LA PRIERE AU COEUR DE LA SPIRITUALITE ISLAMIQUE

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spiritualité_soufie

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LA PRIERE AU COEUR DE LA SPIRITUALITE ISLAMIQUE

Ecrit le 15 févr.04, 01:50

Message par spiritualité_soufie »

J'ai le plaisir d'approfondir encore davantage avec vous l'Islam en ses exquises profondeurs. Vécu seulement extérieurement une religion demeure stagnante. Nous pouvons hélas voir les ravages de cet islam hélas rabaissé à n'être plus que vaine idéologie ; ceci parce que certains individus se sont appropriés le Message et l'ont ramenés à leur psychisme étroit. Vous le savez sans doute , comme notre cher ami Jean ici présent en cet espace , je n'ai d'autre but que de convier le lecteur à une prise de conscience que l'islam auquel veulent nous ramener les intégristes n'est en aucun cas l'islam mais une terrifiante défiguration de celui-ci. L'islam c'est autre chose et heureusement sinon je serais le premier à ne plus m'en réclamer.
Voici donc à votre attention une série de textes liés à la Prière en Islam spirituel. Puissions nous tous être vivifiés par le Souffle de l'Esprit.
introduction

Les mystiques de l’Islam ont beaucoup médité le hadith qudsî où Dieu dit : " J’étais un trésor caché, j’ai aimé à être connu, j’ai alors créé le monde ".

Il s’agit là de la prière, de l’aspiration de Dieu à être connu, aspiration qui va constituer, du point de vue des soufis, la finalité même de la création. Le Coran dit : " Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils adorent [Dieu] " (LII-56), c’est à dire que pour qu’ils connaissent [Dieu].".

La prière rituelle en Islam tient une place centrale en tant que modalité d’adoration, donc, du point de vue le plus intérieur, de connaissance. Le terme qui, en arabe, est généralement traduit par " prière " est celui de " salât ". Le Coran l’emploie aussi bien pour désigner l’office accompli par le musulman cinq fois par jour que la prière divine par laquelle Dieu, dit le Coran, " est Celui qui prie sur vous ainsi que Ses anges, afin de vous faire vers sortir des ténèbres à la lumière " (XXXIII, 42). Pour les mystiques, ce passage " des ténèbres vers la lumière " désigne le processus d’une connaissance par laquelle l’orant est amené à réaliser, à travers sa propre prière, le vécu et l’aspiration du divin à être connu.

La connaissance constitue donc le point de jonction ultime entre l’aspiration divine et l’aspiration humaine, entre la prière de Dieu et la prière de l’homme.

Cependant, ces mêmes mystiques insistent sur le fait que le divin en Soi ne pourra jamais être atteint, car Il est l’Absolu, l’Inconditionné et par là même au-delà de toute connaissance. Pour Ibn ‘Arabi, sont connaissables les Archétypes ou Noms divins, qualifications ou déterminations multiples de l’Unité divine (al Ahadiya) qui, elle, restent au-delà de toute détermination et qui sont les principes ou essences de tous les êtres, chacun d’eux ayant un rapport privilégié avec l’un de ces archétypes parce qu’il constitue justement sa nature profonde, sa norme intérieure, divine, son Seigneur personnel dont il dépend en tant que vassal ou serviteur.

La prière de chaque être n’est alors que cette aspiration de l’âme à rejoindre son principe divin. Elle le rejoint dans la mesure où elle le manifeste, où Il se dévoile à elle au sommet de son aspiration intérieure. C’est ce double mouvement qui va fonder cette parabole, souvent évoquée par les mystiques, de l’âme " mère de son père " ou, comme le dit Suhrawardî, s’adressant à sa nature parfaite : " Tu es l’esprit qui m’enfanta et Tu es l’Enfant de mes pensées ".

Chaque être a une prédisposition essentielle à rejoindre son Principe, à manifester cette connaissance, celle de la " forme " du divin telle qu’il peut le concevoir. Cette conscience n’est réalisée que par ceux qui ont atteint de hauts degrés de sainteté. D’autres formes de prière comme celle qui émane d’une sensation spirituelle intense, prière qui est l’expression de notre vie intérieure, ou tout simplement la prière que l’on formule en paroles en s’adressant à Dieu sont autant d’orientations au coeur de tous les êtres.

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:51

Message par spiritualité_soufie »

une louange cosmique

Tous les êtres qui ont une conscience spontanée d’être conformes à leur nature profonde, à leur norme intérieure, sont donc par là même en prière : " Ne vois-tu pas, dit le Coran, que c’est Dieu que louent ceux qui sont dans les cieux et la terre, et aussi les oiseaux par volées ; chacun, certes, connaît sa prière et sa forme de louange " (XXIV, 47). Ou encore : " Ne vois-tu pas que devant Dieu se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre, et le soleil et la lune, et les étoiles et les montagnes, et les arbres, et las animaux, ainsi que bien des gens… " (XXII, 18).

Cette conformité que l’homme possède à l’état natif et perd par la suite, il ne la retrouve consciemment qu’à travers les mouvements du rituel qui sont, selon l’interprétation des mystiques, une représentation symbolique et synthétique des différents modes de prière ou de célébration de tous les êtres. Lorsque l’on parle de représentation symbolique, il ne faut pas entendre par là une reproduction ou une imitation, dans la prière rituelle, des différentes attitudes de ces êtres, mais plutôt une représentation figurative des modes de louanges et donc de connaissances spirituelles qui leur sont propres. C’est selon ce mode d’expression symbolique que le verset cité ci-dessus peut évoquer les attitudes corporelles de la prière que sont la station debout (qyâm, ici les hommes, les montagnes), l’inclination profonde (rukû, ici les animaux) et la prosternation (sujûd, les arbres poussent leurs racines en profondeur), l’alternance du lever et coucher du soleil, de la lune et des étoiles représentant un cycle complet dans chaque prière. C'est aussi selon le même mode d’expression symbolique qu’Ibn ‘Arabi rapproche les sept tournées du " tawaf ", faites par les pèlerins autour du temple de la Ka’ba mecquoise, de celles accomplies par les planètes dans les sept cieux.

Cette conception du rituel comme représentation synthétique des différents modes de célébration cosmique rejoint celle de l’homme en tant que microcosme. Pour Ibn ‘Arabi, les facultés spirituelles de l’homme sont, au niveau microcosmique, l’équivalent des différents degrés d’anges ou d’intelligences universelles et, les uns comme les autres, ont une modalité de prière et de connaissance qui leur sont propres.

De fait, en Islam, tous les rites ont des prototypes célestes, cosmiques, liant chaque geste à une forme de célébration propre au monde sensible ou spirituel. Les gestes de la prière rituelle dans leur ensemble furent, selon la tradition, révélés au prophète Muhammed par l’archange Gabriel qui pria devant lui après avoir fait jaillir de sous son pied une source avec laquelle il fit ses ablutions. De la même façon, ce sont les anges tournant autour du trône divin, ou encore autour de la " Maison visitée " (el Bayt el ma’mûr), modèle céleste du temple de la Ka’ba à la Mecque, qui sont, nous dit la tradition, le prototype céleste des circumambulations des pèlerins autour de ce temple.

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:52

Message par spiritualité_soufie »

histoire et rituel

Le caractère cosmique des rituels en Islam apparaît aussi dans le fait que les heures de la prière rituelle par exemple ne sont pas fixes mais liées (sauf évidemment pour les régions polaires) au mouvement solaire. Ces rituels symbolisent une vision selon laquelle tout être de par sa fidélité (consciente ou inconsciente) à sa propre nature, est nécessairement intégré dans un ordre universel, dans une louange cosmique. Cette intégration est particulièrement illustrée, pour les êtres qui se trouvent à la surface de la terre, par le jeu de déploiement et de repli involontaires de leur propre ombre qui est l’expression, à son niveau, d’un mouvement rituel : " Et devant Dieu, dit le Coran, se prosternent, volontairement ou contre leur volonté, tous ceux qui sont dans les cieux et la terre, et aussi leurs ombres les matins et les après-midi. " (XIII, 15). En dehors de la prière ou office accompli journellement par le musulman (depuis l’aurore jusqu’à environ une heure et demie après le coucher du soleil pour un cycle quotidien complet comprenant cinq prières), les autres rituels sont liés au calendrier lunaire. Il est significatif que dans la période anté-islamique les Arabes aient intercalé un mois supplémentaire (le Nasi’) toutes les trois années lunaires, pour rejoindre le comput et la fixité de calendrier solaire. Ce mois intercalaire fut supprimé par la révélation : lors du pèlerinage d’adieu, le prophète a dit : " Le temps est cycliquement revenu à la configuration qu’il avait le jour où Allah créa les cieux et la terre. "

La circularité du temps, le déplacement des mois lunaires et donc des rituels qui y sont rattachés sont à même de faire prendre conscience aux musulmans leur intégration dans un temps cosmique, dans un rituel cosmique. Cette perception est plus facilement suscitée par l’aspect cyclique du temps lunaire, le calendrier solaire pouvant, à cause de sa fixité apparente, donner au contraire l’impression d’un écoulement irréversible, continu et linéaire . Il serait intéressant de faire une étude phénoménologique du temps vécu chez les peuples d’Orient et d’Occident. Pour le musulman, la naissance et la mort d’un cycle temporel (le mois ou l’année lunaire, les quatre saisons, etc) l’ "enroulement " de la nuit dans le jour et du jour dans la nuit (Coran XIL, 5) sont autant de signes qui l’amèneront à non pas concevoir l’histoire comme une évolution et une accumulation continue de savoir et de bien-être, mais plutôt comme un support à la méditation de son propre destin. C’est aussi sur cette base que l’on peut concevoir tout l’écart qu’il peut y avoir entre la conception d’une histoire sacrée basée sur un temps rituel (le mois de jeûne, les fêtes religieuses, les temps du pèlerinage…), cyclique, et celui d’une histoire événementielle qui ne se fait qu’à la mesure d’un temps " objectif ", un temps abstrait faisant de l’histoire une réalité transcendante, même si dans la conception historiciste l’homme contribue à le créer.

La conception islamique est intermédiaire entre celle d’un " éternel retour " et celle d’une perception purement théologique de l’histoire. Les éléments majeurs de l’histoire sacrée ont des significations analogues aussi bien au niveau micro que macrocosmique. De ce dernier point de vue de l’histoire, bien qu’orientée vers un dénouement final (les musulmans attendent aussi la seconde venue de Jésus) s’inscrit dans une conception cyclique du temps, celle-là même en laquelle se situe la chaîne de succession des prophètes depuis Adam jusqu’au prophète de l’Islam. Mais en allant vers cette fin des temps, les hommes s’inscrivent, individuellement ou collectivement (par les rites du pèlerinage annuel, la prière du vendredi, etc) dans un temps rituel tel qu’il se définit par le rythme cyclique des prières et des autres rites célébrés selon le comput de l’année lunaire. Cependant, le mouvement rotatoire du temps rituel a surtout pour effet de nous faire prendre conscience que chaque nouvelle prière, chaque nouveau rite est, pour nous, un effort pour " réaliser " un moment d’ " arrêt ", une trouée dans le cycle du devenir, une entrée dans l’éternel présent.

La désacralisation qui caractérise la plus grande partie du monde contemporain n’est-elle pas précisément due à la perte, pour la plupart des hommes d’aujourd’hui, de ces moments privilégiés où l’on entre dans un rapport essentiel avec soi-même, et à la méconnaissance des voies qui mènent l’âme là où elle prend conscience de son origine et reconnaît la source de son être. Cette désacralisation va de pair avec une incapacité à s’arrêter, à tout suspendre pour se tourner vers soi, à apprendre par les différentes formes de prière à " mourir " au monde, à se désimpliquer de celui-ci et à s’ouvrir ainsi à une nouvelle dimension de la vie : " Tu fais que la nuit s’insère dans le jour et Tu fais que le jour s’insère dans la nuit, tu fais sortir la vie du sein de la mort et la mort du sein de la vie et Tu combles qui Tu veux sans compter… " (III, 27).

C’est ce rapport au Monde en tant qu’ensemble de signes renvoyant à Dieu, source de création et de puissance, qui fait accepter au musulman la fatalité du destin et non pas, comme on l’a parfois dit, la fatalité de l’histoire qui me semble, elle, plutôt être une attitude propre à l’homme moderne (fatalité du " progrès ", de la production, du nucléaire, etc).

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:53

Message par spiritualité_soufie »

l'ascension nocturne

Il est remarquable que la prière rituelle soit la seule parmi les cinq " piliers " ou arcanes de l’Islam à avoir été révélée au prophète de l’Islam, et rapportée par lui à sa communauté, après le voyage nocturne (isrâ’) suivi de l’ascension cosmique (mi’râj) qui devait le mener au-delà du temps et de l’espace, au-delà, nous dit le Coran, du " Lotus de la limite ", jusque dans la présence divine. On serait tenté de voir dans ces trois dimensions, horizontale qui mena le prophète du temple de la Ka’ba à la Mecque eu temple de Jérusalem, verticale ascendante qui le mena de ce temple jusqu’à la présence divine et finalement verticale descendante, par l’évocation des trois attitudes de la prière rituelle qui sont celles du " qyam " (station debout), " ru kû " (inclinaison horizontale) et " sujud " (prosternation).

Cette analogie symbolique nous est d’autant plus facilement suggérée que, selon un hadith, " la prière est l’ascension cosmique (mi’raj) du croyant " ou encore qu’elle est " un entretien intime (munâjât) entre le serviteur et son seigneur. Il faut d’ailleurs noter que l’orant reproduit dans la séquence du " tachahud " (qui signifie littéralement " rendre présent à soi "), qui suit l’accomplissement de deux cycles complets à l’intérieur de la prière rituelle, les termes mêmes de l’entretien (qu’il faut se garder de concevoir sous forme anthropomorphique) qui fut celui du prophète lorsqu’il entra lors de son " mi’râj " dans la présence divine.

Lors de ce voyage nocturne, la tradition rapporte que le prophète Muhammed va d’abord rencontrer, au temple de Jérusalem, tous les prophètes antérieurs et que tous ensemble ils prieront dans ce temple. Il retrouvera ensuite, tour à tour, chacun de ces prophètes à chaque niveau céleste qu’il va traverser. Cette relation entre le temple de la Mecque et celui de Jérusalem suggère que cette dimension historique s’inscrit dans le sens d’une histoire sainte, dans laquelle l’Islam se trouve en relation avec les traditions antérieures. La dimension verticale marque l’au-delà spirituel de l’histoire (la hiérohistoire, pour reprendre un terme consacré) celle dans laquelle on retrouve la nature ou typologie spirituelle propre à chaque prophète et à son enseignement. L’analogie entre les différents mouvements de la prière et ceux du voyage nocturne est d’autant plus intéressante qu’elle nous éclaire sur la façon dont la prière rituelle s’inscrit dans un temps historique qu’elle sacralise tout en l’ouvrant sur une dimension cosmique, trans-historique, selon laquelle doit s’opérer cette " entrée " dans la présence divine.

Je me rappelle ce que disait un jour le regretté N. Bammate qui avait vu dans un pays d’Orient les ouvriers d’une usine automobile s’arrêter et célébrer la prière en s’installant sur les tôles des voitures qui se trouvaient par terre : " J’assistais là, dit-il, à une véritable transmutation des signes ".

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:55

Message par spiritualité_soufie »

la prière créatrice

Cependant, il faudra remarquer à propos de cette analogie que le sens des mouvements de la prière rituelle (du moins dans les trois attitudes que nous avons mentionnées) est à l’inverse de celui des mouvements de l’ascension nocturne. Ainsi, pour l’orant, le mouvement " ascendant " est celui où il se prosterne car c’est dans cet état où, selon un hadith, " il est plus proche de son Seigneur ". Il serait donc plus exact de parler d’une analogie inverse et c’est précisément celle-ci que Ibn ‘Arabî établit entre la Prière de Dieu (laquelle dans un mouvement de pensée pure donne naissance, dans un mouvement descendant, à la création, puis ascendant, à l’Epiphanie des différents degrés spirituels jusqu’aux Nous ou Archétypes divins, et dans un mouvement horizontal, aux différents plans de médiation, d’horizons ou cieux et la prière de l’homme, prière dont le secret est, comme nous l’avons mentionné au début, cette aspiration de Dieu à être connu.

Avoir conscience de cette relation entre la prière de Dieu et la prière de l’homme, c’est comprendre le lien existant entre la puissance créatrice de Dieu et la participation de l’homme, image de Dieu, au processus même de cette création. Les différents mouvements de la prière rituelle sont alors des figures symboliques de la résorption progressive de tous les êtres dans leur source originelle et, à partir de la prosternation, ces mouvements symbolisent à nouveau la (re)manifestation ou redéploiement des différents plans de l’existence (qui aboutissent à l’homme dans la station debout).

Selon les mystiques, ce processus de création n’est pas seulement temporel mais se renouvelle à chaque instant. L’identité dans le temps des êtres que nous percevons n’est alors qu’une illusion. " La merveille des merveilles, écrit Ibn ‘Arabî, c’est que l’homme est dans une continuelle transformation, et pourtant, nous n’avons pas conscience de cela en raison de l’extrême ténuité du voile et de la similitude des formes qui se succèdent. Ainsi que l’a dit le Très-Haut : " Quelque chose de similaire leur sera donné " (2, 25) ". Si la prière rituelle est un symbole du processus de la création et de sa résorption en Dieu, chaque instant de l’être n’est alors rien d’autre qu’une forme de prière.

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:56

Message par spiritualité_soufie »

la tradition du temple

Selon la tradition, Adam fut invité aux rites accomplis autour du temple de la Mecque par l’Archange Gabriel. Adam, après sa sortie du Paradis, devait par cette initiation réintégrer sa nature et sa dignité primordiales.

Il est remarquable qu’Adam devait, dans les tournées rituelles autour du temple, imiter le modèle des circumambulations des anges autour du Trône divin alors qu’une tradition rapporte également que ces anges font ces tournées pour être pardonnés d’avoir tardé à reconnaître en Adam, lors de la création, sa dignité spirituelle, sa qualité d’imago Dei qui en fait un représentant (khalîfa) de Dieu sur terre. C’est ainsi qu’Adam fut dépositaire d’une science (les Noms de toutes choses) que les anges eux-mêmes ne possédaient pas et qu’il fut demandé à ces derniers de se prosterner devant lui (Coran II, 34 et ss).

Nous trouvons dans cette perspective la double affirmation de la dépendance d’Adam par rapport aux rites et à un modèle céleste (archétype de ces rites) et, en même temps, l’affirmation de la connaissance et liberté primordiales qui furent les siennes dans le Paradis et qui le situaient au-delà du rite et du modèle des anges, sa dépendance étant directement vécue comme une évidence d’ordre ontologique. Le rite est donc le moyen initiatique permettant de retrouver le sens de cette liberté et de cette connaissance.

En Islam, les gnostiques (al ‘arifîn) sont ceux qui, parvenus à retrouver en eux cet état originel, paradisiaque de la connaissance divine, n’en continuent pas moins à observer le culte rituel bien que leur rapport à celui-ci soit différent de celui du commun des croyants. Leur prière, à l’instar de celle du prophète, est une expression de gratitude envers Dieu qui leur a permis de retrouver cette connaissance et cette liberté avec lesquelles ils ont choisi cette fois, pour ne pas répéter l’acte premier de la déchéance, d’exprimer, dans le rituel lui-même, leur dépendance ontologique (leur rapport de vassalité) du principe divin. Pour l’islam, Adam fut le premier prophète et initiateur dans cette voie. Abraham en fut un autre et c’est à son nom que fut rattachée la reconstitution (après le déluge) du temple de la Ka’ba.

" Et quand nous installâmes pour Abraham le lieu de la Maison (la Ka’ba), avec ceci : " Ne m’associe rien et purifie ma maison pour ceux qui sont debout et ceux qui s’inclinent, se prosternent " (XXII, 26).

Nous retrouvons dans ces versets l’indication des principaux mouvements rituels de la prière (station debout, inclination, prosternation) et des circumambulations autour du temple.

Abraham dépositaire et initiateur d’un rituel qui, comme nous l’avons vu, a une signification cosmique, est aussi considéré comme un représentant de cette tradition primordiale (celle du monothéisme pur, des hunafâ) que le Coran identifie par ailleurs à la " fitrah " ou nature primordiale selon laquelle les hommes ont été créés (XXX, 30). Tous les rites qui vont s’établir autour de la Ka’ba, ceux de la prière ou du pèlerinage, ont justement pour but premier d’éveiller en l’homme cette positivité innée qui s’estompe en nous en même temps que cette capacité d’émerveillement devant le miracle quotidien de l’existence. Répondant à ceux qui demandaient au prophète Muhammed des prodiges, le Coran dit : " Ne considèrent-ils pas la façon dont les chameaux ont été créés ? la façon dont les cieux ont été élevés ? la façon dont les montagnes ont été établies ? la façon dont la terre a été étendue ? " (LXXXVIII, 17-20).

C’est peut-être cette conception de la religion comme conformité essentielle à la nature des choses qui fait que selon une tradition il est dit que la terre entière est pure et que l’on peut célébrer la prière rituelle en n’importe quel endroit de la nature, le monde devenant ainsi pour l’orant, selon une conception qui est elle-même antique, un temple cosmique. Le Coran souligne qu’Abraham à lui seul fut une communauté. En Islam, la célébration de tous les rites peut être faite, s’il le faut, par un homme seul qui est alors une communauté en puissance. La communauté elle-même se définit essentiellement par l’orientation de tous les hommes vers un même centre, le temple de la Ka’ba appelé la " maison de Dieu ", représentation symbolique du principe divin. Les liens qui naissent ensuite entre les hommes sont, ou ne devraient être d’abord que les fruits de cette orientation intérieure

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:57

Message par spiritualité_soufie »

la vie comme prière

Selon un hadîth " le tewûf (circumambulations) autour de la Ka’ba est la (véritable) prière rituelle… ".

Ces types de rituels sont précisément mis en conjonction lors du pèlerinage. Lorsque advient l’heure de la prière rituelle, les pèlerins qui font les circumambulations autour du temple doivent alors tous s’arrêter pour se tourner en cercle vers le temple et accomplir la prière en commun.

Cette complémentarité entre une prière en mouvement (les tournées rituelles) et une prière que l’on accomplit sans déplacement – la première, comme tout le rituel du pèlerinage, étant plutôt liée à un symbolisme lunaire et la seconde à un symbolisme solaire – est évocatrice de la forme de spiritualité propre à l’Islam. Dans ce contexte, le mouvement rotatoire semble se dénouer dans la prière rituelle qui est considérée comme un entretien (munâjât) entre le serviteur et son Seigneur, comme une ascension (mi’râj) personnelle. Le mystique a conscience que la prière par laquelle il se joint à tous les êtres et participe à leur célébration et louange cosmique, n’est pas seulement ce moment privilégié où il fait ses ablutions et prie en se tournant vers la " qibla " (direction du temple de la Mecque) mais tous les moments qui se trouvent " entre " les cinq prières rituelles, dans lesquels sa prière est sa conscience de participer aux mouvements de tous les êtres, à leurs relations et dépendances réciproques, qui constituent le mouvement de la vie et qu’il perçoit comme une forme de prière.

Passant près d’un homme qui s’adonnait à des exercices compliqués, un soufi lui demande ce qu’il essaie de faire. " J’essaie, répond-il, de me mettre en harmonie avec l’univers ". " Tiens, dit le soufi, c’est bien ce que je fais et c’est ainsi qu’un poisson m’a sauvé la vie ". " Comment est-ce possible ?, demanda notre homme, Depuis les nombreuses années que je m’adonne à ces exercices, jamais une chose pareille ne m’est arrivée ! " " Un jour, dit le soufi, j’avais très faim au point que je crus que la mort était proche, et à ce moment un homme charitable m’offrit un poisson qui me sauva la vie ! "

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 01:58

Message par spiritualité_soufie »

l'initiation

Décrivant la signification spirituelle de la prosternation rituelle, le cheikh al ‘Alawi écrit : " Avant sa prosternation, le gnostique (ou le connaissant) se tenait debout dans la position de l’existence, mais après sa prosternation, il est anéanti, disparu, effacé en lui-même et éternel en son Seigneur ". Donnant ensuite l’indication d’un degré encore plus élevé, symbolisé par la deuxième prosternation qui vient, dans la prière rituelle, immédiatement après la première, il ajoute :

" Quand l’orant est parvenu au degré de prosternation, anéanti à l’égard de l’existence, il se prosterne une deuxième fois afin d’anéantir son premier anéantissement. Cette prosternation est donc un redressement… "

La réalisation complète est alors celle de l’attitude assise qui suit l’accomplissement des deux prosternations précédentes, position intermédiaire où le gnostique rétablit des rapports avec le monde des hommes tout en étant intérieurement " noyé " dans la contemplation de la réalité divine.

Sur le plan de la réalisation spirituelle, les différents mouvements de la prière décrivent le passage graduel de l’état d’une conscience égocentrée (an nafs), représentée par la station debout, à l’effacement progressif de celle-ci et finalement son annihilation symbolisée par l’attitude de la prosternation. Dans cette perspective, une connaissance théorique du symbolisme de la prière est loin d’être suffisante. L’initiation implique un processus de transformation et celle-ci – dans la prière – passe, au-delà d’une conception théorique, par la participation effective du corps à une expérience vécue. Les attitudes rituelles du corps contiennent potentiellement les réalisations spirituelles correspondant à chacune d’entre elles. Il appartiendra cependant au pratiquant de rendre cette réalisation effective par une " présence d’esprit " continue dans chaque parole et geste de la prière. C’est pour cela que d’une part la prière est " orientée " (l’orientation extérieure vers le temple n’étant qu’un support à l’orientation intérieure vers Dieu) et que, d’autre part, le temps de la prière est sacré, l’orant ne devant ni interrompre celle-ci, ni se laisser distraire, ne serait-ce que d’un simple regard, par ce qui l’entoure. Plusieurs hadîth insistent sur la nécessité de cette présence spirituelle de l’orant : " Nombreux sont ceux qui passent des veillées en prière pour ne récolter que fatigue ", dit l’un d’eux.

On retrouve cette participation du corps comme support symbolique dans le rite des ablutions qui précèdent la prière. Le support corporel est là encore fondamental puisque, rituellement, le renouvellement des ablutions est établi de telle façon qu’il est profondément lié à notre rythme biologique. Partant de ce support, le rite des ablutions revêt alors la signification vécue d’un changement d’état, d’une régénération spirituelle, l’eau étant en Islam un symbole de la vie. Mais l’eau naturelle n’est elle-même que le symbole sensible de "l’eau de l’invisible"(ma’al ghayb), eau spirituelle, par laquelle s’opère la véritable purification intérieure.

issa

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Ecrit le 15 févr.04, 10:55

Message par issa »

pour la priere tu cherche trop loin et le prophete n as jamais parler de choses cosmique ou quoi que ce soit pour ce qui est de la quibla il s agit uniquement la d une epreuve qui mis a nu les hypocrite qui habitue a se tourne vers jesrusalem refuserent de suivre le propheter et ainsi montrerent leur vrai visage


pour le verset coraniques " (XXIV, 47). Ou encore : " Ne vois-tu pas que devant Dieu se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre, et le soleil et la lune, et les étoiles et les montagnes, et les arbres, et las animaux, ainsi que bien des gens… " (XXII, 18).

cela signifie que tout est soumis a dieu et qu a leur maniere tout c est composant prie et rende gloire a dieu rien de methaphysique la dedans

spiritualité_soufie

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Ecrit le 15 févr.04, 20:26

Message par spiritualité_soufie »

encore une critique de ta part. Le prophète n'a jamais parlé de cosmos ? eh bien voilà un hadith rapporté par mouslim : " Il y a une force en l'âme qui est la Foi capable de ramener à elle tout l'univers ".
Que tu es loin très loin de connaitre la réalité de la Foi ô toi qui prétend être musulman !!!!!!!!!!!!

issa

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Ecrit le 16 févr.04, 04:03

Message par issa »

oui cela signifie que l ame est forte et c est une image rien a voir avec le cosmos de la manire dont tu en parlais

spiritualité_soufie

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Ecrit le 16 févr.04, 05:03

Message par spiritualité_soufie »

décidemment je me demande ce que tu fiches dans le monde de la foi !!!!! Tu rationnalises tout !!!!!
C'est navrant..... :?

issa

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Ecrit le 16 févr.04, 16:26

Message par issa »

bien oui car comme le dit dieu le coran est "clair,explicite" pas besoin de chercher midi a 14 heure pour sa lecture ,il suffit de lire c est tout et pas d extrapoler a partir de certain verset une ideologie

spiritualité_soufie

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Ecrit le 16 févr.04, 22:06

Message par spiritualité_soufie »

Le Soufi est musulman , c'est à dire qu'il pratique scrupuleusement les piliers de l'islam , sauf le cinquième en cas d'impossibilités diverses. Le Soufi croit fermement que Dieu est Unique sans associé. Le Soufi croit en la totalité des missions prophètiques et aux Enseignements qui se sont manifestés au cours des âges.
Le Soufi se réfère scrupuleusement au Coran , qu'il croit être la dernière Révélation et l'aboutissement final des Révélations.
Le Soufi a pour modèle exlusif celui qui incarna pleinement le Message , à savoir Muhammad - sur lui la prière et la paix - , ainsi que ceux et celles qui furent ses plus proches disciples ( as sahaba - ridwânullahi 'alayhim ) , puis les Soufis suivent les Pieuses Générations qui firent suite ( as salafu salah - ridwânullahi 'alayhim ).
Le Soufi sait que Muhammad - sws - ne fut pas simplement une sorte de facteur venu transmettre une lettre et repartir mais qu'il était lui-même " al khuluqur qur'ân " ( l'incarnation du coran ) selon l'expréssion utilisée par 'aïcha ( radhi allahu 'anha ).
Le Soufi voit en Muhammad - sws - le plus bel exemple qui soit , le modèle d'excellence , la parure du plus bel agir.
Le Soufi va au-delà des choses extérieures afin d'appréhender le monde de l'intériorité ( al batîn ). Le Soufi sait que par delà les apparences se trouve une réalité infiniment plus vaste et permanente. Il sait que le monde de l'extériorité est changeant tandis que le monde spirituel ( 'alam ar rûhi ) est absolument permanent.
" Soyez comme un étranger en ce monde " disait Muhammad - sws - ou encore " les hommes dorment , lorsqu'ils meurent ils se reveillent " ( ahadiths al boukhari wa at tirmidhi ).
Dès les débuts de la Révélation Coranique , certains hommes et certaines femmes exceptionnels se démarquèrent du reste des hommes par leur extraordinaire élan de foi et ils furent l'élite de la communauté muhammadienne ( al khassa al oumma al muhammadiyya ).
Ils prenaient exemple sur leur modèle en Muhammad qui réalisait en lui les meilleures qualités ( as sifat ).
Muhammad - sws - était comme l'indique le Coran le " Flambeau illuminant " , ainsi illuminait-il tout par sa seule présence. Il était lui même la réalisation la plus achevée de l' Homme Parfait ( al insânul kâmil ).
Le Soufi suit dès lors son modèle qui n'est autre que Muhammad -sws- qui était venu " parfaire la noblesse du comportement " ( al makarim al akhlaq ) comme il le rappela lui même en ce hadith.
Le Soufi est celui qui dès lors tentera sa vie durant de suivre ce modèle parfait , en unissant et l'extérieur et l'intérieur. Sa démarche consiste à réaliser les plus nobles qualités comme la patience , l'abnégation , le meilleur caractère etc.
De grands disciples de Muhammad affirmèrent que le Prophète était toujours souriant malgré les pires épreuves qu'il eut à vivre. Il demeura pauvre toute sa vie , réalisant en ceci le verset coranique suivant " antum fuqaras wa Houwa al Ghani..." ( Vous êtes les pauvres et Lui - Dieu - est le Riche ).
La Voie spirituelle en Islam prit l'appellation de Tassawuf en relation avec plusieurs termes comme al saffa - la pureté - le suffah - le < banc > sur lequel traditionnellement prenaient place les Gens de la Pureté ( Ahl as suffah ) qui vivaient avec le Prophète et qui étaient les premiers soufis et dont le Coran parle en ces termes " Ne te détournes pas de ceux qui matin et soir invoques leur Seigneur ".
Les plus proches Compagnons du Prophète étaient en Compagnonage spirituel avec lui , ce qu'indique le terme as suhba , duquel est issu as sahaba.
Quittant ce bas-monde , Muhammad laissa derrière lui certains hommes et certaines femmes aptes à transmettre la réalité spirituelle du Message , et devinrent à leur tour des initiateurs dans la Voie.
Le Tassawuf perpétue cette Tradition du Compagnonage spirituel.
Aujourd'hui toujours des Mashaykhs ( des maîtres spirituels ) continuent de transmettre ce Flux spirituel aux assoiffés d' Eau intérieure.
J'éspère qu'en rédigeant ces quelques phrases t'avoir apporté Issa quelques éléments pouvant t'apporter satisfaction.
Je te demande d'essayer de comprendre au lieu de vouloir absolument raisonner.
Saches que les Connaissances sont infinies. Dans le Coran il est rappelé le récit de Moïse - sur lui la paix - qui était comme tu le sais porteur de la Loi Juive. Un personnage vint le rencontrer et fit devant lui des actes que la Loi réprouve pourtant. Moïse - sur lui la paix - ne comprit pas la portée de ces actes car lui se référait constamment à la Loi. Le personnage énigmatique est al khadir , le verdoyant , c'est à dire celui qui réside dans la perpétuelle fraicheur spirituelle.
Le Coran mentionne que ce Personnage spirituel venu voir Moïse était porteur de " al ilmul laduni " ( terme employé par le Coran ) , c'est à dire " une Science de chez Lui - Dieu -".
Cette Science ( Ma'rifa ) est extrémement subtile et échappe à l'entendement rationnel car sa source n'est pas du tout de l'ordre du rationnel mais du pur spirituel.
Muhammad - sws - eut à vivre pareille expérience avec Gabrièl qui vint un jour le rencontrer vétu de blanc imaculé.
L' Archange prit place devant Muhammad et lui posa les trois questions célèbres sur al islam , al imane et al ihsân.
Les quelques compagnons qui assistèrent à la scène furent stupéfaits car ils ne savaient pas qui était le personnage dont ils voyaient qu'il venait du fin fond du désert alors que pourtant aucune trace du voyage n'apparaissait sur lui.
A la fin lorsque l' Ange se fut éclipsé , Muhammad prévint les quelques compagnons qui eurent la grâce d'assister à cet échange ( symboliquement entre les deux dimensions horizontales et verticales ) qu'il s'était agi de Gabrièl , celui là même qui apparu à la Sainte Marie.

Voilà donc tentée une courte explication de ma part que j'ai souhaité la plus accessible possible à ton attention frère issa.
Bien fraternellement ,

gardenia

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Ecrit le 17 févr.04, 09:07

Message par gardenia »

Salam,

je suis tres interressé par le soufisme , et je fais quelques lecture sur cette voie. J'aimerai sincerement savoir s'il existes des Tariqat au Qubec , et si elles acceptes des disciples ( femmes) pour me guider dans ma quête.

Je m'excuse de mon intrusion d'avance

Merci

Salam

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