Les crimes d'honneurs : une spécificité bien islamique.
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Les crimes d'honneurs : une spécificité bien islamique.
Ecrit le 07 juil.07, 00:49Voici un petit texte qui résume très bien la situation :
Crimes d’honneur : une affaire de famille
jeudi 28 juin 2007, par Esta Natelli
Des crimes d’honneur en Amérique ? Sentiment insolite. Le Nouveau Monde importerait-il encore des coutumes barbares ? La notion de crime d’honneur est étrange en Amérique. Ceux-ci n’ont jamais été endossés par la culture. Alors qu’en Europe, on pratiquait souvent le duel pour défendre son honneur encore au début du XXième siècle, en Amérique le duel restait une affaire de western opposant le cow-boy justicier au hors-la-loi. Si un homme tuait l’amant de sa femme, il n’en était pas moins condamné sans que les corpus légaux américains n’admettent l’atteinte à l’honneur comme circonstance atténuante. Lorsqu’un individu considère que sa réputation a été entachée, la pénalité se décide en Cour et encore faut-il prouver qu’il y a eu préjudice. Ridiculisé dans la littérature (Chronique d’une mort annoncée de García Márquez), banni par les tribunaux, sans aucun fondement dans les évangiles, l’Amérique entière vivait sans l’ombre d’un crime d’honneur depuis belle lurette.
Et pourtant, les voilà qui apparaissent dans les faits divers. Le crime d’honneur, toujours commis par des hommes de confession musulmane, souvent contre des femmes, se taille une place particulière dans l’espace criminel américain.
Au Québec, l’affaire Bellari entre dans cette catégorie. Bellari a-t-il défendu son honneur en assassinant son frère qui n’était plus un bon musulman ? En Islam, l’apostat entache l’honneur de la famille et on s’attend à ce que celle-ci se charge du cas d’un membre qui oserait tourner le dos à l’islam. S’il n’est pas ramené dans le droit chemin, il doit être banni ou, si possible, éliminé.
En 1999 à Ottawa, Adi Abdul Humaid poignarde à mort sa femme Aysar Abbas. Le couple était en visite au Canada. Bien que citoyens canadiens, ils résidaient aux Émirats arabes unis. Jusque-là, rien d’exceptionnel : un mari jaloux assassine sa femme. Ils sont des dizaines à sévir par année, des exceptions à la gent masculine qui ne trouvent rien de mieux que de sacrifier la vie d’une femme à l’autel de leur ego machiste déficient. La différence ici, c’est que monsieur Humaid tente d’obtenir la clémence de la Cour pour circonstance atténuante : sa femme le trompait et entachait ainsi son honneur . Que Humaid ait été un imposteur et non un fervent musulman, que son crime ait été motivé par la jalousie et la cupidité plutôt que par la religion n’est pas en cause. Ce qui choque, c’est que des avocats canadiens aient cru justifiable de défendre leur client sous prétexte qu’il agissait pour préserver son honneur. Si l’accusé avait eu le temps de retourner à Dubai (comme il l’avait visiblement planifié) avant d’être arrêté par la police canadienne, fort est à parier qu’il ne croupirait pas en prison en ce moment. Sa défense pour crime d’honneur aurait probablement rendu son extradition très difficile . Humaid savait que sa culture lui laissait une porte de sortie pour un crime d’honneur et il a tenté cette sortie jusqu’aux tribunaux canadiens.
La semaine dernière, en Pennsylvanie, un homme est agressé et mis de force dans une voiture dans le parking d’un restaurant. Lorsque la police arrive sur les lieux, alertée par des clients du restaurant, elle apprend de la bouche de la victime que ses agresseurs sont respectivement le père et le frère de sa fiancée. Ceux-ci désapprouvent le fait que les deux amoureux aient choisi de vivre ensemble. Ils auraient décidé d’assassiner le fiancé. Lorsque les médias tentent d’interroger les membres de la famille, les voisins et la communauté, ils se font répondre que c’est une histoire de famille qui ne concerne pas les médias. [4]
Le fait divers est considéré comme une forme de journalisme mineur et sensationnaliste. Il n’en permet pas moins de révéler d’importants phénomènes de société. Les dénonciations du viol, de la violence conjugale, de l’inceste en Occident ont trouvé racine dans de simples faits divers. Aujourd’hui, les faits divers nous parlent de ces crimes inconnus en Amérique, crimes dans lesquels l’honneur est en jeu, crimes qui se cachent derrière une omertà familiale.
Pour bien comprendre ce nouveau phénomène, il faut saisir la notion d’honneur dans les cultures musulmanes qui pratiquent ce genre de crimes. L’Amérique a choisi l’individualisme comme base de son système moral. Chaque individu devient ultimement responsable de ses actes et ceux-ci n’entachent ni sa famille ni sa communauté. L’honneur est un concept très individualisé dans notre culture. Il n’est pas admissible de subir l’opprobre pour les actes de nos parents. Même la famille d’un grand tueur en série ne sera pas importunée. Et c’est aussi vrai pour les franges les plus orthodoxes de notre société.
Par exemple, un pasteur américain pourrait avoir une fille qui devient une star de la pornographie sans que cela ne lui cause un réel préjudice, sans que son « honneur » soit en jeu. Évidemment, il pourrait dénoncer sa fille (liberté d’expression) et couper les ponts avec elle (liberté d’appliquer sa vision de la religion). Cependant, ça serait la limite des conséquences que le choix de sa fille aurait dans sa vie. Ses églises resteraient pleines de fidèles qui, au pire, prendraient le pasteur en pitié.
En Islam, la situation est clairement différente. Prenons un exemple concret pour illustrer cette différence, un exemple qui rappelle le cas hypothétique du pasteur. Cette histoire ne se passe pas dans un pays du croissant mais plutôt dans une communauté musulmane au Québec. C’était bien avant que le 11 septembre ne fasse des musulmans américains des victimes et des québécois des islamophobes potentiels. Dans les années 80, Moin Ghauri était l’imam le plus important de la communauté de 35 000 musulmans montréalais. Il avait une fille, Yasmeen. Au début des années 90, Yasmeen Ghauri est devenue un mannequin de renommée internationale contre la volonté de son père. Ici, outre la différence entre la pornographie et la mode, l’histoire est à peu près la même. Un père très religieux se désespère de voir sa fille suivre une voie qu’il juge immorale. Cependant, pour le père de Yasmeen Ghauri, les conséquences furent beaucoup plus néfastes. Dès que le succès de sa fille a été connu, des membres de sa mosquée ont commencé à militer pour le départ de Moin. Ils ont publié des pamphlets dans lesquels on dénonçait l’incapacité de l’imam à imposer sa volonté sur sa fille. Plusieurs fidèles ont tout bonnement cessé d’assister à ses prêches à la mosquée en dépit du fait que Moin y était imam depuis 22 ans. On lui a aussitôt préféré un imam qui ne parlait ni français ni anglais. Moin souligne alors lui-même : « Je ne suis pas bien vu de la communauté ici. J’ai été chassé. C’est un désaveu majeur. » Il parle encore à sa fille même s’il persiste à refuser son choix de carrière. Ce qui l’irrite c’est comment : « les gens me font sentir comme s’ils connaissaient mieux ma fille que moi-même. » [5]
C’est tout un environnement culturel et communautaire qui est impliqué par le comportement de Yasmeen. Ici, un imam respecté est chassé par sa communauté car il n’a pas su imposer sa volonté à sa fille. On ne parle pas d’islamistes, mais de simples musulmans pratiquants. Qui ne défend pas son honneur est banni par la communauté. Dans le cas qui se déroule en Pennsylvanie, une femme de la communauté insiste sur le fait que c’est une affaire de famille et que le problème en Amérique du Nord, c’est que l’on fait tout passer à la télévision [6]. Encore une fois ici, la communauté protège son honneur en renfermant la famille sur elle-même. L’état n’a pas à se mêler de ce qui se passe au sein de la famille.
Les musulmans nous disent que l’islam n’y est pour rien. Que le crime d’honneur n’est pas prescrit par le Coran. Pourtant, chaque fois qu’un crime d’honneur est commis, la communauté musulmane se tait. Quel imam fréquentant régulièrement les ondes de la télévision québécoise s’est élevé dans l’affaire Bellari ? En fait, l’islam offre toutes les dispositions pour faire émerger le crime d’honneur. D’abord, il exige la mort pour apostasie et adultère. Ensuite, c’est une religion clairement patriarcale. Finalement, la charia permet l’impunité en cas de meurtre commis au sein d’une même famille.
Dans une société à base chrétienne, on ne peut imaginer le Christ condamner à mort la brebis égarée (ou qui que ce soit d’autre). Dans la religion musulmane, le prophète des musulmans, Mohammed, a lui-même ordonné la mort de plusieurs personnes ayant désobéi aux prescriptions du Coran. Alors que Jésus épargne la femme adultère, Mohammed fait lapider un couple qui confesse à deux reprises avoir commis l’adultère [7]. Nous sommes confrontés à un système religieux complètement différent de ce dont nous a habitué la tradition chrétienne. Le relativisme culturel veut que toutes religions soient fondamentalement bonnes. Le problème de ce schème de pensée est que la notion de ce qui est bon est arbitraire. Ce qui est « bon » dans une culture peut être complètement aberrant dans une autre. L’islam pose au « bon » à l’occidental de sérieuses questions morales avec ses multiples formes de sacrifices humains [8]. Le crime d’honneur est à l’avant-plan de cette confrontation morale.
Les sociétés patriarcales ont toujours cherché à contrôler la sexualité des femmes. C’est la condition pour éviter l’introduction de bâtards dans la lignée paternelle. La virginité est essentielle pour que l’époux soit assuré que sa nouvelle épouse n’ait pas été inséminée du sperme d’un autre mâle, pour qu’un enfant ne naisse pas sans lignée paternelle. L’islam est sans contredit un système très patriarcal. On nous dit souvent que les crimes d’honneur sont hérités des tribus arabes préislamiques. On évoque un âge barbare qui aurait contaminé l’islam civilisateur. Quels sont les anthropologues qui défendent sérieusement cette thèse ? Le pays qui vénérait les déesses Allāt, al-’Uzzā et Manāt était-il plus patriarcal que l’Islam moderne ? La chrétienté a elle aussi hérité du patriarcat sauvage de la civilisation romaine. [9] Pourtant, le monde occidental a su éliminer de sa tradition les excès du patriarcat romain (et ce, dès les débuts de la chrétienté). Faire du crime d’honneur une vague question tribale archaïque est complètement ridicule. S’il y a héritage, il peut aussi bien être d’origine romaine - héritage partagé par bien des pays musulmans. Si la chrétienté a su se débarrasser de cet héritage, l’islam en tant que religion « non violente » devrait aussi bien le faire. Les tribus préislamiques, que l’on connaît fort peu, servent trop souvent d’excuse à des pratiques qui fleurissent très bien sous l’islam d’aujourd’hui.
Selon la charia, une famille peut pardonner à celui qui a assassiné un membre de sa famille. Ainsi, lorsque la famille elle-même assassine un de ses membres, elle se trouve dans une situation d’impunité. Non seulement cela démontre une faille terrible de la charia comme corpus juridique, mais cela permet d’établir tout un système social centré sur la dictature de la famille.
Lorsqu’il y a offense, visiblement toute la famille s’en ressent. Dans le cas Ghauri, une fille jette le déshonneur sur son père. Pour regagner le respect de sa communauté, il devrait ramener sa fille dans le droit chemin. Dans plusieurs cas, lorsque la famille se bute à un membre indocile, le meurtre est choisi, surtout s’il y a impunité.
Lorsque l’on favorise le communautarisme, une tolérance sans limite à la pratique religieuse, on permet que perdure ce genre de conception culturelle complètement opposée à nos valeurs. On oublie que les immigrants ne débarquent pas tous en Amérique avec une bonne compréhension de nos us et coutumes. Qu’un différend se règle « en famille » sans que l’état soit concerné, peut sembler tout à fait légitime dans leur système de valeur.
Doit-on attendre que les crimes d’honneur deviennent monnaie courante en Amérique pour réagir ? Doit-on laisser les académiciens férus de relativisme culturel tester les limites de notre culture ? En Grande-Bretagne, lorsque la jeune Banaz Mahmod est allée voir la police, on l’a crue hystérique et manipulatrice. Un policier occidental ne pouvait croire qu’un père voudrait réellement tuer sa fille parce qu’elle voulait choisir son petit copain. Aujourd’hui Banaz Mahmod est morte. Finalement, la Grande-Bretagne a décidé de mettre sur pied une escouade spéciale pour enquêter sur les crimes d’honneur [10].
Le Fonds des Nations unies pour la population estime à 5000 le nombre de personnes tuées chaque année dans des crimes d’honneur. Maintenant, certains de ces crimes ont lieu en Amérique. Reste à savoir combien de victimes il nous faudra pour réagir sérieusement.
Crimes d’honneur : une affaire de famille
jeudi 28 juin 2007, par Esta Natelli
Des crimes d’honneur en Amérique ? Sentiment insolite. Le Nouveau Monde importerait-il encore des coutumes barbares ? La notion de crime d’honneur est étrange en Amérique. Ceux-ci n’ont jamais été endossés par la culture. Alors qu’en Europe, on pratiquait souvent le duel pour défendre son honneur encore au début du XXième siècle, en Amérique le duel restait une affaire de western opposant le cow-boy justicier au hors-la-loi. Si un homme tuait l’amant de sa femme, il n’en était pas moins condamné sans que les corpus légaux américains n’admettent l’atteinte à l’honneur comme circonstance atténuante. Lorsqu’un individu considère que sa réputation a été entachée, la pénalité se décide en Cour et encore faut-il prouver qu’il y a eu préjudice. Ridiculisé dans la littérature (Chronique d’une mort annoncée de García Márquez), banni par les tribunaux, sans aucun fondement dans les évangiles, l’Amérique entière vivait sans l’ombre d’un crime d’honneur depuis belle lurette.
Et pourtant, les voilà qui apparaissent dans les faits divers. Le crime d’honneur, toujours commis par des hommes de confession musulmane, souvent contre des femmes, se taille une place particulière dans l’espace criminel américain.
Au Québec, l’affaire Bellari entre dans cette catégorie. Bellari a-t-il défendu son honneur en assassinant son frère qui n’était plus un bon musulman ? En Islam, l’apostat entache l’honneur de la famille et on s’attend à ce que celle-ci se charge du cas d’un membre qui oserait tourner le dos à l’islam. S’il n’est pas ramené dans le droit chemin, il doit être banni ou, si possible, éliminé.
En 1999 à Ottawa, Adi Abdul Humaid poignarde à mort sa femme Aysar Abbas. Le couple était en visite au Canada. Bien que citoyens canadiens, ils résidaient aux Émirats arabes unis. Jusque-là, rien d’exceptionnel : un mari jaloux assassine sa femme. Ils sont des dizaines à sévir par année, des exceptions à la gent masculine qui ne trouvent rien de mieux que de sacrifier la vie d’une femme à l’autel de leur ego machiste déficient. La différence ici, c’est que monsieur Humaid tente d’obtenir la clémence de la Cour pour circonstance atténuante : sa femme le trompait et entachait ainsi son honneur . Que Humaid ait été un imposteur et non un fervent musulman, que son crime ait été motivé par la jalousie et la cupidité plutôt que par la religion n’est pas en cause. Ce qui choque, c’est que des avocats canadiens aient cru justifiable de défendre leur client sous prétexte qu’il agissait pour préserver son honneur. Si l’accusé avait eu le temps de retourner à Dubai (comme il l’avait visiblement planifié) avant d’être arrêté par la police canadienne, fort est à parier qu’il ne croupirait pas en prison en ce moment. Sa défense pour crime d’honneur aurait probablement rendu son extradition très difficile . Humaid savait que sa culture lui laissait une porte de sortie pour un crime d’honneur et il a tenté cette sortie jusqu’aux tribunaux canadiens.
La semaine dernière, en Pennsylvanie, un homme est agressé et mis de force dans une voiture dans le parking d’un restaurant. Lorsque la police arrive sur les lieux, alertée par des clients du restaurant, elle apprend de la bouche de la victime que ses agresseurs sont respectivement le père et le frère de sa fiancée. Ceux-ci désapprouvent le fait que les deux amoureux aient choisi de vivre ensemble. Ils auraient décidé d’assassiner le fiancé. Lorsque les médias tentent d’interroger les membres de la famille, les voisins et la communauté, ils se font répondre que c’est une histoire de famille qui ne concerne pas les médias. [4]
Le fait divers est considéré comme une forme de journalisme mineur et sensationnaliste. Il n’en permet pas moins de révéler d’importants phénomènes de société. Les dénonciations du viol, de la violence conjugale, de l’inceste en Occident ont trouvé racine dans de simples faits divers. Aujourd’hui, les faits divers nous parlent de ces crimes inconnus en Amérique, crimes dans lesquels l’honneur est en jeu, crimes qui se cachent derrière une omertà familiale.
Pour bien comprendre ce nouveau phénomène, il faut saisir la notion d’honneur dans les cultures musulmanes qui pratiquent ce genre de crimes. L’Amérique a choisi l’individualisme comme base de son système moral. Chaque individu devient ultimement responsable de ses actes et ceux-ci n’entachent ni sa famille ni sa communauté. L’honneur est un concept très individualisé dans notre culture. Il n’est pas admissible de subir l’opprobre pour les actes de nos parents. Même la famille d’un grand tueur en série ne sera pas importunée. Et c’est aussi vrai pour les franges les plus orthodoxes de notre société.
Par exemple, un pasteur américain pourrait avoir une fille qui devient une star de la pornographie sans que cela ne lui cause un réel préjudice, sans que son « honneur » soit en jeu. Évidemment, il pourrait dénoncer sa fille (liberté d’expression) et couper les ponts avec elle (liberté d’appliquer sa vision de la religion). Cependant, ça serait la limite des conséquences que le choix de sa fille aurait dans sa vie. Ses églises resteraient pleines de fidèles qui, au pire, prendraient le pasteur en pitié.
En Islam, la situation est clairement différente. Prenons un exemple concret pour illustrer cette différence, un exemple qui rappelle le cas hypothétique du pasteur. Cette histoire ne se passe pas dans un pays du croissant mais plutôt dans une communauté musulmane au Québec. C’était bien avant que le 11 septembre ne fasse des musulmans américains des victimes et des québécois des islamophobes potentiels. Dans les années 80, Moin Ghauri était l’imam le plus important de la communauté de 35 000 musulmans montréalais. Il avait une fille, Yasmeen. Au début des années 90, Yasmeen Ghauri est devenue un mannequin de renommée internationale contre la volonté de son père. Ici, outre la différence entre la pornographie et la mode, l’histoire est à peu près la même. Un père très religieux se désespère de voir sa fille suivre une voie qu’il juge immorale. Cependant, pour le père de Yasmeen Ghauri, les conséquences furent beaucoup plus néfastes. Dès que le succès de sa fille a été connu, des membres de sa mosquée ont commencé à militer pour le départ de Moin. Ils ont publié des pamphlets dans lesquels on dénonçait l’incapacité de l’imam à imposer sa volonté sur sa fille. Plusieurs fidèles ont tout bonnement cessé d’assister à ses prêches à la mosquée en dépit du fait que Moin y était imam depuis 22 ans. On lui a aussitôt préféré un imam qui ne parlait ni français ni anglais. Moin souligne alors lui-même : « Je ne suis pas bien vu de la communauté ici. J’ai été chassé. C’est un désaveu majeur. » Il parle encore à sa fille même s’il persiste à refuser son choix de carrière. Ce qui l’irrite c’est comment : « les gens me font sentir comme s’ils connaissaient mieux ma fille que moi-même. » [5]
C’est tout un environnement culturel et communautaire qui est impliqué par le comportement de Yasmeen. Ici, un imam respecté est chassé par sa communauté car il n’a pas su imposer sa volonté à sa fille. On ne parle pas d’islamistes, mais de simples musulmans pratiquants. Qui ne défend pas son honneur est banni par la communauté. Dans le cas qui se déroule en Pennsylvanie, une femme de la communauté insiste sur le fait que c’est une affaire de famille et que le problème en Amérique du Nord, c’est que l’on fait tout passer à la télévision [6]. Encore une fois ici, la communauté protège son honneur en renfermant la famille sur elle-même. L’état n’a pas à se mêler de ce qui se passe au sein de la famille.
Les musulmans nous disent que l’islam n’y est pour rien. Que le crime d’honneur n’est pas prescrit par le Coran. Pourtant, chaque fois qu’un crime d’honneur est commis, la communauté musulmane se tait. Quel imam fréquentant régulièrement les ondes de la télévision québécoise s’est élevé dans l’affaire Bellari ? En fait, l’islam offre toutes les dispositions pour faire émerger le crime d’honneur. D’abord, il exige la mort pour apostasie et adultère. Ensuite, c’est une religion clairement patriarcale. Finalement, la charia permet l’impunité en cas de meurtre commis au sein d’une même famille.
Dans une société à base chrétienne, on ne peut imaginer le Christ condamner à mort la brebis égarée (ou qui que ce soit d’autre). Dans la religion musulmane, le prophète des musulmans, Mohammed, a lui-même ordonné la mort de plusieurs personnes ayant désobéi aux prescriptions du Coran. Alors que Jésus épargne la femme adultère, Mohammed fait lapider un couple qui confesse à deux reprises avoir commis l’adultère [7]. Nous sommes confrontés à un système religieux complètement différent de ce dont nous a habitué la tradition chrétienne. Le relativisme culturel veut que toutes religions soient fondamentalement bonnes. Le problème de ce schème de pensée est que la notion de ce qui est bon est arbitraire. Ce qui est « bon » dans une culture peut être complètement aberrant dans une autre. L’islam pose au « bon » à l’occidental de sérieuses questions morales avec ses multiples formes de sacrifices humains [8]. Le crime d’honneur est à l’avant-plan de cette confrontation morale.
Les sociétés patriarcales ont toujours cherché à contrôler la sexualité des femmes. C’est la condition pour éviter l’introduction de bâtards dans la lignée paternelle. La virginité est essentielle pour que l’époux soit assuré que sa nouvelle épouse n’ait pas été inséminée du sperme d’un autre mâle, pour qu’un enfant ne naisse pas sans lignée paternelle. L’islam est sans contredit un système très patriarcal. On nous dit souvent que les crimes d’honneur sont hérités des tribus arabes préislamiques. On évoque un âge barbare qui aurait contaminé l’islam civilisateur. Quels sont les anthropologues qui défendent sérieusement cette thèse ? Le pays qui vénérait les déesses Allāt, al-’Uzzā et Manāt était-il plus patriarcal que l’Islam moderne ? La chrétienté a elle aussi hérité du patriarcat sauvage de la civilisation romaine. [9] Pourtant, le monde occidental a su éliminer de sa tradition les excès du patriarcat romain (et ce, dès les débuts de la chrétienté). Faire du crime d’honneur une vague question tribale archaïque est complètement ridicule. S’il y a héritage, il peut aussi bien être d’origine romaine - héritage partagé par bien des pays musulmans. Si la chrétienté a su se débarrasser de cet héritage, l’islam en tant que religion « non violente » devrait aussi bien le faire. Les tribus préislamiques, que l’on connaît fort peu, servent trop souvent d’excuse à des pratiques qui fleurissent très bien sous l’islam d’aujourd’hui.
Selon la charia, une famille peut pardonner à celui qui a assassiné un membre de sa famille. Ainsi, lorsque la famille elle-même assassine un de ses membres, elle se trouve dans une situation d’impunité. Non seulement cela démontre une faille terrible de la charia comme corpus juridique, mais cela permet d’établir tout un système social centré sur la dictature de la famille.
Lorsqu’il y a offense, visiblement toute la famille s’en ressent. Dans le cas Ghauri, une fille jette le déshonneur sur son père. Pour regagner le respect de sa communauté, il devrait ramener sa fille dans le droit chemin. Dans plusieurs cas, lorsque la famille se bute à un membre indocile, le meurtre est choisi, surtout s’il y a impunité.
Lorsque l’on favorise le communautarisme, une tolérance sans limite à la pratique religieuse, on permet que perdure ce genre de conception culturelle complètement opposée à nos valeurs. On oublie que les immigrants ne débarquent pas tous en Amérique avec une bonne compréhension de nos us et coutumes. Qu’un différend se règle « en famille » sans que l’état soit concerné, peut sembler tout à fait légitime dans leur système de valeur.
Doit-on attendre que les crimes d’honneur deviennent monnaie courante en Amérique pour réagir ? Doit-on laisser les académiciens férus de relativisme culturel tester les limites de notre culture ? En Grande-Bretagne, lorsque la jeune Banaz Mahmod est allée voir la police, on l’a crue hystérique et manipulatrice. Un policier occidental ne pouvait croire qu’un père voudrait réellement tuer sa fille parce qu’elle voulait choisir son petit copain. Aujourd’hui Banaz Mahmod est morte. Finalement, la Grande-Bretagne a décidé de mettre sur pied une escouade spéciale pour enquêter sur les crimes d’honneur [10].
Le Fonds des Nations unies pour la population estime à 5000 le nombre de personnes tuées chaque année dans des crimes d’honneur. Maintenant, certains de ces crimes ont lieu en Amérique. Reste à savoir combien de victimes il nous faudra pour réagir sérieusement.
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Ecrit le 07 juil.07, 23:29
Les crimes d'honneurs ne sont pas une spécifité musulmane ,va au japon , au sud de l'Italie ou dans certains pays de l'Est mais c'est vrai que c'est normal qu'il y en ait plus chez les musulmans puisque chez les autres peuples le mot honneur est tombé en désuétude depuis bien longtemps .
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Ecrit le 08 juil.07, 01:10
Au japon s'est soi-m^me que l'on tue pas les autres.DORFMASTER a écrit :Les crimes d'honneurs ne sont pas une spécifité musulmane ,va au japon , au sud de l'Italie ou dans certains pays de l'Est mais c'est vrai que c'est normal qu'il y en ait plus chez les musulmans puisque chez les autres peuples le mot honneur est tombé en désuétude depuis bien longtemps .
En italie cela correspond à la mafia (très honorable comme profession en effet).
Dorf où est l'honneur a tuer sa popre soeur si elle ne veut pas suivre certains dogme ou être musulmane?
Tu serais capable de tuer un de tes proches pour l'honneur? et dans quel cas plus précisément?
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Ecrit le 08 juil.07, 01:13
Question de point de vue oui:
Mes parents préfèrent avoir un fils cocu qu'un fils assassin.
Cocu ils me plaignent,
assassin, ils ne me désériterons peut être pas, mais ils me désavouraient.
Oui leur honneur serais entaché d'avoire un assassin dans leur famille, bien plus qu'un cocu.
Mes parents préfèrent avoir un fils cocu qu'un fils assassin.
Cocu ils me plaignent,
assassin, ils ne me désériterons peut être pas, mais ils me désavouraient.
Oui leur honneur serais entaché d'avoire un assassin dans leur famille, bien plus qu'un cocu.
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Ecrit le 08 juil.07, 01:23
Mais dorf je pensais qu'on était libre en religion en islam?! comment justifie tu alors ce meurtre.DORFMASTER a écrit :Les crimes d'honneurs ne sont appliqués que pour les crimes graves comme la pédophilie ,l'apostasie ou l'homosexualité .
De plus l'homosexualité même si elle est consdérée comme un pêché grave en islam aucun chatiment n'est cité dans la sunnah (contrairement a l'adultère) alors qu'est ce qui te fais croire que allah autorise cela?
Tu tuerais ton fils s'il était homo?
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