shimshon a écrit :
Lorsque Jésus la prononce, elle s’inscrit dans le récit prophétique qui annonce son retour. Cette parabole a donc un accomplissement historique.
Dans le "récit prophétique" qui annonce son retour, pourquoi penser que chaque parabole ou exemple pris par le Christ pour étayer ses avertissements, est d'ordre prophétique ?
Par exemple, en Matthieu 24: 32-33, Jésus dit : "“
Or, apprenez ceci du figuier [pris] comme exemple : Dès que sa jeune branche devient tendre et qu’elle pousse des feuilles, vous savez que l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez qu’il est proche, aux portes." Quel "accomplissement historique" postulez-vous à partir de ces paroles, qui se situent aussi "dans le récit prophétique qui annonce son retour" ? Que celui-ci aura lieu à l'approche de l'été ?
Les chapitres 24 et 25 de Matthieu sont remplis de paraboles et d'exemples, par lesquels Jésus a illustré l'attitude d'attente active, de confiance, et non de spéculations chronologiques, que ses disciples devaient adopter pendant son absence. Pourquoi vouloir coller à l'un d'entre eux une explication prophétique ? Qu'est-ce qui vous permet de faire la différence entre une parabole dont chaque détail devrait forcément se réaliser dans la réalité, et toutes les autres qui ne seraient que des récits didactiques ?
shimshon a écrit :
Au même titre que la nation d’Israël figura « un serviteur, ou un esclave né dans la maisonnée », « l’Israël de Dieu », désormais composé de chrétiens figure cet « esclave fidèle et avisé » en ne formant qu’ « un seul corps », dans la mesure où ses membres manifestent fidélité et perspicacité (Jérémie 2:14 ; Isaïe 43:10 ; Galates 6:16 ; Ephésiens 2:15). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les chrétiens se qualifient ainsi. Dans l’introduction de leur épître respective, Paul et Jude se déclare « esclave de Jésus », Jacques « esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ » et Pierre « esclave et apôtre de Jésus » (Romain 1:1 ; Jude 1:1 ; Jacques 1:1 ; 2 Pierre 1:1). Comme des esclaves, les chrétiens ont « été acheté à un prix », Dieu fait d’eux « une propriété particulière » (1 Corinthiens 7:23 ; 1 Pierre 2:9).
Les auteurs du NT se qualifient effectivement d'esclaves de Dieu et du Christ, ils se désignent aussi (avec leurs "frères") de membres d'une nouvelle "nation", spirituelle (comme l'ancienne était charnelle) : "l'Israël de Dieu". Mais nulle part, ils n'affirment "nous sommes l'esclave fidèle et avisé de la parabole du Christ". Jamais ils n'en revendiquent le "titre". Pourquoi, si depuis son départ, Jésus avait littéralement installé dans l'histoire un tel "esclave fidèle et avisé" ?
En outre, soutenir comme vous le faites que chaque chrétien (même en restreignant l'application aux seuls "oints qui manifestent fidélité et perspicacité) fait partie de ce "corps" de "l'esclave fidèle et avisé", va à l'encontre de ce qu'en dit votre organisation, qui restreint l'aptitude à nourrir la maisonnée aux seuls membres du "Collège central". Pourquoi, en effet, Jésus aurait-il pris l'exemple d'un esclave collectif "établi sur (les) domestiques, pour leur donner leur nourriture en temps voulu" si seule une infime minorité de ses membres devait jouer ce rôle ? Et comment peut-on se prévaloir membre de "esclave fidèle et avisé que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner leur nourriture en temps voulu", si on ne participe jamais en aucune façon à la fourniture de cette nourriture ?
shimshon a écrit :Les domestiques sont chacun de ces membres pris individuellement.
Je vous rappelle ici l'une de mes questions que vous avez oubliée : "Si l'on peut dire (d'après l'interprétation watchtowérienne) qu'un esclave pourtant établi sur des domestiques est le même groupe qu'eux, ce même esclave ensuite établi sur l'ensemble des biens du maître, devient-il alors le même groupe que lesdits biens ? "
Que signifie "être établi sur", si ce n'est détenir un pouvoir, une autorité sur un autre que soi ? Ou bien, selon vous, Jésus a-t-il simplement voulu montré que ses serviteurs n'auraient qu'à se gérer et se nourrir eux-mêmes ? En quel sens cette "mission" différerait-elle de celle qu'a chaque adulte, qu'il soit chrétien ou pas d'ailleurs ?
shimshon a écrit :La nourriture en temps voulue, l’enseignement salutaire qu’elle figure parfois dans la Bible. Et « Les biens du maître », principalement ceux qui, bien que n’ayant pas l’appel céleste, exercent la foi en Jésus. A savoir qu’il n’est pas nouveau qu’un peuple soit qualifié de « biens », par la bouche de Moïse Dieu qualifia sa nation de « bien particulier » (Exode 19:5).
Voici une autre de mes questions que vous avez zappée : Si les "biens que l'intendant fidèle doit gérer" sont effectivement ce qu'en dit la WT, à savoir "des sujets terrestres du Royaume et des installations servant à la propagation de la bonne nouvelle", l'EFA leur donne-t-il à eux aussi "la nourriture en temps voulu" ? Si oui, comment le fait-il concrètement (notamment pour les "installations servant à la propagation de la bonne nouvelle" ) ?
Parce que ce que je trouve aberrant dans cette explication, ce n'est pas que des hommes soient synthétisé sous l'appellation de "biens", c'est qu'ils occupent ce terme avec des bâtiments et des machines, de vrais biens donc. Et qu'en outre, une partie de ces "biens" (la partie humaine) soit interprétée comme recevant la nourriture (spirituelle) que "l'esclave fidèle et avisé" n'est pourtant censé servir qu'aux "domestiques", alors que ce n'est vraisemblablement pas le cas de l'autre (la partie biens littéraux) qui aurait certainement quelque mal à lire la Bible.
shimshon a écrit :
« une dizaine de membres » ? Tout est relatif, dans les années 70, c’est dix sept membres qui composent le CC. Il n’y a pas de règle en la matière. Toutefois, un principe directeur se dégage de la structure chrétienne primitive, l'autorité collégiale, et c’est notamment sur ce principe que les Témoins de Jéhovah se sont organisés. En effet, au Ier siècle, chaque congrégation a un représentant, le collège d’anciens. L’autorité ne se limite pas à ce collège. Celui-ci avec d’autres est soumis à la direction apostolique, témoins les épîtres de Paul, Pierre et Jean. La communauté chrétienne dans son ensemble (l’esclave) a donc un représentant ou corps dirigeant, composé des apôtres principalement.
Sur 144000 membres, je ne crois pas que 10 ou 17 fasse vraiment une grande différence numérique.
Quant à votre principe, qui part d'une direction collégiale locale, dans les congrégations, pour aboutir à un "collège central" au premier siècle, je crois que vous avez allègrement sauté les siècles sans tenir compte de la moindre preuve historique. Parce qu'à moins que les apôtres n'aient mangé du fruit de l'arbre de vie, je vois mal comment ils auraient pu diriger la "communauté chrétienne dans son ensemble" de l'Antiquité à nos jours.
Que, pour la génération qui a suivi la mort du Christ, les apôtres aient représenté une autorité morale, c'est je pense assez normal (quoique, lorsqu'on lit les deux premiers chapitres de la lettre aux Galates, Paul ne semble pas avoir été vraiment impressionné par ces hommes) ; mais que les apôtres aient constitué un "collège central" qui aurait dirigé, depuis Jérusalem, puis... (Patmos peut-être, à moins que ce ne soit Rome
), l'ensemble de la communauté chrétienne de l'Antiquité et au-delà, c'est historiquement faux.
shimshon a écrit :
Le livre des Actes. Les apôtres y sont décrits éminents avec une forte influence. Par exemple, après l’effusion de l’esprit saint, ceux qui « furent baptisés (…) environ trois mille âmes » sont « assidus à l’enseignement des apôtres » (2:42). Aussi, c’est essentiellement aux apôtres que revient la délibération du Concile de Jérusalem et les décrets qui y sont promulgués sont observés par toutes les communautés chrétiennes d’alors (16:4). Bien sûr, les congrégations sont relativement indépendantes, par la force des choses, l'éloignement géographique les y obligeant, toutefois, si ces dernières sont cultuellement autonomes, chacune ayant son propre collège d’anciens, elles n’en restent pas moins soumises aux apôtres qui les dirigent de loin, comme le fait Paul au moyen de ses lettres. Simon Pierre, à qui Jésus confia la responsabilité du troupeau, exhorte dans son épître les anciens localisés « dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie » à faire « paître le troupeau de Dieu » (1 Pierre 5:1-4). En exhortant à grande échelle les chrétiens, notamment les hommes qui remplissent comme lui la fonction d’ancien, Céphas distingue sa position, manifestement, celle-ci lui confère un droit que personne n'a, sauf des hommes comme Paul, Jean ou le disciple Jacques. Du reste, c’est sans doute la raison pour laquelle Paul, dans sa lettre aux Galates, mentionne ces hommes en parlant de « ceux qui paraissaient être des colonnes » (Galates 2:9).
Pour un "collège central", qui devrait collectivement diriger l'ensemble de la communauté chrétienne, ne trouvez-vous pas qu'il apparaisse particulièrement désuni ? Chacun parle en son propre nom, depuis des lieux différents (bonjour l'unité géographique), à des congrégations différentes (pourquoi adresser des épîtres uniquement à certaines régions, s'il n'y avait qu'une seule congrégation mondiale dirigée de façon centralisée ?).
Si vous reprenez le passage de la lettre aux Galates, vous verrez que, tout en reconnaissant leur importance dans la communauté du fait de leur rang d'apôtre, Paul ne se sent aucunement inférieur ou soumis à eux : "
Mais quant à ceux qui paraissaient être quelque chose — peu importe le genre d’hommes qu’ils étaient autrefois, cela m’est égal — Dieu ne juge pas sur l’apparence de l’homme —, à moi, en fait, ces hommes marquants n’ont rien communiqué de nouveau."
shimshon a écrit :
Au vu des nombreuses congrégations qu’il exhorte, oui, l’apôtre fit probablement partie du corps dirigeant (« Governing Body » aussi traduit par « Collège central »).
Il y a là un paradoxe : si l'apôtre Paul avait, comme vous le supposez, fait partie du présumé "Collège central" de son temps, ce serait là la preuve que ce collège n'était en aucun cas "central", puisque Paul ne se trouvait pas au même endroit que les autres apôtres ; et si l'apôtre Paul n'avait pas fait partie du présumé "Collège central" de son temps, ce serait la preuve que ce groupe centralisé n'était pas l'unique dirigeant.
Parce que l'on ne peut nier que Paul n'ait été à la fois l'un des principaux meneurs du christianisme antique et l'un de ses plus remarquables missionnaires. La vie et le témoignage mêmes de Paul excluent totalement qu'il ait existé, en son temps, une entité dirigeante centralisée dont il aurait fait partie ou de qui il aurait reçu ses ordres. Le "collège central" antique n'est donc qu'un mythe, forgé par les Témoins de Jéhovah pour donner une légitimité "biblique" à leur propre "Corps dirigeant". De la même façon que l'Eglise catholique fait de Pierre son premier pape pour pouvoir justifier sa structure dirigeante au nom d'une prétendue "succession apostolique".
shimshon a écrit :
L’Histoire ne nous permet pas de répondre. Par contre, je note qu’au IIe siècle, pour justifier l’autorité de la Grande Eglise, on parle de succession apostolique.
Et bien entendu, vous croyez ce que l'Eglise dit à ce propos, n'est-ce pas ?
Je note pour ma part que vous postulez l'existence au cours des siècles d'une instance dirigeante collégiale centralisée dont vous ne parvenez pas à établir la réalité historique au premier siècle et dont vous perdez complètement la trace de l'an 70 aux années 1930 environ.
shimshon a écrit :
Difficile à dire. D’après la parabole de l’ivraie, pendant un temps les vrais chrétiens ne seraient pas distincts des faux. S'il y a un lien, il est probablement d’ordre spirituel. Effectivement, si le CC des Témoins de Jéhovah est fidèle aux enseignements de son pendant antique alors celui-ci, pour justifier son existence, peut s’en réclamer.
Donc, vous croyez en l'existence d'un "collège central" qui aurait été établi au premier siècle de notre ère et aurait perduré tout au long de l'Histoire jusqu'à aujourd'hui. Mais comme on ne trouve aucune trace de ce prétendu "collège central" avant l'apparition de celui des Témoins de Jéhovah dans la seconde moitié du XXe siècle, vous en déduisez que cette entité dirigeante a réellement existé mais s'est maintenu pendant des siècles par un lien "probablement d’ordre spirituel".
Un peu comme les Nains, les Elfes et les Hobbits, quoi ! Ils ont véritablement existé aux premiers âges, puis se sont dissimulés aux regards des Humains pendant des siècles avant qu'un certain J.R.R Tolkien ne les fasse redécouvrir au monde. Et c'est ainsi que Bilbo, Frodon, Sam, Legolas et consorts ont pu réapparaître au grand jour.
"On n'en a aucune trace historique, donc ça a dû perdurer dans l'Histoire de façon invisible". Ou, comme chacun le sait, Paris est en bouteille.
Vous rajoutez : "Effectivement, si le CC des Témoins de Jéhovah est fidèle aux enseignements de son pendant antique alors celui-ci, pour justifier son existence, peut s’en réclamer."
Je crois que c'est la phrase de vous que je trouve la plus hilarante. Parce que, dans un même mouvement, vous affirmez (pourtant sans aucune preuve) l'existence indubitable d'un "Collège Central" antique, et vous éprouvez le besoin de justifier l'existence du "Collège Central" moderne des Témoins de Jéhovah (dont pourtant la réalité historique, elle, ne fait aucun doute).
Vous prenez l'histoire à l'envers.
Ne comprenez-vous pas que votre "Collège Central" actuel n'a pas été créé sur le modèle d'un "collège central" antique (dont l'Histoire n'atteste en rien l'existence) ; mais que c'est ce postulat d'une existence historique d'un présumé "collège central" antique qui a été forgé pour légitimer le Corps dirigeant contemporain des Témoins de Jéhovah ?
shimshon a écrit :
Après avoir exhorté les maîtres qui possèdent des esclaves à faire la Volonté de Dieu, Paul donne une bonne raison de la faire, « car vous savez que leur Maître [Jésus] et le vôtre est dans les cieux, et il n’y a pas de partialité chez lui. » - Ephésiens 6 :9
Voilà qui fait le rapprochement. En outre, paul ne fût pas le premier à qualifier Jésus de maître. Dans quelques-unes de ses paraboles, Jésus lui-même se représente sous les traits d'un maître, sans doute l'apôtre s'en inspira. Par exemple, en Luc chapitre 19, Jésus donna à ses disciples un exemple qui met en scène un maitre qui « s’est rendu dans un pays lointain pour se faire investir du pouvoir royal et revenir » et des esclaves qui doivent durant son absence faire « des affaires » avec les « mines » que ce maître leur confia. De toute évidence, ici, le maître c'est Jésus. Et pour preuve, à l'exemple de ce maître qui s'en va « se faire investir du pouvoir royal», Jésus devint roi (Luc 1:32,33).
Il est par conséquent raisonnable de penser que le maître dans la parabole de l'esclave fidèle et avisé est également Jésus.
Même problème qu'avec l'esclave. Vous cherchez à donner aux protagonistes d'une parabole une existence historique. Cependant, rien dans le texte n'indique qu'à chaque fois qu'il prenait l'exemple d'un maître, Jésus s'identifiait à lui.
Par exemple, aux versets immédiatement précédents (43 et 44), Jésus avait dit : "
Mais sachez ceci : si le maître de maison avait su à quelle veille venait le voleur, il se serait tenu éveillé et n’aurait pas laissé forcer sa maison. Voilà pourquoi, vous aussi, montrez-vous prêts, car c’est à une heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme vient." Pensez-vous que Jésus était aussi le "maître de maison" qui s'était endormi et avait laissé forcer sa maison ? A quel moment dans le cours de l'Histoire situez-vous cette "prophétie" ?
Au final, l'interprétation watchtowérienne que vous soutenez mordicus est forcée de faire dire au texte ce qu'il ne dit pas, de lui attribuer des explications incohérentes (voir le sens fluctuant prêté à l'expression "être établi"), d'user d'amalgames et d'arguments d'autorité pour imposer ses vues.
Grâce à cet article de la Tour de Garde de juin 2009, la quasi-totalité du "reste oint" devrait donc pouvoir aujourd'hui mieux expliciter son rôle dans le dessein divin : "Bonjour, je suis membre de l'esclave nourricier de Dieu, qui se caractérise par son application fidèle et avisée à nourrir la maisonnée, sauf qu'en réalité je reste assis à la maison en attendant que mon "représentant" fasse tout le boulot pour moi, sans pour autant que je sois son patron puisque, en fait, je n'ai aucun mot à dire à cette situation : il m'a piqué mon rôle, m'interdit même de penser que je puisse jouer un rôle nourricier dans la congrégation, ou me sentir davantage rempli d'esprit saint et investi d'autorité que les "membres de la grande foule" sur qui le groupe auquel j'appartiens est pourtant censé avoir été établi."
Va comprendre, Charles !
Ne réponds pas à un homme stupide selon sa sottise, de peur que tu ne deviennes pareil à lui, toi aussi.
Réponds à un homme stupide selon sa sottise, de peur qu’il ne devienne un sage à ses yeux.
(Proverbes 26:4,5, TMN)