lotus a écrit :
si l'on veut vraiment alléger le site, et si un tel sujet est réouvert, mieux vaut rappeler en un résumé l'état actuel de la science qui tend à s'opposer à l'élevage du porc et demander si des connaissances viennent miniser cette voie de pandémie.
Tiens donc! La science moderne "tend à s'opposer à l'élevage du porc"! Et tu pourrais nous citer des scientifiques qui "au nom de la science" s'opposent à l'élevage du porc? Pas des interprétations de leurs paroles, hein, leurs propres propos disant cela précisément!!!
En ce qui concerne les risques de pandémie je reprécise ce qui a déjà été dit d'un point de vue scientifique :
1) Il y a transmission avérée de l'oiseau à l'homme sans l'intermédiaire du porc de virus du type aviaire H5N1
2) Il est tout à fait crédible scientifiquement de craindre une mutation à l'intérieur de l'homme lui-même d'un virus de type aviaire avec un virus de la grippe humaine, sans que le porc intervienne.
3) La suppression de l'élevage du porc, si elle diminue vraisemblablement le risque d'une mutation, ne le rend absolument pas nul, loin de là, hélas.
4) Il est donc tout à fait logique de conclure que le problème est plus profond que celui d'une simple consommation ou pas de porc. Si une mutation arrive dans un pays comme l'Egypte (un des plus touchés aujourd'hui en victimes humaines par le H5N1 du fait de la promiscuité volailles/humains), il faudra autre chose que l'interdiction de manger du porc ou même de la volaille pour surmonter ce problème.
5) On constate finalement que l'argument de l'interdit religieux de la consommation du porc pour des raisons de santé personnelle est tombé à l'eau (cf. régime d'Okinawa et l'absence totale de preuve de sa dangerosité à dose raisonnable pour l'individu). L'argument qui reste pour justifier la superstition religieuse par un alibi scientifique ne repose donc plus que sur le risque de pandémie. Celui-ci n'est pas à écarter mais dans le meilleur des cas l'interdiction de consommer du porc et - ce qui n'est pas automatique mais peut-être conçu comme lié - l'interdiction d'en faire l'élevage, ne fait que réduire les risques de pandémie, sans aucunement les supprimer. A l'heure actuelle il y a presque autant de possibilité que cette mutation dangereuse, si elle a lieu, se produise dans le contact hommes/oiseaux, dans des pays comme l'Egypte où on n'élève pas le porc. La meilleure manière de s'en prémunir réside donc dès maintenant dans l'étude scientifique la plus poussée afin de savoir quels moyens médicaux mettre en place, quelle que soit l'origine de l'infection, pour en minimiser les dégâts. De l'autre côté des possibilités la solution extrême, résiderait dans l'interdiction absolue de tout élevage de porc et d'oiseaux en contact avec les humains, mais cela ne paraît guère raisonnable.
Pour finir :
6) Il faut bien remarquer que toutes ces discussions sur le caractère nocif ou pas d'un point de vue scientifique de la consommation et de l'élevage du porc (seul le premier étant nommément interdit dans le coran) peut se faire indépendamment de toute justification d'une quelconque clairvoyance religieuse. Quand bien même la communauté scientifique en viendrait (ce qui n'est actuellement nullement le cas) à recommander impérativement l'arrêt de l'élevage de porc pour des raisons de risque de pandémie, cela ne justifierait nullement la croyance que le coran qui va dans ce sens a une origine surnaturelle. Le coran et avant lui la bible juive, pourraient très bien avoir recommandé cet interdit pour des raisons autres (par exemple le danger de sa consommation dans des pays dits "chauds") et se retrouver par hasard en accord avec une préoccupation scientifique moderne plus générale. Avant toute extrapolation religieuse de constats factuels il faut donc être de la plus extrême prudence. Rappelons par exemple qu'entre la civilisation musulmane qui a toujours interdit l'usage du porc et la civilisation chrétienne qui l'a toujours autorisé la situation sanitaire générale, des siècles après, n'est pas aujourd'hui en faveur de la première, loin de là. A ses risques et périls l'occident a continué d'élever et de consommer du porc et il ne s'en porte pas moins bien, toute mesure extrême dans ce domaine est donc à mettre en perspective.