Assalamou 'alaïkoum rahmatou'lahi wa barakatou. Comment vont mes chers frères et chères soeurs ? Al'hamdou'lilah. Vu le nom du sujet, vous devez sans doute penser que je vais parler des muslimines et muslimates du quotidien. Et bien, vous avez tort ! Des frères et soeurs que l'on a trop oublié et trop nié parfois ! Je veux parler içi des Kurdes ! Mis à part nous montrer aux infos qu'ils créent le désordre en Turquie, Iraq et autre ... soulignons pourquoi ils agissent comme ça, et qu'ils sont pour la plupart muslim sunni ! Je vous demanderai svp d'aller au bout de cet article macha'allah ... pour sortir de cette fausse image sur la majorité des Kurdes ! Actuellement, dans leur quasi-totalité, les Kurdes sont musulmans. Il existe aussi un petit nombre de Kurdes juifs et chrétiens.
Plus de 80% des Kurdes musulmans sont sunnites de l’école shaféite. Ils se distinguent ainsi de leurs voisins arabes et turcs qui sont, en général, de rite hanafite. Les 20% restant sont : chiites orthodoxes (Iran), Ahl-i-Haq (Irak, Iran), alévis (Syrie, Turquie) et yézidis (un peu partout au Kurdistan).Au VIIe siècle, lors des conquêtes musulmanes par les Arabes, les Kurdes et les Perses zoroastriens ne furent pas traités de la meilleur des façon, que les peuples chrétiens du Proche Orient. En effet, dans le Noble Coran il est recommandé de bien traiter les « gens du Livre », c’est-à-dire les monothéistes juifs et chrétiens. Les zoroastriens, par contre, étaient des majus (mages) qu’il fallait doublement ramener à la raison.
Les Kurdes ont d’abord opposé une résistance à l’invasion musulmane, mais ils adoptèrent l’islam assez rapidement.
Un des plus célèbres souverains musulmans fut certainement le prince Kurde Saladin (1137-1193) qui combattit les Croisés et fonda la dynastie des Ayyubides. Un de leur ancêtres avait fait beaucoup pour l'Islam, et nous en retour ... !
Au XVIe siècle les Kurdes se rangèrent du côté de l’orthodoxie sunnite et ne suivirent pas leurs voisins perses dans le schisme chiite. Le peuple Kurde est considéré actuellement comme musulman, mais leur islam a toujours été particulier. En effet, du fait de l’attachement des Kurdes à leurs racines, à leurs traditions, à leurs croyances transmises de génération à génération, ils ont toujours cherché des dérives. Ils ont souvent fondé ou fait partie de différentes sectes ou confréries mystiques, comme les alévis, les yézidis, les Ahl-i-Haq, les Naqshbandis, les Qâdiris… Ce mysticisme est très fortement teinté de zoroastrisme. Je parle içi des 20% non sunnites !
Voici un point historique important qui vous fera comprendre leur activisme nationaliste.
Le 24 juillet 1923, il y a quatre-vingts ans, le Traité de Lausanne a été signé. Tout ce qui avait été promis aux Kurdes, aux Arméniens et aux autres peuples de la région par le Traité de Sèvres (1920 ) fut renié à Lausanne. Voici ce que stipulait globalement le Traité de Sèvres.
Le traité de paix qui, le 10 août 1920, fut conclu à Sèvres entre les alliés et la Turquie donnait aux Kurdes les meilleures perspectives d'espoir. Bien que son application soit restée lettre morte, c'était cependant un tournant dans l'évolution de la question kurde. Pour la première fois dans l'histoire, un organe diplomatique prévoyait l'autonomie du Kurdistan et la question kurde acquérait une dimension internationale qui, dans les articles 62-64 ( de la section III/Kurdistan ), n'était plus envisagée comme un problème subordonné à d'autres problèmes au Moyen-Orient. De ce fait, la question deviendra un des problèmes essentiels de la région pour lequel aucune solution n'a été trouvée à ce jour.
Art. 62: 'Une commission siégeant à Constantinople et se composant de trois membres nommés respectivement par les gouvernements britannique, français et italien, endéans les six mois après la mise en application du traité, prépareront l'autonomie locale des territoires où l'élément kurde domine, ceux-ci sont situés à l'est de l'Euphrate, au sud de la frontière méridionale de l'Arménie et au nord de la frontière turque avec la Syrie et la Mésopotamie (l'Irak actuel).'
Art. 64: ' Si, dans le délai d'un an à compter à partir de la mise en application du traité, la population kurde extérieure aux territoires visés par l'article 62 s'adresse au conseil de la Société des Nations et peut démontrer qu'une majorité de la population de ces territoires désire devenir indépendante de la Turquie et si le conseil estime que cette population peut être indépendante et prend la décision de lui reconnaître ce droit, cette décision oblige la Turquie, dès ce moment, à se soumettre à ces décisions et à renoncer à tous les droits et titres qu'elle pourrait faire valoir sur ces territoires. Si la situation sus-mentionnée a lieu, aucune opposition de la part des puissances alliées mentionnées précédemment ne pourra être prise en compte. Cela concerne également la possible et volontaire adhésion à cet Etat kurde indépendant des Kurdes qui habitent dans les territoires du Kurdistan compris à ce jour dans le vilayet de Mossoul.
Si le Traité de Sèvres a bien été officiellement signé par toutes les parties concernées, il n'a cependant jamais été ratifié. Les Kurdes furent trahis et abandonnés à leur sort par les grandes puissances qui se préoccupaient uniquement de leurs propres intérêts. Ce traité était en fait condamné à l'échec.
Voilà, je ne pense pas qu'il faut vous faire un dessin. On promet un état à une ethnie, une nation ... qu'on ne tiendra jamais ! Cet exemple en illustre tant parmis d'autres. Comme l'exemple de l'Emir Faycal qui chassa avec les anglais les ottomans, qui (les anglais) lui avaient promis un empire arabo-musulman ... et en fin de compte, les anglais et français s'étaient partagés le pays dit de Canaan: Iraq et Jordanie aux anglais et Syrie et Liban au français ! Démonstration de comment les occidentaux se sont servis des muslims pour arriver à leur fin de diviser la Oumma (voir la guerre russo-afghane, où les moudjahidines furent trainer par les américains pour exclure les Russes d'Afghanistan...). Où sinon, l'exemple de la Palestine. Dans les conventions de Genève, Israel a signé et a reconnu qu'en existant, elle laissera les réfugiés revenir en Palestine et surtout ... la création d'un état palestinien ... ce qu'elle bloqua toujours ! Les exemples sont scandaleux !
Voilà ! Tout ça pour dire, qu'il ne faut pas diaboliser les Kurdes et les comprendre. Et nous devons redoubler d'efforts; prier et faire des dou'as pour tous nos frères et soeurs kurdes sunnites ! Les anciens colons ont semés la discorde entre turcs et kurdes ... sunnites pour la plupart qui plus est. Alors priez svp pour que la Oumma se reforme inch'allah et que les conflits comme celui-là s'arrêtent inch'allah ! La illaha ila lah ! Merci de votre attention et de votre compréhension. Ma'assalam.
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La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
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Ecrit le 11 févr.08, 20:43
Droit des Kurdes syriens à l'autodétermination
LE DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D'EUX-MÊMES ET SON APPLICATION AUX PEUPLES ASSUJETTIS À UNE DOMINATION COLONIALE OU ÉTRANGÈRE, OU À L'OCCUPATION ÉTRANGÈRE
1. Il est refusé tout droit à l'autodétermination aux Kurdes vivant en République arabe syrienne, qui sont implantés au nord du pays, à la frontière avec la Turquie et l'Iraq. Selon les estimations, ils sont entre un et deux millions. Ils vivent principalement dans trois enclaves : dans la région autour d'Afrin (massif montagneux du Kurd Dagh) dans la région d'Ain-al-Arab (Kobani) au nord-est d'Alep et dans la province septentrionale de Djazira, riche en matières premières.
2. Un recensement spécial a été effectué dans la province de Djazira en août 1962, à l'issue duquel 120 000 Kurdes ont été déchus de leur nationalité. Ils sont considérés, depuis, comme apatrides. Ces Kurdes ne possèdent plus que des papiers d'identité spéciaux et sont privés des droits civils courants. S'y ajoutent, selon des sources officielles, quelque 70 000 Kurdes qui ont été déclarés étrangers, ainsi que 75 000 "maktoumeen" qui sont également des Kurdes apatrides, mais qui contrairement aux Kurdes déchus de leur nationalité, ne figurent même pas dans les registres de la population.
3. Ces personnes n'ont le droit de posséder ni terres, ni maisons, ni commerces ou entreprises. Elles ne peuvent pas occuper d'emploi dans l'administration ou dans les entreprises publiques et n'ont pas accès à l'enseignement supérieur dans les écoles et les universités. Ces Kurdes apatrides ne sont pas pris en charge dans les hôpitaux publics et n'ont pas droit à l'aide alimentaire en cas de besoin. Les mariages avec des partenaires syriens ne sont pas reconnus officiellement. Ils n'ont pas non plus de droit de vote actif ou passif. Comme on ne leur attribue pas de documents de voyage, ils ne peuvent pas quitter légalement le pays.
4. Après que le parti Baath a pris le pouvoir, le chef de la sécurité de la province de Djazira, Mohammed Talab Hilal, a publié en 1963 un plan en douze points visant l'élimination de l'identité culturelle kurde. Le plan prévoyait la création d'une zone, large de 15 km le long de la frontière avec la Turquie et avec l'Iraq, dénommée "ceinture arabe", qui devait servir de zone tampon avec les territoires kurdes de ces pays. La population kurde devait être déplacée de force, dispersée et remplacée par des paysans-soldats arabes, armés et fidèles au régime. Ce programme fut partiellement réalisé et prétendument arrêté en 1976. Il continue cependant en secret. Un programme d'expropriation de 600 familles apatrides kurdes aurait commencé en janvier 1997. La politique d'arabisation est en fait menée sans relâche et de façon conséquente.
5. La langue kurde n'est pas reconnue officiellement en République arabe syrienne. Depuis 1967, les noms géographiques et de lieux kurdes sont arabisés. Les publications kurdes sont interdites; les émissions en langue kurde ne sont pas autorisées. Depuis 1992, les enfants ne peuvent plus être inscrits dans les registres sous un nom kurde. Quiconque se dit Kurde dans le pays ou revendique des droits culturels et politiques pour les Kurdes est poursuivi et emprisonné et subit de mauvais traitements. Il y a ainsi des prisonniers politiques qui n'ont rien fait d'autre que de participer à la célébration, autorisée officiellement, du nouvel an kurde (Newroz) ou de parler kurde ouvertement. Cette fête du nouvel an kurde n'est permise qu'occasionnellement.
6. En 1995, 16 hommes ont été arrêtés par les services secrets syriens dans la ville de Kamishli pour avoir protesté en distribuant des tracts contre la privation de la nationalité syrienne. S'ils sont poursuivis en justice, ils seront accusés d'"opposition aux objectifs de la Révolution" ou de "publication de fausses informations, dans le but de provoquer l'agitation". La torture, en prison, est pratique courante.
7. Les Kurdes vivant en République arabe syrienne ne sont pas considérés comme une minorité, ni même, dans certains cas, comme des citoyens syriens. Ils sont privés de leurs droits culturels et civils. Les partis politiques et les organisations de Kurdes syriens sont interdits dans le pays et doivent travailler dans l'ombre. Ils n'ont donc aucune possibilité de défendre les droits de leurs membres par des voies démocratiques. Il leur est refusé le droit à l'autodétermination.
8. L'Association pour les peuples menacés exige donc que l'État syrien reconnaisse les Kurdes comme une minorité et comme des citoyens égaux en droits. Il doit réintégrer dans leur nationalité les Kurdes déclarés étrangers et apatrides. Les restrictions imposées aux Kurdes sur le marché du travail et dans le secteur de l'éducation doivent être levées et leur prise en charge par les services médicaux doit être assurée. Les Kurdes doivent pouvoir parler leur langue librement et pouvoir conserver et utiliser les noms donnés à leurs enfants ainsi que les noms géographiques et de lieux. La politique d'arabisation doit cesser. Pour cela il faut mettre fin au projet de "ceinture arabe" et si possible faire marche arrière. Les publications, les journaux et même les émissions de radio kurdes doivent être autorisés, de même que les manifestations kurdes - comme la fête du Newroz. Enfin, les partis kurdes du pays devraient avoir la possibilité d'être représentés directement au parlement et de défendre au niveau parlementaire leurs intérêts et leurs droits.
Exposé écrit présenté par la Société pour les peuples menacés, organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif spécial
LE DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D'EUX-MÊMES ET SON APPLICATION AUX PEUPLES ASSUJETTIS À UNE DOMINATION COLONIALE OU ÉTRANGÈRE, OU À L'OCCUPATION ÉTRANGÈRE
1. Il est refusé tout droit à l'autodétermination aux Kurdes vivant en République arabe syrienne, qui sont implantés au nord du pays, à la frontière avec la Turquie et l'Iraq. Selon les estimations, ils sont entre un et deux millions. Ils vivent principalement dans trois enclaves : dans la région autour d'Afrin (massif montagneux du Kurd Dagh) dans la région d'Ain-al-Arab (Kobani) au nord-est d'Alep et dans la province septentrionale de Djazira, riche en matières premières.
2. Un recensement spécial a été effectué dans la province de Djazira en août 1962, à l'issue duquel 120 000 Kurdes ont été déchus de leur nationalité. Ils sont considérés, depuis, comme apatrides. Ces Kurdes ne possèdent plus que des papiers d'identité spéciaux et sont privés des droits civils courants. S'y ajoutent, selon des sources officielles, quelque 70 000 Kurdes qui ont été déclarés étrangers, ainsi que 75 000 "maktoumeen" qui sont également des Kurdes apatrides, mais qui contrairement aux Kurdes déchus de leur nationalité, ne figurent même pas dans les registres de la population.
3. Ces personnes n'ont le droit de posséder ni terres, ni maisons, ni commerces ou entreprises. Elles ne peuvent pas occuper d'emploi dans l'administration ou dans les entreprises publiques et n'ont pas accès à l'enseignement supérieur dans les écoles et les universités. Ces Kurdes apatrides ne sont pas pris en charge dans les hôpitaux publics et n'ont pas droit à l'aide alimentaire en cas de besoin. Les mariages avec des partenaires syriens ne sont pas reconnus officiellement. Ils n'ont pas non plus de droit de vote actif ou passif. Comme on ne leur attribue pas de documents de voyage, ils ne peuvent pas quitter légalement le pays.
4. Après que le parti Baath a pris le pouvoir, le chef de la sécurité de la province de Djazira, Mohammed Talab Hilal, a publié en 1963 un plan en douze points visant l'élimination de l'identité culturelle kurde. Le plan prévoyait la création d'une zone, large de 15 km le long de la frontière avec la Turquie et avec l'Iraq, dénommée "ceinture arabe", qui devait servir de zone tampon avec les territoires kurdes de ces pays. La population kurde devait être déplacée de force, dispersée et remplacée par des paysans-soldats arabes, armés et fidèles au régime. Ce programme fut partiellement réalisé et prétendument arrêté en 1976. Il continue cependant en secret. Un programme d'expropriation de 600 familles apatrides kurdes aurait commencé en janvier 1997. La politique d'arabisation est en fait menée sans relâche et de façon conséquente.
5. La langue kurde n'est pas reconnue officiellement en République arabe syrienne. Depuis 1967, les noms géographiques et de lieux kurdes sont arabisés. Les publications kurdes sont interdites; les émissions en langue kurde ne sont pas autorisées. Depuis 1992, les enfants ne peuvent plus être inscrits dans les registres sous un nom kurde. Quiconque se dit Kurde dans le pays ou revendique des droits culturels et politiques pour les Kurdes est poursuivi et emprisonné et subit de mauvais traitements. Il y a ainsi des prisonniers politiques qui n'ont rien fait d'autre que de participer à la célébration, autorisée officiellement, du nouvel an kurde (Newroz) ou de parler kurde ouvertement. Cette fête du nouvel an kurde n'est permise qu'occasionnellement.
6. En 1995, 16 hommes ont été arrêtés par les services secrets syriens dans la ville de Kamishli pour avoir protesté en distribuant des tracts contre la privation de la nationalité syrienne. S'ils sont poursuivis en justice, ils seront accusés d'"opposition aux objectifs de la Révolution" ou de "publication de fausses informations, dans le but de provoquer l'agitation". La torture, en prison, est pratique courante.
7. Les Kurdes vivant en République arabe syrienne ne sont pas considérés comme une minorité, ni même, dans certains cas, comme des citoyens syriens. Ils sont privés de leurs droits culturels et civils. Les partis politiques et les organisations de Kurdes syriens sont interdits dans le pays et doivent travailler dans l'ombre. Ils n'ont donc aucune possibilité de défendre les droits de leurs membres par des voies démocratiques. Il leur est refusé le droit à l'autodétermination.
8. L'Association pour les peuples menacés exige donc que l'État syrien reconnaisse les Kurdes comme une minorité et comme des citoyens égaux en droits. Il doit réintégrer dans leur nationalité les Kurdes déclarés étrangers et apatrides. Les restrictions imposées aux Kurdes sur le marché du travail et dans le secteur de l'éducation doivent être levées et leur prise en charge par les services médicaux doit être assurée. Les Kurdes doivent pouvoir parler leur langue librement et pouvoir conserver et utiliser les noms donnés à leurs enfants ainsi que les noms géographiques et de lieux. La politique d'arabisation doit cesser. Pour cela il faut mettre fin au projet de "ceinture arabe" et si possible faire marche arrière. Les publications, les journaux et même les émissions de radio kurdes doivent être autorisés, de même que les manifestations kurdes - comme la fête du Newroz. Enfin, les partis kurdes du pays devraient avoir la possibilité d'être représentés directement au parlement et de défendre au niveau parlementaire leurs intérêts et leurs droits.
Exposé écrit présenté par la Société pour les peuples menacés, organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif spécial
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Ecrit le 11 févr.08, 21:06
Al-Anfal ou le génocide kurde
19 juillet 2006
Si vous suivez un tant soit peu l’actualité irakienne, vous aurez certainement entendu parler ces derniers temps d’Al-Anfal. Mais vous ne savez pas exactement de quoi il retourne. Quoi de mieux qu’un kurde irakien pour nous en parler. Rencontré à Montréal, Khaled Sulayman, 35 ans, journaliste -écrivain et poète aussi-, a eu l’amabilité de répondre à mes quelques questions.
C’est quoi exactement Al -Anfal ?
C’était une opération militaire, politique, nationaliste, idéologique de l’œuvre de Saddam au printemps de 1988 contre les populations kurdes d’Irak. Tous les moyens de répression imaginables et d’extermination massive y étaient utilisés : armes chimiques, avions, chars...pour arracher, au propre et au figuré, les Kurdes à leurs maisons, à leur terre et les massacrer collectivement, dans des conditions non encore élucidées, dans le désert irakien.
À combien estime-t-on le nombre de victimes ?
On parle au bas mot de 182 mille personnes qui ont disparu depuis ces opérations militaires. Toutes les catégories d’âge étaient concernées, même les femmes, les enfants et les personnes âgées. Pour les hommes, n’en parlons même pas.
C’était un véritable nettoyage ethnique ?
Si l’on se réfère à tous les traités internationaux définissant le génocide, dans ce cas de figure, nous avons là effectivement un véritable génocide.
Pour quelle raison a-t-on visé les Kurdes et non pas d’autres communautés ethniques d’Irak ?
Comme le régime nazi a voulu se débarrasser des juifs, le régime baâthiste de Saddam a voulu faire de même avec les Kurdes. Pour la simple raison que ceux-là, jaloux de leur identité et de leur culture, ont été toujours des opposants acharnés à l’idéologie arabiste de Saddam et ses politiques d’arabisation qui les visaient.
En quoi consistait cette arabisation ?
Le régime baâhtiste en Irak - en Syrie aussi- avait un projet d’arabisation totale (culturelle, linguistique et même mentale) des Kurdes et de toutes les minorités linguistiques non arabes se trouvant sur son territoire. Mais les Kurdes s’y sont opposés avec beaucoup de courage à telle enseigne qu’un mouvement politique et militaire a vu le jour pour mettre en échec les objectifs de Saddam. Que ce soit dans les villes ou les villages du Kurdistan. Si l’aile politique, avec tout ce que cela implique comme soutien médiatique et idéologique, était très active dans les villes ; dans les campagnes, l’aide logistique et matérielle a été très importante. Les combattants kurdes y étaient toujours accueillis un peu comme des héros.
Nous savons que le Kurdistan irakien est un immense territoire, mais quelle est exactement la partie qui a été visée par d’Al-Anfal ?
Toute la région malheureusement a été touchée. Mais la localité qui a souffert le plus était celle dont je suis originaire, Garmyan.
Où étiez-vous et quel âge aviez-vous à ce moment-là ?
J’avais 17 ans et je résidais dans la ville Souliymania, à quelque 270 km au nord de Bagdad dans le Kurdistan irakien. À l’époque, j’étudias encore le théâtre à l’Institut des beaux-arts de la même cité.
Par quel moyen avez-vous appris la mauvaise nouvelle ?
Grâce principalement aux radios clandestines des partis politiques kurdes et les grandes radios internationales comme la BBC et Voix de l’Amérique. En revanche, pas un seul média arabe, qu’il soit irakien ou autre, n’a daigné rapporter l’information. Ce qui n’était pas vraiment étonnant.
Des membres de votre famille vous ont tenu également au courant, n’est-ce pas ?
En effet, lorsque j’ai su qu’une cousine éloignée était rentrée de Garmyan, j’ai vite fait de la contacter pour m’enquérir de la situation. Lorsque je l’ai appelée au téléphone, elle m’a demandé de venir vite la rejoindre de peur qu’elle soit sur écoute. Je suis parti sur-le-champ. Arrivé chez elle, elle m’annonça, complètement catastrophée, que les forces militaires de Saddam ont traversé le fleuve « Awaspi », qui était un peu comme une ligne de démarcation. Ce qui veut dire qu’elles sont bel et bien arrivées dans ma région. Il n’y a déjà plus rien à faire. Les forces de Saddam peuvent s’adonner à leurs exactions et la déportation massive peut donc commencer, en catimini.
Et qu’en est-il de votre propre famille ?
En fait, ma propre famille avait quitté mon village natal depuis belle lurette. Heureusement d’ailleurs, car c’est cela qui nous a sauvé. Par contre, deux de mes oncles, leurs femmes et tous leurs enfants ont disparu. En plus des dizaines et des dizaines de cousins proches ou éloignés. Je peux estimer le nombre de disparus dans ma grande famille à au moins 200 personnes. Ce qui est énorme, vous en conviendrez.
N’y avait-il pas une résistance ?
Même s’il y en avait une, elle ne pouvait rien. Vu l’importance en hommes et en matériel de l’armée de Saddam. En fait, si importante qu’elle ait pu être, il l’aurait écrasée en peu de temps.
Pourquoi a-t-on visé à ce point votre propre région au Kurdistan ?
À cause principalement de son emplacement. En fait, Garmyan se trouve au sud du Kurdistan. Donc complètement à la portée de Saddam, car loin des frontières iraniennes et turques que les populations auraient pu toujours traverser, non sans danger, pour se réfugier - comme elles l’ont toujours fait- dans les pays voisins. Aucune possibilité de s’enfuir. Elles se sont donc trouvées facilement assiégées pour finalement être les proies faciles des forces irakiennes et leurs mercenaires kurdes.
Des kurdes qui participaient au massacre des leurs !
Bien sûr ! D’ailleurs, dans notre littérature politique, ils sont appellés péjorativement les ânons de Saddam. C’était des militaires qui faisaient partie des bataillons légers de l’armée irakienne composés exclusivement des seuls Kurdes. Car, et c’est connu, ceux-là détestent accomplir un quelconque service militaire et à plus forte raison faire partie de l’armée régulière irakienne. En fait, ces bataillons légers étaient la parade efficace que le régime de Bagdad a trouvée pour enrégimenter, les énormes moyens financiers aidant, certains Kurdes.
Saddam est en train d’être jugé en ce moment même, qu’est-ce que vous attendez de son procès ?
À dire vrai, parler de ce sujet est très compliqué. Car, à ce jour, beaucoup d’États, d’avocats et de syndicalistes arabes ne sont même pas encore convaincus que Saddam a commis les pires atrocités. Vous n’avez qu’à lire les journaux et voir les télévisions satellitaires arabes pour vous en convaincre. C’est tout simplement désespérant. Même les plus grands intellectuels arabes ont pris sa défense. L’un des théoriciens du bâahtisme, le Marocain Mohamed Abd Al-Jabiri, pour ne citer que celui-là. En fait, il n’y a que Saddam qui doit être jugé. Certains penseurs arabes aussi. Car complices de ses horribles crimes qu’ils essayent de justifier, avec beaucoup de succès, auprès des masses arabes abreuvées de théories fumeuses de conspiration. Il n’est pas rare de rencontrer encore aujourd’hui des Arabes qui pensent que Saddam était un grand dirigeant et que tout ce qui se raconte à son propos n’est qu’un énième complot contre cet ex-symbole de la « nation arabe ».
Est-ce que vous serez prêts à lui pardonner ?
Il est hors de question. On ne peut pas pardonner à un tel criminel. Il faut absolument qu’il ait le sort qu’il mérite. Il faut qu’il soit jugé non pas d’une manière expéditive comme il a l’habitude de faire à ses opposants, mais selon les lois en vigueur.
Êtes-vous d’accord de lui appliquer la peine capitale ?
C’est une question difficile. Car je suis démocrate d’autant plus que je suis poète, écrivain et journaliste. Mais en même temps, j’ai été sa victime. Il a noirci ma vie tout entière. En tant que personne, des hommes comme Saddam doivent être condamnés à mort. Mais si jamais il présente des excuses sincères et fait amende honorable, je pourrais revoir ma position. Mais le hic, c’est qu’il persiste, contre toute logique, à nier ses horribles crimes.
Des crimes qu’il légitime avec la religion !
Effectivement. D’ailleurs, le monde entier l’a vu un Coran à la main lors de son procès pour le massacre de Doujaïl. Si incroyable que cela puisse être, « al-Anfal » est un terme qui est justement tiré du Coran. C’est vous dire... En tous les cas, il ne s’est jamais embarrassé d’instrumentaliser, effrontément, l’Islam alors que son régime est prétendument laïc.
Comment voyez-vous l’avenir du Kurdistan ? Serait-il mieux qu’il reste au sein de l’Irak ou qu’il s’en sépare ?
À mon avis, il vaut mieux que l’on reste au sein de l’Irak. Car, en cas d’indépendance, le Kurdistan sera en butte à beaucoup de dangers. Comme vous le savez, nous sommes entourés de pays qui ne nous portent pas forcément dans leur cœur : la Syrie, l’Iran et la Turquie. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut que l’on se défasse de notre rêve national à tous, à savoir la fondation d’un État propre aux Kurdes. C’était d’ailleurs pour cette raison que nous avons insisté, beaucoup, avec plus ou moins de succès, lors de la rédaction de la nouvelle Constitution irakienne pour qu’elle comporte des articles stipulant clairement le droit du peuple kurde à l’autodétermination lorsqu’il en formulera la demande.
N’y a-t-il pas d’autres dangers ?
Si. Il y a un autre danger de taille, mais kurdo-kurde celui-là. Depuis longtemps, le mouvement national kurde n’a rien produit. Dans le passé, il exploitait, à outrance parfois, les sentiments, les douleurs des gens et l’injustice historique faite à notre peuple. Ce qui lui a permis, dans un premier temps d’exister et par le fait même de renforcer son discours politique. Mais maintenant, cette stratégie, qui a fait certes ses preuves, est usée. Il faut donc inventer autre chose. Autrement dit, il faut apporter des solutions concrètes aux problèmes terre à terre qui se posent à nos populations dans tous les domaines : l’éducation, le travail, l’économie, la vie démocratique... Si le mouvement national kurde fait l’erreur de copier le nationalisme arabe, il est certain que l’avènement d’un Hamas kurde ne sera qu’une question de temps.
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la situation actuelle de l’Irak ?
On s’est débarrassé, enfin, de Saddam, mais pour avoir des religieux à sa place. C’est tout simplement un scénario pour le moins désespérant. Un homme politique, si important, si intelligent qu’il soit, ne peut tout simplement pas rivaliser avec eux. Il n’attirera qu’une minorité insignifiante de gens. En revanche, les mollahs, eux, sont capables de rassembler des milliers de gens autour d’eux. Pire, il suffit d’un seul petit mot de leur part pour que des foules immenses soient mobilisées. Vous n’avez qu’à voir l’exemple du fameux Moqtada Al-Essadr. Bref, l’Irak est malheureusement une société très sous-développée. Il ne peut donc être gouverné que selon des paramètres religieux, confessionnels et ethniques. C’est triste à dire et qu’on se le dise en toute franchise, la démocratie dans ce pays est tout simplement un vœu pieux !
19 juillet 2006
Si vous suivez un tant soit peu l’actualité irakienne, vous aurez certainement entendu parler ces derniers temps d’Al-Anfal. Mais vous ne savez pas exactement de quoi il retourne. Quoi de mieux qu’un kurde irakien pour nous en parler. Rencontré à Montréal, Khaled Sulayman, 35 ans, journaliste -écrivain et poète aussi-, a eu l’amabilité de répondre à mes quelques questions.
C’est quoi exactement Al -Anfal ?
C’était une opération militaire, politique, nationaliste, idéologique de l’œuvre de Saddam au printemps de 1988 contre les populations kurdes d’Irak. Tous les moyens de répression imaginables et d’extermination massive y étaient utilisés : armes chimiques, avions, chars...pour arracher, au propre et au figuré, les Kurdes à leurs maisons, à leur terre et les massacrer collectivement, dans des conditions non encore élucidées, dans le désert irakien.
À combien estime-t-on le nombre de victimes ?
On parle au bas mot de 182 mille personnes qui ont disparu depuis ces opérations militaires. Toutes les catégories d’âge étaient concernées, même les femmes, les enfants et les personnes âgées. Pour les hommes, n’en parlons même pas.
C’était un véritable nettoyage ethnique ?
Si l’on se réfère à tous les traités internationaux définissant le génocide, dans ce cas de figure, nous avons là effectivement un véritable génocide.
Pour quelle raison a-t-on visé les Kurdes et non pas d’autres communautés ethniques d’Irak ?
Comme le régime nazi a voulu se débarrasser des juifs, le régime baâthiste de Saddam a voulu faire de même avec les Kurdes. Pour la simple raison que ceux-là, jaloux de leur identité et de leur culture, ont été toujours des opposants acharnés à l’idéologie arabiste de Saddam et ses politiques d’arabisation qui les visaient.
En quoi consistait cette arabisation ?
Le régime baâhtiste en Irak - en Syrie aussi- avait un projet d’arabisation totale (culturelle, linguistique et même mentale) des Kurdes et de toutes les minorités linguistiques non arabes se trouvant sur son territoire. Mais les Kurdes s’y sont opposés avec beaucoup de courage à telle enseigne qu’un mouvement politique et militaire a vu le jour pour mettre en échec les objectifs de Saddam. Que ce soit dans les villes ou les villages du Kurdistan. Si l’aile politique, avec tout ce que cela implique comme soutien médiatique et idéologique, était très active dans les villes ; dans les campagnes, l’aide logistique et matérielle a été très importante. Les combattants kurdes y étaient toujours accueillis un peu comme des héros.
Nous savons que le Kurdistan irakien est un immense territoire, mais quelle est exactement la partie qui a été visée par d’Al-Anfal ?
Toute la région malheureusement a été touchée. Mais la localité qui a souffert le plus était celle dont je suis originaire, Garmyan.
Où étiez-vous et quel âge aviez-vous à ce moment-là ?
J’avais 17 ans et je résidais dans la ville Souliymania, à quelque 270 km au nord de Bagdad dans le Kurdistan irakien. À l’époque, j’étudias encore le théâtre à l’Institut des beaux-arts de la même cité.
Par quel moyen avez-vous appris la mauvaise nouvelle ?
Grâce principalement aux radios clandestines des partis politiques kurdes et les grandes radios internationales comme la BBC et Voix de l’Amérique. En revanche, pas un seul média arabe, qu’il soit irakien ou autre, n’a daigné rapporter l’information. Ce qui n’était pas vraiment étonnant.
Des membres de votre famille vous ont tenu également au courant, n’est-ce pas ?
En effet, lorsque j’ai su qu’une cousine éloignée était rentrée de Garmyan, j’ai vite fait de la contacter pour m’enquérir de la situation. Lorsque je l’ai appelée au téléphone, elle m’a demandé de venir vite la rejoindre de peur qu’elle soit sur écoute. Je suis parti sur-le-champ. Arrivé chez elle, elle m’annonça, complètement catastrophée, que les forces militaires de Saddam ont traversé le fleuve « Awaspi », qui était un peu comme une ligne de démarcation. Ce qui veut dire qu’elles sont bel et bien arrivées dans ma région. Il n’y a déjà plus rien à faire. Les forces de Saddam peuvent s’adonner à leurs exactions et la déportation massive peut donc commencer, en catimini.
Et qu’en est-il de votre propre famille ?
En fait, ma propre famille avait quitté mon village natal depuis belle lurette. Heureusement d’ailleurs, car c’est cela qui nous a sauvé. Par contre, deux de mes oncles, leurs femmes et tous leurs enfants ont disparu. En plus des dizaines et des dizaines de cousins proches ou éloignés. Je peux estimer le nombre de disparus dans ma grande famille à au moins 200 personnes. Ce qui est énorme, vous en conviendrez.
N’y avait-il pas une résistance ?
Même s’il y en avait une, elle ne pouvait rien. Vu l’importance en hommes et en matériel de l’armée de Saddam. En fait, si importante qu’elle ait pu être, il l’aurait écrasée en peu de temps.
Pourquoi a-t-on visé à ce point votre propre région au Kurdistan ?
À cause principalement de son emplacement. En fait, Garmyan se trouve au sud du Kurdistan. Donc complètement à la portée de Saddam, car loin des frontières iraniennes et turques que les populations auraient pu toujours traverser, non sans danger, pour se réfugier - comme elles l’ont toujours fait- dans les pays voisins. Aucune possibilité de s’enfuir. Elles se sont donc trouvées facilement assiégées pour finalement être les proies faciles des forces irakiennes et leurs mercenaires kurdes.
Des kurdes qui participaient au massacre des leurs !
Bien sûr ! D’ailleurs, dans notre littérature politique, ils sont appellés péjorativement les ânons de Saddam. C’était des militaires qui faisaient partie des bataillons légers de l’armée irakienne composés exclusivement des seuls Kurdes. Car, et c’est connu, ceux-là détestent accomplir un quelconque service militaire et à plus forte raison faire partie de l’armée régulière irakienne. En fait, ces bataillons légers étaient la parade efficace que le régime de Bagdad a trouvée pour enrégimenter, les énormes moyens financiers aidant, certains Kurdes.
Saddam est en train d’être jugé en ce moment même, qu’est-ce que vous attendez de son procès ?
À dire vrai, parler de ce sujet est très compliqué. Car, à ce jour, beaucoup d’États, d’avocats et de syndicalistes arabes ne sont même pas encore convaincus que Saddam a commis les pires atrocités. Vous n’avez qu’à lire les journaux et voir les télévisions satellitaires arabes pour vous en convaincre. C’est tout simplement désespérant. Même les plus grands intellectuels arabes ont pris sa défense. L’un des théoriciens du bâahtisme, le Marocain Mohamed Abd Al-Jabiri, pour ne citer que celui-là. En fait, il n’y a que Saddam qui doit être jugé. Certains penseurs arabes aussi. Car complices de ses horribles crimes qu’ils essayent de justifier, avec beaucoup de succès, auprès des masses arabes abreuvées de théories fumeuses de conspiration. Il n’est pas rare de rencontrer encore aujourd’hui des Arabes qui pensent que Saddam était un grand dirigeant et que tout ce qui se raconte à son propos n’est qu’un énième complot contre cet ex-symbole de la « nation arabe ».
Est-ce que vous serez prêts à lui pardonner ?
Il est hors de question. On ne peut pas pardonner à un tel criminel. Il faut absolument qu’il ait le sort qu’il mérite. Il faut qu’il soit jugé non pas d’une manière expéditive comme il a l’habitude de faire à ses opposants, mais selon les lois en vigueur.
Êtes-vous d’accord de lui appliquer la peine capitale ?
C’est une question difficile. Car je suis démocrate d’autant plus que je suis poète, écrivain et journaliste. Mais en même temps, j’ai été sa victime. Il a noirci ma vie tout entière. En tant que personne, des hommes comme Saddam doivent être condamnés à mort. Mais si jamais il présente des excuses sincères et fait amende honorable, je pourrais revoir ma position. Mais le hic, c’est qu’il persiste, contre toute logique, à nier ses horribles crimes.
Des crimes qu’il légitime avec la religion !
Effectivement. D’ailleurs, le monde entier l’a vu un Coran à la main lors de son procès pour le massacre de Doujaïl. Si incroyable que cela puisse être, « al-Anfal » est un terme qui est justement tiré du Coran. C’est vous dire... En tous les cas, il ne s’est jamais embarrassé d’instrumentaliser, effrontément, l’Islam alors que son régime est prétendument laïc.
Comment voyez-vous l’avenir du Kurdistan ? Serait-il mieux qu’il reste au sein de l’Irak ou qu’il s’en sépare ?
À mon avis, il vaut mieux que l’on reste au sein de l’Irak. Car, en cas d’indépendance, le Kurdistan sera en butte à beaucoup de dangers. Comme vous le savez, nous sommes entourés de pays qui ne nous portent pas forcément dans leur cœur : la Syrie, l’Iran et la Turquie. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut que l’on se défasse de notre rêve national à tous, à savoir la fondation d’un État propre aux Kurdes. C’était d’ailleurs pour cette raison que nous avons insisté, beaucoup, avec plus ou moins de succès, lors de la rédaction de la nouvelle Constitution irakienne pour qu’elle comporte des articles stipulant clairement le droit du peuple kurde à l’autodétermination lorsqu’il en formulera la demande.
N’y a-t-il pas d’autres dangers ?
Si. Il y a un autre danger de taille, mais kurdo-kurde celui-là. Depuis longtemps, le mouvement national kurde n’a rien produit. Dans le passé, il exploitait, à outrance parfois, les sentiments, les douleurs des gens et l’injustice historique faite à notre peuple. Ce qui lui a permis, dans un premier temps d’exister et par le fait même de renforcer son discours politique. Mais maintenant, cette stratégie, qui a fait certes ses preuves, est usée. Il faut donc inventer autre chose. Autrement dit, il faut apporter des solutions concrètes aux problèmes terre à terre qui se posent à nos populations dans tous les domaines : l’éducation, le travail, l’économie, la vie démocratique... Si le mouvement national kurde fait l’erreur de copier le nationalisme arabe, il est certain que l’avènement d’un Hamas kurde ne sera qu’une question de temps.
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la situation actuelle de l’Irak ?
On s’est débarrassé, enfin, de Saddam, mais pour avoir des religieux à sa place. C’est tout simplement un scénario pour le moins désespérant. Un homme politique, si important, si intelligent qu’il soit, ne peut tout simplement pas rivaliser avec eux. Il n’attirera qu’une minorité insignifiante de gens. En revanche, les mollahs, eux, sont capables de rassembler des milliers de gens autour d’eux. Pire, il suffit d’un seul petit mot de leur part pour que des foules immenses soient mobilisées. Vous n’avez qu’à voir l’exemple du fameux Moqtada Al-Essadr. Bref, l’Irak est malheureusement une société très sous-développée. Il ne peut donc être gouverné que selon des paramètres religieux, confessionnels et ethniques. C’est triste à dire et qu’on se le dise en toute franchise, la démocratie dans ce pays est tout simplement un vœu pieux !
Ecrit le 14 févr.08, 19:49
En fait les idéologies de certains pays Arabes comme le nationalisme aveugle,bathisme dont le fondateur est le chrétien michel Aflaq ainsi que communisme ont été exporté de l'occident.Il est vrai que l'occident est spécialiste en matière de génocide et on a quelques exemples:
Qui a tué des millions d’êtres humains durant la Première Guerre Mondiale?
Qui a tué 6 millions de juifs durant la Deuxième Guerre Mondiale?
Qui a tué 2 millions de chrétiens polonais durant la Deuxième Guerre Mondiale?
Qui a tué 6 millions de Chinois au cours de l’invasion de la Chine?
Qui a tué 2 millions de Cambodgiens durant la guerre civile?
Qui a tué plus de 2 millions de Philippins au cours de l’invasion des Philippines?
Qui a tué plus d’un demi-million de Tibétains au cours des 6 dernières décennies?
Qui a tué plus de 2 millions de Vietnamiens durant la Guerre du Vietnam?
Qui a largué des bombes chimiques et biologiques sur le Vietnam?
Qui a largué des bombes nucléaires sur le Japon et tué des milliers de personnes à Hiroshima et Nagasaki?
Qui a tué plus de 2 millions de chrétiens africains au Rwanda, au Sierra Leone, au Burundi et au Congo au cours des deux dernières décennies?
Qui a fait plus de 9,5 millions de réfugiés en Afrique?
Qui sont ceux qui vendent les bombes les plus sophistiquées et les machines à tuer les plus efficaces au reste du monde?
Qui sont ceux qui ont tué des centaines de Noirs en Amérique du Nord et qui ne les considéraient pas comme des êtres humains jusqu’en 1960?
Qui a tué des millions d’êtres humains durant la Première Guerre Mondiale?
Qui a tué 6 millions de juifs durant la Deuxième Guerre Mondiale?
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Qui a fait plus de 9,5 millions de réfugiés en Afrique?
Qui sont ceux qui vendent les bombes les plus sophistiquées et les machines à tuer les plus efficaces au reste du monde?
Qui sont ceux qui ont tué des centaines de Noirs en Amérique du Nord et qui ne les considéraient pas comme des êtres humains jusqu’en 1960?
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Ecrit le 14 févr.08, 20:13
Estimez-vous que cette énumération donne aux arabes le droit de détruire le peuple kurde ?reda13 a écrit :En fait les idéologies de certains pays Arabes comme le nationalisme aveugle,bathisme dont le fondateur est le chrétien michel Aflaq ainsi que communisme ont été exporté de l'occident.Il est vrai que l'occident est spécialiste en matière de génocide et on a quelques exemples:
Qui a tué des millions d’êtres humains durant la Première Guerre Mondiale?
Qui a tué 6 millions de juifs durant la Deuxième Guerre Mondiale?
Qui a tué 2 millions de chrétiens polonais durant la Deuxième Guerre Mondiale?
Qui a tué 6 millions de Chinois au cours de l’invasion de la Chine?
Qui a tué 2 millions de Cambodgiens durant la guerre civile?
Qui a tué plus de 2 millions de Philippins au cours de l’invasion des Philippines?
Qui a tué plus d’un demi-million de Tibétains au cours des 6 dernières décennies?
Qui a tué plus de 2 millions de Vietnamiens durant la Guerre du Vietnam?
Qui a largué des bombes chimiques et biologiques sur le Vietnam?
Qui a largué des bombes nucléaires sur le Japon et tué des milliers de personnes à Hiroshima et Nagasaki?
Qui a tué plus de 2 millions de chrétiens africains au Rwanda, au Sierra Leone, au Burundi et au Congo au cours des deux dernières décennies?
Qui a fait plus de 9,5 millions de réfugiés en Afrique?
Qui sont ceux qui vendent les bombes les plus sophistiquées et les machines à tuer les plus efficaces au reste du monde?
Qui sont ceux qui ont tué des centaines de Noirs en Amérique du Nord et qui ne les considéraient pas comme des êtres humains jusqu’en 1960?
Ecrit le 14 févr.08, 21:44
Il faut faire la différence entre Arabe(qui peut comporter des soit disant musulmans,Chrétiens,Juifs,Communistes,Athées,Nationalistes,ectc) et entre musulmans .Ce qui fait que le problème s'est posé avec ce qu'on appelle Arabe tout simple.Que par exemple pour Saddam dont la doctrine qui est Bassiste et dont le fondateur est un chrétien (Michel Aflaq).Qu'il avait aussi dans son équipe des chrétiens (exemple de Tariq Azziz).caius a écrit : Estimez-vous que cette énumération donne aux arabes le droit de détruire le peuple kurde ?
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Ecrit le 17 févr.08, 21:12
En somme, vous êtes en train de me dire que la destruction du peuple kurde fait l'objet d'un consensus dans la société arabe.reda13 a écrit : Il faut faire la différence entre Arabe(qui peut comporter des soit disant musulmans,Chrétiens,Juifs,Communistes,Athées,Nationalistes,ectc) et entre musulmans .Ce qui fait que le problème s'est posé avec ce qu'on appelle Arabe tout simple.Que par exemple pour Saddam dont la doctrine qui est Bassiste et dont le fondateur est un chrétien (Michel Aflaq).Qu'il avait aussi dans son équipe des chrétiens (exemple de Tariq Azziz).
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