Article a lire en entier très intéressant historiquement parlant:Du sacrifice du chameau à celui du mouton…
Le gouvernement séoudien importe aujourd’hui des milliers de moutons des principaux pays producteurs, notamment d’Australie et de Nouvelle Zélande pour pourvoir à la demande d’animaux à sacrifier par les pèlerins venus du monde entier. Certains Bédouins locaux n’ont cependant toujours pas renoncé à leur sacrifice ancestral de camélidés. Mais personne n’y prend plus garde. Ils ne sont plus qu’une goutte d’eau dans la marée humaine des pèlerins.
Le passage du grand bétail du désert au mouton est d’ailleurs heureux car on ne voit pas où l’on aurait trouvé suffisamment d’animaux pour répondre à la frénésie de sacrifice des pèlerins, même si beaucoup admettent de ne plus sacrifier eux-mêmes et payent pour ce faire une somme compensatoire. L’animal va ainsi directement de l’abattoir aux espaces de congélation. Car il n’est plus question de laisser faire les vautours d’antan.
On eût cependant sans doute beaucoup étonné un rallié à l’islam de la première heure si on lui avait proposé de clore son pèlerinage par le sacrifice d’un mouton. D’ailleurs où donc aurait-il été chercher cet animal si peu présent au désert ? Chacun sait que les pasteurs moutonniers vivent à la périphérie des zones désertiques, c’est-à-dire, en l’occurrence, fort loin de La Mecque et de Médine, les deux villes de fondation de la civilisation musulmane. Cette contradiction amène à poser une hypothèse paradoxale. Puisque les moutonniers l’ont emporté sur les chameliers, dans une opération aussi fondamentale qui met en jeu le culte, ce seraient donc eux qui auraient pris l’ascendant sur les musulmans natifs en matière de religion.
L’islam que nous connaissons serait tout autant la résultante de ses origines mecquoises que des pratiques nouvelles qu’inaugurèrent les convertis du Proche-Orient et d’ailleurs, durant les premiers siècles de la période califale. Il en va évidemment de même de l’océan des interprétations dont fit l’objet le texte coranique fondateur, aussi bien à travers ses exégèses qu’à partir des textes adjacents comme ceux de la tradition dite « du prophète » qui sont censés reproduire des paroles qui auraient été prononcées par Mahomet lui-même.
.../...
http://www.clio.fr/bibliotheque/Aux_ori ... torien.asp
[/code]