Pour l'Histoire des yeux, je vais m'arrêter là. Je ne suis pas vraiment le plus qualifié pour le faire, et je n'en ai pas particulièrement envie. Je me contenterais donc de rappeler qu'il faut aussi prendre en compte le temps... J'ai dit précédemment que les cellules sensorielles reliées à un système nerveux étaient déjà là. J'ai aussi dit que lesdites cellules sensorielles étaient pour la plupart déjà sensible à la lumière, ne serait-ce que par la perception de la chaleur. On peut aussi y ajouter le fait qu'une petite erreur peut très bien conduire à transmettre au système nerveux une autre information que "reçoit" la cellule... La cellule transmet déjà des informations au sujet de la manière dont le monde extérieur l'influence, et est déjà influencé par la lumière.
Tous les ingrédients sont là. Il faut juste beaucoup de temps... Les mécanismes de sélections permettent parfaitement d'expliquer une sensibilité de plus en plus grande à la lumière, et celle-ci (à mes yeux), ne peut que finir par aller de paire avec une spécialisation de certaines cellules.
C'est précisément le contraire du hasard. Nous avons une Loi ici.
Donc la demie vie d'un atome n'a absolument rien de hasardeux.
Le monde ne serait pas ce qu'il est sans cette LOI.
Nous sommes d'accord.
Pourtant, si tu n'observes qu'une atome isolé d'iode 131 durant sa période de demi-vie (8,06 jours, donc), tu auras bien une chance sur deux de la voir se désintégrer (sans qu'aucune cause connue n'intervienne)... Que la particule que tu observes se désintègre ou non est bien un hasard.
C'est ce que je cherchais à te montrer : d'un très grand nombre de petits hasards peut émerger des lois qui sont loin d'être hasardeuses.
Nous ne sommes pas dans cette échelle avec les mutations.
Effectivement. Il y a beaucoup moins d'individus que d'atomes, et le hasard de la reproduction implique beaucoup plus de possibilité que le comportement d'un atome.
J'ai parlé de la radioactivité simplement parce qu'il s'agissait du meilleur exemple possible : nous ne connaissons rien de plus aléatoire que la désintégration d'un atome instable isolé ; et pour ainsi dire rien de mieux organisé que le comportement d'un ensemble macroscopique de particules radioactives.
Dans l'évolution, les chiffres sont moins gros... Et il y a donc effectivement un peu plus de hasard dans l’enchaînement des choses qu'avec la radioactivité (disons qu'avec l'évolution, les chances que ça se produise d'une certaine manière sont de 99,999 %, alors qu'en physique nucléaire elles sont de 99,9999999... [et une bonne vingtaine de "9" de plus derrière] %). Mais c'est bien dans la part "organisé" qu'à lieu l'évolution.
On peut aussi rappeler que l'évolution prend plus de 8,06 jours, et que sa duré participe à son organisation.
Un mutation ne répond à aucune Loi. Elle est seulement possible.
La "loi" dont je parle n'émerge pas au niveau de la mutation (celle-ci correspond, dans mon exemple, plutôt à l'atome isolé), mais au niveau de la population toute entière.
Si l'apparition d'une mutation est possible à l'échelle de la formation d'un individu, elle devient plus que probable à l'échelle de plusieurs millions d'individus, répartis sur plusieurs millions d'années !
Or, la science pour moi, c'est cela. Vérifier en laboratoire ce qu'intellectuellement on élabore.
En laboratoire et dans la nature. Je suis d'accord (enfin... il faut préciser "la science expérimentale", mais c'est bien de celle-ci qu'on parle).
Justement, voilà ce qu'on élabore intellectuellement : par les mécanismes de sélection des mutations, les espèces évoluent, et s'écartent (morphologiquement et génétiquement) de plus en plus de leurs ancêtres.
L'observe-t-on en laboratoire et dans la nature ? Oui. Mais, pour des raisons pratiques, à l'échelle de quelques années, ou de quelques décennies, tout au plus.
La stratégie des anti-évolutionnistes face à ça consiste à tracer arbitrairement une ligne entre l'évolution que l'on observe à notre échelle (qualifié de "micro-évolution") et l'évolution en général. Mais sans pouvoir tracer précisément cette ligne... tout simplement parce que rien ne laisse supposer son existence dans la nature. C'est comme dire "
la macro-gravitation n'existe pas, si les pommes tombent, c'est à cause de la micro-gravitation qui n'a aucun rapport". Bien entendu, pour ce dernier exemple, la science à des armes lourdes pour prouver le contraire : l'astrophysique et l'astronomie. Mais elle en a aussi pour l'évolution : il s'agit de la paléontologie et de la génétique. Malheureusement, astrophysique, astronomie, paléontologie et génétique sont moins évidents à l'échelle des simples mortels que ne le sont la chute des pommes ou le cas de la phalène du boulot.
Si certaines personnes nient la macro-évolution mais pas la macro-gravitation, ce n'est pas à cause de leur raison, mais uniquement à cause de leurs préjugés religieux (mythologiques, plutôt). Mais d'un point de vu scientifique, la "macro-évolution" est tout aussi bien établie que le "macro-gravitation".
Je remarque un pré-supposé. Des dés de mauvaises factures.. Puis tu retires les dés ayant des résultats faibles. Mais pourquoi as tu besoin de ce pré-supposé. Car dans le cas contraire, ta démonstration est inutile.
Tu as du ajouter une action réfléchie: retirer les dés qui ne t'aident pas..
Mais comme à l'origine, le fabriquant des dés fabrique depuis longtemps des dés sans défauts, ou avec le défaut inverse, celui de dés qui font un petit chiffre, te voilà livré au hasard. C'est ce que je me tue à t'expliquer.
J'explicite un peu mieux mon exemple. L'ensemble des dés est une population entière.
Un dé isolé représente de façon assez vague soit un individu, soit une petite ligné d'individus partageant leurs caractères héréditaires. Les différents résultats possibles sont les différentes manières dont l'individu peut se former à partir de ses gènes, et les différents événements qui peuvent avoir lieu au cours de sa vie.
Oublie le "fabriquant de dés". Ils sont construit par une grosse machine très imprécise (tu me diras qu'il y a forcément un humain derrière... je te répondrais que toute analogie a ses limites !). Le "petites erreurs" qui conduisent à avoir plus souvent certains résultats que d'autres sont les "petites erreurs" qui surviennent dans la formation d'un individu : les mutations (dont il est inutile de nier l'existence).
La règle qui retire les dés qui font les plus petits résultats n'est pas une action réfléchie : c'est l'intervention d'un facteur extérieur. Disons, par exemple, la cohabitation avec une espèce de prédateurs qui mangent tous ceux qui ne réussissent pas à fuir assez vites (qui ont les plus petits résultats, donc). C'est la sélection naturelle.
Ensuite, n'oublie pas l'autre règle du jeu : on rajoute, à chaque tours, de nouveaux dés, identiques (jusqu'au moindre petit défaut) à ceux qui ont "survécu" à l'élimination. L'analogie est ici simple : les survivants se reproduisent plus que les morts...
Et qu'obtient-on au cours du jeu ? De plus en plus de dés qui ont des défauts "positifs" (augmentant légèrement leur chance d'avoir un gros résultat). Pourtant, l'avantage était à chaque fois tout petit...
En plus, ma comparaison ne prend même pas en compte l'accumulation des mutations.