Helper a écrit :Je répète Vicomte, je n’ai aucune différence entre science et croyance raisonnable basée loin des mythes innovés par les Humains.
Je te parle avec des propositions intelligibles. Je t’ai présenté une proposition impossible (probabilité = 10^-∞) pour l’utiliser comme prémice impliquant l’existence d’une force surnaturel qui a créé et organisé.
Bon, je vais tâcher d'être plus clair : penser en scientifique, c'est un cheminement complet qui est très loin de se cantonner aux bribes de réflexion d'apparence logique que tu nous sers.
Tu as la prétention d'émettre un discours scientifique ? Soit.
(Attention : ce qui suit est un copié-collé d'une autre de mes interventions sur ce forum.)
Si ton discours est
scientifique, alors il ne peut énoncer aucune vérité mais doit répondre aux critères suivants :
I) Nature :
Ia) Il doit être prédictif : ce que tu affirmes doit citer des conditions qui, une fois réunies, permettent d'
observer toujours le même fait, et ce de manière invariable.
Ib) Il doit être vérifiable : toute personne qui réunit les mêmes conditions doit obtenir le même résultat (l'usage en sciences est d'ailleurs de vérifier en "double aveugle" chaque résultat scientifique avant de le publier).
Ic) Il doit être réfutable : il doit se présenter de manière à ce que ton raisonnement ne porte aucune zone d'ombre et que chacun de ses éléments puisse être remis en cause par un autre chercheur. (Donc un discours scientifique ne contient rien d'
invérifiable ou d'
irréfutable.)
II) Structure :
IIa) Tout ton discours doit se structurer de manière inférentielle. Donc chacune de tes assertions doit être reliée par une inférence, qu'elle soit une abduction, une induction ou une déduction.
IIb) L'abduction et l'induction permettent l'élaboration de l'hypothèse. C'est un discours descriptif sur le réel dont il faut encore vérifier les caractères Ia, Ib et Ic.
IIc) La déduction est la figure de la vérification. L'expérience n'est rien d'autre qu'une mise en place d'éléments suffisants permettant de déduire. C'est la déduction qui établit les caractères Ia, Ib et Ic de IIb.
III) Contenu :
IIIa) La science ne repose que sur des
faits observables dont elle examine les conditions d'apparition et les liens de causalité.
IIIb) En l'état actuel des connaissances, l'humanité est parvenue à un tel degré de complexité et de finesse de sa science qu'il est impensable pour un chercheur de ne pas connaître ce que ses prédécesseurs ont construit. L'usage veut que l'on cite les références et les sources du savoir sur lequel on se base.
IIIc) Et quoi qu'il en soit,
il ne peut réfuter que ce qu'il connaît (c'est pourquoi un créationniste qui ignore jusqu'aux bases de la génétique et de la biochimie évolutives actuelles n'a aucun moyen de réfuter l'évolution).
(Fin de la zone copiée-collée.)
Donc, si tu te places d'un point de vue scientifique, il faudrait que tu substitues ton discours sur l'improbabilité de l'état de l'univers par :
1) La citation exacte du point que tu réfutes (notions, nom de l'expérience, auteurs, laboratoire, date et organe de publication).
2) Un discours sur la genèse et l'évolution de l'univers qui soit prédictif, vérifiable et réfutable.
3) Une expérience que tout le monde peut refaire et qui, par déduction, entraîne logiquement l'impossibilité d'un état actuel de l'univers formé uniquement selon l'ordre du hasard (ruinant donc toutes les explications concurrentes, notamment les actuelles).
Ce que je dis pour l'état de l'univers est vrai pour chacune de tes assertions qui se donnerait pour scientifique. Or à aucun moment ton discours n'est
pour l'instant scientifique.
Je te recommande très vivement de lire ces livres :
- Popper Karl,
Logik der Forschung [1935], trad. fr. Thyssen-Rutten Nicole, Devaux Philippe,
La Logique de la découverte scientifique, préf. Monod Jacques, Paris, Payot, coll. Bibliothèque scientifique, 2007.
- Popper Karl,
Objective Knowledge, an Evolutionary Approach [1972], trad. fr. Rosat Jean-Jacques,
La Connaissance objective, une approche évolutionniste, Paris, Flammarion, 1991.
- Monod Jacques,
Le Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne [1970], Paris, Seuil, 1973 (2e éd.).
- Changeux Jean-Pierre (dir.),
La Vérité dans les sciences, Travaux du Collège de France, Paris, Odile Jacob, 2003.