C'est très justement ce que j'ai répondu par après. Ce qui étonnant est plus le fait qu'il y ait quelque chose tout court, plutôt que la façon dont ces choses sont.Tan a écrit : Tu ne peux pas constater l'existence de lois régissant l'univers (de lois très finement ajustées qui plus est, ajustement sans lequel la vie aurait été impossible) sans te demander pourquoi elles sont là. C'était loin d'être évident à la base : pourquoi des lois ? Pourquoi un univers ? Et pourquoi pas rien à la place ?
La question est donc, me semble-t-il : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Mais c'est une question éternelle. Personnellement, je trouve intéressant de la poser, mais il est impossible de mener le débat plus loin que la question elle-même. Toute affirmation qui voudrait y répondre n'est que pure spéculation métaphysique. Des divagations les plus loufoques aux idées les plus subtiles, il n'y a de toute façon rien qui permette de distinguer une "bonne" réponse d'une "mauvaise".
Même en adoptant un point de vue croyant, on voit mal comment répondre "parce que Dieu", répond à quoi que ce soit. C'est une illusion de réponse. Cela introduit même des complications car on se retrouve avec deux autres questions:
- pourquoi Dieu plutôt que rien?
- pourquoi Dieu a-t-il décidé de créer l'univers?
Et ce n'est qu'un début. Les complications se multiplient dès qu'on tente de répondre à ces deux-là (surtout la deuxième). On finit inévitablement dans des raisonnements tortueux, circulaires, illogiques.
Quant aux lois "très finement ajustées", c'est un point de vue anthropocentrique. Et il faut se pencher sur la signification des mots employés ("lois", "ajustées", "vie") pour se rendre compte que le débat n'est peut-être pas si pertinent que ça.
De plus, ces lois ne sont peut-être pas si ajustées que ça. La zone Goldilocks de chaque constante universelle n'est peut-être pas si étroite; ou peut-être qu'en dehors de cette zone, il n'y aurait pas d'univers du tout (et pas seulement pas de vie, mais encore une fois, il faut définir "vie"); peut-être aussi que ces constantes ne sont pas indépendantes entre elles, que la valeur de l'une induise la valeur de l'autre.
En bref, ces questionnements sont vains. Pas forcément inutiles (c'est ce qui fait aussi la beauté des choses), mais vains.