Bon voila la grande question qui me turlupine au sujet de la religion,
c'est ce qui fait l'écosion d'une nouvelle religion.
On voit par exemple l'ascension actuelle de l'église de scientologie qui prend une place de plus en plus importante.
Je n'ai strictement aucune référence à ce sujet et j'aimerais bien avoir des liens historiques ou autre de ce qui a contribué à l'avènement de l'Islam, du christianisme....
Est-ce simplement le fait d'un gourou un peu plus charismatique que la moyenne (jésus, mahommet, raël...) Une inadéquation de la société avec des cultes plus que centenaires?
Enfin bref voila n'importe quelle source à ce sujet est susceptible de m'intéresser.
(Vos avis aussi ne vous inquiétez pas !! )
De la naissance d'une nouvelle religion
Règles du forum
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
- Zantarg
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De la naissance d'une nouvelle religion
Ecrit le 09 mai09, 12:10- LECHEMAINDROIT
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Re: De la naissance d'une nouvelle religion
Ecrit le 09 mai09, 22:04Essayé toi même de faire un effort de votre part pour crée une nouvelle religion comme eux il ont fait, et voir si quelqu'un vous suivre et il est prés a mourir pour que tu restera en vie.Zantarg a écrit :Bon voila la grande question qui me turlupine au sujet de la religion,
c'est ce qui fait l'écosion d'une nouvelle religion.
On voit par exemple l'ascension actuelle de l'église de scientologie qui prend une place de plus en plus importante.
Je n'ai strictement aucune référence à ce sujet et j'aimerais bien avoir des liens historiques ou autre de ce qui a contribué à l'avènement de l'Islam, du christianisme....
Est-ce simplement le fait d'un gourou un peu plus charismatique que la moyenne (jésus, mahommet, raël...) Une inadéquation de la société avec des cultes plus que centenaires?
Enfin bref voila n'importe quelle source à ce sujet est susceptible de m'intéresser.
(Vos avis aussi ne vous inquiétez pas !! )
Ecrit le 09 mai09, 22:33
(Je me permets ici de copier-coller une partie d'une réponse que j'ai donnée ailleurs. Pour la relire dans son premier contexte, c'est là bas.)
Je propose d'aborder les choses sous l'angle de la mémétique(1).
On peut considérer la culture comme un ensemble de savoirs qui se transmettent d'une génération à l'autre (diffusion verticale) et d'un individu à l'autre (diffusion horizontale) au sein d'une même génération.
L'itération d'un individu à l'autre connaît des variations, des mutations, des hybridations, etc. à l'instar des itérations génétiques. Ainsi la culture entre-t-elle dans un mécanisme darwinien de sélection/reproduction qui, de génération en génération, fait survivre les éléments culturels les plus efficaces.
Ainsi une tribu qui aurait développé une culture favorisant les conduites suicidaires aurait très peu de chance de survivre autant qu'une autre qui aurait favorisé l'échange et l'entraide.
Il a été récemment montré que les cultures animales constituaient des facteurs important de survie de certaines espèces, que des individus qui s'échangeaient certaines pratiques (par exemple l'emploi d'outils primitifs, de cris d'alerte spécifiques, etc.) accroissaient ainsi leurs chances de survivre, donc de se reproduire, donc de transmettre cette culture.
La religion doit à ce titre être considérée comme un système de représentations culturelles qui, par sélection de génération en génération, a permis à ses hôtes de survivre. Dans le même temps, ce système a fait en sorte d'être particulièrement bien adapté à la structure du cerveau humain(2), de telle sorte qu'il est désormais très difficile pour un croyant de s'en débarrasser, quelles irréalistes et farfelues soient ses croyances.
Ainsi la religion ne rend-elle pas doux et bon : on est doux et bon malgré la religion, laquelle se sert de cette tendance pour s'ancrer dessus.
Les religions monothéistes sont issues de peuples nomades qui vivaient dans le bassin Méditerranéen méridional et oriental qui se sont pour certains sédentarisés très progressivement. Ainsi nombre de leurs croyances sont liées à leur mode de vie. Par exemple l'interdit de la consommation de la viande de porc s'explique par le fait que le climat gâte très vite cette viande et que cet animal a un mode de vie incompatible avec le mode de vie nomade.(3) De même, la rudesse de la vie nomade, les combats intertribaux incessants ont provoqué une mortalité masculine plus importante, qui s'est traduite culturellement par la polygamie. La propriété n'étant pas liée à la terre mais à ce qu'on peut emmener, la femme et sa virginité (garantissant une descendance exclusive, donc une transmission directe des biens) sont naturellement devenus des biens.
Les autres religions ne transmettent pas les mêmes types d'interdits et de recommandations dès lors qu'elles sont issues de conditions de vie différentes. Par exemple chez les vikings, les quelques informations que l'on a sur leur religion montre un rôle de la femme beaucoup plus important et une sexualité plus débridée. Cela s'explique par le caractère matriarcal de ce peuple de navigateurs-pêcheurs (les femmes restant à terre, ce sont elles qui commandent, en fait, comme chez les bretons) et par le rude climat posant des problèmes de fécondité. Les enjeux de survie tournent ici autour de la naissance d'enfants au sein de la communauté, quels qu'en soient les parents. Ainsi les femmes ont-elles un époux que pour une durée limitée et il n'est pas rare qu'elles aient des enfants de plusieurs époux.(4)
(À partir d'ici ce n'est plus du copié-collé.)
Les mécanismes d'apparition et de développement d'une religion sont très variés mais tous obéissent aux règles de l'émergence au sein d'un système d'échange de mèmes plutôt qu'à l'image que l'on se fait généralement, c'est-à-dire du plan prémédité, lequel entre en concurrence avec d'autres et en triomphe.
Au contraire, de nombreuses études montrent combien les religions sont poreuses et s'influencent les unes les autres(5) voire puisent dans d'autres domaines(6).
Je t'invite également à regarder du côté de la naissance des nombreux cultes du cargo(7).
Imagine les habitants d'une île du Pacifique qui voient en 1943 arriver l'homme blanc pour la première fois. Ils observent que ces hommes ne travaillent jamais et que pour obtenir des choses, ils parlent dans une cabine surmontée d'une perche (un radio-émetteur longue portée) et quelques heures plus tard un oiseau géant grondant fait tomber du ciel nourriture et matériel.
Une fois les blancs partis, les îliens qui sont loin d'être stupides se construisent une cabine en bois, imitent les boutons, les fils et l'antenne avec force coquillages, lianes et branches puis se mettent à prononcer des prières dans la cabine factice. Puis ils scrutent le ciel en espérant arriver l'oiseau-manne.
Un culte du cargo est né.(8)
_____________
(1) Ce qu'est la mémétique : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9m%C3%A9tique
(2) De tous temps de très nombreuses croyances apparaissent et disparaissent. Lorsque des individus se rencontrent et échangent sur leurs croyances, celles qui sont moins résistantes à la persuasion et à la transmission se transmettent statistiquement un peu moins. Cette tendance va en s'accentuant en multipliant les individus et les générations. Après plusieurs centaines de générations, les croyances les plus propices à s'insinuer dans l'esprit humain, les plus tenaces, donc, sont celles qui ont survécu.
(3) Les tribus de la région qui ne connaissaient pas cet interdit n'ont sans doute pas survécu, et leur culture non plus. Alors qu'en Europe du Nord consommer du porc était davantage adapté à la culture, donc si un interdit est apparu, il ne s'est guère répandu.
(4) Je te renvoie aux livres de Régis Boyer si tu souhaites te renseigner davantage sur la civilisation Viking.
(5) La religion catholique étant particulièrement teintée de cultes celtiques, pour ne donner qu'un exemple.
(6) Très proche de nous, la scientologie est issue, rappelons-le, pour partie de l'héritage de la littérature de science-fiction.
(7) http://en.wikipedia.org/wiki/Cargo_cult
Voir aussi les commentaires de Richard Dawkins in Pour en finir avec dieu, Paris, Laffont, 2008, p.213-218.
(8) Voir aussi Attenborough David, Quest in Paradise, Lutterworth, 1960, notamment p.31 et suiv.
Je propose d'aborder les choses sous l'angle de la mémétique(1).
On peut considérer la culture comme un ensemble de savoirs qui se transmettent d'une génération à l'autre (diffusion verticale) et d'un individu à l'autre (diffusion horizontale) au sein d'une même génération.
L'itération d'un individu à l'autre connaît des variations, des mutations, des hybridations, etc. à l'instar des itérations génétiques. Ainsi la culture entre-t-elle dans un mécanisme darwinien de sélection/reproduction qui, de génération en génération, fait survivre les éléments culturels les plus efficaces.
Ainsi une tribu qui aurait développé une culture favorisant les conduites suicidaires aurait très peu de chance de survivre autant qu'une autre qui aurait favorisé l'échange et l'entraide.
Il a été récemment montré que les cultures animales constituaient des facteurs important de survie de certaines espèces, que des individus qui s'échangeaient certaines pratiques (par exemple l'emploi d'outils primitifs, de cris d'alerte spécifiques, etc.) accroissaient ainsi leurs chances de survivre, donc de se reproduire, donc de transmettre cette culture.
La religion doit à ce titre être considérée comme un système de représentations culturelles qui, par sélection de génération en génération, a permis à ses hôtes de survivre. Dans le même temps, ce système a fait en sorte d'être particulièrement bien adapté à la structure du cerveau humain(2), de telle sorte qu'il est désormais très difficile pour un croyant de s'en débarrasser, quelles irréalistes et farfelues soient ses croyances.
Ainsi la religion ne rend-elle pas doux et bon : on est doux et bon malgré la religion, laquelle se sert de cette tendance pour s'ancrer dessus.
Les religions monothéistes sont issues de peuples nomades qui vivaient dans le bassin Méditerranéen méridional et oriental qui se sont pour certains sédentarisés très progressivement. Ainsi nombre de leurs croyances sont liées à leur mode de vie. Par exemple l'interdit de la consommation de la viande de porc s'explique par le fait que le climat gâte très vite cette viande et que cet animal a un mode de vie incompatible avec le mode de vie nomade.(3) De même, la rudesse de la vie nomade, les combats intertribaux incessants ont provoqué une mortalité masculine plus importante, qui s'est traduite culturellement par la polygamie. La propriété n'étant pas liée à la terre mais à ce qu'on peut emmener, la femme et sa virginité (garantissant une descendance exclusive, donc une transmission directe des biens) sont naturellement devenus des biens.
Les autres religions ne transmettent pas les mêmes types d'interdits et de recommandations dès lors qu'elles sont issues de conditions de vie différentes. Par exemple chez les vikings, les quelques informations que l'on a sur leur religion montre un rôle de la femme beaucoup plus important et une sexualité plus débridée. Cela s'explique par le caractère matriarcal de ce peuple de navigateurs-pêcheurs (les femmes restant à terre, ce sont elles qui commandent, en fait, comme chez les bretons) et par le rude climat posant des problèmes de fécondité. Les enjeux de survie tournent ici autour de la naissance d'enfants au sein de la communauté, quels qu'en soient les parents. Ainsi les femmes ont-elles un époux que pour une durée limitée et il n'est pas rare qu'elles aient des enfants de plusieurs époux.(4)
(À partir d'ici ce n'est plus du copié-collé.)
Les mécanismes d'apparition et de développement d'une religion sont très variés mais tous obéissent aux règles de l'émergence au sein d'un système d'échange de mèmes plutôt qu'à l'image que l'on se fait généralement, c'est-à-dire du plan prémédité, lequel entre en concurrence avec d'autres et en triomphe.
Au contraire, de nombreuses études montrent combien les religions sont poreuses et s'influencent les unes les autres(5) voire puisent dans d'autres domaines(6).
Je t'invite également à regarder du côté de la naissance des nombreux cultes du cargo(7).
Imagine les habitants d'une île du Pacifique qui voient en 1943 arriver l'homme blanc pour la première fois. Ils observent que ces hommes ne travaillent jamais et que pour obtenir des choses, ils parlent dans une cabine surmontée d'une perche (un radio-émetteur longue portée) et quelques heures plus tard un oiseau géant grondant fait tomber du ciel nourriture et matériel.
Une fois les blancs partis, les îliens qui sont loin d'être stupides se construisent une cabine en bois, imitent les boutons, les fils et l'antenne avec force coquillages, lianes et branches puis se mettent à prononcer des prières dans la cabine factice. Puis ils scrutent le ciel en espérant arriver l'oiseau-manne.
Un culte du cargo est né.(8)
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(1) Ce qu'est la mémétique : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9m%C3%A9tique
(2) De tous temps de très nombreuses croyances apparaissent et disparaissent. Lorsque des individus se rencontrent et échangent sur leurs croyances, celles qui sont moins résistantes à la persuasion et à la transmission se transmettent statistiquement un peu moins. Cette tendance va en s'accentuant en multipliant les individus et les générations. Après plusieurs centaines de générations, les croyances les plus propices à s'insinuer dans l'esprit humain, les plus tenaces, donc, sont celles qui ont survécu.
(3) Les tribus de la région qui ne connaissaient pas cet interdit n'ont sans doute pas survécu, et leur culture non plus. Alors qu'en Europe du Nord consommer du porc était davantage adapté à la culture, donc si un interdit est apparu, il ne s'est guère répandu.
(4) Je te renvoie aux livres de Régis Boyer si tu souhaites te renseigner davantage sur la civilisation Viking.
(5) La religion catholique étant particulièrement teintée de cultes celtiques, pour ne donner qu'un exemple.
(6) Très proche de nous, la scientologie est issue, rappelons-le, pour partie de l'héritage de la littérature de science-fiction.
(7) http://en.wikipedia.org/wiki/Cargo_cult
Voir aussi les commentaires de Richard Dawkins in Pour en finir avec dieu, Paris, Laffont, 2008, p.213-218.
(8) Voir aussi Attenborough David, Quest in Paradise, Lutterworth, 1960, notamment p.31 et suiv.
Modifié en dernier par Vicomte le 01 juin09, 21:21, modifié 1 fois.
Ecrit le 10 mai09, 00:01
Un religion, etymologiquement a pour vocation de "relier à Dieu".
Les premiers actes religieux semblent être des prieres, souhaits pour le retour du soleil qui chasse l'angoisse de la nuit.
Ensuite la sépulture, les actes funéraires temoignent d'une preoccupation sur le sort du mort.
Les religions semblent donc un besoin humain depuis le plus tôt. Il est evident que comme pour pour tout besoin, des groupes "religieux" ont trouvé de satisfaire ce besoin moyennant un echange : cadeau au sorcier, allégeance, etc.
Parfois une rligion ne correspond plus aux besoins ou à la culture. D'où l'apparition d'une autre.
Mais aussi des pouvoirs politiques jouent la carte d'une religion plutôt qu'une autre.
Alors bien sur les nouveaux chef religieux pretendent avoir decouvert quelque chose de nouveau qui va repondre encore mieux uqe les autres religions à l'attente sur cette terre ou dans l'au delà.
La scientologie surfe sur une tendance qui se voudrait intégrer la science moderne, ce qui correspond en effet à une attente d'une population. Mais procede comme les autres : asservissement, culte de l'obeisssance, paranoia, diabolisation des autres.
Ensuite le degré de radicalisation est different selon les confessions. Les sectes maintiennent les adeptes dans un êtat bridant tout risque de reflexion personnelle.
Curieusement Jesus Christ prêchait qu'ecouter sa Parole affranchit ! Un anti-religieux, Jesus ?
Les premiers actes religieux semblent être des prieres, souhaits pour le retour du soleil qui chasse l'angoisse de la nuit.
Ensuite la sépulture, les actes funéraires temoignent d'une preoccupation sur le sort du mort.
Les religions semblent donc un besoin humain depuis le plus tôt. Il est evident que comme pour pour tout besoin, des groupes "religieux" ont trouvé de satisfaire ce besoin moyennant un echange : cadeau au sorcier, allégeance, etc.
Parfois une rligion ne correspond plus aux besoins ou à la culture. D'où l'apparition d'une autre.
Mais aussi des pouvoirs politiques jouent la carte d'une religion plutôt qu'une autre.
Alors bien sur les nouveaux chef religieux pretendent avoir decouvert quelque chose de nouveau qui va repondre encore mieux uqe les autres religions à l'attente sur cette terre ou dans l'au delà.
La scientologie surfe sur une tendance qui se voudrait intégrer la science moderne, ce qui correspond en effet à une attente d'une population. Mais procede comme les autres : asservissement, culte de l'obeisssance, paranoia, diabolisation des autres.
Ensuite le degré de radicalisation est different selon les confessions. Les sectes maintiennent les adeptes dans un êtat bridant tout risque de reflexion personnelle.
Curieusement Jesus Christ prêchait qu'ecouter sa Parole affranchit ! Un anti-religieux, Jesus ?
Sortir de la nuit ...
Ecrit le 10 mai09, 00:17Sortir de la nuit ...
____________________________________
Bonjour Vicomte,
J’ai un temps correspondu avec une jeune algérienne de 20 ans, Musulmane à la foi sincère, pour un temps privée de son papa.
C’est avec peine que j’avais décidé de me distancer, la sentant devenir dépendante de notre correspondance.
Cette conscience intègre m’avait confié ses attentes, ses craintes de jeune fille, mais aussi sa révolte de voir « sa religion » confisquée par les hommes.
Je suis sensible à votre rigueur intellectuelle, Vicomte, plus encore qu’à votre culture.
Je ne suis pour ma part qu’un rêveur qui intègre sa subjectivité à ses raisonnements, ce qui ne peut que rebuter un intellectuel comme vous.
Cependant, c’est sur le terreau de nos angoisses fondamentales (mort/culpabilité/vide) que poussent nos sensibilités « religieuses » ou « irréligieuses ».
C’est pourquoi il me semble impossible de faire une impasse totale sur le « subjectif », malgré le souci de conserver un regard froid d’analyste sur ces questions.
Dépositaire des confidences de cette petite (je vais sur mes 60 ans), je me sens pour une part porteur de ses espoirs.
C’est pourquoi je souhaite vous soumettre un des courriers envoyés à cette jeune fille, qu’ici j’appelle « Fatima ».
Peut être un départ … de construction religieuse ?
*************************************************
Et voici la nuit
Envoyé par: Anthyme (---.91-224-89.dsl.completel.net)
Date: dim 24 août 2008 18:13:35
Voici donc la nuit … petite Fatima … ma jeune amie …
La nuit fraîche n’empêche pas l’insomnie de te tarauder.
Quels peuvent être tes tourments ?
_______________________
Regrets … Attentes … Ou simplement l’abominable tic tac du réveil, d’un éveil obsédant de tous tes sens harcelés … Un éveil qui tente de se perdre dans l’écoute de la nuit …
La palette est riche de tous ceux qui savent accompagner les soupirs des désirs en souffrance ….
Les aspirations fébriles du corps ne sont pas méprisables, car elles vibrent aux espérances de l’âme.
Mais les tendresses solitaires ne font que révéler l’absence de celles de l’amoureux.
Où est-il cette nuit ? Connaît-il lui aussi cet abandon ? Brûle t-il comme moi ? Souffre t’il de la soif de moi ? Suis-je dans ses rêves, ses plaisirs ? Forcément ! Mais où est-il ?
Il voit le même ciel que moi, ce magnifique ciel étoilé. Qu’attend-il pour m’y peindre le partage de nos vies ?
_______________________
Si j’étais ton papa, je te recueillerais au fond des mes bras, juste le temps d’y apaiser ton trouble, puis te conduirais sous ce ciel étoilé, sur la margelle … d’un puits ? (Non, trop imprudent !) … sur un muret ou un large banc.
Tu te blottirais contre moi, car de fraîche la nuit serait devenue froide.
Mais pour cette lecture … abandonnons les conditionnels, ces imparfaits qui se prennent pour des futurs ! Puisque le rêve abolit l’espace, pourquoi n’abolirait-il pas les temps, ou plutôt le temps ?
Après avoir tiré ton hijab sur tes épaules, je le cale sous ma main et de l’autre je te désigne les étoiles. Peut-être dois-je serrer trop fort, car je te sens bouger.
« Ton amoureux ferait bien mieux que moi !
Tu tournes vivement la tête et je perçois tes yeux brûler dans le noir.
- Fausse colère, Fatima !
- … ça veut dire quoi ? … ferait bien mieux ?…
- Fausse indignation, Fatima ! Viens, serre toi, il fait froid …La vie, c’est pour ton amoureux, et ses baisers. Moi, je ne te propose qu’un voyage ….
- Dans les étoiles ? Soit, mais tu dis toi-même qu’il fait froid … C’est pourquoi je me blottis dans tes bourrelets de grizzli…. On va loin ?
- Y’a pas à dire, Fatima, toi, tu sais causer aux hommes !... Loin ? Peut-être au milieu du lac, dans ton canoë indien.
- … Au milieu du lac ? … En passant par la grande ourse ? …
- Aï !... On ne pince pas ! … C’est une allégorie … Le lac est celui nos aventures … De nos recherches …
- … De notre vie … Je sais … Je sais … Je n’ai pas pincé, mais me suis coincée dans un de tes replis ! … C’est une allégorie de quatre sous : tout le monde fera la traversée, le jour de sa mort.
- Pas forcément … Il y a des gens qui croient que l’important est de se trouver sur l’eau, et qui, à la fin de leur vie redescendent sur la même rive, souvent sans s’en être beaucoup éloignés.
- Je vois … Et il y a aussi des spécimens qui oublient de détacher l’amarre, comme ceux que j’ai rencontré dernièrement sur le Net … Ah, je comprends maintenant pourquoi tu m’avais fait remarquer que mon canoë n’avait pas d’amarres … L’autre rive … La vie n’est pas forcément un passage…
- Je l’ignore, peut être, peut être pas … Mais en tous cas, l’autre rive est pour plus tard … Dernièrement tu m’as parlé de peinture contemporaine …
- Le voyage commence au musée d’Orsay ?
- Non, au sud de l’Afrique, il y a 70 000 ans !
- Brr… Chez des cannibales ?
- Chez des singes rêveurs qui ont découvert l’art … Et ne pince plus !... »
_______________________
Il y a 70 000 ans, un singe est devenu rêveur …
L’épisode me fascine.
Qu’il puisse y avoir des bornes, entre un ‘avant’ et un ‘après’, des charnières évolutives qui changent radicalement les choses …
La matière qui s’organise de façon de plus en plus complexe, en accord avec ce qui détermine les conditions de son existence. Amibe rusée, qui lutte, tue, mange, selon les lois immuables des amibes ; devient de plus en plus complexe dans sa définition pour finalement s’accomplir matière consciente d’elle-même, donc analyste de son environnement.
Le miracle, selon moi, tient au fait que ce singe rêveur s’évalue dans son environnement, le trouve bien … imparfait … indigne de lui et décide de l’améliorer en y introduisant …
« Du conditionnel !
- Du beau …
- Le ‘beau’ est relatif … Quand au rêve … Tes singes devaient déjà rêver depuis longtemps devant leurs feux, en tous cas les néanderthaliens, eux, depuis 50 000 ans … 70 000 ans, à l’échelle de l’évolution humaine, ce n’est rien ! Révise ton sujet !
- Tu as raison … Il y a 70 000 ans les humains sont devenus des hommes sensibles au luxe ! Ça te va comme ça ?
- Et des femmes ? ! …
- … Quelle intuition … Fatima ! … Les Humains sont devenus des hommes et des femmes … Je suis de ton avis pour penser que c’est à cette époque que les sociétés humaines sont devenues sexuellement inégalitaires.
- Les gros butors devaient déjà sévir depuis longtemps ! ….
- Oui, mais les conditions de survie avaient également établi des tabous et des partages de responsabilité. Tandis que là, c’est autre chose … »
Ils ne peignent pas comme le feront leurs descendants à Lascaux ; la vraie révolution symbolique est pour plus tard, mais ils fabriquent des bijoux : ils inventent le signe extérieur de richesse, mais surtout le signe extérieur de pouvoir.
Or la propriété impose l’établissement de règles pour l’acquérir, la conserver, mais aussi la transmettre. Les tabous, jusque là fondés sur le bon sens de la survie, deviennent plus complexes, et surtout se lient de façons indissociables aux chefferies : et les croyances sont alors tenues de s’accorder avec les pouvoirs.
« Je vois : le chef avec ses grosses breloques, et le fils du chef avec ses petites …
- Et tu oublies surtout la fille du chef qui commence à coûter cher.
- … Ah ? … On peut savoir combien ?
- Un collier la moche, trois colliers la belle !
- … Tiens donc ! … Et moi, j’aurais coûté combien ?
- Oh ? … Une musulmane vierge ? … Dix colliers ! … AÏEEEEEUHHHH !...
- Ça !... Ça, c’est pincer ! … Tu es indigne de te moquer de mon honneur !...
- Honneur ? Je ne sais pas ce que c’est.
- Et la fidélité ? C’est un mot exclu de ton vocabulaire ?
- Bon ! Bon ! C’était pour t’interpeller … Je te parle de pouvoir … »
Pour verrouiller une hiérarchie, geler les conflits, il faut instaurer un principe de domination qui soit incontestable.
Et la seule façon de faire admettre un principe est de l’offrir à vivre à ceux qui eux-mêmes auront à s’y soumettre … Ainsi, pour faire admettre la propriété, il faut rendre chacun propriétaire.
Or quoi de plus désirable, et exploitable, et surtout dominable que la femme ; chaque homme aura maintenant sa propriété !
La soumission ? Son sexe est accueil, qu’importe son vouloir !
Une rébellion ? Qu’on la sacrifie ! Le sacrifice serait-il indigne ? Et bien, qu’on sacrifie donc une vierge, pour l’exemple !
Une tyrannie ne peut tolérer aucun espace de liberté, sous peine d’être un jour contestée : la femme a été sa première victime.
« Elles ont du se défendre, plaider leur cause ? !…
- Certainement, mais les tabous ancestraux ont résolument dû évoluer en exigences traditionnelles toujours plus maniaques. Comment une fille qui ne possède pas son propre corps pourrait-elle prétendre s’appartenir en souveraine dans sa communauté de vie ?
- L’excision ?
- L’excision, la taille de dents, les tatouages, scarifications, nez ou oreilles percés, femmes girafes, femmes plateau, femmes objets …. L’excision … Certains la désignent comme ‘circoncision pharaonique’… Pharaonique, elle le fut peut être, mais issue de la nuit des temps …
- Le prophète Muhammad a pris soin de défendre les femmes !
- C’est vrai !... La charia, que l’on présente aujourd’hui comme un obstacle à l’épanouissement des femmes, a très certainement été accueillie par elles comme un souffle de vie : Enfin, enfin, enfin, des bornes étaient placées entre elles et l’abjecte tyrannie des hommes.
- C’est Allah qui a inspiré le prophète !
- Comme Il t’inspire toi !
- Tu blasphèmes !
- Peut être, mais certainement moins que ceux qui massacrent une petite de 17 ans [*] qui aime un garçon hors de sa tribu !... Et pour preuve : à qui es tu fidèle ?
- Au garçon qui un jour me donnera envie d’avoir un enfant de lui !
- La fidélité en amour est assurément précieuse, mais je ne te parle pas de ta chair, de ton corps, mais de ton esprit... À qui es tu fidèle ?
- … Tu m’avais parlé d’une promenade en canoë ! …
- Nous venons d’y monter … »
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[*] … Doa Khalil Aswad …
Le 7 avril 2007, Doa Khalil Aswad, une jeune fille âgée de 17 ans a été lapidée à Bashiqa près de Mossoul (Irak). Cet assassinat a été commis par les hommes de son clan appartenant à la communauté religieuse yézidi.
Cette jeune fille a été condamnée par sa famille parce qu’elle aimait un jeune arabe issu de la communauté musulmane. La lapidation a été commise en pleine journée sans que la police kurde se soit sentie obligée d’intervenir.
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Bonjour Vicomte,
J’ai un temps correspondu avec une jeune algérienne de 20 ans, Musulmane à la foi sincère, pour un temps privée de son papa.
C’est avec peine que j’avais décidé de me distancer, la sentant devenir dépendante de notre correspondance.
Cette conscience intègre m’avait confié ses attentes, ses craintes de jeune fille, mais aussi sa révolte de voir « sa religion » confisquée par les hommes.
Je suis sensible à votre rigueur intellectuelle, Vicomte, plus encore qu’à votre culture.
Je ne suis pour ma part qu’un rêveur qui intègre sa subjectivité à ses raisonnements, ce qui ne peut que rebuter un intellectuel comme vous.
Cependant, c’est sur le terreau de nos angoisses fondamentales (mort/culpabilité/vide) que poussent nos sensibilités « religieuses » ou « irréligieuses ».
C’est pourquoi il me semble impossible de faire une impasse totale sur le « subjectif », malgré le souci de conserver un regard froid d’analyste sur ces questions.
Dépositaire des confidences de cette petite (je vais sur mes 60 ans), je me sens pour une part porteur de ses espoirs.
C’est pourquoi je souhaite vous soumettre un des courriers envoyés à cette jeune fille, qu’ici j’appelle « Fatima ».
Peut être un départ … de construction religieuse ?
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Et voici la nuit
Envoyé par: Anthyme (---.91-224-89.dsl.completel.net)
Date: dim 24 août 2008 18:13:35
Voici donc la nuit … petite Fatima … ma jeune amie …
La nuit fraîche n’empêche pas l’insomnie de te tarauder.
Quels peuvent être tes tourments ?
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Regrets … Attentes … Ou simplement l’abominable tic tac du réveil, d’un éveil obsédant de tous tes sens harcelés … Un éveil qui tente de se perdre dans l’écoute de la nuit …
La palette est riche de tous ceux qui savent accompagner les soupirs des désirs en souffrance ….
Les aspirations fébriles du corps ne sont pas méprisables, car elles vibrent aux espérances de l’âme.
Mais les tendresses solitaires ne font que révéler l’absence de celles de l’amoureux.
Où est-il cette nuit ? Connaît-il lui aussi cet abandon ? Brûle t-il comme moi ? Souffre t’il de la soif de moi ? Suis-je dans ses rêves, ses plaisirs ? Forcément ! Mais où est-il ?
Il voit le même ciel que moi, ce magnifique ciel étoilé. Qu’attend-il pour m’y peindre le partage de nos vies ?
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Si j’étais ton papa, je te recueillerais au fond des mes bras, juste le temps d’y apaiser ton trouble, puis te conduirais sous ce ciel étoilé, sur la margelle … d’un puits ? (Non, trop imprudent !) … sur un muret ou un large banc.
Tu te blottirais contre moi, car de fraîche la nuit serait devenue froide.
Mais pour cette lecture … abandonnons les conditionnels, ces imparfaits qui se prennent pour des futurs ! Puisque le rêve abolit l’espace, pourquoi n’abolirait-il pas les temps, ou plutôt le temps ?
Après avoir tiré ton hijab sur tes épaules, je le cale sous ma main et de l’autre je te désigne les étoiles. Peut-être dois-je serrer trop fort, car je te sens bouger.
« Ton amoureux ferait bien mieux que moi !
Tu tournes vivement la tête et je perçois tes yeux brûler dans le noir.
- Fausse colère, Fatima !
- … ça veut dire quoi ? … ferait bien mieux ?…
- Fausse indignation, Fatima ! Viens, serre toi, il fait froid …La vie, c’est pour ton amoureux, et ses baisers. Moi, je ne te propose qu’un voyage ….
- Dans les étoiles ? Soit, mais tu dis toi-même qu’il fait froid … C’est pourquoi je me blottis dans tes bourrelets de grizzli…. On va loin ?
- Y’a pas à dire, Fatima, toi, tu sais causer aux hommes !... Loin ? Peut-être au milieu du lac, dans ton canoë indien.
- … Au milieu du lac ? … En passant par la grande ourse ? …
- Aï !... On ne pince pas ! … C’est une allégorie … Le lac est celui nos aventures … De nos recherches …
- … De notre vie … Je sais … Je sais … Je n’ai pas pincé, mais me suis coincée dans un de tes replis ! … C’est une allégorie de quatre sous : tout le monde fera la traversée, le jour de sa mort.
- Pas forcément … Il y a des gens qui croient que l’important est de se trouver sur l’eau, et qui, à la fin de leur vie redescendent sur la même rive, souvent sans s’en être beaucoup éloignés.
- Je vois … Et il y a aussi des spécimens qui oublient de détacher l’amarre, comme ceux que j’ai rencontré dernièrement sur le Net … Ah, je comprends maintenant pourquoi tu m’avais fait remarquer que mon canoë n’avait pas d’amarres … L’autre rive … La vie n’est pas forcément un passage…
- Je l’ignore, peut être, peut être pas … Mais en tous cas, l’autre rive est pour plus tard … Dernièrement tu m’as parlé de peinture contemporaine …
- Le voyage commence au musée d’Orsay ?
- Non, au sud de l’Afrique, il y a 70 000 ans !
- Brr… Chez des cannibales ?
- Chez des singes rêveurs qui ont découvert l’art … Et ne pince plus !... »
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Il y a 70 000 ans, un singe est devenu rêveur …
L’épisode me fascine.
Qu’il puisse y avoir des bornes, entre un ‘avant’ et un ‘après’, des charnières évolutives qui changent radicalement les choses …
La matière qui s’organise de façon de plus en plus complexe, en accord avec ce qui détermine les conditions de son existence. Amibe rusée, qui lutte, tue, mange, selon les lois immuables des amibes ; devient de plus en plus complexe dans sa définition pour finalement s’accomplir matière consciente d’elle-même, donc analyste de son environnement.
Le miracle, selon moi, tient au fait que ce singe rêveur s’évalue dans son environnement, le trouve bien … imparfait … indigne de lui et décide de l’améliorer en y introduisant …
« Du conditionnel !
- Du beau …
- Le ‘beau’ est relatif … Quand au rêve … Tes singes devaient déjà rêver depuis longtemps devant leurs feux, en tous cas les néanderthaliens, eux, depuis 50 000 ans … 70 000 ans, à l’échelle de l’évolution humaine, ce n’est rien ! Révise ton sujet !
- Tu as raison … Il y a 70 000 ans les humains sont devenus des hommes sensibles au luxe ! Ça te va comme ça ?
- Et des femmes ? ! …
- … Quelle intuition … Fatima ! … Les Humains sont devenus des hommes et des femmes … Je suis de ton avis pour penser que c’est à cette époque que les sociétés humaines sont devenues sexuellement inégalitaires.
- Les gros butors devaient déjà sévir depuis longtemps ! ….
- Oui, mais les conditions de survie avaient également établi des tabous et des partages de responsabilité. Tandis que là, c’est autre chose … »
Ils ne peignent pas comme le feront leurs descendants à Lascaux ; la vraie révolution symbolique est pour plus tard, mais ils fabriquent des bijoux : ils inventent le signe extérieur de richesse, mais surtout le signe extérieur de pouvoir.
Or la propriété impose l’établissement de règles pour l’acquérir, la conserver, mais aussi la transmettre. Les tabous, jusque là fondés sur le bon sens de la survie, deviennent plus complexes, et surtout se lient de façons indissociables aux chefferies : et les croyances sont alors tenues de s’accorder avec les pouvoirs.
« Je vois : le chef avec ses grosses breloques, et le fils du chef avec ses petites …
- Et tu oublies surtout la fille du chef qui commence à coûter cher.
- … Ah ? … On peut savoir combien ?
- Un collier la moche, trois colliers la belle !
- … Tiens donc ! … Et moi, j’aurais coûté combien ?
- Oh ? … Une musulmane vierge ? … Dix colliers ! … AÏEEEEEUHHHH !...
- Ça !... Ça, c’est pincer ! … Tu es indigne de te moquer de mon honneur !...
- Honneur ? Je ne sais pas ce que c’est.
- Et la fidélité ? C’est un mot exclu de ton vocabulaire ?
- Bon ! Bon ! C’était pour t’interpeller … Je te parle de pouvoir … »
Pour verrouiller une hiérarchie, geler les conflits, il faut instaurer un principe de domination qui soit incontestable.
Et la seule façon de faire admettre un principe est de l’offrir à vivre à ceux qui eux-mêmes auront à s’y soumettre … Ainsi, pour faire admettre la propriété, il faut rendre chacun propriétaire.
Or quoi de plus désirable, et exploitable, et surtout dominable que la femme ; chaque homme aura maintenant sa propriété !
La soumission ? Son sexe est accueil, qu’importe son vouloir !
Une rébellion ? Qu’on la sacrifie ! Le sacrifice serait-il indigne ? Et bien, qu’on sacrifie donc une vierge, pour l’exemple !
Une tyrannie ne peut tolérer aucun espace de liberté, sous peine d’être un jour contestée : la femme a été sa première victime.
« Elles ont du se défendre, plaider leur cause ? !…
- Certainement, mais les tabous ancestraux ont résolument dû évoluer en exigences traditionnelles toujours plus maniaques. Comment une fille qui ne possède pas son propre corps pourrait-elle prétendre s’appartenir en souveraine dans sa communauté de vie ?
- L’excision ?
- L’excision, la taille de dents, les tatouages, scarifications, nez ou oreilles percés, femmes girafes, femmes plateau, femmes objets …. L’excision … Certains la désignent comme ‘circoncision pharaonique’… Pharaonique, elle le fut peut être, mais issue de la nuit des temps …
- Le prophète Muhammad a pris soin de défendre les femmes !
- C’est vrai !... La charia, que l’on présente aujourd’hui comme un obstacle à l’épanouissement des femmes, a très certainement été accueillie par elles comme un souffle de vie : Enfin, enfin, enfin, des bornes étaient placées entre elles et l’abjecte tyrannie des hommes.
- C’est Allah qui a inspiré le prophète !
- Comme Il t’inspire toi !
- Tu blasphèmes !
- Peut être, mais certainement moins que ceux qui massacrent une petite de 17 ans [*] qui aime un garçon hors de sa tribu !... Et pour preuve : à qui es tu fidèle ?
- Au garçon qui un jour me donnera envie d’avoir un enfant de lui !
- La fidélité en amour est assurément précieuse, mais je ne te parle pas de ta chair, de ton corps, mais de ton esprit... À qui es tu fidèle ?
- … Tu m’avais parlé d’une promenade en canoë ! …
- Nous venons d’y monter … »
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[*] … Doa Khalil Aswad …
Le 7 avril 2007, Doa Khalil Aswad, une jeune fille âgée de 17 ans a été lapidée à Bashiqa près de Mossoul (Irak). Cet assassinat a été commis par les hommes de son clan appartenant à la communauté religieuse yézidi.
Cette jeune fille a été condamnée par sa famille parce qu’elle aimait un jeune arabe issu de la communauté musulmane. La lapidation a été commise en pleine journée sans que la police kurde se soit sentie obligée d’intervenir.
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Modifié en dernier par Anthyme le 10 nov.09, 11:25, modifié 3 fois.
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http://www.forum-religion.org/post496406.html#p496406
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Re: Sortir de la nuit ...
Ecrit le 10 mai09, 06:17Dis-moi, tu n'avais pas "elysium" comme pseudo il y a quelques temps ?Anthyme a écrit :**********
(pas ici, mais ailleurs sur le web)
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