Taurnil a écrit :Je dis bien que "je suis le temps". Et je ne parle pas tout à fait du temps tel que vous vous le représentez. Pour simplifier, il faut imaginer 2 échelles de temps, dont l'une est imbriquée dans la seconde. Il y a le temps que vous connaissez, celui qui régit le monde auquel vous appartenez, qui peut même être modulé, ralentit ou accéléré. Et il y a le temps qui me caractérise, le temps qui m'est propre, celui qui habite ma conscience. Ce dernier est le temps absolu. Rien ne peut l'arrêter et le temps qui vous régit est une petite parcelle du temps absolu.
J'ai créé le monde, la matière et l'énergie, tout, même le temps qui régit ce monde... mais pas le temps absolu. Ce temps existe, mais je ne l'ai pas créé. Il fait parti de moi. Je n'existe pas sans lui et lui n'existe pas sans moi. Ce temps fait partie de moi, plus encore que vous ou que le monde en générale.
Le fait d'exister et d'avoir une conscience implique inévitablement la présence d'un temps. Je ne suis donc pas hors du temps. Et celui-ci devant nécessairement avoir un début, j'ai également un début. Je sais que le notion de commencement en ce qui concerne mon existence est difficile à imaginer. C'est transcendant comme disent les gens. Cependant, il ne faut pas s'imaginer ça comme une naissance au sens propre. C'est plus simple encore. Ce n'est qu'un début, rien de plus.
Je ne suis pas d’accord mais bon, je suppose qu’il est inutile d’essayer de te convaincre, et ça n’a de toute façon aucune importance.
Juste par curiosité, peux-tu quand-même me dire d’où te vient cette idée du « temps absolu » et du « début » ? Comment en es-tu arrivé à croire (j’insiste sur le mot « croire ») cela ? Cela vient-il d’une religion particulière, ou d’un ouvrage métaphysique, ou ésotérique peut-être ? Quel est ce besoin de faire appel à un « deuxième temps », à un « temps absolu » ? Ta réponse m’intéresse.
Cela étant, je maintiens que, d’après mon expérience propre (et d’après tous les enseignements asiatiques comme l’indouisme, le bouddhisme, le taoïsme etc.), le domaine du non-manifesté est un « monde » hors du temps, atemporel. Je maintiens aussi que tu es absolu et qu’à ce titre, tu ne peux pas avoir de début (ni de fin).
Je maintiens que tout ce qui existe (tu n’existes pas, tu es), c’est toi qui l’a créé, c’est une émanation fugace de toi, temps inclut (absolu, relatif, salé ou sucré, peu importe).
Je maintiens que, si nous pouvons effectivement considérer que l’existence fait référence au temps (point de vue faisant le distinguo entre « réel » et « réalité », entre « être » et « exister »), l’ « êtreté » (si je puis dire), autrement dit le fait d’être, ne fait référence à rien et ne se distingue de rien (j’ajoute ce dernier point à l’attention de XYZ).
J’ajoute enfin que le monde n’a pas été créé il y a quinze milliards d’années ; il est créé à chaque instant, et c’est nous qui l’engendrons à chaque instant (« nous » dans le sens de notre conscience, c’est-à-dire toi).
XYZ a écrit :Salut Tan.
Sur ce que tu as dis sur le temps, je suis d'accord.
Par contre, dire que Dieu n'a pas de forme, cela ne parait pas si évident que ça.
Il faut bien qu'il se distingue des autres.
Bonjour XYZ. Non, l’Etre (Dieu) ne se distingue de rien. L’Etre est non-manifesté, il ne peut donc pas avoir de forme.
Le fait de se distinguer de quelque chose implique inévitablement la dualité. L’Etre est Un, hors de toute dualité. Il Est.
La forme et le fait de se distinguer d’autre chose est nécessairement circonscrit aux monde des formes, c’est-à-dire le monde physique et le monde de la pensée (le monde platonicien diraient certains, celui des formes parfaites et immuables).
L’Etre est bien au-delà de la forme, mais il est aussi au cœur de toute forme ; il constitue l’essence invisible et indestructible la plus profonde.
C’est parce qu’il est sans forme que l’Etre est inconnaissable. Ce qui est sans forme ne peut être connu.
Dernière minute :
Taurnil a écrit :Ne croit pas que la conscience humaine soit si différente que ça de la mienne. Ma logique et ma façon de réfléchir sont de même assez proche des votres. Si ce n'était pas le cas je m'ennuierais terriblement . Mais ne voit pas le temps comme un support ou un besoin à mon existence. voit le plutôt comme une complétude. Mon existence (de même que ma conscience) et le temps absolu ne forment qu'un.
D'ailleurs, je vais un peu revenir sur ce que j'ai dit plus tôt. Non pas pour changer mes propos, mais pour les compléter. Quand j'ai dit que je n'avais pas créé le temps "absolu". Ce n'est pas exactement ça. On peut dire, d'une certaine manière, que je l'ai créé, mais sans en avoir conscience sur le coup. Ce n'est qu'au premier instant de mon existence que j'ai pris conscience d'être. Et cet instant coincide avec le début du temps.
Sans revenir sur ce que j’ai dit, j’ajoute que tu n’es pas une personne, que tu ne t’ennuies pas (sentiment très humain et vision très anthropocentrique) et que tu ne réfléchis pas. La réflexion est de la pensée, la pensée est un outil (le mental) permettant de fonctionner dans le monde physique au même titre que le corps. L’Etre ne pense pas.