pourquoi la Science est-elle performante ?
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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
- pauline.px
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pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 05 août09, 09:08Bonjour à toutes et à tous,
Dans "La connaissance objective, une approche évolutionniste" Karl Popper évoquait une tentation ou une tentative des théories de la connaissance, celle "d'expliquer pourquoi nous réussissons dans nos tentatives d'expliquer les choses"
Avez-vous une idée du (ou des) pourquoi de cette réussite si spectaculaire depuis le XVIIIème siècle et si surprenante eu égard aux millénaires d'ignorance ?
À vous lire, si vous le souhaitez
Dans "La connaissance objective, une approche évolutionniste" Karl Popper évoquait une tentation ou une tentative des théories de la connaissance, celle "d'expliquer pourquoi nous réussissons dans nos tentatives d'expliquer les choses"
Avez-vous une idée du (ou des) pourquoi de cette réussite si spectaculaire depuis le XVIIIème siècle et si surprenante eu égard aux millénaires d'ignorance ?
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- tguiot
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 05 août09, 11:29Question intéressante!
Je ne m'y "connais pas", dans le sens où je n'ai rien lu comme ouvrage traitant, directement ou indirectement de cette question. Mais je lance l'une ou l'autre idée personnelle.
Si l'on devait décrire l'évolution de la science, je crois qu'on pourrait lui trouver une analogie avec les fameuses exponentielles qu'on voit en mathématiques à l'école. Chaque siècle qui passe "connaît" X fois plus que le siècle qui précède. Johannes Brahms, célèbre compositeur du 19e siècle, était émerveillé par son époque: il avait vu apparaître la photo (à l'époque, plutôt le daguerréotype), l'électricité, les moteurs, etc. Qu'aurait-il dit aujourd'hui?
Bref, on peut parler d'effet boule de neige, pour rester dans le langage de tous les jours?
Pourquoi un tel effet?
Je me demande si cela n'a pas à voir avec le fait que sciences et technologies sont intimement liés. Dès qu'un savoir scientifique est produit, il s'ensuit des tas d'inventions technologiques, lesquels permettent eux-mêmes d'aller plus loin dans l'acquisition du savoir. Ainsi, lorsque Pasteur "inventa" les microbes, c'est grâce au microscope, lui-même résultat de travaux sur l'optique (et je suppose qu'elle-même a eu besoin de verres, de lentilles, c'est-à-dire de produits issus de la chimie, même si c'était bien plus empirique à l'époque).
Donc la science crée des outils dont elle se sert ensuite.
Ensuite, plus on en sait dans son domaine, plus on empiète sur le domaine de l'autre. Si la chimie et la physique étaient à une époque encore des champs de la science bien distincts, on ne peut pas en dire de même aujourd'hui. Les champs de la science se recouvrent petit à petit, pour former finalement une sorte de gigantesque toile où le savoir acquis sur tel fil peut très bien servir de soutien à un autre fil. Regardez comme l'idée de génie de sélection naturelle est reprise aujourd'hui dans la mémétique, qui n'a, à la base, rien à voir avec la biologie, mais plutôt avec la psychologie sociale. Et ce n'est qu'un exemple mineur quoique plus évident à première vue que les innombrables emprunts plus subtils de la science à elle-même.
Outre ces considérations, il ne faut pas oublier non plus sur quelle démarche repose la science, et sur quels outils. La logique est un de ces outils, il est primordial, mais ce n'est pas le seul paramètre. En reprenant les critères de Popper - "prédictivité", réfutabilité, "explicativité" - on comprend que si l'on cherche à maximiser ces trois critères, on vise forcément de plus en plus juste. Et cela sans compter l'humilité de la science qui, lorsqu'elle emprunte une mauvaise voie, admet son erreur et reformule d'autres hypothèses à tester. Et que l'on ne me cite pas Einstein qui refusait la vision "Bohrienne" de la physique quantique. Quand il le faisait, c'était avec arguments solides à l'appui. Et de fait, il ne s'est pas trompé entièrement (et Bohr non plus d'ailleurs, la dualité onde-particule est une "réalité" en physique quantique désormais).
Bon, voilà quelques idées... ça demande un approfondissement bien sûr. Surtout que là, je me suis contenté d'une vision très large, et peut-être un peu caricaturale car un rien éloignée de la réalité de la pratique scientifique. Mais si ce que j'ai énoncé là ne sont que des concepts de bons ingrédients, même en les appliquant à moitié, on finit quand même par suivre la même courbe asymptotique (j'ai dit exponentielle plus haut? Tout dépend de comment on le perçoit)
Je ne m'y "connais pas", dans le sens où je n'ai rien lu comme ouvrage traitant, directement ou indirectement de cette question. Mais je lance l'une ou l'autre idée personnelle.
Si l'on devait décrire l'évolution de la science, je crois qu'on pourrait lui trouver une analogie avec les fameuses exponentielles qu'on voit en mathématiques à l'école. Chaque siècle qui passe "connaît" X fois plus que le siècle qui précède. Johannes Brahms, célèbre compositeur du 19e siècle, était émerveillé par son époque: il avait vu apparaître la photo (à l'époque, plutôt le daguerréotype), l'électricité, les moteurs, etc. Qu'aurait-il dit aujourd'hui?
Bref, on peut parler d'effet boule de neige, pour rester dans le langage de tous les jours?
Pourquoi un tel effet?
Je me demande si cela n'a pas à voir avec le fait que sciences et technologies sont intimement liés. Dès qu'un savoir scientifique est produit, il s'ensuit des tas d'inventions technologiques, lesquels permettent eux-mêmes d'aller plus loin dans l'acquisition du savoir. Ainsi, lorsque Pasteur "inventa" les microbes, c'est grâce au microscope, lui-même résultat de travaux sur l'optique (et je suppose qu'elle-même a eu besoin de verres, de lentilles, c'est-à-dire de produits issus de la chimie, même si c'était bien plus empirique à l'époque).
Donc la science crée des outils dont elle se sert ensuite.
Ensuite, plus on en sait dans son domaine, plus on empiète sur le domaine de l'autre. Si la chimie et la physique étaient à une époque encore des champs de la science bien distincts, on ne peut pas en dire de même aujourd'hui. Les champs de la science se recouvrent petit à petit, pour former finalement une sorte de gigantesque toile où le savoir acquis sur tel fil peut très bien servir de soutien à un autre fil. Regardez comme l'idée de génie de sélection naturelle est reprise aujourd'hui dans la mémétique, qui n'a, à la base, rien à voir avec la biologie, mais plutôt avec la psychologie sociale. Et ce n'est qu'un exemple mineur quoique plus évident à première vue que les innombrables emprunts plus subtils de la science à elle-même.
Outre ces considérations, il ne faut pas oublier non plus sur quelle démarche repose la science, et sur quels outils. La logique est un de ces outils, il est primordial, mais ce n'est pas le seul paramètre. En reprenant les critères de Popper - "prédictivité", réfutabilité, "explicativité" - on comprend que si l'on cherche à maximiser ces trois critères, on vise forcément de plus en plus juste. Et cela sans compter l'humilité de la science qui, lorsqu'elle emprunte une mauvaise voie, admet son erreur et reformule d'autres hypothèses à tester. Et que l'on ne me cite pas Einstein qui refusait la vision "Bohrienne" de la physique quantique. Quand il le faisait, c'était avec arguments solides à l'appui. Et de fait, il ne s'est pas trompé entièrement (et Bohr non plus d'ailleurs, la dualité onde-particule est une "réalité" en physique quantique désormais).
Bon, voilà quelques idées... ça demande un approfondissement bien sûr. Surtout que là, je me suis contenté d'une vision très large, et peut-être un peu caricaturale car un rien éloignée de la réalité de la pratique scientifique. Mais si ce que j'ai énoncé là ne sont que des concepts de bons ingrédients, même en les appliquant à moitié, on finit quand même par suivre la même courbe asymptotique (j'ai dit exponentielle plus haut? Tout dépend de comment on le perçoit)
- pauline.px
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 05 août09, 23:44Bonjour Tguiot,
Merci pour votre attention.
AU sujet de votre <<<<Bref, on peut parler d'effet boule de neige,>>>>
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut plutôt s’attendre à une progression géométrique quand on a affaire à un processus cumulatif. Or la véritable accumulation des connaissances naît avec l’imprimerie.
AU sujet de votre <<<<le fait que sciences et technologies sont intimement liés>>>>>
Il me semble que c’est un élément important en effet.
On a souvent prétendu que la Science moyenne et extrême orientale bien que très innovatrice était restée une activité intellectuelle de « plaisance » et qu’elle n’avait jamais fusionné avec l’artisanat et l’activité manufacturière. Si bien que ne modifiant pas vraiment la société, la Science moyenne et extrême orientale avait « plafonné ».
ENFIN, au sujet de votre <<<<<Outre ces considérations, il ne faut pas oublier non plus sur quelle démarche repose la science, et sur quels outils.>>>>>
Pensez-vous que les capacités intellectuelles du cerveau humain font partie de ces outils ?
À vous lire, s’il vous plaît
Merci pour votre attention.
AU sujet de votre <<<<Bref, on peut parler d'effet boule de neige,>>>>
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut plutôt s’attendre à une progression géométrique quand on a affaire à un processus cumulatif. Or la véritable accumulation des connaissances naît avec l’imprimerie.
AU sujet de votre <<<<le fait que sciences et technologies sont intimement liés>>>>>
Il me semble que c’est un élément important en effet.
On a souvent prétendu que la Science moyenne et extrême orientale bien que très innovatrice était restée une activité intellectuelle de « plaisance » et qu’elle n’avait jamais fusionné avec l’artisanat et l’activité manufacturière. Si bien que ne modifiant pas vraiment la société, la Science moyenne et extrême orientale avait « plafonné ».
ENFIN, au sujet de votre <<<<<Outre ces considérations, il ne faut pas oublier non plus sur quelle démarche repose la science, et sur quels outils.>>>>>
Pensez-vous que les capacités intellectuelles du cerveau humain font partie de ces outils ?
À vous lire, s’il vous plaît
- tguiot
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 06 août09, 01:52Il est certain que l'imprimerie a joué un rôle capital. La science est aussi un héritage, les scientifiques de demain se reposeront sur ce qui a été prouvé aujourd'hui pour continuer leur recherche de savoir. Il fallait bien un support de transmission.pauline.px a écrit :Bonjour Tguiot,
Merci pour votre attention.
AU sujet de votre <<<<Bref, on peut parler d'effet boule de neige,>>>>
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut plutôt s’attendre à une progression géométrique quand on a affaire à un processus cumulatif. Or la véritable accumulation des connaissances naît avec l’imprimerie.
C'est intéressant.pauline.px a écrit :AU sujet de votre <<<<le fait que sciences et technologies sont intimement liés>>>>>
Il me semble que c’est un élément important en effet.
On a souvent prétendu que la Science moyenne et extrême orientale bien que très innovatrice était restée une activité intellectuelle de « plaisance » et qu’elle n’avait jamais fusionné avec l’artisanat et l’activité manufacturière. Si bien que ne modifiant pas vraiment la société, la Science moyenne et extrême orientale avait « plafonné ».
Isabelle Steingers (dans l'ouvrage que je vous ai cité ailleurs: "Sciences et pouvoirs", éditions Labor) soutient qu'une théorie scientifique devient "vraie" lorsqu'elle recrute de nombreux agents indépendants, c'est-à-dire lorsque d'autres personnes, non scientifiques, basent effectivement leur travaux respectifs sur cette théorie. Elle cite l'exemple de Pasteur qui, en découvrant le monde vivant microscopique, recrute les boulangers, les paysans, les industriels, les hygiénistes, les médecins, etc.
Bien que je ne suis pas entièrement d'accord sur le principe, je dois reconnaître que l'idée est attirante. Cela montre bien l'impact que peut avoir la science sur le monde autour d'elle, mais aussi la crédibilité qu'elle y gagne. Conséquemment, il devient plus intéressant (dans les deux sens du terme) de vouloir aller plus loin. C'est une motivation.
Très certainement. C'est même sans doute le seul "vrai" outil, puisque tout autre ne peut provenir que de lui (la logique y compris). Comme le dit Vicomte, toute réalité dépend du sujet connaissant, lequel ne pouvant appréhender que les manifestations du réel via son filtre cognitif qui est son cerveau (et autres terminaisons nerveuses bien sûr). Cela signifie bien qu'il n'y a pas de Vérité Absolue. Mais comme on dispose tous, plus ou moins, du même cerveau, nous avons aussi la (les) même(s) approche(s) quant il s'agit d'établir des certitudes. Et il se trouve que l'approche qui fonctionne le mieux, c'est celle qu'utilise forcément également la science.pauline.px a écrit :ENFIN, au sujet de votre <<<<<Outre ces considérations, il ne faut pas oublier non plus sur quelle démarche repose la science, et sur quels outils.>>>>>
Pensez-vous que les capacités intellectuelles du cerveau humain font partie de ces outils ?
Mais même si tout cela n'est que le produit de notre cerveau, cela n'enlève rien à la crédibilité de la science, comme on peut le voir grâce au principe de "recrutement" de Steingers.
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 06 août09, 02:28Bonjour Tguiot,
Au sujet de votre <<<<<Mais comme on dispose tous, plus ou moins, du même cerveau, nous avons aussi la (les) même(s) approche(s) quant il s'agit d'établir des certitudes. Et il se trouve que l'approche qui fonctionne le mieux, c'est celle qu'utilise forcément également la science.
Mais même si tout cela n'est que le produit de notre cerveau, cela n'enlève rien à la crédibilité de la science, comme on peut le voir grâce au principe de "recrutement" de Steingers.>>>>>>>
Assurément, je ne connais pas le principe du recrutement de Steingers mais l'approche scientifique semble faire un bon usage du cerveau. On pourrait imaginer des capacités cérébrales différentes cela ne changerait rien quant on jugement que l'on porter sur la Science.
Néanmoins, si tous les humains semblent avoir quasiment le même potentiel cérébral, ils diffèrent notablement des potentiels des autres espèces animales ou végétales.
Selon vous, cette spécificité humaine peut-elle être expliquée ?
À vous lire, s'il vous plaît.
Au sujet de votre <<<<<Mais comme on dispose tous, plus ou moins, du même cerveau, nous avons aussi la (les) même(s) approche(s) quant il s'agit d'établir des certitudes. Et il se trouve que l'approche qui fonctionne le mieux, c'est celle qu'utilise forcément également la science.
Mais même si tout cela n'est que le produit de notre cerveau, cela n'enlève rien à la crédibilité de la science, comme on peut le voir grâce au principe de "recrutement" de Steingers.>>>>>>>
Assurément, je ne connais pas le principe du recrutement de Steingers mais l'approche scientifique semble faire un bon usage du cerveau. On pourrait imaginer des capacités cérébrales différentes cela ne changerait rien quant on jugement que l'on porter sur la Science.
Néanmoins, si tous les humains semblent avoir quasiment le même potentiel cérébral, ils diffèrent notablement des potentiels des autres espèces animales ou végétales.
Selon vous, cette spécificité humaine peut-elle être expliquée ?
À vous lire, s'il vous plaît.
- patlek
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 06 août09, 10:20millenaires d' ignorance... les grecs semblait pas mal avancés pour exemple.Avez-vous une idée du (ou des) pourquoi de cette réussite si spectaculaire depuis le XVIIIème siècle et si surprenante eu égard aux millénaires d'ignorance ?
Au niveau religieux, je pense qu' avoir détaché la connaissance du religieux (Qui possedait la connaissance?, qui diffusait la connaissance?, qui enseignait la connaissance?, qui entendait maitriser la connaissance? ( le procès de galilé par exemple)..: les religieux.
Dés lors que la connaissance s' affranchit du religieux, je pense que çà lui permet d' avancer un peu plus vite (n' ayant plus a se poser des problèmes de la peur de se mettre en contradiction avec le religieux; ses dogmes et ses textes).
Et ne dépendant plus du religieux, et n' étant plus orientés par le religieux, çà ouvre tout un tas de champs de nouvelles recherches.
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 07 août09, 04:36Bonjour Patlek,
Merci pour votre contribution,
La physique d’Aristote a tout de même plombé durablement les sciences expérimentales en Occident.
Mais vous avez raison de rendre hommage à des personnalités de haute stature comme Archimède.
Dans « Dieu face à la science » Claude Allègre soutenait que les recherches de Galilée étaient globalement approuvées par l’Académie Pontificale des Sciences qui était alors animée par des scientifiques éclairés. Hélas, Galilée aurait multiplié les « erreurs diplomatiques » jusqu’à se mettre à dos le lobby réactionnaire.
Les Chinois ont développé une caste de lettrés qui était plutôt au service du pouvoir impérial.
J’ignore le pouvoir négatif d’un quelconque magistère religieux dans les sociétés non monothéistes.
Mais il est clair que l’Église Catholique Romaine a fréquemment connu des périodes d’obscurantisme scientifique pour de mystérieuses raisons.
Il y a toujours eu des esprits éclairés comme les Jésuites et d'autres obscurantistes souvent trop puissants.
Néanmoins, si l'affranchissement des scientifiques vis à vis des pouvoirs idéologiques a incontestablement libéré la recherche scientifique, la question lancinante est "pourquoi l'humanité a-t-elle connu ce développement de lapensée scientifique (exponentiel ou non) ?"
À vous lire, s'il vous plaît
Merci pour votre contribution,
La physique d’Aristote a tout de même plombé durablement les sciences expérimentales en Occident.
Mais vous avez raison de rendre hommage à des personnalités de haute stature comme Archimède.
Dans « Dieu face à la science » Claude Allègre soutenait que les recherches de Galilée étaient globalement approuvées par l’Académie Pontificale des Sciences qui était alors animée par des scientifiques éclairés. Hélas, Galilée aurait multiplié les « erreurs diplomatiques » jusqu’à se mettre à dos le lobby réactionnaire.
Les Chinois ont développé une caste de lettrés qui était plutôt au service du pouvoir impérial.
J’ignore le pouvoir négatif d’un quelconque magistère religieux dans les sociétés non monothéistes.
Mais il est clair que l’Église Catholique Romaine a fréquemment connu des périodes d’obscurantisme scientifique pour de mystérieuses raisons.
Il y a toujours eu des esprits éclairés comme les Jésuites et d'autres obscurantistes souvent trop puissants.
Néanmoins, si l'affranchissement des scientifiques vis à vis des pouvoirs idéologiques a incontestablement libéré la recherche scientifique, la question lancinante est "pourquoi l'humanité a-t-elle connu ce développement de lapensée scientifique (exponentiel ou non) ?"
À vous lire, s'il vous plaît
- Wooden Ali
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 07 août09, 10:37Bonsoir, Pauline.px
-La méthode scientifique elle-même a mis beaucoup de temps à se définir. Les fameuses trois propriétés que doivent avoir les hypothèses et les théories scientifiques sont apparues très tardivement et n'ont été admises qu'au 20ème siècle. L'ignorance de leur absolue nécessité a été une source d'erreurs et de tâtonnements qui a freiné longtemps son développement.
-L'abandon du surnaturel a été un élément moteur incontestable. Le recours au surnaturel en tant qu'explication de phénomènes naturels est le plus sûr moyen de faire stagner la connaissance. La pensée magique n'a pas besoin d'évoluer car elle n'est soumise à aucun critère de validité objectif : une danse de la pluie Navajo doit fichtrement ressembler à celles qui existaient il y a 50 000 ans (et être aussi efficace). Pourquoi chercher à savoir si on peut se contenter de dire : " Dieu l'a fait !". Refuser le surnaturel, c'est se débarrasser d'un joker commode, véritable incitation à la paresse intellectuelle.
-Ses succès prédictifs qui contrastaient vivement avec les faibles résultats des méthodes anciennes ont eu un rôle organisateur de la société qui a pu consacrer une bonne partie de l'enrichissement subséquent au développement de cette méthode de connaissance. La Science a rapidement bénéficié de moyens importants justifiés par le fait de la fiabilité de ses prévisions (en tous cas incomparable avec tout ce qui avait existé jusque là).
-La Science élabore par la technologie ses propres outils d'investigation, toujours plus précis, toujours plus puissants. Une mesure plus précise entraîne souvent une révision d'une théorie voire son remplacement. C'est là encore un puissant facteur de progrès. Les propres résultats de la Science rendent notre filtre cognitif de moins en moins étriqué. Nos sens ne sont sensibles qu'à une fenêtre étroite du spectre électromagnétique (UV, visible IR). Aujourd'hui tout le spectre nous est accessible. Notre vision de l'Univers est changée, plus large, elle est porteuse de nouvelles théories et de nouvelles prévisions.
Pour résumer, le succès de la Science s'explique par la définition précise et la modestie de son ambition : faire des prévisions dans le domaine naturel.
Cette modestie n'est pas un choix moral mais une nécessité empirique. A chaque fois qu'elle est tentée d'en sortir, elle se plante. Ce domaine d'application limité entraîne une méthode aujourd'hui bien définie qui la rend très efficace. L'effet boule de neige qu'on peut constater n'est qu'une illustration du vieil adage : "le succès attire le succès".
Voici quelques élements de réponse à ta question.la question lancinante est "pourquoi l'humanité a-t-elle connu ce développement de lapensée scientifique (exponentiel ou non) ?"
-La méthode scientifique elle-même a mis beaucoup de temps à se définir. Les fameuses trois propriétés que doivent avoir les hypothèses et les théories scientifiques sont apparues très tardivement et n'ont été admises qu'au 20ème siècle. L'ignorance de leur absolue nécessité a été une source d'erreurs et de tâtonnements qui a freiné longtemps son développement.
-L'abandon du surnaturel a été un élément moteur incontestable. Le recours au surnaturel en tant qu'explication de phénomènes naturels est le plus sûr moyen de faire stagner la connaissance. La pensée magique n'a pas besoin d'évoluer car elle n'est soumise à aucun critère de validité objectif : une danse de la pluie Navajo doit fichtrement ressembler à celles qui existaient il y a 50 000 ans (et être aussi efficace). Pourquoi chercher à savoir si on peut se contenter de dire : " Dieu l'a fait !". Refuser le surnaturel, c'est se débarrasser d'un joker commode, véritable incitation à la paresse intellectuelle.
-Ses succès prédictifs qui contrastaient vivement avec les faibles résultats des méthodes anciennes ont eu un rôle organisateur de la société qui a pu consacrer une bonne partie de l'enrichissement subséquent au développement de cette méthode de connaissance. La Science a rapidement bénéficié de moyens importants justifiés par le fait de la fiabilité de ses prévisions (en tous cas incomparable avec tout ce qui avait existé jusque là).
-La Science élabore par la technologie ses propres outils d'investigation, toujours plus précis, toujours plus puissants. Une mesure plus précise entraîne souvent une révision d'une théorie voire son remplacement. C'est là encore un puissant facteur de progrès. Les propres résultats de la Science rendent notre filtre cognitif de moins en moins étriqué. Nos sens ne sont sensibles qu'à une fenêtre étroite du spectre électromagnétique (UV, visible IR). Aujourd'hui tout le spectre nous est accessible. Notre vision de l'Univers est changée, plus large, elle est porteuse de nouvelles théories et de nouvelles prévisions.
Pour résumer, le succès de la Science s'explique par la définition précise et la modestie de son ambition : faire des prévisions dans le domaine naturel.
Cette modestie n'est pas un choix moral mais une nécessité empirique. A chaque fois qu'elle est tentée d'en sortir, elle se plante. Ce domaine d'application limité entraîne une méthode aujourd'hui bien définie qui la rend très efficace. L'effet boule de neige qu'on peut constater n'est qu'une illustration du vieil adage : "le succès attire le succès".
L'état de non-pensée est certainement le prochain stade de l'évolution humaine. Tan
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 05:41Bonjour Wooden_Ali,
Merci pour votre attention.
Et je vous remercie d'évoquer l'histoire de la Science au sein d'une société en mouvement puis au sein d'une société où la Science acquiert la liberté et enfin au sein d'une société où la Science a acquis toute sa dimension.
S'il est bon de percevoir au plan social, idéologique, économique... tout ce qui peut favoriser ou entraver les performances de la science, je serais également intéressée par l'aspect quasiment neurobiologique... Qu'est-ce qui dans la nature humaine favorise les prouesses de la Science.
Une "Science performante" est-elle un sous produit inéluctable du cerveau humain ou un hasard historique ?
Et même peut-être <<Une "Science performante" est-elle un sous produit inéluctable de la vie ?>>
Si c'est inéluctable (ce n'est qu'une question de temps, par exemple) alors à quelle spécificité du cerveau humain doit-on cette fatalité ?
Si le surgissement d'une "Science performante" est un accident indépendant de la nature humaine, quel serait ce facteur déclencheur ?
À vous lire, s'il vous plaît
Merci pour votre attention.
Et je vous remercie d'évoquer l'histoire de la Science au sein d'une société en mouvement puis au sein d'une société où la Science acquiert la liberté et enfin au sein d'une société où la Science a acquis toute sa dimension.
S'il est bon de percevoir au plan social, idéologique, économique... tout ce qui peut favoriser ou entraver les performances de la science, je serais également intéressée par l'aspect quasiment neurobiologique... Qu'est-ce qui dans la nature humaine favorise les prouesses de la Science.
Une "Science performante" est-elle un sous produit inéluctable du cerveau humain ou un hasard historique ?
Et même peut-être <<Une "Science performante" est-elle un sous produit inéluctable de la vie ?>>
Si c'est inéluctable (ce n'est qu'une question de temps, par exemple) alors à quelle spécificité du cerveau humain doit-on cette fatalité ?
Si le surgissement d'une "Science performante" est un accident indépendant de la nature humaine, quel serait ce facteur déclencheur ?
À vous lire, s'il vous plaît
Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 12:02La "selection humaine" ( en fait trés naturelle ) à joué un grand role au moins au debut !
Une société peu développé scientifiquement à deux options quand son voisin découvre comment faire des fusils
1) se soumettre en attendant d'avoir des fusils
2)se faire piller
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Through the Looking-Glass, Lewis Caroll
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 12:43On pourrait bien dire que le premier scientifique fut celui qui observa la foudre tomber sur un arbre et enflammer ses branches. Puis qui tenta de refaire du feu. Pas par curiosité scientifique, mais par nécessité: le feu, ça tient bien chaud, et la viande est plus tendre en la mettant par-dessus (ça il fallait encore le découvrir).
Il suffit de ça comme déclencheur... après, ajoute les idées de Wooden Ali (que je partage entièrement) et tu as le cocktail qui marche...
D'un point de vue neurobiologique, voici ce que je dirais.
Je pense que l'homme, en tant qu'un des récents produits de l'évolution, possédait à la base un cerveau plus performant. Je ne dis pas qu'il possède un cerveau directement capable de faire de la science, mais qui possède certains attributs susceptibles de développer ce talent. Je veux dire par là que ce n'est pas parce qu'il a su "faire de la science" qu'il s'est élevé au-dessus de la nature (formulation qui n'engage que moi), mais plutôt parce qu'il était déjà "au-dessus" qu'il a su faire de la science.
Bon, sinon, c'est un point de vue personnel. Je serais curieux de connaître l'avis de gens s'étant penchés plus sérieusement sur la question...
Edit, en lisant le post de glubox, qui a croisé le mien: c'est aussi l'idée de sélection naturelle que je voulais apporter en parlant de l'évolution. Et à ce propos, regardez donc la première partie de "2001, l'odyssée de l'espace" (de Kubrick, est-ce nécessaire de préciser?). Elle décrit bien l'idée de glubox
Il suffit de ça comme déclencheur... après, ajoute les idées de Wooden Ali (que je partage entièrement) et tu as le cocktail qui marche...
D'un point de vue neurobiologique, voici ce que je dirais.
Je pense que l'homme, en tant qu'un des récents produits de l'évolution, possédait à la base un cerveau plus performant. Je ne dis pas qu'il possède un cerveau directement capable de faire de la science, mais qui possède certains attributs susceptibles de développer ce talent. Je veux dire par là que ce n'est pas parce qu'il a su "faire de la science" qu'il s'est élevé au-dessus de la nature (formulation qui n'engage que moi), mais plutôt parce qu'il était déjà "au-dessus" qu'il a su faire de la science.
Bon, sinon, c'est un point de vue personnel. Je serais curieux de connaître l'avis de gens s'étant penchés plus sérieusement sur la question...
Edit, en lisant le post de glubox, qui a croisé le mien: c'est aussi l'idée de sélection naturelle que je voulais apporter en parlant de l'évolution. Et à ce propos, regardez donc la première partie de "2001, l'odyssée de l'espace" (de Kubrick, est-ce nécessaire de préciser?). Elle décrit bien l'idée de glubox
Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 12:52c'est lui qui m'a donné l'idée !
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 19:41je pense que la science est aussi performante car elle sait répondre à nos besoin , et il est clair qu'elle nous facilite la vie et l'homme est très paresseux et peu patient.
Mais par contre la science ne nous donne pas l'illusion que l'homme évolue ?
Bien qu'au niveau matériel on a beaucoup évoluer a t on vraiment évoluer au niveau de l'éthique. Il n' y a qu'à voir dans les pays qui n'ont pas connu ces révolutions industrielles. Sommes nous réellement heureux , j'ai l'impression que ces avancés ne servent qu'à combler un maque , une faim qu'on a en nous de vouloir avoir le contrôle sur la nature. Il fut un temps où l'on devait s'adapter à la nature alors qu'aujourd'hui nous faisons en sorte d'adapter la nature à nos éxigences. De ce fait nous devenons de moins en moins indépendants , et nous devenons de plus en plus paresseux.
Mais par contre la science ne nous donne pas l'illusion que l'homme évolue ?
Bien qu'au niveau matériel on a beaucoup évoluer a t on vraiment évoluer au niveau de l'éthique. Il n' y a qu'à voir dans les pays qui n'ont pas connu ces révolutions industrielles. Sommes nous réellement heureux , j'ai l'impression que ces avancés ne servent qu'à combler un maque , une faim qu'on a en nous de vouloir avoir le contrôle sur la nature. Il fut un temps où l'on devait s'adapter à la nature alors qu'aujourd'hui nous faisons en sorte d'adapter la nature à nos éxigences. De ce fait nous devenons de moins en moins indépendants , et nous devenons de plus en plus paresseux.
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Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des Associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.
Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des Associateurs, beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux... voilà bien la meilleure résolution à prendre.
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 21:01C'est ça le paradoxe, Erwan. L'Homme consacre beaucoup de son temps et de son énergie à se soustraire à la sélection naturelle. Il est le premier animal à le faire. Il utilise deux moyens : le premier, se soustraire et/ou modifier son environnement. Le second par une organisation sociale qui pérennise les avantages acquis. Les enfants de ceux qui ont réussi profitent des avantages et richesses acquises par leur parent. Dans ce domaine, on a l'éducation mais aussi l'héritage et ...l'aristocratie. Le rejeton princier (ou vicomte ) n' a rien a démontrer : il est simplement parce que son père était.Bien qu'au niveau matériel on a beaucoup évoluer a t on vraiment évoluer au niveau de l'éthique. Il n' y a qu'à voir dans les pays qui n'ont pas connu ces révolutions industrielles. Sommes nous réellement heureux , j'ai l'impression que ces avancés ne servent qu'à combler un maque , une faim qu'on a en nous de vouloir avoir le contrôle sur la nature. Il fut un temps où l'on devait s'adapter à la nature alors qu'aujourd'hui nous faisons en sorte d'adapter la nature à nos éxigences. De ce fait nous devenons de moins en moins indépendants , et nous devenons de plus en plus paresseux.
Curieusement, la démocratie (et son avatar appelé méritocratie) est une tentative de remettre un peu de sélection naturelle en réaction à des systèmes politico-économiques qui en étaient dépourvus.
L'adaptation de son environnement est inévitable si on sait le faire. Tu n'empêcheras jamais quelqu'un qui sait faire du feu de le faire quand il fait froid ! L'Homme a toujours procédé ainsi. Si son empreinte sur l'environnement a été pendant longtemps non destructive, ce n'a jamais été par une volonté éthique ou une sagesse de le faire mais simplement parce qu'il était trop faible et trop peu nombreux pour que le résultat de ses actions le modifie profondément comme il le fait aujourd'hui.
Quant à savoir si l'Homme était plus heureux au milieu d'une nature quasiment vierge, c'est une autre histoire. J'ai bien l'impression que non, mais ce n'est qu'une opinion !
Dernière chose, "plus paresseux", c'est toi qui le dit ! L'homme préhistorique "travaillait" beaucoup moins que la plupart d'entre nous. On estime à deux ou trois heures par jour le temps consacré à sa subsistance.
Modifié en dernier par Wooden Ali le 09 août09, 00:23, modifié 1 fois.
L'état de non-pensée est certainement le prochain stade de l'évolution humaine. Tan
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Re: pourquoi la Science est-elle performante ?
Ecrit le 08 août09, 21:53D'accord avec ça, tguiot. Les caractéristiques émergentes de l'Homme lui ont fait comprendre qu'il pouvait contrôler et non subir son environnement. Comprendre pour agir l'a fait se dégager progressivement de la mentalité magique, première tentative inefficace pour le faire. Il a fait de son mieux avec les moyens qu'il avait. La gestation de la méthode scientifique pour aboutir à la formulation de Vicomte a été longue et douloureuse. La réussite scientifique n'est en ce sens pas un accident mais le résultat actuel d'inventions tendant à accumuler et socialiser le savoir comme l'écriture, par exemple.D'un point de vue neurobiologique, voici ce que je dirais.
Je pense que l'homme, en tant qu'un des récents produits de l'évolution, possédait à la base un cerveau plus performant. Je ne dis pas qu'il possède un cerveau directement capable de faire de la science, mais qui possède certains attributs susceptibles de développer ce talent. Je veux dire par là que ce n'est pas parce qu'il a su "faire de la science" qu'il s'est élevé au-dessus de la nature (formulation qui n'engage que moi), mais plutôt parce qu'il était déjà "au-dessus" qu'il a su faire de la science.
Je n'arrive pas vraiment à comprendre ta question, pauline.px. La Science telle que nous la connaissons n'est peut-être que modeste le résultat du fait que chez l'Homme chaque génération ne repart pas de zéro. L'accumulation de savoirs aboutit forcément à un progrès. Tu considères ce progrès comme spectaculaire au point de provoquer des questions quasi existentielles. Je le vois plus simplement : vouloir ne pas subir son environnement et pouvoir transmettre à sa progéniture ce qu'on a fait pour ça, suffit, à mon avis, à expliquer pourquoi on en est là aujourd'hui. Rien d'exceptionnel ni d'admirable, vraiment !
La Science n'est pas indépendante de la nature humaine. Elle a les pieds et la tête dedans ! Elle est faite par elle et pour elle. Les théories que nous connaissons sont des modèles adaptés à nos capacités cognitives. Il serait même intéressant, d'un point de vue de Sirius, d'essayer de déterminer, à partir de nos théories, nos caractéristiques cognitives et même physiques. On ne devrait pas se tromper de beaucoup. Un petit exemple : la notion de température est une notion pratique qui a été développée à partir de nos sens et de notre dimension. Du point de vue d'une particule, elle n'a aucun sens !Si le surgissement d'une "Science performante" est un accident indépendant de la nature humaine, quel serait ce facteur déclencheur ?
Toutes nos théories sont indissociables de ce que nous sommes. La Science n'est pas quelque chose qui existe et que l'on découvre. C'est quelque chose que l'on construit.
L'état de non-pensée est certainement le prochain stade de l'évolution humaine. Tan
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