Désolé Tancrède mais quand j'ouvre mes livres d'histoire ceux-ci développent bien l'idée de Rome comme ville vers laquelle converge toutes les richesses de l'Empire, et cela dès le IIème siècle avant J.C, auparavant c'est déjà le cas mais de manière moins établies. On sait même que la balance commerciale de l'Empire était déficitaire, ce dernier point sera l'un des facteurs qui contribuera à affaiblir la capitale dès le IIIème siècle. Tiens, j'ai trouvé une source qui parle de l'époque (j'aime bien les sources) :tancrède a écrit :Quand la passion nous tiens, n'est-ce pas. Rome avait reçu le nom de cité plutôt que ville. Rome ne faisait pas des affaires avec le monde, elle conquérait. Jérusalem, surtout au premier siècle, faisait énormément d'affaire avec le reste du monde. Elle offrait des tissus de très grande qualité et beaucoup d'autres choses car il y avait beaucoup d'artisans.
Bon, j'ai conscience que la citation d'une source a ses limites, celle-ci n'est pas forcément impartiale et peu déséquilibrer la réalité, d'autant plus qu'il s'agit d'un discours de propagande. Mais tous les données historiques ou archéologiques que nous possédons concordent pour dire que Rome n'était pas seulement une puissance militaire (pourquoi se serait-elle limitée ?) mais aussi une plate forme économique incontournable. On sait que le blé venait d'Afrique, d'Égypte, des Gaules et de l'Espagne, l'or d'au-delà des frontières de l'Empire dont les romains contrôlait l'accès, les esclaves provenaient de l'Afrique et des pays situés au nord de l'Empire, beaucoup d'animaux - pour les besoins des jeux - provenaient d'Afrique. Enfin le commerce avec les indiens et les chinois était florissant, même si les romains ne contrôlaient pas ces routes, on a retrouvé de la monnaie romaine en Inde, une ambassade romaine sera même envoyée au IIème siècle en Chine dans la capitale de l'époque.Aelius Aristide, Éloge de Rome (144 ap. J.C) a écrit :[Les continents] vous rassasient toujours de leurs productions : tous ce que font pousser les saisons, tout ce que produisent les divers pays, les fleuves, les étangs, aussi bien que les métiers des Grecs et des Barbares. Quelqu'un aurait-il besoin de voir toutes les productions du monde, il lui faut pour cela parcourir l'univers entier ou venir dans notre ville, semblable à un marché commun à toute la terre. Les cargaisons venus de chez les Indiens et même... de chez les habitants de l'Arabie heureuse, on peut les voir ici. Les tissus de Babylone et les bijoux des pays barbares d'au-delà arrivent ici en grand nombre et facilement. Vos champs, ce sont l'Égypte, la Sicile et la partie cultivée de l'Afrique. C'est vers vous que tout converge. On peut dire que ce que l'on a jamais vu ici n'existe pas.
Il est vrai que Jérusalem aussi faisait du commerce, ce qui était aussi le cas de toutes les grandes villes de l'empire. Mais je ne pense pas que ce commerce ait été florissant au point de comprendre Jérusalem comme une grande puissance économique par laquelle "les marchands de la terre se sont enrichis de la puissance de son luxe" (Ap 18, 3). Et puis de là à la comprendre comme la "grande ville qui a la royauté sur tous les rois de la terre" (Ap 17, 18)... Sur ce point je me répète : Jérusalem n'était en aucune façon capable d'être en situation de prétendre quoi que ce soit sur un plan politique, dominée comme elle l'était par le pouvoir romain.
Que ce passage exprime une conception juive dans la manière de vivre je suis d'accord, mais Jean de Patmos a très bien pu employer cette expression pour s'adapter à son auditoire d'origine judéo-chrétien (ce qui semble évident puisqu'il se réfère continuellement à une symbolique de l'A.T que ne pourraient comprendre des chrétiens d'origine païenne).tancrède a écrit :Lorsque Babylone allait tombé, l'apo. dit: On n'entendra plus chanter le fiancé et la musique, le bruit de la meule sera muette, les lampes, etc..., tous des expressions reliés qu'au peuple de l'alliance dont l'AT le démontre très bien.
Un de ces jours je veux bien que l'on parle de tous ça, mais... une chose à la fois !tancrède a écrit :Pour l'ancienne alliance, Christ l'a aboli, le livre aux hébreux le témoigne très bien, surtout au chapitre 7. Toutefois, bien sûr, les commandements sont restés, car elles sont des règles de vie pour toutes sociétés et cultures qui se respectent. D'ailleurs, ce petit détail concorde : Je ne suis pas venue abolir(la loi = les commandements), mais parfaire. Christ est le second Adam et non le second Moïse. Christ devait réparer la dissociation du corps et de l'esprit qu'Adam et Ève avaient causée. Ce qui avait pour conséquence de tué l'âme.
Salutation Tancrède. Olivier.