Ghazali a écrit :Si l'islam était vu comme étranger, violent et comme une colonisation, les peuples arabes, perses, turcs, indonésiens, berbères, etc. les auraient vu comme un danger à écarter, puis à bannir de toute urgence, or, ce ne fut pas le cas, alors qu'ils en avaient les capacités humaines (ils étaient plus nombreux que les musulmans durant les premières vagues et premières génétations) et matérielles (de meilleures techniques et des équipements plus sophistiqués).
C'est faire montre d'une ignorance totale en Histoire que d'affirmer ceci!
Pour se concentrer brièvement sur la première époque, celle des conquêtes dites arabo-musulmanes, elles ont bénéficié de conditions exceptionnelles: les empires Perse et Byzantin avaient été affaiblis dans des guerres précédentes, les tribus arabes étaient depuis des siècles aguerries dans des combats aux frontières de ces deux empires, sensibles donc à toute idéologie où la loi du plus fort était valorisée, des populations entières avaient été fragilisées dans leurs systèmes défensives par suite de désordres divers, et pouvaient plus facilement prêter le flan à des massacres, réduction en esclavage, exodes etc... Il y a eu des résistances, des massacres conséquents également... Et donc, les musulmans, en fédérant des tribus arabes par l'appât du gain et du pouvoir, avec la bénédiction de ce qui allait être connu sous le nom d'islam, en profitant d'erreurs tactiques des armées impériales ici ou là, ont pu s'imposer par la force, bien souvent par le sang... Il y a des ouvrages entiers clairs et largement documentés ici ou là: à vous de vouloir les lire pour apprendre la réalité...
Ghazali a écrit :Pour les quelques témoignages étranges et allant contre le bon-sens, dictés sous la contrainte et l'autorité des pouvoirs politiques de l'époque, qui voyaient en l'islam une émancipation sociale et une justice politique dangereuse pour les peuples maintenus sous les régimes despotiques, leur crédibilité en prend un sacré coup, car pour arrêter cet élan émancipateur, ils ont tenté de le diaboliser, sans pouvoir arrêter la conversion pacifique de masse de millions d'individus à l'Islam.
Conversion pacifique??? Pourtant dès les premiers temps de la conquête arabo-musulmane, des conversions forcées existent!... Précisons aussi que si conversions "pacifiques" il y a eu, c'est au minimum sous la contrainte de l'impôt: est-ce si pacifique que ça?
Ghazali a écrit :Par exemple, le patriarche Sophronios (VIIe siècle, en 635 lors de son sermon de la théophanie) dit : "D'où vient que l'effusion de sang est devenue continuelle et que les cadavres sont la proie des oiseaux du ciel ? Pourquoi les églises détruites et les croix outragées ? (...) Abomination de la désolation à nous prédite par le prophète, les Saracènes parcourent des contrées qui leur sont interdites, saccagent les villes, dévastent les champs, livrent les villages aux flammes, renversent les saints monastères, tiennent tête aux armées romaines".
Or, cela est faux, puisque selon le Coran, les recommandations du Prophète et sur l'ordre des premiers califes bien guidés, il leur était interdit de répandre le sang des innocents, de tuer les moines ou les rabbins pacifiques, de polluer ou de saccager les terres agricoles, ou encore de détruire les monastères. De plus, que ce soit à Jérusalem, en Syrie, ou en Egypte, les anciennes églises datant d'avant la présence musulmane existaient toujours après l'établissement de l'autorité musulmane, et de nouvelles églises ont même été construites sous l'autorité musulmane...De nombreux conflits ont cessé après l'arrivée de l'islam et la sécurité des musulmans tout comme des communautés religieuses chrétiennes, juives ou zoroastriennes, ont été assurées relativement bien. Le nombre de musulmans augmentant, et le nombre de chrétiens et de juifs diminuant (du fait de leur conversion à l'islam), certaines églises et synagogues devinrent des mosquées, mais il restait assez d'églises, de monastères, de synagogues et de lieux de culte (parfois même dans les mosquées dans des pièces qui leurs étaient réservées si besoin) pour les minorités religieuses.
Faux! Le texte de Saint Sophronios est partout reconnu dans la recherche comme un document authentique! Il montre une réalité historique vraiment gênante que pour ceux qui veulent voir cette conquête quasi "angélique". D'autres conflits sont apparus avec l'arrivée de l'islam, que ce soit les révoltes de dhimmis alors fortement majoritaires dans de nombreux endroits, sans parler des conflits entre sunnites, chiites et même kharedjites... Et d'autres viendront par la suite avec les expansions guerrières
haram.
Ghazali a écrit :Michel le Syrien, Chrétien contemporain, observe : « Le Dieu des vengeances voyant la méchanceté des Romains (= l’Eglise romaine) qui, partout où ils dominaient, pillaient cruellement nos églises et nos monastères et nous condamnaient sans pitié, amena du Sud les fils d’Ismaël pour nous délivrés de la cruauté des Romains et de nous trouver en repos.».
Les guerres séculaires arabo-byzantines accentuèrent la séparation entre les monophysites, qui désormais vivaient dans l'Empire islamique, et le patriarchat de Constantinople. A l'évidence, l'autorité islamique ne voyait guère d'un bon oeil l'unification des églises qui aurait placé la majorité de ses sujets sous l'autorité spirituelle de Constantinople. La nomination des patriarches monophysites les plus intransigeants envers Byzance obtenait l'approbation des califes; aussi ne faut-il pas s'étonner des quelques commentaires favorables au califat d'un Michel le Syrien (1126-1199), par exemple, dont les écrits expriment au reste une animosité virulente contre les chrétiens chalcédoniens, comme on le voit ici. Ces commentaires, qui en fait se limitent à
deux, dans la volumineuse chronique du patriarche jacobite d'Antioche, ont été à satiété répétés à l'exclusion des innombrables plaintes arrachées au patriarche par la persécution exercée contre ses ouailles dans l'empire arabo-musulman...
Voici un de ses textes que vous n'avez sûrement jamais lu: après la reddition de Damas en 635, "... Omar [Ibn al-Khattâb] envoya Khaled [b. al-Walîd] avec une armée, dans la région d'Alep et d'Antioche.
Ils y firent périr beaucoup de monde.
Personne ne leur échappait. Quoi qu'on puisse dire des maux que la Syrie eut à subir, on ne pourrait les raconter à cause de leur multiplicité; car les Taiyayê [les Arabes] étaient la grande verge de la colère de Dieu ..." ("Chronique de Michel le Syrien", t. II)
Ghazali a écrit :Concernant l'Egypte, comme le faisait remarquer Gérard Chauvin dans son ouvrage "BA-BA de l'Islam" : "La conduite du lieutenant d’Omar, lors de la conquête de l’Egypte, est un autre exemple. Non seulement Amru offrit aux habitants une complète liberté religieuse et une justice impartiale, mais il remplaça les impôts arbitraires des empereurs grecs par un modeste tribut annuel. «Les Arabes respectèrent si religieusement les conventions acceptées, et se rendirent si agréables aux populations soumises autrefois aux vexations des agents chrétiens de l’empereur de Constantinople, que toute l’Egypte adopta avec empressement leur religion et leur langue.»
Mais quel mensonge! Non seulement c'est totalement faux si l'on considère le témoignage de Jean de Nikiou posté plus haut, mais en plus cela alla nullement mieux dans les siècles qui suivirent la conquête. En 722 et en 770 déjà, des révoltes coptes avaient secoué la région du Delta, du fait de vexations religieuses notamment; mais à la lecture d'un récit de voyage du patriarche Denys de Tell-Mahré en Egypte (826 ou 827), on peut voir toute l'horreur fiscale à laquelle les dhimmis sont soumis de force:
"... Je lui racontai l'histoire lamentable de Tanisis, ville d'Egypte. Bien qu'elle ait une population nombreuse et des églises, nous n'avons jamais vu une misère comme celle de ses habitants. Quand nous demandâmes d'où [elle provenait], ils nous répondirent: [...] quoique notre travail ne suffise pas pour le pain de notre bouche, quand nous sommes taxés pour le tribut, nous sommes obligés de donner chacun cinq dinars; nous sommes frappés et jetés en prison et on nous contraint de donner nos fils et nos filles en gage, pour travailler comme esclaves, deux ans par dinar; et si c'est une fille ou une femme, et s'il arrive qu'elle enfante chez eux, ils nous font jurer que nous ne les inquiéterons pas à ce sujet. Il arrive aussi qu'avant le moment de la libération de la femme de quelqu'un soit venu, un nouveau tribu est imposé ..." Voilà quel était le "modeste" tribu annuel de bien des égyptiens coptes!
Alors évidemment, cette infamie entraina la grande rébellion des coptes bachmourites du Delta oriental contre les percepteurs, en 829, qui obligea le calife al-Ma'moun à venir d'Irak à la tête de son armée pour mater les insurgés dans le sang; plusieurs milliers de coptes furent déportés à Bagdad ou vendus comme esclaves... Et cela pour quoi? La relation du deuxième voyage en Egypte de Denys de Tell-Mahré en 832 mentionne qu'Abou'l Wezir avait condamné les coptes à un tribu encore plus fort! ...
Ghazali a écrit :Le philosophe et écrivain Claudio Mutti (chercheur et passionné d'histoire, d'ésotérisme, de symbolisme et des religions)
Alors là c'est le pompon! Du lourd: bonjour la référence intellectuel de marque... Pas la peine de chercher trop loin les pensées et l'"objectivité" (
) d'un tel personnage! Voyez-vous même:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Claudio_Mutti
"... Associé à la mouvance d'extrême-droite italienne, il traduit et publie en 1976 une réédition des Protocoles des Sages de Sion, dans laquelle il intègre des textes de Julius Evola sur la « question juive » et la « guerre occulte ». Selon Alexandre del Valle, Claudio Mutti, leader de la mouvance « brun-vert » en Italie, est membre du groupe ultra-radical des Mourabitoun.
Il s'est converti à l'Islam sous le nom d'Omar Amine. Il se qualifia lui-même de « nazi-maoïste ».
Le 26 août 1980, le procureur de Bologne émet des mandats d'arrêt contre vingt-huit militants de l'extrême droite des Noyaux armés révolutionnaires parmi lesquels Claudio Mutti, qui, soupçonné d'avoir participé à l'attentat de la gare de Bologne est emprisonné. Tous furent libérés de prison en 1981.
Il se consacre depuis de nombreuses années à la philologie finno-ougrienne (il fut assistant à l'Université de Bologne), il est l'auteur d'une trentaine d'articles et d'essais sur le folklore magyar et sur la littérature hongroise. Excellent connaisseur de la langue et de la culture roumaine (il fut titulaire d’un poste de professeur à l'Institut culturel italien de Bucarest, dont il a été révoqué à la suite d'une enquête parlementaire), il a traduit et présenté de nombreux documents de la Garde de fer.
Intéressé par les questions musulmanes, il collabore à la revue Jihad et il traduit des textes concernant l'Islam ..."
Ghazali a écrit :Le Cheikh 'Alawî al-Mâlikî en avait dit un mot dans le cas de l’Indonésie (pays qui comporte actuellement le plus de musulmans au monde, et dont les habitants ne se sont convertis à l'Islam que via la prédication, le commerce, les dialogues, les prières sur le Prophète et la récitation du Coran). C'est par la barakah que les choses se multiplient et le bien (khayr) se répand…
Ce n'est pas tellement vrai. Oui les premières traces de présence musulmane dans ce qui est aujourd'hui l'Indonésie ne sont pas consécutives à une invasion armée, mais à la présence de commerçants. Par contre, l'expansion de l'islam va se faire peu à peu ici ou là par des conquêtes et des expéditions militaires de souverains locaux qui, en se faisant musulmans, voient tout l'intérêt du
djihad pour envahir des territoires voisins perçus désormais comme
kafirs... Donc là non plus tout n'est pas rose...
"... La sanctification et la déification des anges et des hommes, c'est la connaissance de la Trinité sainte et consubstantielle ..." (Saint Thalassius l'Africain, "Première Centurie", 100)