Sur la vie

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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nadia101

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Sur la vie

Ecrit le 16 janv.10, 01:22

Message par nadia101 »

Bonjour,

En ce moment je lis Michel Henry et j'aimerais savoir comment vous interpretez et comment vous comprenez son extrait
suivant et aussi ce que vous en pensez. D'avance merci beaucoup, ça me serait un plaisir de partager vos avis.

« C’est elle [la vie] qui est le support de tout ce qui est religieux. Pourquoi la vie est elle
sacrée ? Parce que le savoir de la vie n’est pas seulement ce savoir absolu totalement
différent du savoir sujet-objet qui repose sur une séparation, c’est aussi un savoir qui
n’implique aucune domination. La vie se caractérise par sa passivité vis-à-vis d’elle-même.
[…] Cette situation caractérise l’essence de la vie et se reproduit en effet à chaque instant de
la vie. […] Il y a donc une épreuve de soi continue, qui habite tous nos pouvoirs […] mais à
l’égard de ce pouvoir radical, nous sommes sans pouvoir. Les religions ne sont que les
différentes façons d’exprimer ce non-pouvoir fondamental, qui est inscrit dans la passivité
même de ma vie. ‘‘Je suis dans la vie’’ signifie que cette vie me traverse et c’est cela le
mystère. […] Sur le plan phénoménologique, cette donation passive de la vie à elle-même est
ce qui met la question de la vie avec celle de Dieu. Car vivre sa vie comme quelque chose
qu’on reçoit c’est éprouver nécessairement un respect infini de soi-même. C’est déjà une
religion. »

nadia

vuth

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Re: Sur la vie

Ecrit le 11 févr.10, 21:04

Message par vuth »

Bonjour,

Flood florence_yvonne

vuth

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Re: Sur la vie

Ecrit le 12 févr.10, 22:02

Message par vuth »

Bonjour,

Flood florence_yvonne

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Re: Sur la vie

Ecrit le 17 févr.10, 19:37

Message par vuth »

Bonjour,

Le vivre ensemble, c'est évidemment le vieillir ensemble,

Flood florence_yvonne

tguiot

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Re: Sur la vie

Ecrit le 17 févr.10, 23:05

Message par tguiot »

Purée, on dirait du Claude de Bortoli recyclé. Du flood à nettoyer vite fait par la modération !

Et pour donner mon avis sur le texte du sujet: pour moi, ça ressemble à une série de mots mis les uns à côté des autres, avec une syntaxe correcte. Mais ça ne va pas tellement plus loin, parce que ça ne veut pas dire grand'chose ce qu'il raconte. Alors, je sais bien que les adeptes de métaphysique ou les mystiques me reprocheront de faire une lecture réductrice, froide, insensible, voire une lecture d'un atrophié de la spiritualité. Détrompez-vous, je suis capable de faire ce genre de lectures aussi. Mais elles n'apportent rien, ne font que soulever des questions vaines et vides de sens, parce qu'il n'existe aucun moyen d'avoir de vraies réponses.

Et d'ailleurs, j'estime que la possibilité de faire des interprétations diverses révèle en fait une faiblesse du texte, pas une force. Celui qui désire communiquer une idée doit se faire comprendre. Ici, chacun peut comprendre ce qu'il a envie de comprendre, quand bien même ce serait presque à l'opposé de l'idée de son auteur.
Plus de rigueur serait nécessaire, dans les mots employés, leur définition, les tournures de phrases, etc. Et là, on pourrait faire une critique constructive.

Tan

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Re: Sur la vie

Ecrit le 21 févr.10, 03:01

Message par Tan »

Bonjour, il est vrai que le texte de Michel Henry, auteur que je ne connais pas, n’est pas d’une limpidité flagrante. Il est nécessaire de le relire plusieurs fois avec grande attention pour comprendre ce qu’il a peut-être voulu dire.

Puisque tu nous demandes comment nous l’interprétons Nadia, je me permets donc d’en proposer une exégèse :
C’est elle [la vie] qui est le support de tout ce qui est religieux. Pourquoi la vie est elle
sacrée ? Parce que le savoir de la vie n’est pas seulement ce savoir absolu totalement
différent du savoir sujet-objet qui repose sur une séparation, c’est aussi un savoir qui
n’implique aucune domination. La vie se caractérise par sa passivité vis-à-vis d’elle-même.
Je comprends par l’utilisation du mot « savoir » le fait que nous avons tous conscience de vivre. Ce n’est bien-sûr pas une connaissance intellectuelle, ce qu’il appelle le « savoir sujet-objet » dans lequel un sujet connaissant analyse un objet connu.
Le « savoir absolu » tel qu’employé ici est de l’ordre du savoir implicite, inconscient. Effectivement, la vie est en moi, cela est un fait et je n’y peux rien : la vie, c’est fondamentalement ce que je suis.

« La vie se caractérise par sa passivité vis-à-vis d’elle-même. » Oui si l’on considère qu’il est impossible d’influer sur ce que nous sommes, à savoir la vie. C’est le seul facteur constant, qui nous est commun à tous.
Cette situation caractérise l’essence de la vie et se reproduit en effet à chaque instant de
la vie.
La vie coule toujours dans l’instant présent. La vie est… maintenant. Et le miracle de la vie, aucune science n’est capable de l’expliciter, d’en donner la nature. La médecine est incapable de poser une limite précise entre l’état « vivant » et l’état « mort ». A quel moment meurt-on ? A quel moment devient-on vivant ? Qu’est-ce qui est vivant et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Une cellule ? Un atome ?
Ce qui caractérise le mieux la vie, c’est le maintenant. C’est un état sur lequel rien ni personne n’a d’influence.
Il y a donc une épreuve de soi continue, qui habite tous nos pouvoirs […] mais à
l’égard de ce pouvoir radical, nous sommes sans pouvoir. Les religions ne sont que les
différentes façons d’exprimer ce non-pouvoir fondamental, qui est inscrit dans la passivité
même de ma vie. ‘‘Je suis dans la vie’’ signifie que cette vie me traverse et c’est cela le
mystère.
L’expression « épreuve de soi continue » peut aisément être remplacée par le mot « conscience ». Quoi qu’il arrive dans notre vie, tout se passe au sein de conscience.
Tout ce qui est vu ou entendu prend forme dans l’espace de la conscience. Tout ce qui est perçu n’existe que dans l’espace de notre conscience. Et la première perception est bien-sûr celle d’être. En amont de toute idée conceptuelle à propos de soi, il y a la conscience qui permet à tout le reste d’exister. Un bébé venant de naître n’a aucune image mentale de lui-même. Par contre, sa conscience existe déjà.

« Je suis ». Qui dit cela ?

Le miracle, le sacré, c’est bien que la conscience existe, que la vie existe. Il est très étrange que tout ne soit pas inerte dans le monde de la matière ; il est fascinant que nous soyons là à se poser des questions sur nous-mêmes et sur le monde. Les religions se sont fait le porteur de ce message.
Sur le plan phénoménologique, cette donation passive de la vie à elle-même est
ce qui met la question de la vie avec celle de Dieu. Car vivre sa vie comme quelque chose
qu’on reçoit c’est éprouver nécessairement un respect infini de soi-même. C’est déjà une
religion.
Tout le texte est basé sur l’idée que la vie existe indépendamment de la matière, et qu’elle s’incarne dans le monde physique (le « plan phénoménologique ») sous diverses formes temporaires comme une fleur ou un oiseau. Bref, l’essence de toute chose est la vie, et l’incarnation dans une forme matérielle est ce que l’auteur appelle une « donation passive de la vie à elle-même ».
Le fait que la vie existe en amont du monde physique induit la question de « Dieu ».
tguiot a écrit :Détrompez-vous, je suis capable de faire ce genre de lectures aussi. Mais elles n'apportent rien, ne font que soulever des questions vaines et vides de sens, parce qu'il n'existe aucun moyen d'avoir de vraies réponses.
Ce n’est pas la première fois que je te vois utiliser cet argument (« il n'existe aucun moyen d'avoir de vraies réponses. ») pour évacuer tout questionnement métaphysique en le qualifiant d’avance de « vain » et « vide de sens ».
Mais là où tu ne vois que des questions vides de sens, d’autres perçoivent un fascinant mystère. De plus, ce n’est pas parce que tu CROIS qu’il « n’existe aucune moyen d’avoir de vraies réponses » que c’est le cas.
Comme je te l’ai déjà dit ailleurs, le problème vient du fait que tu nies qu’il existe pour l’être humain un autre état que l’état de pensée. C’est pourtant le cas. Tu ne vois les choses qu’au travers de ton mental, de ton intellect (qui soit dit en passant semble très bien fonctionner), mais l’état de non-mental a été expérimenté par de nombreuses personnes au travers des âges, dont certaines assez illustres comme Jésus, Bouddha ou Lao Tseu. Cet état a donné lieu à de riches enseignements de sagesse, et pour avoir expériementé la conscience pure, je sais qu’il existe une dimension transcendante. Que tu n’y crois pas n’y change rien, tu ne pourras jamais comprendre cela (pas plus que n’importe qui) car la compréhension est une pensée. Tu ne peux que l’expérimenter.
Mais même sans faire l’expérience directe du vide mental, une grande partie de l’humanité a l’intuition de l’existence de cette dimension transcendentale, ce qui donne lieu à ce genre de texte que tu trouves incompréhensible. Il y a une nette différence entre comprendre et sentir.

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Re: Sur la vie

Ecrit le 21 févr.10, 23:26

Message par tguiot »

Tan a écrit : Ce n’est pas la première fois que je te vois utiliser cet argument (« il n'existe aucun moyen d'avoir de vraies réponses. ») pour évacuer tout questionnement métaphysique en le qualifiant d’avance de « vain » et « vide de sens ».
Mais là où tu ne vois que des questions vides de sens, d’autres perçoivent un fascinant mystère.
Vain, je maintiens. Vide de sens, ça dépend. J'ai été un peu vite. À vrai dire, je perçois aussi un fascinant mystère dans certaines questions métaphysiques.
Tan a écrit :De plus, ce n’est pas parce que tu CROIS qu’il « n’existe aucune moyen d’avoir de vraies réponses » que c’est le cas.
Comme je te l’ai déjà dit ailleurs, le problème vient du fait que tu nies qu’il existe pour l’être humain un autre état que l’état de pensée. C’est pourtant le cas. Tu ne vois les choses qu’au travers de ton mental, de ton intellect (qui soit dit en passant semble très bien fonctionner), mais l’état de non-mental a été expérimenté par de nombreuses personnes au travers des âges, dont certaines assez illustres comme Jésus, Bouddha ou Lao Tseu. Cet état a donné lieu à de riches enseignements de sagesse, et pour avoir expériementé la conscience pure, je sais qu’il existe une dimension transcendante. Que tu n’y crois pas n’y change rien, tu ne pourras jamais comprendre cela (pas plus que n’importe qui) car la compréhension est une pensée. Tu ne peux que l’expérimenter.
Je peux inverser tout ton discours et ça marche aussi. Je résume ainsi: je sais qu'il n'existe pas de "dimension transcendante". Que tu y croies n'y change rien.
La seule différence, c'est que c'est moi qui ai raison.

Mais si on veut vraiment en débattre, il faut préciser ce qu'est cette dimension transcendante, comment elle se perçoit, ou ce qu'est un "état non-mental". Il faut ensuite s'intéresser aux bases physiologiques de cet état, utiliser le savoir établi pour vérifier qu'il n'y a là rien de nouveau finalement.

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Re: Sur la vie

Ecrit le 22 févr.10, 00:18

Message par florence_yvonne »

Cher tguiot, il va de soit que nous avons tous raison

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Re: Sur la vie

Ecrit le 22 févr.10, 02:48

Message par tguiot »

florence_yvonne a écrit :Cher tguiot, il va de soit que nous avons tous raison
Eh bien non. Je ne suis pas du tout un partisan du relativisme de la connaissance. Les affirmations du style "chacun a sa propre vérité" me dérangent. Elles sont la conséquence d'une idéologie moderne qui pourrait s'appeler le culte de l'individualité. Cette idéologie est très populaire, elle permet à chacun de dire ce qu'il pense, en lui laissant croire que son avis est pertinent parce qu'il ne tient plus compte d'une autorité qu'elle ne reconnaît même plus.

C'est bien de dire ce qu'on pense, ne nous méprenons pas, je suis pour la liberté d'expression bien sûr. Mais je suis aussi pour l'humilité. Et qu'on ne se méprenne pas non plus sur le mot. Sans doute seront nombreux ceux qui penseront que je ferais bien d'appliquer un tel discours à moi-même avant tout, j'ai bien conscience que mes propos apparaissent orgueilleux ou prétentieux. Ce n'est justement qu'une apparence. Je suis le premier à reconnaître que je ne sais pas beaucoup, pour ainsi dire, presque rien. Mais ce que je sais, je le sais bien, parce que j'applique une méthodologie de la connaissance qui a porté ses fruits, qui a produit des résultats sans commune mesure avec ceux de ses concurrentes.

Bien sûr, chacun a le droit de ne pas reconnaître cette autorité (pas la mienne, celle de la méthodologie); tout comme j'ai le droit de penser qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens intellectuels, la curiosité ou encore simplement la liberté de chercher la "vérité" (et j'insiste fortement sur l'emploi des guillemets).

En l'occurrence, dans le débat actuel, il n'y a rien qui permette d'établir un microscopique début d'évidence à propos de l'âme ou d'une quelconque dimension transcendante. Cela va même à l'encontre du savoir établi. À moins de fournir des preuves (encore faut-il savoir ce que c'est) convaincantes, toute adhésion à ce genre d'hypothèse relève de la foi. Et la foi n'a rien d'une vertu.

Tan privilégie l'expérience, le vécu, la sensation sur l'intellect, la logique, l'expérimentation. Du moins les met-il sur un plan égal en tant qu'outil de connaissance. C'est pourtant un outil très défectueux, dont les résultats restent à prouver.

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Re: Sur la vie

Ecrit le 22 févr.10, 02:56

Message par florence_yvonne »

tguiot a écrit : Eh bien non. Je ne suis pas du tout un partisan du relativisme de la connaissance. Les affirmations du style "chacun a sa propre vérité" me dérangent. Elles sont la conséquence d'une idéologie moderne qui pourrait s'appeler le culte de l'individualité. Cette idéologie est très populaire, elle permet à chacun de dire ce qu'il pense, en lui laissant croire que son avis est pertinent parce qu'il ne tient plus compte d'une autorité qu'elle ne reconnaît même plus.

C'est bien de dire ce qu'on pense, ne nous méprenons pas, je suis pour la liberté d'expression bien sûr. Mais je suis aussi pour l'humilité. Et qu'on ne se méprenne pas non plus sur le mot. Sans doute seront nombreux ceux qui penseront que je ferais bien d'appliquer un tel discours à moi-même avant tout, j'ai bien conscience que mes propos apparaissent orgueilleux ou prétentieux. Ce n'est justement qu'une apparence. Je suis le premier à reconnaître que je ne sais pas beaucoup, pour ainsi dire, presque rien. Mais ce que je sais, je le sais bien, parce que j'applique une méthodologie de la connaissance qui a porté ses fruits, qui a produit des résultats sans commune mesure avec ceux de ses concurrentes.

Bien sûr, chacun a le droit de ne pas reconnaître cette autorité (pas la mienne, celle de la méthodologie); tout comme j'ai le droit de penser qu'ils n'ont tout simplement pas les moyens intellectuels, la curiosité ou encore simplement la liberté de chercher la "vérité" (et j'insiste fortement sur l'emploi des guillemets).

En l'occurrence, dans le débat actuel, il n'y a rien qui permette d'établir un microscopique début d'évidence à propos de l'âme ou d'une quelconque dimension transcendante. Cela va même à l'encontre du savoir établi. À moins de fournir des preuves (encore faut-il savoir ce que c'est) convaincantes, toute adhésion à ce genre d'hypothèse relève de la foi. Et la foi n'a rien d'une vertu.

Tan privilégie l'expérience, le vécu, la sensation sur l'intellect, la logique, l'expérimentation. Du moins les met-il sur un plan égal en tant qu'outil de connaissance. C'est pourtant un outil très défectueux, dont les résultats restent à prouver.

Pourquoi toi, tu aurais raison et pas moi ?

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Re: Sur la vie

Ecrit le 22 févr.10, 04:23

Message par tguiot »

florence_yvonne a écrit :Pourquoi toi, tu aurais raison et pas moi ?
Ca dépend de quoi on parle évidemment. Sur quel sujet en particulier voulais-tu arbitrer?

Mais de façon générale, j'applique une méthode qui permet d'établir des certitudes. D'autres méthodes ne donnent pas d'aussi bons résultats.

(et en passant, merci pour la modération des posts de vuth. Du bon nettoyage.)

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Re: Sur la vie

Ecrit le 22 févr.10, 12:51

Message par Tan »

tguiot a écrit : Je peux inverser tout ton discours et ça marche aussi. Je résume ainsi: je sais qu'il n'existe pas de "dimension transcendante". Que tu y croies n'y change rien.
La seule différence, c'est que c'est moi qui ai raison.
Je passe là-dessus, ce n’est pas très intéressant.
tguiot a écrit :Mais si on veut vraiment en débattre, il faut préciser ce qu'est cette dimension transcendante, comment elle se perçoit, ou ce qu'est un "état non-mental". Il faut ensuite s'intéresser aux bases physiologiques de cet état, utiliser le savoir établi pour vérifier qu'il n'y a là rien de nouveau finalement.
Non il n’y a rien à préciser, rien à analyser, rien à vérifier, rien à comprendre.

On ne peut pas comprendre l’absence de pensées, il faut le vivre. Quand nous arrêtons de penser, nous devenons plus intelligents, car la véritable intelligence est présente. Nous sommes connectés à la totalité de ce qui est à travers cela. La séparation disparaît. L’écran de la conceptualisation du mental disparaît. Le sentiment d’appartenance du « moi » disparaît. Le « moi » lui-même disparaît. Et puis, nous ne fabriquons plus le sentiment du « moi » conceptualisé pour les gens que nous rencontrons.

Cette conceptualisation qui se produit par l’entremise du mental est la chose la plus terrible à se produire dans les relations. Nous fabriquons un sentiment de « moi » conceptualisé représentant des objets dans la conscience : des jugements, des points de vue, des opinions, et nous figeons l’être humain comme nous nous figeons nous-mêmes dans une petite histoire.
Quand nous figeons l’autre sous une étiquette, c’est tout ce que nous voyons de lui. C’est la confirmation que l’identité conceptuelle que nous avons apposé est correcte, et que ce que nous pouvons voir est la preuve de notre propre projection.
Ceci s’applique aussi aux gens qui ont une vision du monde fortement conceptualisée, comme c’est le cas pour la plupart d’entre nous.

Le monde est ainsi fait. Les êtres humains sont ainsi faits. Certaines personnes ont fabriqué une identité conceptuelle pour toute l’humanité, et elles diront que les gens sont tous des requins et des menteurs. Peut-être enfants ont-ils été déçus par leurs parents. Ils ont développé des concepts sur la nature des choses et ceux-ci filtrent tout ce qui ne concorde pas encore avec ces concepts. Toutes les personnes qu’ils rencontreront par la suite seront des requins et des menteurs parce que, tout ce qu’elles ont comme références, ce sont leurs concepts.
Elles ne pourraient pas voir un être humain rempli d’amour parce qu’elles perçoivent la réalité à travers le voile de la conceptualisation, et ceci obstrue toute partie de la réalité qui n’est pas en accord avec leurs concepts.

C’est là le piège dans lequel est tombé l’humanité. C’est là la condition humaine, et c’est ce dans quoi le Moyen-Orient est emprisonné. C’est pour cela qu’ils mènent des guerres religieuses : une identité complètement conceptualisée pour eux-mêmes et pour les autres. Ils sont complètement piégés par la pensée.
Certains musulmans tentent d’imposer le concept de « non-croyant » comme les chrétiens le faisaient dans le temps ; et être un « non-croyant » est un concept suffisant pour réduire un être humain à un objet mental sans vie. Donc, de tuer un « non-croyant » est complètement justifié parce que ce n’est pas un être humain : c’est un « non-croyant ».
Vous n’avez pas exactement les mêmes croyances que nous, et nous allons vous tuer.

Voilà la condition humaine. Et, si vous ne les tuez plus physiquement, vous les tuez de façon différente. Vous les tuez en leur imposant une identité conceptualisée. C’est l’acte de violence primordial, et d’autres formes de violence en découlent.

Cette description est la description de la condition humaine, et beaucoup d’humains veulent à présent aller au-delà de cela.

Nous ne pouvons pas nous libérer de la pensée en utilisant la pensée. Mais nous pouvons dire : « voyons si je peux me permettre d’être libre de toute pensée ».
L’absence de pensées est la mesure du progrès dans le cheminement spirituel. Cela ne donne plus beaucoup de matière à réflexion. Après cela, pourrait-il y avoir d’autres questions ?

L’amour, c’est dire oui à ce qui est. C’est voir toute chose sans défaut, comme étant parfaite. Et cela n’est pas possible tant que ces choses sont conceptualisées. Toute conceptualisation est limitative.


Nous pouvons penser, mais nous ne sommes pas obligés de le faire. Une plus grande intelligence prend la relève. Elle est plus profonde que la pensée, ou plus haute selon la perspective où nous nous plaçons, mais non séparée d’elle. La pensée est un aspect universel de l’intelligence qui opère à travers les humains. On pourrait dire que cette intelligence qui opère à travers l’univers, quand elle est filtrée à travers le cerveau, devient de la pensée. Cela serait une façon de l’exprimer. Donc, parmi les êtres humains, il y a une tendance à laisser l’intelligence s’exprimer en termes de pensée. Mais les êtres humains ont aussi la capacité de transcender la pensée, et ceci est une transition de l’évolution, pour ne pas dire un grand saut pour l’humainité. L’humanité a toujours été axée sur la pensée, et cela probablement depuis des millions d’années. Mais maintenant, ce cycle se termine parce qu’il commence à s’auto-détruire. Tout cycle arrive à une fin. C’est l’évolution.

Que voyons-nous lorsque nous levons les yeux vers le ciel ? Il y a deux dimensions : il y a les objets célestes, et il y a l’espace. L’univers est composé de choses manifestées (les étoiles, les planètes etc.), puis, il y a l’immensité de l’espace qui crée ce sentiment d’ébahissement et d’infinitude. La profondeur de l’espace est inconcevable. Elle est sans fin, au point que même si nous nous déplacions jusqu’à la galaxie voisine (Andromède) à la vitesse de la lumière, cela prendrait deux millions trois cent mille années pour nous y rendre. Et il y a des milliards de milliards de galaxies dans l’univers.
Cette immensité inimaginable de l’univers extérieur s’applique aussi à l’univers intérieur. Il y a également en nous deux dimensions : les choses (les pensées) et l’espace. Simplement, nous n’avons généralement pas conscience de l’espace infini qui est en nous, qui est nous.

Pourquoi ne pas penser est transcendant ? Tout simplement parce que cela procure un bien-être indescriptible, profond. Nous n’attendons ni ne désirons plus rien, et ce parce que le « moi » a disparu. L’état d’être sans penser nous plonge dans une dimension de calme, et nous réalisons la profondeur et la vivacité du moment présent. Ce n’est plus le « moi » qui perçoit. Il n’y a plus que la perception, claire, limpide. Nous ressentons la vie couler en nous et en tout ce que nous voyons. La même vie. Tout ce que nous percevons apparaît comme émergeant d’une seule et même source. Et nous percevons en arrière plan le calme et la douceur qui émanent de toute chose. Nous réalisons que nous ne sommes pas séparés de cela, nous réalisons même que c’est cela que nous sommes.
Qu’est-ce que c’est ? Je ne sais pas, je ne le comprends pas intellectuellement ; c’est plus proche du vide que de quelque chose en tout cas. C’est comme de l’espace vibrant de vie, d’amour, d’où émane une intelligence inconcevable.

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Re: Sur la vie

Ecrit le 23 févr.10, 07:12

Message par Tan »

tguiot a écrit :En l'occurrence, dans le débat actuel, il n'y a rien qui permette d'établir un microscopique début d'évidence à propos de l'âme ou d'une quelconque dimension transcendante. Cela va même à l'encontre du savoir établi. À moins de fournir des preuves (encore faut-il savoir ce que c'est) convaincantes, toute adhésion à ce genre d'hypothèse relève de la foi. Et la foi n'a rien d'une vertu.
Mais le contraire non plus n’est pas démontré ! Il n’y a pas le moindre embryon de début de preuve qu’une dimension transcendantale, disons une dimension non-matérielle pour être plus clair, n’existe pas.

D’ailleurs ta phrase : « Cela va même à l'encontre du savoir établi » est l’expression de ta croyance, de ta foi, comme tu veux, mais pas du tout le résultat d’une synthèse honnête et objective de l’état actuel des connaissances (scientifiques) humaines.
Je dirai même qu’au vu desdites connaissances, on peut affirmer exactement le contraire ! C’est drôle, hein ?
Mais pour faire court, le paradoxe EPR induit au minimum la remise en cause de l’existence de l’espace et du temps, et donc laisse la place à l’existence d’une dimension sans espace ni temps ; sans parler du principe anthropique, qui j’imagine te sort par les trous de nez, mais qui amène tout de même à se poser la question d’un principe créateur. Je sais, c’est un très vaste débat, nous pourrions parler d’énormément d’autres choses comme la conscience, le darwinisme etc. etc. etc., mais tu me parais tout simplement défendre le paradigme dominant tout en étant réfractaire à toute idée d’un changement de paradigme. Rien de nouveau sous le soleil en somme.

Alors je veux bien que tu affirmes gentiment et innocemment que le « savoir établi » confirme la vision matérialiste (et désenchantée) du monde, mais il faudrait expliquer pourquoi. C’est la moindre des choses.
tguiot a écrit :Tan privilégie l'expérience, le vécu, la sensation sur l'intellect, la logique, l'expérimentation. Du moins les met-il sur un plan égal en tant qu'outil de connaissance. C'est pourtant un outil très défectueux, dont les résultats restent à prouver.
Je privilégie la recherche du bien-être, c’est un peu différent. Le but de toute démarche spirituelle, selon moi, est d’atteindre un état dénué de souffrance, et caractérisé par la quiétude. Les connaissances m’intéressent assez peu en comparaison, même si la curiosité scientifique (et pas seulement scientifique d’ailleurs) est une chose magnifique à cultiver. Mais comme chacun sait, science et idéologie ne font pas bon ménage, et les scientifiques ne sont pas plus imperméables à la mauvaise foi que n’importe qui d’autre. Les scientifiques actuels, dans leur majorité, ne font que défendre le paradigme dominant sans forcément oser admettre ce qui le remet (éventuellement) en question.

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