Dieu et le Mal...

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Hamza

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Dieu et le Mal...

Ecrit le 26 oct.09, 08:59

Message par Hamza »

Dieu et le Mal

Cette question, qui a provoqué de nombreux débats passionnants et contradictoires, suscitent beaucoup d'intérêts de la part des philosophes, des penseurs et de métaphysiciens.

Comment un Être infiniment Bon aurait pu "créer" le Mal, ou du moins, permettre l'existence du "Mal".

Afin de répondre à ce dilemme, et d'apporter une certaine solution, ou du moins des éclaircissements, je propose que chacun et chacune apporte leur point de vu sur la question, et de l'étayer si nécessaire, avec des arguments.


Frithjof Schuon, se propose ici de "réfuter" l'argument d'Epicure:


Selon un fameux argument, de deux choses l'une: ou bien Dieu veut abolir le mal mais ne le peut pas, et alors Il n'est pas tout-puissant ; ou bien il peut abolir le mal mais ne le veut pas, et alors Il n'est pas bon. Nos lecteurs connaissent notre réponse : Dieu peut abolir "tel mal", mais non le "mal comme tel"; tout mal, mais non la possibilité même du mal. Car cette possibilité est incluse dans la Toute-Possibilité, sur laquelle Dieu--la Personne créatrice--n'a pas de pouvoir, étant donné que la Toute-Possibilité relève de l'Essence divine même et que l'Essence est "avant" la Personne ; le Sur-Être--ou le Non-Être--est "avant" l'Être ; la Divinité suprapersonnelle détermine le Dieu personnel et non inversement.[Résumé de métaphysique intégrale, p.41].

Il est dans la nature du bien de se communiquer. Le Sur-Être étant l'Essence de tout bien,--donc étant lui-même le Souverain Bien,-- possède la qualité intrinsèque de rayonnement ; or rayonner, c'est d'une part communiquer un bien, et d'autre part s'éloigner de sa source ; tout bien que le monde nous offre vient du rayonnement, tout mal vient de l'éloignement. Mais le bien du rayonnement compense le mal de l'éloignement, et il le prouve par l'Apocatastase, laquelle ramène tout mal au Bien initial ; dans l'Univers total et dans le jeu des cycles cosmiques, le mal se réduit à un accident furtif, quelle que soit son importance pour les êtres qui le subissent ou qui en sont témoins. [Résumé de métaphysique intégrale, p.41].

Si Dieu était bon, raisonnent les athées et même certains déistes, il abolirait le mal. Nous avons à cela deux réponses, et on connaît la première : Dieu ne saurait abolir le mal comme tel puisque celui-ci relève ontologiquement de la Toute-Possibilité qui, elle, est ontologiquement "antérieure" au Dieu-Personne ; par conséquent, Dieu ne peut abolir tel mal que dans la mesure où, en le faisant, il tient compte de la nécessité métaphysique du mal en soi. Notre seconde réponse dépasse en quelque sorte la première, au point de paraître la contredire : Dieu étant bon, il abolit en fait, non pas seulement tel mal, mais aussi le mal comme tel ; tel mal parce que toute chose a une fin, et le mal comme tel parce que celui-ci--étant soumis à la même règle en fin de compte--disparaît en vertu des cycles cosmiques et par l'effet de l'Apocatatase; aussi la formule vincit omnia Veritas s'applique-t-elle non seulement à la Vérité, mais également au Bien sous tous ses aspects. Et ceci signifie également qu'il ne saurait y avoir aucune symétrie entre le Bien et le mal ; celui-ci n'a aucun être par lui-même, tandis que celui-là est l'être de toute chose. Le Bien est Ce qui est ; Être et Bien coïncident. [Résumé de métaphysique intégrale, p. 45-46].

Quand Dieu semble faire ce qui, de la part de l'homme, serait un mal, Il le compense par un plus grand bien, un peu comme la guérison compense l'amertume du remède ; ceci résulte nécessairement du fait que Dieu est l'absolu Bien et qu'il comporte par conséquent dans sa nature une qualité compensatoire qui exclut le mal en tant que tel.... [L'ésotérisme comme principe et comme voie, p.80]

Exotériquement parlant, Dieu "permet" le mal en vue d'un plus grand bien, ce qui est incontestable mais ce qui n'est pas suffisant, car un Dieu "omnipotent" pourrait rendre inutile a priori cette nécessité de permettre le mal, en abolissant le mal précisément. La solution ésotérique est d'un ordre tout différent : c'est-à-dire qu'au point de vue de la Subjectivité divine, la Volonté qui veut le mal n'est pas la même que celle qui veut le bien ; au point de vue de l'objet cosmique, Dieu ne veut pas le mal en tant que mal, Il le veut en tant qu'élément constitutif d'un bien, donc en tant que bien. D'un autre côté, le mal n'est jamais tel par sa substance existentielle, par définition voulue de Dieu ; il ne l'est que par l'accident cosmique d'une privation d'un bien, voulu de Dieu à titre d'élément indirect d'un plus grand bien.... [L'ésotérisme comme principe et comme voie, p.80-81]

Bien des théologiens de l'Islam, et non des moindres, estiment que Dieu veut le mal parce que, disent-ils, s'Il ne le voulait pas, le mal n'arriverait pas ; car si Dieu ne voulait pas le mal alors que le mal se produit malgré cela, Dieu serait faible ou impuissant ; or Dieu est tout-puissant. Ce que ces penseurs ignorent manifestement, c'est d'une part la distinction entre le "mal comme tel" et "tel mal" et, d'autre part, entre la subjectivité de la divine Essence et celle de la divine Personne : car la divine Personne est toute-puissante à l'égard du monde, mais non à l'égard de sa propre Essence ; elle ne peut empêcher ce que celle-ci exige, à savoir le rayonnement cosmogonique et les conséquences qu'il entraîne, c'est-à-dire l'éloignement, la différenciation, la contrastation et, en fin de compte, le phénomène du mal ; ce qui revient à dire--nous le répétons--que Dieu est puissant sur tel mal, mais non sur le mal comme tel.... [Sur les traces de la Religion pérenne, p. 33].

La grande énigme--au point de vue humain--est la question de savoir, non pourquoi le mal comme tel est possible, mais que signifie la possibilité de tel mal ; on peut comprendre le mal abstraitement, mais non concrètement--sauf dans certaines catégories de cas dont la logique est transparente(1) -- alors qu'on peut comprendre le bien sous toutes ses formes, c'est-à-dire qu'on en saisit sans aucune peine la possibilité ou la nécessité. C'est qu'il y a dans le mal tout le mystère de l'absurde, et celui-ci coïncide avec l'inintelligible ; il ne nous reste alors qu'à nous référer à la notion de Toute-Possibilité, mais alors nous sommes de nouveau dans l'abstrait ; phénoménologiquement parlant, non sous le rapport de l'intellection et de la contemplation. La Toute-Possibilité est une chose, ses contenus en sont une autre.

(1) Ne pas oublier que certains maux, les fléaux de la nature par exemple, ne sont pas des maux en soi, puisque les éléments qui les provoquent, sont des biens ; n'empêche que les dégâts, sur le plan humain, ne manifestent rien de positif, tout en ne constituant pas un mal intrinsèque.

... le mal devient incompréhensible dans la mesure où il est particulier : la possibilité du laid par exemple est saisissable, mais qu'il puisse y avoir telle laideur n'est pas évident, qu'elle soit physique ou morale... Une clé pour l'énigme du mal en général est cette fatalité cosmogonique : où il y a forme, il y a non seulement différence, mais aussi possibilité d'opposition effective, suivant le niveau même de coagulation formelle...[Sur les traces de la Religion pérenne, p. 50-51].

... Aucun mal ne saurait pénétrer dans l'ordre céleste. Le mal, loin de constituer la moitié du possible--il n'y a point de symétrie entre le bien et le mal--, se trouve limité par l'espace et le temps au point de se réduire à une quantité infime dans l'économie de l'Univers total; il en est nécessairement ainsi puisque "la Miséricorde enveloppe toute chose"; et vincit omnia Veritas. [Racines de la condition humaine, p. 163].

Le mal participe au bien de diverses manières ; premièrement par son existence en tant celle-ci manifeste l'Être, donc le Souverain Bien ; deuxièmement au contraire par sa disparition, car la victoire sur le mal est un bien et il n'est possible que par la présence d'un mal; troisièmement le mal peut participer au bien à titre d'instrument, car il arrive qu'un mal collabore à l'élaboration d'un bien; quatrièmement, cette participation peut consister dans l'accentuation d'un bien par le contraste entre lui et son contraire. Enfin, les phénomènes négatifs ou privatifs manifestent la "capacité" de Dieu de se contredire en quelque sorte, et cette possibilité est exigée par la perfection même de l'Être; mais comme disait Maître Eckhart, "plus il blasphème et plus il loue Dieu". Il arrive du reste que le bien et le mal se mélangent, d'où une possibilité d'un "moindre mal" ou d'un "moindre bien"; ce qui coïncide avec la notion même de la relativité. Quant à la question de savoir pourquoi une possibilité est possible, elle est, ou bien sans réponse, ou bien résolue d'avance par l'axiome de la Toute-Possibilité immanente à l'Être, laquelle par définition est sans limites ; fort paradoxalement, on peut dire que la Toute-Possibilité ne serait pas ce qu'elle est si elle ne réalisait d'une certaine manière l'impossibilité. [Racines de la condition humaine, p. 165-166].

Il faut accepter la "volonté de Dieu" quand le mal entre dans le destin et qu'il n'est pas possible de lui échapper...en cas de rencontre avec le mal--et nous devons à Dieu et à nous-mêmes de nous maintenir dans la Paix--nous pouvons utiliser les arguments suivants. Premièrement, aucun mal ne peut infirmer le Souverain Bien ni ne doit troubler notre rapport avec Dieu ; nous ne devons jamais perdre de vue, au contact avec l'absurde, les valeurs absolues. Deuxièmement, nous devons avoir conscience de la nécessité métaphysique du mal; "il faut que le scandale arrive". Troisièmement, ne perdons pas de vue les limites du mal ni sa relativité ; car Dieu aura le dernier mot. Quatrièmement, il faut de toute évidence se résigner à la volonté de Dieu, c'est-à-dire à notre destin ; le destin, par définition, est ce que nous ne pouvons pas ne point rencontrer, et il est ainsi un aspect de nous-mêmes. Cinquièmement--et cela résulte de l'argument précédent--Dieu veut éprouver notre foi, donc aussi notre sincérité et notre patience, sans oublier notre gratitude; c'est pour cela qu'on parle des "épreuves de la vie". Sixièmement, Dieu ne nous demandera pas de comptes pour ce que font les autres, ni pour ce qui nous arrive sans que nous en soyons directement responsables; il ne nous demandera de comptes que pour ce que nous faisons nous-mêmes. Septièmement enfin, le pur bonheur n'est pas pour cette vie, il est pour l'autre ; la perfection n'est pas de ce monde, mais ce monde n'est pas tout, et le dernier mot est à la Béatitude. [Racines de la condition humaine, p. 170-171].

... le grand mal, pour l'homme, ce n'est pas seulement de s'éloigner de Dieu, c'est aussi de douter de sa Miséricorde. C'est ignorer qu'au fond même de l'abîme la corde de sauvetage est toujours là : la Main divine est tendue, pourvu que nous ayons l'humilité et la foi qui nous permettent de la saisir. La projection cosmique éloigne de Dieu, mais cet éloignement ne peut rien avoir d'absolu ; le Centre est partout présent. [Le jeu des masques, p. 33-34].

Quand on affirme que "Dieu est au-delà de l'opposition entre le bien et le mal", cela signifie, non que pour Dieu le mal n'existe pas en tant que tel, mais que Dieu voit les choses sous tous les rapports les concernant et que par conséquent le mal n'est pour Dieu qu'un aspect fragmentaire, provisoire et tout extrinsèque d'un bien qui le compense et finalement l'anéantit.[Le jeu des masques, p. 38].

[Dans "Forme et Substance dans les Religions", il y a un chapitre entier sur la question du mal : "La question des théodicées" où l'auteur présente les diverses théories que la philosophie et la théologie occidentales ont élaboré à propos du mal : Épicure, les stoïciens, Leibniz, Platon, Aristote, Plotin, Origène, Saint Thomas, etc...]

Ésotériquement, le "problème" du "mal" se réduit à deux questions : Premièrement, pourquoi le créé implique-t-il nécessairement l'imperfection ? et, deuxièmement, pourquoi le créé existe-t-il ? À la première de ces questions il faut répondre que s'il n'y avait pas d'imperfection dans la création, rien ne distinguerait cette dernière du Créateur, ou, en d'autres termes, elle ne serait pas l'effet ou la manifestation, mais la Cause ou le Principe ; et à la seconde question nous répondrons que la création (ou manifestation) est rigoureusement impliquée dans l'infinité du Principe, en ce sens qu'elle en est comme un aspect ou une conséquence, ce qui revient à dire que si le monde n'existait pas, l'Infini ne serait pas l'Infini ; car pour être ce qu'il est, l'Infini doit se nier apparemment et symboliquement Lui-même, et c'est ce qui a lieu par la manifestation universelle. [De l'unité transcendante des Religions, p. 66].

Le monde ne peut pas ne pas exister, puisqu'il est un aspect possible, donc nécessaire, de l'absolue nécessité de l'Être ; l'imperfection, elle non plus, ne peut pas ne pas exister, puisqu'elle est un aspect de l'existence même du monde ; l'existence du monde se trouve rigoureusement impliquée dans l'infinité du Principe divin et, de même, l'existence du mal est impliquée dans l'existence du monde. Dieu est Toute-Bonté, et le monde en est l'image; mais comme l'image ne saurait, par définition, être Ce qu'elle représente, le monde doit être limité par rapport à la Bonté divine, d'où l'imperfection dans l'existence ; les imperfections ne sont pas autre chose, par conséquent, que des sortes de "fissures" dans l'image de la Toute-Perfection divine, et de toute évidence elles ne proviennent pas de cette Perfection, mais du caractère nécessairement relatif ou secondaire de l'image. La manifestation implique par définition l'imperfection, comme l'Infini implique par définition la manifestation; ce tenraire, "Infini, manifestation, imperfection", constitue la formule explicative même de tout ce que l'esprit humain peut trouver de "problématique" dans les vicissitudes de l'existence... [De l'unité transcendante des Religions, p. 66].

Maintenant, si nous partons de l'idée que, métaphysiquement, il n'y a pas de "mal" à proprement parler, que tout est simplement question de fonction et d'aspect, nous devons préciser: l'être mauvais est un fragment nécessaire d'un bien--ou d'un équilibre-- qui le dépasse incommensurablement, tandis que l'être bon est lui-même un bien, et le mal n'est chez lui que fragmentaire. Le mal, c'est le fragment d'un bien, et le bien, c'est une totalité comportant du mal, et le neutralisant par son caractère même de totalité. [Images de l'esprit, p. 137].

Hamza

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 26 oct.09, 09:40

Message par Hamza »

Nous tenterons dans cet essai de présenter le point de vue sur le mal du célèbre maître Soufi et poète, Jalal al-Din Rumi's (604-672 Hégire /1207-1273 après J.C.) qui donne une solution au problème logique soulevé précédemment. Consistant avec le credo islamique que « toute chose vient de dieu, et toute chose retourne vers Lui » (Coran 21 :93), Roumi nous dit que le mal est une création de Dieu dont Il a permis l'existence au sein de ce monde et de l'homme, dans un certain but. Contrairement au point de vue qui dit que l'existence du mal démontre l'imperfection de Dieu, Roumi nous explique que l'existence du Mal est preuve de son infinie Pouvoir, Savoir et Bonté. Afin d'étayer nos propos nous avons choisi d'utiliser deux œuvres majeures de Roumi, le Mesnevi et le Fihi ma fihi.

Selon un hadith qoudsi: «J'étais un trésor caché, et j'ai voulu être connu, j'ai alors créé le monde afin d'être connu par lui». Ainsi la création divine est une manifestation de Son infini pouvoir créateur et désir d'autorévélation. Toute créature dans sa forme (surat) et son essence (ma'na) manifeste Dieu qu'elle en soit consciente ou pas.

Les créatures de ce monde ont été créées dans le but d'être manifeste, afin que le trésor de la providence divine ne reste pas caché. Dieu a dit :
«J'étais un trésor caché: Prends garde ! Ne laisse pas se perdre ta substance (spirituelle) ! Deviens manifeste". (Roumi 1982, IV 3028-29)

Ainsi, les hommes jour et nuit et pour toujours révèlent Dieu ; hormis que certains en sont conscients et savent qu'elles Le révèlent, alors que d'autres n'en sont pas conscientes. Dans tous les cas, il est certain que Dieu est révélé.
(Rumi 1961, p. 185)

En théologie Islamique on fait la distinction entre l'Essence divine (dhat) et les Attributs divins (sifat) . L'Essence divine est ce que Dieu est, et Lui seul le sait. Les Attributs divins sont les Noms (asma') de Dieu révélés dans la création et la révélation (wahy) ou Saint Coran. Les versets du Coran, phénomènes naturels ou évènements de l'âme humaine, sont appelés 'ayat' ou signes de Dieu. Les ayat naturels et coraniques se complètent et se renforcent mutuellement dans leur fonction de manifestation de la Vérité, avec pour but de ramener l'homme vers Dieu.

Les Attributs divins sont divisés en deux catégories : Essence et Actions. Les Attributs de l'Essence sont tous les Noms (asma') dont leur opposé n'est pas applicable à Dieu. Par exemple, Dieu le Vivant (al-hay), l'Omniscient (al-‘Alim) et le Pur (al-Quddus). En ce qui concerne les Attributs des Actions, les Noms et leur opposé sont applicables, par exemple Dieu l'Exalteur (al-Rafi) et l'Abaisseur (al-Khafid), le Donneur de Vie (al-Muhyi) et le Saisisseur (al-Mumit). Du point de vue de Roumi, les qualités positives reflètent la Bonté de Dieu (lutf), tandis que leurs opposés dénotent la Sévérité de Dieu (qahr). La Bonté (lutf) est l'équivalent de la Miséricorde divine (rahman) et la Sévérité (qahr) de la colère divine (ghadab) (Chittick 1983, pp. 45)

Dieu le Très Haut dit: «J'étais un trésor caché, et j'ai voulu être connu», ce qui veut dire que ‘J'ai créé le Monde, et les objets propres à Me révéler, parfois gracieux, parfois rancunier'. Dieu n'est pas de l'espèce des rois qui se suffisent d'un seul messager. Si chaque atome de l'univers devenait un messager, ils seraient encore incapables de louer Ses qualités convenablement. (Roumi 1961, pp 185)

En se basant sur un hadith qui dit « Ma Miséricorde précède mon courroux », Roumi affirme que les Noms de Bonté ont priorité ontologiquement sur les noms de Sévérité. Selon Roumi, la priorité de la Miséricorde divine sur la Colère divine signifie que : premièrement, les noms de Sévérité ont pour but de faire ressortir les noms de Bonté afin de mettre en valeur la Miséricorde divine, et deuxièmement la Miséricorde annule en fin de compte la Colère.

Le feu (de l'Enfer) en réalité n'est qu'un atome du courroux de Dieu ; ce n'est qu'un fouet pour menacer les gens vils. En dépit d'un tel courroux, qui est puissant et qui surpasse tout, sache que la fraîcheur de Sa clémence l'emporte sur le courroux (Roumi 1982, IV 3742)

Le courroux de Dieu est puissant, puissant ; mais quand tu commences à trembler, ce courroux s'adoucit et s'atténue. Car cette puissance est manifestée à l'incroyant ; quand tu es devenu humble, elle est clémence et bonté. (Roumi 1982, IV 3754)

L'alternance entre les noms de Bonté et de Sévérité de Dieu se manifeste dans la création selon le principe de phénomène opposé. Ce principe cosmique fait partie de la structure même de l'univers et il est l'une des idées phares des écrits de Roumi. Roumi affirme que:
« par contraste les choses deviennent claires » (ibid., IV 1343).
Toute chose créée nécessite son opposé afin de se révéler clairement.
« Derrière chaque néant se cache la possibilité de l'existence; La bonté se cache parmi la cruauté comme la cornaline sans prix cachée dans l'ordure. (ibid., V 1665).

Sans ces deux concepts de clémence et de courroux en apparence opposé, rien ne peut exister.

«Le Créateur est Celui qui abaisse et exalte: sans ces deux attributs, aucune œuvre n'est accomplie.
Considère l'abaissement du globe terrestre et la hauteur du ciel ; sans ces deux attributs, la révolution céleste n'est pas possible.
L'abaissement et l'élévation de la terre sont d'une autre sorte ; une moitié de l'année elle est aride, et l'autre moitié elle est verdoyante et fraîche.
Si l'abaissement et l'élévation du temps angoissant sont d'une autre sorte, une moitié de jour et l'autre moitié de nuit,
Le bon et le mauvais état de notre constitution physique sont tantôt la santé et tantôt la maladie, qui nous fait crier de douleur.
Sache qu'il en va ainsi de toutes les conditions changeantes du monde : la famine et la sécheresse, la paix et la guerre- qui sont des épreuves (divines).
Au moyen de ces deux ailes, ce monde est comme un oiseau dans l'air ; au moyen d'elles d'eux, les âmes sont habitées par la crainte et l'espoir, » (VI 1847- 54)

Dans le Mesnevi, Roumi écrit:
«Un courroux et une grâce furent conjoints ; de ces deux, naquit le monde du bien et du mal» (II 2680)

Comme pour tous les phénomènes, le bien ne peut être reconnu, si son opposé n'existe pas. L'opposé du bien est le mal :

« Tu ne connais pas le mal avant de connaître le bien : ce n'est que par un contraire qu'il est possible de discerner son contraire, ô jeune homme» ( IV 1345)

Ainsi donc, le Mal par contraste avec la manifestation du Bien, aide l'homme à mieux discerner le bien, et par conséquent à en comprendre la nature. Le Mal permet donc en quelque sorte de mieux réaliser le Bien.

Contrairement au point de vue des athéistes qui considèrent le mal comme un défaut de la perfection de Dieu, Roumi lui voit l'existence du Mal dans la création comme une preuve de la vrai grandeur de Dieu. Dans le Mesnevi, Roumi compare Dieu à un maitre de peinture démontrant son infini créativité par des œuvres aussi belles que laides :

« Et si tu dis que les maux viennent aussi de Lui, comment serait-ce un défaut dans Sa grâce ?
Qu'Il octroie ce mal, c'est le fait de Sa perfection même. Je vais te dire une parabole à ce sujet, ô homme vénéré.
Un peintre a fait deux sortes de portraits : des portraits magnifiques et des portraits dépourvus de beauté ...
Ces deux sortes de tableaux témoignent de son talent ; ceux qui sont laids ne témoignent pas de sa laideur à lui, mais de sa générosité.
Il rend le laid d'une laideur extrême, il est rempli de toutes les laideurs (possibles)
Afin que la perfection de son talent puisse être manifestée, et que celui qui nie son talent soit couvert de honte. (II 2535-84)

En ce qui concerne la doctrine qui dit que Dieu est le créateur à la fois du bien et du mal, Frithjof Schuon, spécialiste du soufisme, nous explique que Dieu « en tant que Dieu souverain, à tendance de par ce fait à irradier et par conséquent à communiquer sa propre nature ; à projeter et à rendre explicite toutes ‘les possibilités du Possible' » (Schuon 1981, pp. 138). Vue de cette façon, « le Mal est ‘le possible de l'impossible', et cette possibilité paradoxale est une nécessité ontologique de la manifestation de ‘l'illimitidité' de toute possibilité, qui ne peut même exclure la Néant » (ibid., pp. 140-141).

Dans la vision de Roumi, le bien ou le mal absolue n'existe pas dans la création divine. Tout ce qui est créé, bien comme mal, participe à la volonté divine de révéler ce Trésor caché. Cependant, au sein de l'Etre Divin absolu et infini, toutes les tensions et conflits impliqués par l'opposition de phénomènes sont transcendés et apaisés. Dieu est l'Unité Absolue, le coincidentia op-positorum (jam'-i addad) parfait. (Schimmel 1978, pp. 231). N'ayant Lui-même aucun opposé pour être révélé, Il transcende tout opposé.

« Ne tombe pas dans l'erreur si tu vois que les lettres K et N (KuN) [ fait ou Sois ]sont deux .
K et N tirent, comme un lacet, afin d'attirer la non existence dans de grandes choses.
C'est pourquoi le lacet doit être double dans le monde des formes, bien que ces deux lettres au fond soient une seule.
Que les pieds soient deux ou quatre, ils ne traversent qu'une seule route, à l'instar des ciseaux doubles qui ne font qu'une seule coupure.
... ces deux opposés qui semblent se combattre, ont la même intention et sont d'accord dans leur travail. » (I 3077-84)

Néanmoins, les aspects divergents de la création née du contraste dramatique entre les attributs divins de Compassion et de Colère, de Beauté (djamal) et de Majesté (jalal), sont sources pour l'homme de confusion et d'étonnement. Roumi considère que la réconciliation des aspects opposés de la création divine ne peut se faire par la raison ou par des discussions intellectuelles. La raison aura beau « être perpétuellement, jour et nuit, agité et commotionné, essayant sans relâche et avec ardeur de comprendre Dieu » (Roumi 1961, pp. 47), elle n'arrivera à aucun résultat. Dieu est incompréhensible ; « Si l'homme arrivait à comprendre Dieu, alors ce ne serait plus Dieu » (Ibid, pp 48) ; L'espoir d'obtenir une vision plus élevée et pure, réconciliant les aspects opposé des attributs divins ne peut être obtenu que lorsque l'homme se rapproche de Dieu (Schimmel, op. cit., pp. 238-40). Ce n'est que lorsque l'homme s'échappe du ‘monde des phénomènes' et prend refuge en Dieu dans une soumission totale (islam) et un amour dévotionnel (mahabba) pour Lui, qu'il sera alors capable d'être témoin (shahid) de l'Unité divine voilée par la multiplicité des formes créées.

Selon Roumi, la manifestation de la miséricorde et de la colère divine est nécessaire pour non seulement révéler la grandeur et la perfection divine, mais aussi pour le développement spirituel de l'homme. L'homme est pris "entre deux doigts du Miséricordieux". Il est un mélange rare d'ange, d'animal, d'intellect ('aql) et de sensualité (nafs), d'esprit (ruh) et de matière (jism).

Il existe trois types de créatures. La première ce sont les anges fait d'intelligence pure. Le service, l'adoration et le souvenir de Dieu sont leur nature et ce de quoi ils se nourrissent. S'ils obéissent à la volonté de Dieu, ce n'est pas de l'obéissance car cela est dans leur nature propre et il ne peut en être autrement. Les deuxièmes ce sont les animaux fait de désirs purs sans intelligence pour leur créer des interdits. Ils ne sont sous le poids d'aucune obligation. Et enfin viennent les humains, composés à la fois d'intelligence et de désirs. L'homme est mi-ange mi-animal...Il est pour toujours dans le tumulte et le conflit. Celui dont l'intelligence prend le dessus sur son animalité est plus élevé que les anges et celui dont l'animalité prend le dessus sur l'intelligence est plus bas qu'un animal.

L'ange est sauvé par le savoir et la bête par l'ignorance;
A mi chemin et se débattant entre les deux se trouve l'homme! (Roumi 1961, pp. 89-90)

Dans l'homme se reflète l'archétype de toute l'existence. Il est le microcosme, le miroir dans lequel se reflète tous les noms et qualités divine:

« Adam est l'astrolabe des attributs de la Sublimité divine : la nature d'Adam est le théâtre de Ses révélations.
Tout ce qui apparaît en lui (Adam) est Son reflet, à l'instar de la lune qui se reflète dans l'eau de la rivière» (VI 3638)

Le Coran témoigne que l'homme imprégné de l'esprit divin a été créé à l'image de Dieu: " Quand je l'aurai façonné et gonflé par mon souffle,
allez et prosternez-vous devant lui"
Bien que l'homme soit le dernier à avoir été créé, il est cependant le but et la couronne de la création. Comme le dit un hadith, "ni la terre ni le ciel ne peut contenir Dieu mais seul le cœur d'un fidèle serviteur le contient", et donc toute la création est au service de l'homme afin qu'il atteigne sa délivrance spirituelle et sa perfection. L'homme parfait (al-insan al-kamal) est la théophanie centrale (tajalli) des noms et qualités divines.

« L'homme est la substance, et la sphère céleste est son accident ; toutes les choses sont comme une branche, ou l'échelon d'une échelle : c'est l'homme qui est le but » (V, 3575)

Il est écrit dans le Coran que lorsque Adam, le premier homme et prophète, fut créé, Dieu ordonna aux anges de se prosterner devant lui, démontrant ainsi la station exalté conférée a l'homme parmi la création. Tous les anges se prosternèrent excepté Iblis. Celui-ci désobéit le commandement divin parce qu'il considérait qu'Adam lui était inférieur puisqu'il avait été créé a partir de glaise (tin) tandis qu'Iblis a partir de feu (7: 11-12). Selon Roumi, la désobéissance d'Iblis provient de son aveuglement spirituel, son incapacité à distinguer l'essence (ma'na) de la forme (surat).

« En un Adam qui était sans pareil ni égal, l'œil d'Iblis ne discerna rien d'autre qu'un morceau d'argile. » (III 2759)

Lorsque Dieu expulsa Iblis du Paradis, celui-ci ne se repentit pas de son acte de désobéissance. Au contraire, il mit au défi Dieu qu'il éloignera autant qu'il le pourra les progénitures d'Adam du chemin de l'adoration et du souvenir de Dieu (7: 13-16). Iblis est donc, comme le dit le Coran, l'ennemi déclaré de l'homme dont il doit être méfiant. Iblis devient le symbole des qualités détestables d'arrogance, de fierté, d'envie, de désobéissance et d'aveuglement spirituel qui sont la source du Mal.

Si l'on considère Iblis comme l'ennemi de l'homme et le symbole du Mal du point de vue extérieur, alors du point de vue intérieur c'est sa sensualité ou égo (nafs) qui est son ennemi. C'est au travers de son nafs ou égo sensuel que Iblis trouve le moyen d'éloigner l'homme du chemin de Dieu et le pousser à commettre des actes mauvais. Roumi considère que le Nafs et Iblis ne font qu'un en substance et font partie du domaine de l'enfer (Chittick, op. cit., p 89), qui selon le Coran est alimenté par l'incroyance (kufr) elle-même néé du rejet volontaire des "signes" de Dieu et de la défiance face au décrets et commandements divins.

La Chair (nafs) et le démon (Iblis) étaient (essentiellement) un au début, et ont été ennemis et envieux d'Adam (III 3197)

Etant donné que chaque chose a son opposé ou contraire afin d'être révélé, l'opposé de l'égo sensuel (nafs) est l'intelligence. L'intelligence est la part angélique de l'homme associée à la lumière (nur) et au domaine du Paradis, et qui se développe par des actes de piété et d'adoration de Dieu, et par l'accomplissement et la réalisation de bonnes actions.

«Etant donné que l'Ange est de même origine que l'Intelligence, et qu'ils ne sont devenus deux formes différentes qu'en vertu de la Sagesse divine...
L'Ange acquit des ailes et se mit à voler comme un oiseau tandis que cette Intelligence renonça aux ailes et se revêtit de splendeur (immatérielle)» III 3192-94

Selon Roumi, ce n'est qu'au moyen de l'œil de l'intellect, éveillé par une purification spirituelle, que l'homme devient capable de participer à la vision divine de la création. Seul l'œil illuminé de l'intellect peut voir l'unité divine qui se cache derrière l'alternance de la Clémence et la Colère, et de la Beauté et de la Majesté.
Néanmoins, pour que l'homme puisse témoigner de l'Unité Divine et ainsi réaliser le "témoignage des fils d'Adam", il doit avant tout libérer son intellect de la domination de son égo sensuel autrement dit son ennemi intérieur.

Dieu le Très-Haut leur répond, comme je l'ai dit, la passion animale en toi est ton ennemi et Mon ennemi; "Ne prends pas Mon ennemi et ton ennemi comme ami". Combat constamment contre cet ennemi en l'emprisonnant; car lorsqu'il est emprisonné et subit souffrance et calamités, alors ta délivrance est proche. (Roumi 1961, pp. 72).

La perfection humaine ne peut être atteinte qu'après de longues périodes ou l'âme subit patiemment un douloureux processus de transformation alchimique. L'âme comme le plomb, doit être transmuté pour devenir de l'or; autrement dit, "l'âme doit être purifiée, dissoute et cristallisé à nouveau pour réaliser sa 'nature d'or' qui est pureté et luminosité infinie " (Burckhardt 1970, pp. 24). Seul un cœur qui a éliminé tout vices et bassesses issues de la domination du nafs et qui s'est orné de vertus et d'attributs divins (fada 'il) est parfait et peut prétendre avoir atteint la limite extrême du potentiel humain. Pour devenir témoin de l'Unité Divine, l'homme doit donc 'mourir à lui-même'.

«Que signifie acquérir la connaissance de l'Unité divine? Se consumer en présence de l'Unique»
(Roumi 1982, I 3008)

Bien que Dieu crée le bien et le mal, il faut noter qu'il n'approuve que le bien. Le commandement divin de faire le bien et l'interdiction divine de faire le mal n'ont de sens que si un aspect de l'homme, ou son égo, désire faire ce mal. Dans le Fihi mafihi, Roumi compare Dieu à un professeur qui d'une part désire que son étudiant soit ignorant afin de l'éduquer, mais qui par ailleurs n'approuve pas cette ignorance, car s'il le faisait il ne pourrait l'éduquer avec autant d'application.

Dieu le Très-Haut crée le bien et la mal mais n'approuve que le bien...Pour que le commandement de faire le bien et l'interdiction de faire le mal puissent être appliqué, il ne faut pas que l'âme désire le mal. Vouloir l'existence d'une telle âme est vouloir le mal. Mais Dieu n'approuve pas la mal, sinon il n'aurait pas ordonné de faire le bien....On comprends donc que Dieu veut le mal d'un cote et ne le veut pas de l'autre (Roumi 1961, pp. 187)

Pour conclure, nous pouvons dire que selon Roumi, le mal n'existe pas dans le Dieu Absolue et Parfait. Néanmoins, le mal existe dans la création. La création (ou manifestation), qui implique la séparation de Dieu, est basé selon le principe fondamental de contraste et d'opposition. Le mal est issu de la séparation de Dieu. Si l'on symbolise Dieu par la lumière, alors le mal peut être symbolisé par l'obscurité. L'obscurité n'est pas une réalité comme la lumière, mais est crée par l'absence de lumière. La présence de l'obscurité est dépendante de l'existence de la lumière. Contrairement a la lumière, l'obscurité n'a pas de réalité indépendante. Le mal n'existe que dans le domaine de la manifestation ou relativité; il n'existe pas en tant que Réalité absolue et indépendante, qui serait en opposition avec Dieu. Alors que le mal est de nature limité et relatif, l'Etre Divin est absolue et infini.

Roumi affirme que le mal fonctionne dans la création en tant que manifestation contrasté du bien. Sans la mal, le bien ne pourrait être identifié. Tout la souffrance et la douleur dont l'homme fait l'expérience et qui est le fruit du mal, n'est que la préparation pour atteindre et expérimenter le bonheur qui réside dans le bien. Le mal n'a pas été créé pour lui-même, mais plutôt pour la manifestation, la réalisation et l'accomplissement du bien. Ainsi donc, sur le plan cosmique, le mal dans son aspect limité et relatif contribue à la réalisation du bien.

Le mal est issue chez l'homme de son nafs (ou égo). Comme tous les soufis, Roumi pense que l'égo humain peut-être combattu et finalement annihilé à travers une alchimie spirituelle de transformation, ou purification de l'âme (tazhiyat al-nafs). Le processus d'alchimie spirituelle comprends la transformation du nafs à travers de nombreuses étapes, depuis l'état le plus bas du al-nafs al-ammarah (l'âme instigatrice au mal) jusqu'à l'état le plus élevé de l'extinction en Dieu (fana' fi Allah). Lorsque l'égo est annihilé en Dieu, l'homme n'est plus séparé de Lui. Au niveau du fana' (anhilation de l'égo en Dieu) il ne reste plus que la réalité de la shahadah: La ilaha ill al-Allah (Il n'y a d'autre Dieu que Dieu).

Ainsi, selon Rûmi, bien que l'homme ne puisse pas éradiquer la mal de la planète, il est néanmoins capable de se débarrasser de la source du mal qui est en lui et qui le sépare de Dieu. Par conséquent il ne doit ni désespérer de l'existence du mal dans ce monde, ni perdre de vue la possibilité bien réelle de se débarrasser du mal qui est en lui afin de lui permettre de retourner a Dieu et d'être réunis avec Lui.


Références

* Burckhardt, T. 1970. An Introduction to Sufi Doctrine. Wellingborough: Thorstons Publish-Chittick, W. 1983. The Sufi Path of Love: The Spiritual Teachings of Rumi. Albany: State University of New York Press.
* Mackie.J.L. 1973. 'Evil and Omnipotence' in W. Rowe and W. Wainright (eds.). Philosophy of Religion. New York: Harcourt Brace Jovanov-ich;
* Nasr, S. II. 1979. Ideals and Realities of Islam. London: Alien and Unwin.
* Pojman, L. 1991. Introduction to Philosophy:
* Classical and Contemporary Readings. Bel-mont: Wadsworth Publishing Co.
* Rumi. 1961. The Discourses of Rumi. Translated by A.J. Arberry.
* London: John Mun-ay Publish 1982. The Mathnawi of Jalaluddin Rumi. Translated by R.A. Nicholson. London: Luzac and Co.
* Schimmel, A. 1993. The Triumphal Sun: A Study of the Works of Jalaloddin Rumi. Albany: State University of New York Press.
* Schuon, F. 1981. Suflsm: Veil and Quintessence. Bloomington: World Wisdom Books


Traduit du journal SUFI numéro 36 / Hiver 1997/98, " Rumi's View of Evil"
Version anglaise disponible sur le web: http://www.sufism.ru/eng/txts/rumi.htm

patlek

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 26 oct.09, 10:09

Message par patlek »

Si tu définis le mal comme étant "faire souffrir un autre", le mal a été créé par "dieu "lui meme.

Sans allez jusqu' a la métaphysique de l' enfer, dont le créateur ne peut etre que dieu lui meme, sur notre planète, la prédation pour se nourrir est un phénomène trés répandu, la plupart des prédateur se nourrisent de chair fraiche, tuent pour se nourrir, les nécrophages ne sont pas aussi nombreux que ceux qui tuenyt pour se nourrir.

Et si tiu lis le coran, ses versets consacrés a l' "enfer", je ne vois aucun etre surpassant "allah en cruauté, aucun. Il est cruel au delà de la folie, et du [ATTENTION Censuré dsl].

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 27 oct.09, 02:12

Message par Tan »

La souffrance a une fonction : celle d’amener les humains vers le lâcher-prise. Tout ce que fait l'être humain est fait dans le but d'être heureux. Directement ou indirectement. Même si notre travail ne nous plaît pas, nous le faisons dans le but de gagner de l'argent et ainsi pouvoir entre autre nous payer des choses qui nous font plaisir.
L'humain recherche par tous les moyens le bonheur et tente par tous les moyens d'échapper à la souffrance. C'est bien normal, qui aime souffrir ? A part ceux qui y trouvent du plaisir et dans ce cas ils ressentent le bonheur dans cette souffrance. C'est pour cette raison qu’il est très difficile d'accepter la souffrance. Même si nous cherchons à la fuir ou à l'étouffer, nous n'y arrivons pas, elle est toujours présente même si nous la masquons.
Si nous souhaitons la dépasser, il nous faut y faire face en acceptant de la ressentir. Ressentons là et observons ce que nous ressentons sans analyser, sans nous laisser entraîner par le mental vers les circonstances qui ont déclenché cette souffrance.
Si des pensées viennent, laissons-les être là sans les nourrir, sans nous attacher à elles et reportons notre attention sur le corps. Restons présent à tout ce que nous ressentons. Le fait d'observer, va nous permettre d'être détaché. Lorsqu'on est observateur, il se crée automatiquement une distance entre l'observateur et le sujet observé (la souffrance). On n'est plus à ce moment là identifié à cette souffrance et on perçoit cela comme une création que l'on crée soi-même à chaque instant et que l'on maintient en vie par l'énergie qu'on lui insuffle au moyen de la pensée.
Autorisons-nous maintenant à lâcher prise, ne la nourrissons plus de nos pensées, ne lui insufflons plus d'énergie, laissons cela se dissoudre en étant simplement une présence témoin. L'obscurité ne résiste pas longtemps à la lumière de la présence.

Ainsi, un être éveillé aura conscience que c’est entre autres grâce à la souffrance qu’il a connu l’illumination. Il lui rendra grâce pour cela, comme il rendra grâce à la vie. Un être éveillé voit que tout est parfait en ce monde.

glaive

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 27 oct.09, 08:07

Message par glaive »

:twisted: patlek :twisted:
:?: Si tu définis le mal comme étant "faire souffrir un autre", le mal a été créé par "dieu "lui meme. :?:

:idea: à ma connaissance tu es athée! [color=#FF0000]Partie supprimée par la modération[/color]

:?: Et si tiu lis le coran, ses versets consacrés a l' "enfer", je ne vois aucun etre surpassant "allah en cruauté, aucun. :?:

:idea: si il y a tes pareilles tellement cruels qu'ils osent l'enfer et y invitent les autres!
Et la plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton désir ardent.(le Saint Coran 12:103)
Et la plupart d'entre eux ne croient en Dieu, qu'en lui donnant des associés.(le Saint Coran 12:106)

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 27 oct.09, 09:01

Message par julio »

C'est absolument dingue que certains croyants n'arrivent pas à comprendre qu'on se place parfois dans un champ hypothétique!
"Si Dieu existe, pourquoi ça, pourquoi est-ce que,...etc?
-ah tu voi bien qe tu croi en dieu!! je savé mai tu prefair etr athé, gro perver!"
Désolant. Tout simplement désolant.
Situation assez symptomatique des capacités intellectuelles de certains croyants du coin...

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 27 oct.09, 19:48

Message par patlek »

La souffrance a une fonction : celle d’amener les humains vers le lâcher-prise.
La souffrance n' est pas un phénomène propre a l' humain.

Les animaux sont aussi capable de souffrir.

Tan

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 03:07

Message par Tan »

Oui, qu'est-ce que ça change?

patlek

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 05:10

Message par patlek »

çà change que "le mal" existe sans l' humain, si on définit le mal comme étant "faire souffrir".

Donc, tout le discours disant que le "mal" vient des humains, tombe a l' au.

Shan

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 05:23

Message par Shan »

patlek a écrit :çà change que "le mal" existe sans l' humain, si on définit le mal comme étant "faire souffrir".

Donc, tout le discours disant que le "mal" vient des humains, tombe a l' au.
Surtout si le mal ne sert qu'à tester la foi des humains... à moins que les animaux aient aussi leurs tests avec un paradis et un enfer à la clé?

Aryen

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 06:48

Message par Aryen »

patlek a écrit :
Les animaux sont aussi capable de souffrir.
En est-on si sûr que cela?
Peut-être que les animaux ne souffre pas, mais appliquent un programme (mouvement, état du cerveau) qui nous fait croire à nous, observateur extérieur qu'ils souffrent vraiment.
Je me demande si on peut vraiment souffrir si on n'est pas conscient de notre existence. Un robot peut-il souffrir?
L'argument des "historiens" officiels: « Il ne faut pas demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible ; il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu » (Le Monde, 21 février 1979, p. 23)

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 07:01

Message par Shan »

Aryen a écrit : En est-on si sûr que cela?
Peut-être que les animaux ne souffre pas, mais appliquent un programme (mouvement, état du cerveau) qui nous fait croire à nous, observateur extérieur qu'ils souffrent vraiment.
Je me demande si on peut vraiment souffrir si on n'est pas conscient de notre existence. Un robot peut-il souffrir?
D'ailleurs, sommes nous sûrs que les humains souffrent? Après tout peut-être que seuls quelque uns souffrent et que les autres réagissent par mimétisme. Est-ce que tous les humains sont conscients de leur existence? Peut-être que beaucoup ne font que répéter des mots comme conscience et spiritualité pour faire bien et s'insérer dans le groupe...

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 08:18

Message par Aryen »

Shan a écrit : D'ailleurs, sommes nous sûrs que les humains souffrent? Après tout peut-être que seuls quelque uns souffrent et que les autres réagissent par mimétisme. Est-ce que tous les humains sont conscients de leur existence? Peut-être que beaucoup ne font que répéter des mots comme conscience et spiritualité pour faire bien et s'insérer dans le groupe...
En effet, je me pose la même question pour nous.
Quand je me fait mal au pieds, le lendemain, c'est oublié, comme si je n'avais jamais eu mal. La douleur serait en fait un truc bidon, bien que je ne serais pas tenté de me faire souffrir pour autant, une réaction primaire (un sous-programme).
L'argument des "historiens" officiels: « Il ne faut pas demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible ; il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu » (Le Monde, 21 février 1979, p. 23)

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 08:22

Message par Shan »

En fait, quand on se cogne le petit orteil contre le pied de la table c'est pas forcément bidon, c'est un reflexe pour qu'on ne s'abîme pas trop. Ce qui est trop bidon, c'est la souffrance morale.

Aryen

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Re: Dieu et le Mal...

Ecrit le 28 oct.09, 08:32

Message par Aryen »

Shan a écrit :En fait, quand on se cogne le petit orteil contre le pied de la table c'est pas forcément bidon, c'est un reflexe pour qu'on ne s'abîme pas trop. Ce qui est trop bidon, c'est la souffrance morale.
C'est un réflexe, certes, mais qui est vite oublié, tu ne ressens plus la douleur le lendemain. Une fois la douleur partie, c'est comme si on n'avait jamais souffert. Je me demande ce que ça fait de souffrir (comme dans SAW par exemple) puis de mourir.

A tous les psychopathes qui interpréteraient mal mon message, je ne veux pas que ça m'arrive :lol:
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