10 points du calvinisme ou de la Foi Réformée Confessante

Les Mouvements historique : calvinistes, presbytériens ; luthériens ; anglicans, épiscopaliens ; méthodistes
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Vonarburg

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10 points du calvinisme ou de la Foi Réformée Confessante

Ecrit le 27 janv.04, 08:18

Message par Vonarburg »

Dix points relevant du caractère bien spécifique du calvinisme (ou foi réformée confessante).

1er point : l’utilisation de l’Ecriture – la Bible comme révélation verbale ou propositionnelle de Dieu à l’homme, accommodée à nos capacités humaines, et conçue comme le Traité d’Alliance entre Dieu et son peuple, revêtue du caractère d’infaillibilité, ou inerrance, règle de foi et de vie (Sola et Tota Scriptura) ;

2ème point : la souveraineté de Dieu – c’est la belle et grande doctrine de la Providence de Dieu, et de la prédestination. Cf. Jean-Daniel Benoît, Calvin, directeur d’âmes : " Le principe générateur du calvinisme, la clef de tout le système théologique comme de toute la piété, c’est la souveraineté absolue de Dieu … si bien que cette souveraineté divine constitue l’axe même du calvinisme, l’affirmation centrale à laquelle tout le reste s’articule. "1 Et encore, Auguste Lecerf : " Le luthéranisme mit au premier plan la préoccupation du salut ; les réformateurs suisses et Calvin subordonnèrent le légitime souci du salut à la restauration du sentiment de l’indépendance souveraine et de l’autorité exclusive de Dieu. De là, une conception plus rigoureuse de l’autorité formelle de l’Ecriture, le rôle attribué à la prédestination dans la piété … une réforme plus radicale dans le culte " et Lecerf de conclure : " La dogmatique réformée est celle qui s’inspire de ce point de vue théocentrique en distinction des autres formes du protestantisme orthodoxe. "2

3ème point du calvinisme authentique : la structure alliancielle de l’Ecriture, qui implique la reconnaissance de l’unité fondamentale entre les deux dispositions de l’Alliance de Grâce3, et ce, contre toute forme d’antinomisme – qui oppose l’Evangile et la Loi – ; l’Ecriture est toute ensemble Evangile + Loi, commandements + promesses ; la Loi et l’Evangile sont comme l’avers et le revers d’une médaille : ils sont indissociables.4

4ème point : le plan du salut – il s’agit là de la sotériologie réformée, les fameux cinq points des Canons de Dordrecht, que sont la dépravation totale de l’homme suite au péché originel, l’élection inconditionnelle, l’expiation définie ou limitée, la grâce irrésistible de Dieu et la persévérance finale des saints.

5ème point de la théologie réformée : une vision englobante de la réalité, tout entière concernée par l’Evangile et la Loi de Dieu – Abraham Kuyper dira à cet égard : " Il n’est pas de domaine de la vie des hommes dont le Christ ne puisse dire : c’est à moi ! " La foi chrétienne embrasse toute la réalité, de sorte qu’aucun domaine de la vie des hommes ne peut prétendre à une autonomie quelconque. Voir l’ouvrage fondamental du théologien néerlandais Abraham Kuyper, Lectures on Calvinism. Il s’agit là d’une série de conférences que Kuyper a données en 1898 à l’Université de Princeton, aux Etats-Unis, et où il expose de façon magistrale, les implications de la Foi réformée-calviniste dans tous les domaines de la vie (sciences, politique, économie, arts, etc.).

6ème point : le concept de sainteté – ou la spécificité de la piété réformée : la spiritualité réformée est une spiritualité trinitaire, alliancielle et scripturaire (centrée sur l’Ecriture sainte, Parole de Dieu) ; Parole et Esprit vont de paire – contre l’illuminisme, le piétisme, etc.

7ème point : le concept du gouvernement de l’Eglise – structure alliancielle de l’Eglise, théologie de la famille, contre l’individualisme de certains, et le " pluralisme " de certains autres…

8ème point : une compréhension particulière des sacrements – le Baptême et la Cène conçus dans le cadre de l'Alliance entre Dieu et l'homme, qui implique la priorité de Dieu en tout : le Baptême (et la Cène) comme signe et sceau de l’Alliance de Grâce, signe de la promesse, et non pas de la réponse de l’homme à cette promesse.5

9ème point : une compréhension particulière de l’évangélisation, et par voie de conséquence, de l’apologétique – la défense de la foi –, à la fois présuppositionnaliste et biblique – voir à ce sujet l’excellent livre de James Packer, L’évangélisation et la souveraineté de Dieu, ou encore les ouvrages insurpassables du théologien américain Cornelius Van TIL, qui a su si brillamment dessiner les arêtes de l’apologétique réformée.

10ème et dernier point de la théologie réformée – mais il y en a d’autres, sans doute ! – : une compréhension particulière du service, du culte rendu à Dieu – centralité de la Parole de Dieu, prêchée dans son intégralité (Tota Scriptura !), de façon suivie ; centralité de l’Alliance, avec ses commandements et ses promesses ; importance de l’ordre dans le culte, d’une saine discipline ecclésiastique, etc.

Pasteur Vincent BRU
http://perso.club-internet.fr/vbru/src/ ... oints.html

Vonarburg

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Ecrit le 27 janv.04, 09:05

Message par Vonarburg »

Le calvinisme a été redécouvert, dans les milieux réformés, peu avant la théologie néo-conservatrice de Karl Barth.

Cette redécouverte théologique de Calvin en théologie porte le nom de "néo-calvinisme".

Pour ceux que ça intéresse voici un article intéressant sur le sujet :

QU’EST-CE QUE LE NEO-CALVINISME ?

par Alain PROBST

Professeur de Philosophie à Paris

- Article paru dans la Revue Réformée N° 134 (1983/2) -

Adresse :

http://perso.club-internet.fr/vbru/src/ ... nisme.html

On peut y lire :
Parmi les phases importantes de l'évolution de la théologie Protestante euro-américaine à la fin du XIXe S., et au début du XXe, il faut réserver une place à ceux qui ont découvert ou redécouvert la pensée de Calvin, soit pour en exposer le détail, en rédiger l'histoire et la progression, soit encore pour en montrer l'aspect systématique et parfois en tracer les prolongements. Alors que, pendant cette période de temps, la théologie devenait sous l'influence de motifs de base rationalistes et des tendances de la philosophie des Lumières, une théologie de l'expérience religieuse, une théologie « morale » continuant la thématique kantienne de l'impératif catégorique, l'expression symbolo-fidéiste d'une philosophie du religieux, ou encore un christianisme social manifesté par des oeuvres et des engagements concrets, s'est affirmé en Europe et en Amérique un solide courant de reprise de la pensée et des doctrines du Réformateur Français, courant spécifique, distinct tout à la fois du libéralisme et du fondamentalisme piétiste ou dispensationaliste.
amicalement, alfred.

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