Wooden Ali a écrit :
Pour lui, maddiganed, il en est du Coran comme il en est de la Science : croyant mais non pratiquant.
Non, libre-penseur. Ca fait une grosse différence. Ce qui fait la différence entre vous et moi, c'est que moi je me suis intéressé à la religion. Cela ne fait pas de moi un croyant, mais un chercheur de la cohérence sur laquelle elle sont fondées. Alors que si il existe sans doute des athées intelligents, la plupart ne sont que des sectaires anti-religions par facilité. De cette secte qui n'a de goût que pour la critique mais qui n'a jamais rien fait avancé, contrairement aux déistes et aux libres-penseurs qui, eux, mouillent leur maillot, et n'ont pas pour vocation de diviser l'humanité mais de la rassembler.
Wooden Ali a écrit :
Élégante et fourbe façon de dire : "Je travaille, moi !" ou même "J'ai d'autres choses à foutre que vous, bande de branleurs"
Ce qui renforce, bien sûr, la qualité de ses arguments !
J'adore !! Quand la bande des athées, non pensants par définition, ne sont capables dans le débat que de faire des attaques personnelles, ils n'aiment pas, bien entendu, qu'on leur serve la même soupe qu'eux.
Wooden Ali a écrit :Les croyants, même déistes, ont décidément une délicatesse incomparable envers leurs interlocuteurs !
Ach, ce Dieu d'amour !
Le déisme n'est pas la croyance, pauvre enfermé de la pensée absolue et figée, c'est même tout le contraire. C'est ce qui est à l'origine de la libre pensée, contrairement à l'athéisme qui est un retour au dogme par l'anti-religion. Noyau dur contre noyau dur.
Quand à ce Dieu d'amour, le définir dans une vision anthropomorphique garnie d'une sauce manichéenne est tellement absurde que l'univers se gondole de rire. Voilà bien ce qui rassemble bien des croyants et tous les athées.
Wooden Ali a écrit :Tu ne nous a toujours pas expliqué ce que venait faire la décohérence quantique dans le monde macroscopique et dans une théorie philosophique ?
Lorsque l'on comprend que la perception trouve ses limites dans les contraintes imposées par le système dans lequel est inclus l'observateur, cela donne à réfléchir sur la véritable capacité de l'observateur à véritablement "voir". Voilà en quoi la décohérence quantique apporte sa pierre à la philosophie, et c'est un sacré cailloux. Même un athée devrait comprendre ça.
Tu devrais t'intéresser à la
dualité onde-corpuscule ou la décohérence trouve tout son sens. Alors peut-être que que tu découvriras ce qui fait de l'ombre à ta pensée figée à peine corpusculaire.
Alors, est-ce que je me défile ? Non, j'utilise mon intelligence, et je pense. Je ne connaissais pas cet hadith, c'est vrai. Il faut dire que si le Coran est très bien distribué, les hadiths le sont beaucoup moins. Quand Florent amène son hadith dont la source est une de celles qui est la plus authentique, je m'interroge. Non pas sur la motivation de Florent, celle-là au moins elle est claire, mais sur celle de Mahomet.
La lecture du Coran apporte la révélation d'un discours à plusieurs niveaux dépendant de celui qui le lit. Si je n'ai pas pêché la notion de grand et de petit djihad dans le hadith cité par Florent, c'est donc que je l'ai pêché ailleurs et probablement dans le Coran lui-même.
Contrairement aux étudiants islamiques, je ne pratique pas le Coran dans le "par cœur", mais dans l'interprétation du texte et des concepts abordés afin d'en bâtir une cohérence globale qui me satisfasse intellectuellement.
Florent a écrit :Enfin ce hadith du grand et du petit djihad contredit la logique car il n'y a pas vraiment de sens à qualifier de "petit" djihad celui qui consiste à lutter violemment les armes à la main contre les ennemis d'Allah, puisque celui qui fait cela doit aussi faire le djihad consistant à lutter contre ses passions et démons intérieurs. Celui qui fait le "petit" djihad fait les deux alors que celui qui fait celui qui serait soi-disant qualifié de "grand" n'en fait qu'un seul, et comparativement un qui est moins pénible que d'aller au combat physique.
Si le djihad est la "lutte", ma réflexion sur ce concept commence par l'évidence qu'il ne doit pas être traité dans l'anecdotique. Chaque époque possède sa contextualité, et les guerres d'alors avait leurs propres motivations qui n'ont pas plus d'importance que ça.
Ayant bâti ma propre cohérence sur le principe de réciprocité, lié lui-même au principe de causalité, le concept de lutte évoque d'abord pour moi celui de l'effort s'inscrivant dans une finalité. Il y a une finalité interne à l'individu, et une finalité externe à l'individu. La question qui se pose alors, c'est de savoir, dans le processus de la lutte, laquelle de ces finalités est la plus importante.
Dans la lutte, il y a deux options : soit on est attaqué, soit on attaque. D'une manière comme de l'autre, la victoire dépend de sa propre préparation à la lutte. C'est la raison même de l'existence des armées en temps de paix, qui repose sur le principe "si tu veux la paix, prépare la guerre".
En conclusion, il est évident que la finalité interne de l'effort est un préalable plus important que sa finalité externe, qui peut-être soit défensive, soit offensive. C'est le principe même de l'éducation, qui est de préparer l'individu aux contraintes qui lui seront opposés afin d'y répondre de manière optimale, c'est-à-dire sans gâcher son énergie.
Les contingences passent. Se ressemblent ou ne se ressemblent pas, mais l'individu demeure et se construit sur la base d'une éducation saine que l'expérience, ensuite, viendra renforcer.
Ai-je trouvé cela dans ma lecture du Coran ? Certainement. Le Coran devait avoir une valeur éducative pour que je puisse le valider. Où ? C'est une bonne question qui ne m'intéresse plus particulièrement. Pour moi, le Coran est une lecture du passé à laquelle j'ai consacré plus d'un an. J'en garde une très bonne impression, alors qu'au départ, j'étais plutôt circonspect. N'étant pas musulman, mais comprenant, maintenant, beaucoup mieux les valeurs dont ces gens se revendiquent, il m'est bien plus facile de sympathiser avec eux, car en définitive, ce sont bien les piliers de l'Islam qui sont important, le reste n'étant que commentaires justifiant ceux-ci. Je n'y vois rien de rédhibitoire.
Ce n'est évidemment pas aussi facile de sympathiser avec les athées qui vivent dans un esprit de revanche, tout en évoquant une façade rationnelle qui a du mal à cacher leur véritable motivation. Ces échanges en témoignent, et le vernis craque rapidement. En fait, l'athéisme n'a jamais apporté une quelconque valeur. Le déisme a induit la libre-pensée qui apporté l'esprit des "lumières" et un véritable humanisme dans la laïcité. L'athéisme est de la libre-pensée mal comprise, un combat d'arrière-garde à l'esprit obtus qui est pareil à celui des radicaux d'en face.
Pour votre information, je ne suis pas le seul à penser que
le djihad est à relativiser (il y a beaucoup d'autres liens). Et vous n'êtes pas les seuls à penser que la finalité de la préparation à la guerre, c'est la guerre elle-même. Le Coran, c'est aussi l'auberge espagnole, et on y mange ce que l'on y apporte. Le reste regarde la conscience de ceux qui en ont une.
Mahomet était un être exceptionnel. Je n'ai pas peur de le répéter, mais ce n'était qu'un homme, comme les autres, empêtré dans des contingences complexes. Il a su, malgré tout, apporter des réponses cohérentes aux contraintes de son époque. L'Islam est-il dépassé ? Oui, dans une vision figée qui sacralise le texte. Non, si celui qui le lit et qui en devient le porteur y trouve de quoi s'y réformer en cohérence avec sa propre époque.
Je n'ai pas vraiment apporté la réponse que je voulais, parce qu'il aurait fallu que je retourne fouiller dans le texte. Cela demande du temps, et le temps, c'est ce que j'ai de moins. De plus, cela ne vaut la peine que si le débat est intègre. Or comme il est évident que le débat n'aboutit pas à un dialogue, mais à un rapport de force, je n'en vois l'intérêt pour personne. Ce serait des perles pour les cochons.
Rassurez-vous, j'ai participé aussi à des forums musulmans, et la libre-pensée n'y existe pas plus qu'ici. Il va de soi que je m'en suis fait viré.