Salut erwan !
Tu as écrit :
Dois je comprendre que la contradiction est une preuve de l'incohérence des révélations ?
Si tu admets le contraire : "la contradiction n'est pas une preuve de l'incohérence des révélations" tu renforces ce que j'ai dit plus haut. Détecter les contradictions de n'importe quelle assertion avec des faits et la Logique est le seul moyen connu d'améliorer nos connaissances. En soustrayant les textes prétendus révélés à cette exigence, tu les relègues définitivement dans ce fameux monde où tout peut être vrai et faux à la fois, où l'imagination suffit à recoller les morceaux branlants des pénibles édifices construits par des croyances de maçons ivres.
En fait, une croyance ne peut provoquer que deux réactions :
-une acceptation qui a toutes les caractéristiques d'une soumission à la croyance émise. C'est en cela un facteur unique de cohésion sociale puisque l'accord obtenu en est la seule conséquence tangible. Le contenu de la croyance n'est qu'anecdotique et n'a aucune réelle importance. C'est en ce sens que les contradictions ne sont pas gênantes pour un croyant. L'important n'est pas ce qu'on croit mais de dire qu'on y croit.
On n'a pas besoin de croire en l'efficacité des modèles de la Chimie moderne : il suffit d'en utiliser les résultats. Les conséquences sociales d'une telle acceptation sont à peu près nulles puisque ils possèdent un degré d'objectivité qui les rend indépendants de ceux qui les émettent ou les utilisent. En revanche, dire qu'on croit en la Trinité, par exemple, créé un lien spécifique très fort parce qu'il n'existe que par la volonté de ceux qui y adhérent. A la limite, plus la croyance est absurde, plus le lien créé sera fort*. Il parait être même le véritable but de cette démarche.
Les croyances individuelles n'ont que peu de répercussions. Elles ne sont qu'un support psychologique personnel, une pseudo rationalisation de ses sentiments et opinions. Elles ne s'épanouissent vraiment que dans leur aboutissement logique de créateurs de lien, les religions. Pour le meilleur, parfois ; pour le pire, souvent.
-un rejet. Pour les mêmes raisons, elle devient alors un support idéal pour substantiver et radicaliser jusqu'à l'extrême les sentiments hostiles que les hommes manifestent les uns envers les autres.
Il peut être divertissant pour un incroyant de débusquer les incroyables pataquès, illogismes, contradictions dont nous assomment les prétendues révélations. Ce n'est finalement qu'un jeu intellectuel aussi intéressant et inutile que de remplir une grille de sudoku. Transsubstantiation, Dieu trois-en-un, réincarnation, prédestination... Quelles dérisions ! L'important est ce qu'en
font ceux qui disent y croire.
* C'est en ce sens que j'ai écrit que certains croyants trouvaient dans les contradictions révélés un argument concernant leur origine divine : "Je n'y comprends rien, donc c'est divin !"
L'état de non-pensée est certainement le prochain stade de l'évolution humaine. Tan