quinlan_vos a écrit :Sauf qu'une partie du Coran original a été écrite en langue syro-araméenne (et a donc été traduite).
On y retrouve également de courts passages issus du Grec, du Syriaque, du Romain, de l'Hébreu, etc...
Ensuite, les différentes compilations sous différents Califes, jusqu'à Uthman ont engendré des variation, certainement notables.
Le Coran actuel a donc été modifié, et au au moins été traduit pour ne plus être qu'en Arabe courant.
Faux. Tu as dû probablement croire aveuglément à une thèse développée par je ne sais plus qui (une universitaire dont j'ai oublié le nom), mais qui n'apporte aucune preuve, et ne se basant sur aucun document historique de l'époque.
Il n'existait pas plusieurs versions du Coran, mais plusieurs exemplaires (mais chacun incomplets, il manquait certains versets et certaines sourates, et donc personne ne possédait l'intégralité du Coran par écrit).
Le Coran a été compilé en un seul volume, après la mort du prophète Muhammed (saw) sous le califat de Othmane Ibn Affan(raa), pas complété... C'est toujours le même texte, d'ailleurs ce Coran est toujours entreposé dans un musée, Othman a été tué (et était un proche compagnon du Prophète de son vivant), cet exemplaire du Coran à la main et la tache de son sang y est toujours, car lorsqu'il s'est fait tué il était en train de lire et le sang a giclé dessus, et tous les autres exemplaire du Coran sont les mêmes que celui-là. Et c'est que 20 ou 30 ans après la mort de Muhammed (saw), que des proches qui ont vécu avec lui ont compilé le Coran, donc ce n'était pas n'importe qui.
Le Coran a été reformé en un seul volume à partir de sourates qui avaient été écrite sur des lambeaux de peaux animales, des pierres, des parchemins. Parce qu'il faut savoir qu'Allah a fait descendre le Coran en 23 ans, et ce fut tout un processus qui permet aux musulmans d'assimiler les enseignements qui leur parvenait.
Le prophète Muhammed (saw) dictait à ses scribes non seulement le texte révélé mais aussi la sourate où il fallait l'insérer. La classification des versets les uns par rapport aux autres ne se faisait pas selon l'ordre chronologique de leur révélation, mais suivant un ordre psalmodique, qui aurait suivi les indications de Muhammed (saw). Ce n'est pas un orientaliste qui va changer l'ordre du Coran parce qu'il n'est pas d'accord avec les premiers musulmans.
Muhammed (saw) est l'envoyé de Dieu, et Dieu ne prend pas pour messager des gens qui se trompent, les compagnons du prophète sont les meilleurs hommes après les prophètes, et le prophète (saw) leur faisait confiance.
Le Coran ne peut pas avoir été complété pour la simple raison que rien n'a été ajouté dedans, les compagnons n'ont fait que compiler ce qui a été révélé et n'ont rien ajouté ni modifié, c'est un travail de compilation qu'ils ont fait, pas d'interprétation.
Il y a aussi des exégèses (erronés) développés comme ceux de Bruno Bonnet-Eymard, où très honnêtement, je ne vois là rien d'époustouflant - ce type d'exégèse ne date vraiment pas d'hier. Sans même parler des orientalistes (comme Fenton notamment), il faut bien souligner que les savants musulmans furent les premiers à dégager les termes coraniques de provenance étrangère(s), ceux-ci avec d'autres intentions que ceux-là naturellement :
"Le mot "firdaws" qui est d'origine sanskrite est l'un des noms du Paradis dans le Coran. Il est à remarquer que les quelques noms d'origine "étrangère" employés dans le Coran attestent à leur manière d'une façon discrète de l'universalité de l'Islam. Ces vocables étrangers ont posé, semble t-il, quelques problèmes aux théologiens compte tenu du fait que, selon le Coran lui-même, la révélation s'est faite en une langue arabe limpide ce qui devrait exclure l'usage de mots dont la racine n'est pas strictement arabe. Nous signalons simplement la question ici en nous contentant de renvoyer les lecteurs à des ouvrages qui ont traité de cette question tel "l'Itqân" de l'imâm al-Suyûtî." (A. Penot, Le Coran p. 355)
On encore pourrait ajouter là-dessus que l'Evangile, la Torah, ou certains textes de l'Hindouisme sont tout aussi concernés par cette question de "l'emprunt", et dans un même temps que la présence récurrente de certains symboles (le swastika par exemple) dans des zones traditionnelles aussi diverses que l'Inde, l'Arabie, le Pays Basque, l'Irlande, l'Amérique du Sud, pose forcément la même question.
Mais ce qui est le plus bancal ici, ce n'est certes pas l'analyse, mais le parti-pris: quand un texte sacré se fait l'écho d'un précédent, comme pour le confirmer (et en cela, l'Islam est effectivement "antérieur au Coran"), on dit qu'il a emprunté ; mais quand il s'en écarte, on dit qu'il s'en est démarqué par souci d'originalité. La vérité est évidemment plus complexe, et un orientaliste comme Massignon l'avait d'ailleurs bien affirmé.
Deux dernières rectifications: La langue arabe n'est aucunement "née" avec le Coran, et une abondante littérature arabe (essentiellement poétique) préexistait bien avant sa révélation. Cela dit, le Coran vint en effet la dé-terminer.
Sans là non plus rentrer dans le détail, je dois dire que les "lettres isolés" ALM (figurant en tête de certaines sourates) ont aussi été largement interprétées par les spirituels musulmans, et cela sans nécessairement faire appel aux isrâ'iliyyât (sources, orthodoxes ou non, transmises par les "Gens du Livre"), et sans qu'aucune de ces interprétations puisse se prévaloir de l'exclusivité; il en va de même pour les autres lettres du même genre (TS, KHY3S, HM...) présentes çà et là dans le corpus coranique.