L’interfécondité ou l’absence d’interfécondité de spécimens fossiles étroitement apparenté n’est pas facile à déterminer et souvent aucune trace génétique ne peut être extraite des fossiles pour aider à déterminer ce point.
C’est pour cela que Stephen Jay Gould et Niles Eldredge ont du se baser sur des données particulières ainsi que des prédictions ainsi précises de leur théorie.
1. Les registres fossiles riches
D’habitude les fossiles sont rares, c’est-à-dire que seule une toute petite portion de la faune et de la flore d’un environnement passé particulier parvient jusqu’à nous sous forme de fossile. Mais il y a des exceptions. Ainsi on certains environnement passé bénéficiaient de conditions stratigraphiques pour le moins bonnes avec accumulation régulières de sédiments au fil des milliers d’années, ainsi les paléontologues peuvent suivre l’évolution de certaines lignée et déterminer la manière dont s’effectue les spéciations.
Certes les nouvelles espèces sont toujours très semblables aux «espèces mères» dont elles sont issues mais néanmoins souvent des différences morphologiques sensibles sont observables (différences de taille ou de proportions), mais donc comment être sûr que ces deux groupes n’étaient pas interfécond ? Eh bien simple si le registre fossile permet de suivre l’évolution de ces populations sensiblement différentes pendant plusieurs milliers d’années dans un même environnement et que l’on constate que ces populations conserve une morphologie aussi distincte pendant aussi longtemps toujours dans le même environnement cela veut dire qu’elles ne se mélangeaient pas (l’hybridation menant à des phénomènes d’uniformisation, S. J. Gould cite également des exemples) et donc formaient deux espèces distinctes partageant le même environnement quand bien même elles étaient originaire d’une seule et unique population comme le montre là aussi le registre fossile.
A ce titre Stephen Jay Gould a cité plusieurs cas concret de ce type de registres fossiles riches, témoignant de ponctuation. Il citait notamment les recherches de Jackson Cheetham sur des animaux du groupe des
Ectoproctes, qui ont montré que leur évolution se déroule selon le mode des équilibres ponctués!
Stephen Jay Gould cite également plusieurs travaux portant sur des mollusques comme ceux de Williamson dans les années 1980 ou de Geary dans les années 1990, car les mollusques vivent souvent dans des conditions stratigraphiques favorables à la fossilisation.
Bien sûr Stephen Jay Gould revient également sur le cas d’évolution de vertébrés ainsi il cite
les travaux de Heaton datant de 1993 et portant sur un genre de rongeurs nommé
Ischyromys et dont l’évolution là encore correspond au modèle des équilibres ponctués avec spéciations rapides.
2. Une prédiction de l’équilibre ponctué, l’évolution buissonnante.
Il reste encore à confirmer l’évolution selon le modèle des équilibres ponctués au sein de lignées où le registre fossile n’est pas aussi riche. Et là la théorie dit des équilibres ponctués fait une prédiction des plus intéressantes. En effet puisque les spéciations se font brutalement à l’échelle des temps géologiques et ne concerne qu’une partie de la population de l’«espèce mère», cette théorie stipule que cela se manifeste par la cohabitation d’espèce à morphologie plus basale (ou «primitive») et d’autres à morphologie plus dérivée (ou «évoluée» comme certains le disent plus familièrement). Voici d’ailleurs ci-dessous la comparaison entre le mode d’évolution gradualiste (à gauche) et le modèle d’évolution par équilibres ponctués (à droite).
Mais donc observe-t-on la cohabitation de lignée à morphologie plus basales avec des lignées à morphologies plus dérivés dans le registre fossile?
La réponse est oui.
Un bonne exemple est l’évolution des équidés.
Pareille évolution buissonnante à depuis été largement confirmée, mais bien sûr la théorie de l’équilibre ponctué va plus loin encore avec ce que Stephen Jay Gould et Niles Eldredge appellent la théorie hiérarchique de la sélection qui fait le lien entre la théorie de l’équilibre ponctué et ce qu’on appelle parfois les « tendances évolutives » (comme par exemple celle que l’on observe avec l’évolution des chevaux et la perte de leurs doigts au profit d’un doigt unique munit d’un sabot), mais ne voulant pas trop rallonger mon présent post déjà bien long je préfère m’arrêter là pour les explications.
J’ajoute simplement que la théorie des équilibres ponctués est très intéressante mais susceptibles d’être modifiée et/ou critiqué, mais elle n’en demeure pas moins intéressante et son apport réflexif n’est pas négligeable et cela malgré les propos aussi stupides que mesquins qu’on tenus Richard Dawkins et Daniel Dennett à son encontre.
Dans tous les cas la théorie des équilibres ponctués ne stipule donc pas qu’il n’existe pas de formes de transitions démontrant la réalité même de l’évolution, il suffit simplement d’ouvrir ses écoutilles et de capter le sens réel de cette théorie le tout en se souvenant que Stephen Jay Gould a lui-même beaucoup écrit sur les divers intermédiaires structuraux présents dans le registre fossile.
A bon entendeur salut!