Sur les 14 premiers concernant les fondements de la Réforme, l'accord entre les Allemands et les Suisses est total. Dans le 15-ième article, concernant la doctrine eucharistique, les deux parties constatent un certain nombre de points d'accord et terminent par un désaccord sur le mode de présence du Christ dans l'Eucharistie.
La mort tragique d'un réformateur
Un autre souhait de ZWINGLI est de convertir l'ensemble de la Confédération Helvétique à la foi évangélique. Sur ce point, non seulement il ne parvient pas à l'obtenir, mais en plus son action a bien failli entraîner l'éclatement de la Confédération toute entière ! Finalement, les cantons suisses catholiques attaquent les Zurichois et les gagnent à la bataille de Cappel en octobre 1531. ZWINGLI - aumônier des troupes zurichoises - est tué sur ce champ de bataille alors qu'il assiste blessés et mourants.
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